Je remonte ce topic parce que je suis en colère. Sur un autre fil de discussion -
Une bonne grosse perle! -, on évoque les dernières bourdes administratives/informatiques en tous genres, de plus en plus nombreuses, absurdes et affligeantes : clair que ça bosse de plus en plus mal partout ! Non seulement c'est préjudiciable, mais ça devient inquiétant.
Même chose chez les journaleux. Entre les "éditocrates" (ceux qu'on voit tout le temps et qui règnent partout) et les petits rédac’chefs ou producteurs frileux et incompétents, il y a des journalistes précarisés qui tentent de bien faire leur boulot, à qui on fout des bâtons dans les roues ou dont on censure une partie du travail pour garantir le "politiquement correct". Je pense notamment à un reportage d'Envoyé Spécial auquel j'ai participé début février : depuis, le réalisateur Jérôme Sesquin, un mec bien et de bonne foi, a été contraint d'édulcorer son sujet pour le rendre acceptable et aucune date de diffusion n'est prévue...
Je suis en contact depuis un mois avec Aline Leclerc, cette pauvre journaliste (pigiste, précaire) qui, pour s'en sortir,
cumule des piges pour Lemonde.fr et se démène chez Microscopie-RFI. Pour cette dernière, elle souhaitait que je participe à l'émission du 20 mars dont l'enregistrement devait avoir lieu le jeudi, mais à la toute dernière minute - on me l'annonce la veille au soir - elle a été reportée à la semaine suivante (27 mars)...
Entre temps, elle m'explique que son producteur préfèrerait, hélas, inviter un représentant syndical plutôt qu'une représentante d'une association de chômeurs : nous convenons des arguments à lui apposer afin de le convaincre qu'il fait erreur. Au final, il accepte ma présence. Et, cet après-midi elle m'annonce, toute désolée, que l'enregistrement aura lieu… demain mardi (et non jeudi comme c'était prévu). Or, demain c'est la grève et je garde ma petite-fille puisque son école est fermée. J'ai donc refusé. De plus, me refaire le coup une seconde fois, ça ne passe pas : on ne traite pas les gens comme ça. Surtout que je me suis démenée pour lui trouver plusieurs témoins à interviewer afin d'illustrer son émission.
Que voulez-vous !!! Je ne l'ai même pas engueulée car elle est prise en étau... Elle doit faire avec, bonjour le stress et la perte de temps.
Je lui ai dit que je la plaignais de bosser dans ces conditions (deux employeurs, dont l'un décide de tout à la dernière minute). J'ai supposé que son producteur était soit méprisant, soit incompétent : ce à quoi elle m'a répondu qu'il était, effectivement, "mal organisé" (pour ne pas dire bordélique, donc incompétent).
Ce n'est ni fait ni à faire, et je crois que c'est général.
Le monde du travail est devenu du grand n'importe quoi.
Se mettre la rate au court-bouillon pour des imbéciles au tarif syndical, non, ça fait vraiment pas envie !
