Discuter de la VIe République à Paris

Vous pouvez poster ici vos articles de presse, communiqués, bons plans, etc... et réagir à ceux des autres.

Modérateurs : superuser, Yves

Yves
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Paris : Réunion le 21 décembre

Message par Yves »

Un utilisateur nous fait parvenir l'info suivante :

Chere-e-s ami-e-s conventionnel-le-s,

Un courriel succinct pour vous rappeler la réunion de la C6R-Paris ce mercredi 21 décembre à 20h au 4-6 place de Valois (M° Palais Royal).

Nous y discuterons, comme toujours dans la bonne humeur, de l'actualité politique et des propositions de la Convention pour la 6ème République.

L'idée de rénovation des institutions comme préalable à la rénovation politique et sociale semble gagner du terrain tant chez les Verts qu'à l'UDF. Nous nous en réjouissons même s'il reste à convaincre le premier parti d'opposition : le Parti Socialiste.

N'hésitez pas non plus à vous rendre sur le blog de la C6R-Paris :

http://c6r-paris.blog.lemonde.fr/
Yves
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Prochain RDV, le 21 janvier

Message par Yves »

La prochaine grande réunion de C6R Paris (Convention pour la VIe République) se tiendra samedi 21 janvier à 14h00/14h30, au 4-6 place de Valois, 75001 Paris.

Il s'agit de l'AG annuelle de cette association parisienne (une bonne occasion de faire sa connaissance).

Normalement, A. Montebourg et B. François (auteurs de la Constitution de la VIe République) y feront une apparition (vers 16h00/16h30).

…/…

Rappelons que C6R est une fédération d'associations (dont C6R Paris) indépendantes des partis ou courants politiques.

Évidemment, cette fédération est assez proche d'Arnaud Montebourg (co-fondateur du NPS, nouveau parti socialiste, et de "RÉNOVER MAINTENANT", son nouveau courant au sein du PS).

Relire l'interview de Montebourg sur notre site : http://www.actuchomage.org/modules.php? ... age_id=200

…/…

Pour avoir assisté aux deux dernières réunions de la C6R Paris, je peux vous assurer qu'effectivement ne se cache derrière cette fédération aucun engagement partisan.

Exemple : Le président de C6R Paris n'est pas membre du PS. Étaient présents à la dernière réunion (une vingtaine de personnes) dont un membre de l'UDF, quelques Verts, des camarades plus engagés à gauche… tous réunis autour du même constat :

Il faut changer de République pour redynamiser la démocratie française.
Yves
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Sarkozy… et la réforme

Message par Yves »

COMMUNIQUE DE LA CONVENTION POUR LA 6e REPUBLIQUE

Paris, le 13 janvier 2006

Lors de ses voeux à la presse, Nicolas SARKOZY, dans un curieux mélange des genres consistant à s'adresser aux journalistes à la fois comme président de l'UMP et comme ministre de l'intérieur, a consacré une longue partie de son discours à la réforme de nos institutions politiques.

La C6R doit d'abord se réjouir que le président du principal parti de droite, également n°2 du gouvernement et, en fait, chef de la majorité parlementaire, fasse de la question institutionnelle l'une des priorités de l'agenda politique de 2007.

Pourtant, la C6R ne peut que s'inquiéter des propositions de M. Sarkozy qui mélange allégrement mécanismes du régime présidentiel (le pouvoir de gouvernement au président élu au suffrage direct) et du régime parlementaire (ledit président étant aussi responsable de son action devant les chambres), sans que le Premier ministre, réduit au rôle de secrétaire général du Gouvernement, ne disparaisse...

On voit bien le but recherché par le ministre de l'intérieur : concentrer tous les pouvoirs une fois élu.

Et on ne peut que partager la réaction d'Arnaud Montebourg :
"Les projets institutionnels de Monsieur Sarkozy traduisent la dérive autoritaire et dangereuse du personnage.
Concentration des pouvoirs, non renforcement des contre pouvoirs, le régime présidentiel selon l’inspiration sarkozyste est le contraire d’une augmentation de la démocratie dans notre pays."

Si toute la classe politique aujourd'hui, à l'exception d'un dernier carré de fidèles du chef de l'Etat, milite pour une profonde réforme de nos institutions, le clivage entre partisans d'un régime parlementaire moderne et ceux d'un régime présidentiel autoritaire est profond.

Les projets des candidats à l'élection présidentielle devront faire un choix clair.

Pour le bureau de la C6R,
François Colcombet
Président

Convention pour la 6e République
association loi 1901
4-6, place de Valois, Paris (75001)
Ribouldingue

Message par Ribouldingue »

Yves, rapporter les commentaires :
"
"Les projets institutionnels de Monsieur Sarkozy traduisent la dérive autoritaire et dangereuse du personnage"

n'offre pas grand interet sauf celui de "casser du Sarkozy", c'est de mode.

J'aurais préferer connaitre les propositions et les reflexions du C6R et/ ou celle de M.Sarkozy.
Yves
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Informez-vous

Message par Yves »

Ribouldingue… ne vous croyez pas "obligé" d'intervenir sur tous les sujets des forums… et notamment sur celui-ci qui s'adresse aux personnes… euh… vraiment concernées.

Pour connaître les propositions de C6R : lire "La Constitution de la VIe République" - un bouquin écrit par Montebourg et François chez Odile Jacob, il me semble (vous reporter à l'interview de Montebourg sur la page d'accueil du site pour vous en assurer).

Et reportez-vous aussi aux liens internet fournis dans ce fil de discussions (mais il faut lire plus haut !!!).

Les propositions de Sarkozy sont à lire sur le site de l'UMP (j'imagine). Mais la réforme institutionnelle est un thème assez nouveau chez l'opportuniste Sarko.

Comme il envisage visiblement être candidat en 2007, il commence à s'intéresser au cadre institutionnel de son futur job : Président de la République.

…/…

"Casser Sarko ?". Mais qui casse Sarkozy ?

Les médias… à la solde du gouvernement ?

Curieuse façon de casser Sarko… On le voit, on l'entend, on le lit partout.

…/…

Mais pour le coup : OUI j'assume.

Si je peux casser du Sarko, je casserai du Sarko.

Et Actuchomage cassera du Sarko… ça c'est sûr !

Je me méfie de ce type… parce que je le trouve… incompétent. Et il l’est.

Yves - Un animateur du site
tristesir

Message par tristesir »

Mais la réforme institutionnelle est un thème assez nouveau chez l'opportuniste Sarko.
Une nouvelle Constitution ecrite par karcher I?

Article 1: Le chef a toujours raison.
Article 2: Si le chef a tort appliquer l article I. :lol:
Yves
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Tout le monde en parle !

Message par Yves »

Parfois (assez souvent finalement !), Actuchomage a une longueur d'avance. Non pas que nous soyons particulièrement doués ou perspicaces mais, surtout, nous sommes à l'écoute.

À l'écoute des propos de Franck Borotra (ex-numéro 2 du RPR) qui déclarait en août : "Nous n'avons plus de légitimité" (en parlant des hommes politiques).

À l'écoute d'Arnaud Montebourg ex-NPS (Nouveau Parti socialiste) qui appelle de ses vœux la VIe République.

À l’écoute des sondages du Figaro et du Parisien qui attestent que 76% (pour le premier) ou 78% (pour le second) des Français ne se sentent pas représentés à l’Assemblée nationale. Rien que ça !!!!

…/…

Plus nous allons nous rapprocher des élections présidentielles et législatives, plus vous allez entendre parler de ce sujet crucial : la réforme institutionnelle et/ou constitutionnelle, voire le changement de République.

Le week-end dernier tout le monde y a mis son grain de sel : Alliot-Marie, Balladur, Sarko (ce dernier se prépare à se tailler un costard sur-mesure pour quand il sera Président !!!).

Même Jean-Louis Debré (Président de l'Assemblée – UMP – et fils du père de la Ve République : Michel Debré) vole dans les plumes de Sarko (son ennemi juré)… sur ce thème.

Bayrou (UDF) veut lui un changement de République.

Grosso modo (pour faire simple), la droite UMP veut renforcer le pouvoir du Président de la République.

Ce qui fait bondir un Montebourg qui, lui, est pour le renforcement du pouvoir du parlement et constate (non sans justesse d’ailleurs) que le Président de la République est déjà au dessus des lois (notamment Chirac)… Alors qu'est-ce qui lui faut de plus ?

Devenir Président à vie ?

…/…

Du côté de Hollande et Dray (donc du PS), on s'oppose à l'avènement d'une "dictature douce" (imposée insidieusement par la droite), comme ils disent.

…/…

Vous devez vous rendre compte que ce thème va être au cœur du débat des présidentielles. Mais gare, les partis de l'establishment (ou de gouvernement) n'ont aucun intérêt à voir les Français s'en préoccuper et s’en saisir (un peu comme le référendum du 29 mai).

Car depuis des décennies, la démocratie française est plus qu'en danger, elle est entre les mains d'apparatchiks qui ne veulent pas partager le pouvoir.

La preuve ?

Lire notre article : La France est-elle encore une démocratie ?
http://www.actuchomage.org/modules.php? ... e&sid=1137

Et signez notre appel : Pour une refondation démocratique !
http://www.actuchomage.org/petition/ind ... petition=8

Qui a recueilli… 260 signatures ! Un exploit qui prouve bien que tout le monde (ou presque) s'en fout !!!

Pourtant, c'est un sujet fondamental qui conditionne toute la vie politique, tous les engagements sociaux et économiques, et surtout la représentativité de la population Française.

Car, rappelons-le, plus de 55% des Français ne sont pas représentés à l'Assemblée nationale.

Une minorité - l'UMP - dispose aujourd'hui de tous les pouvoirs : Président, gouvernement, majorité absolue à l'Assemblée…

Et les partis de gouvernement (ou de l'establishment) ont obtenu 45% de suffrages au dernier référendum… contre 55% de NON.

Pourtant 92% des députés ont voté OUI au référendum !!!

Comme quoi le malaise démocratique est profond et le débat s'impose !!!

Mais gare, ils essaieront d'en déposséder… une fois de plus… les principaux concernés : NOUS !!!

Restez vigilants… VRAIMENT !

Yves - Un animateur du site
chris

Discuter de la VIe République à Paris

Message par chris »

salut yves ,
malheureusement , sommes pas parisiens donc privé de cette rencontre .Tu fait bien de rappeller tout l interet de se federer autour d autres groupes aux idées et problemes communs .
l union fait la force et rien d autres , c est lambda mais c est bien dy penser a moins d aimer pleurnicher dans son coin ;quant a ceux qui s interesse au programme de sarko , ce grand democrate , je pense que la litterarure ne manque pas a ce sujet , taper antisarko sur google , ca donnes bien et souvent serieux dans le travail de documentation .
Donc ceux qui aurait encore des doutes sur le projet sarkozien , a mon avis , c est qu ils aiment etre aveuglés par les lumieres violentes , ca rend aveugle apres un certain temps !
Yves
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Pour étayer… 

Message par Yves »

Pour étayer… mon précédent post.

Les sarkozystes répondent à Debré

NOUVELOBS.COM | 18.01.06 | 11:45

Le député UMP Yves Jégo qualifie de "coup bas" les critiques du président de l'Assemblée nationale.

Le député UMP sarkozyste Yves Jego a qualifié mardi 17 juillet de "coup bas" les critiques du président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, contre les propositions institutionnelles de Nicolas Sarkozy.

"Le début de l'année risque de voir voler ce genre de coup bas mais ça n'a pas beaucoup d'importance car ce n'est pas ce qui passionne les Français", a déclaré le député UMP dans les couloirs du Palais-Bourbon.Jean-Louis Debré "est dans son rôle de fils, sans doute pas d'homme politique, encore moins de président de l'Assemblée nationale", a-t-il ajouté faisant référence à Michel Debré, son père, qui fut l'un des rédacteurs de la Constitution de la Vème République.
"J'ai le sentiment que le président de l'Assemblée nationale est un peu un obsédé du passé", a-t-il conclu.

"Obsédés par la recherche de la rupture"

Mardi lors de ses voeux à la presse, sans citer le nom du ministre de l'Intérieur et président de l'UMP, Jean-Louis Debré a fustigé "ceux, peut-être parce qu'ils sont obsédés par la recherche de la rupture, qui ne proposent rien de nouveau puisqu'ils retrouvent exactement ce que le cardinal de Richelieu décrivait comme régime idéal, sous le titre 'le principat' : un monarque absolu et un principal ministre simple secrétaire de ce monarque absolu".

…/…

Sarkozy "Monarque absolue"… venant de la bouche de Debré, ça le fait, non ?

Il n'y a pas que des gens de gauche qui ont une dent contre Sarko !

Loin, très loin s'en faut. C'est pour ça que je pense aussi qu'on en fait bcp trop autour de lui. Sarko, c'est 80% de l'UMP, 80% de 200.000 adhérents, 80% d'une formation politique qui représente, allez, je vais être large, autour de 20 à 23% des Français qui votent. Pour exemple, Chirac a fait 19% au premier tour de Présidentielles de 2002.

Donc Sarko a de sacrés adversaires… à droite.

J'en vois déjà 3 importants… 4 même :

Chirac, de Villepin l'héritier, Debré… et Bayrou.

Ça va cogner sévère dans les mois qui viennent.

Et comme disait l'autre : "Dieu, gardez-moi de mes amis ! Mes ennemis, je m'en charge !"
chris

Discuter de la VIe République à Paris

Message par chris »

ma foi ,si debré s'y colle , on a les alliés qu on peut ! contre sarko , pour moi tout est bon .
c est presque un devoir vu le nombre de gens qui vont morfler si par malheur , il venait a etre sacré empereur .
Rien n est trop quand il s agit pour moi de traquer un malheureux qui se serait laissé hypnotisé , je declenche la discussion dans toutes soirées , malheureusement les sarkofiles ne s affichent guere , c est comme les FN , doivent se planquer derriere des telé parci , par la .A la baule , peut etre , voire cette manie qu y zont de faire leurs congres a coté de chez moi !
bref ,c est sur qu on entre cette année au coeur du combat et que c est pas le moment de baisser les bras!!!
Yves
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Débat institutionnel, l'UMP contre-attaque

Message par Yves »

Pour info, un communiqué de la C6R (Convention pour une VIe République), dont le président d'honneur est Arnaud Montebourg (ex-NPS, chef de file de "Rénover Maintenant", un courant à la gauche du PS).

…/…

Paris, le 24 janvier 2006

COMMUNIQUE DE LA C6R

C6R vs … C5R

Défense et illustration de la 5e République : telle semble bien être l’ambition de trois députés UMP qui ont lancé, ce 24 janvier 2006, la Convention pour la 5e République, la «C5R», avec l’objectif «d’animer le débat permanent pour que la pratique institutionnelle puisse évoluer à la faveur du rendez-vous présidentiel de mai 2007».

Certes, nos trois parlementaires avouent bien se sentir un peu à l’étroit dans une Assemblée nationale «aux pouvoirs incertains», sans que cela ne les empêche de louer l’efficacité et les qualités d’adaptation de la Constitution de 1958…

La C6R ne peut que se réjouir de cette concurrence, qui semble presque anachronique tant le seul Jean-Louis Debré avait jusqu’alors habitué les observateurs de la vie politique à défendre becs et ongles l’héritage institutionnel de son père.

En effet, cette initiative prouve combien le débat sur la réforme des institutions politiques de notre pays n’est pas marginal et que la C6R n’y est pas pour rien !

Pourtant, si la démarche de MM. Hénard et Chartier et de Mme Kosciusko-Morizet est plutôt une bonne nouvelle pour la démocratie, elle cache mal la volonté de la droite de s’approprier un débat que la gauche ne parvient pas à mettre au cœur de son agenda politique.

Ainsi, les aménagements «à la marge» de notre loi fondamentale que la C5R ne manquera pas de proposer pourraient tout à fait servir de débouchés au discours institutionnel de Nicolas Sarkozy prononcé à l’occasion de ses vœux et tendant à «césariser» un peu plus le régime.

Le silence de la gauche, quand il ne s’est pas agi d’approbation, est d’autant plus incompréhensible que nos concitoyens ont soif de participer à une démocratie moderne, enfin adulte, qui réhabilite la délibération, la représentation et la responsabilité politiques.

Or, seule l’instauration d’un vrai régime parlementaire, primo-ministériel et respectueux de la séparation des pouvoirs, est à même de répondre à ce besoin de démocratie.

Il est donc urgent que la gauche s’empare de la 6e République comme la droite est en train de se réapproprier la 5e République.


François Colcombet
Ancien député de l’Allier, président de la C6R
chris

Discuter de la VIe République à Paris

Message par chris »

ouii , tout ca me parait aller dans le bon sens , j avais par ailleurs quelque sympathie pour arnaud de montebourg depuis la bagarre de la constitution , c est donc une opportunité a suivre de tres pres , vu les choix qu on a actuellement !
Yves
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Pour info - Réunion le 26 avril à Paris

Message par Yves »

Bonjour,

Depuis quelques mois, l'actualité politique a été riche d'enseignements. Nombre d'événements ne sont que les symptômes d'une Ve République n'en finissant pas d'agonir.

Le blog de la C6R-Paris a suivi avec attention cette actualité et l'a commentée de façon plutôt riche ici :

http://c6r-paris.blog.lemonde.fr/c6rparis/

Je vous invite à parcourir les notes de ces dernières semaines. On y parle de 21 avril, de Jean Lassalle, de François Bayrou de rénovation des institutions, de chèvre, de chou etc. etc. Evidemment, n'hésitez pas à faire suivre l'adresse du blog et à commenter.

D'autre part, je vous rappelle que la prochaine réunion du groupe "Actualité" se tiendra le mercredi 26 avril 2006 (4-6, place de Valois, 75001 Paris, M° Palais-Royal) à 20h.

Ce groupe cherche à décrypter l’actualité sous l’angle des idées, propositions et analyses de la C6R. Il est ouvert à tous, adhérents ou simples sympathisants. Venez nombreux !

Amitiés conventionnelles,
Jérôme Damon-Lacoste,
Yves
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"Le salut par un changement de République"

Message par Yves »

Le délabrement des institutions affecte avant tout le régime constitutionnel sous lequel nous vivons. Il faut imaginer d'en changer d'ici à 2007.

"Le salut par un changement de République"

par Paul Alliès

Professeur de science politique à l'université de Montpellier-I, vice-président de la Convention pour la VIe République.


La France vient de vivre un épisode singulièrement illustratif du délabrement de ses institutions. Il est de nature à augmenter les risques politiques qui pèsent sur la prochaine élection présidentielle. Il affecte avant tout le régime constitutionnel sous lequel nous vivons, et pas seulement son personnel politique. Si bien qu'il devient de salut public de changer de République.

Les Français, jusqu'ici les moins avertis de ces questions, auront découvert grandeur nature l'archaïsme de la Ve République. Depuis le passage en force d'une loi au Parlement jusqu'à sa promulgation-suspension pour ne pas risquer la démission du Premier ministre, ils ont eu droit à une démonstration de ce que permettent nos actuelles règles constitutionnelles.

Ce spectacle impressionnant est-il le résultat d'une «mauvaise gouvernance», de mauvaises actions de dirigeants inexpérimentés (le Premier ministre) ou usés par le pouvoir (le Président) ? Cette thèse a été défendue par bon nombre de commentateurs. Elle fait écho à ce qu'avait été le choeur de la campagne de Lionel Jospin : «Présider autrement». Elle postule que les hommes sont plus forts que les institutions, que leur méthode de gouvernement peut changer radicalement la nature de celles-ci. On a vu, le 21
avril 2002, comment elle n'avait pas réussi à emporter la conviction de plus de 16,18 % d'électeurs. Car cette thèse est fausse : la Ve République forme un tout dont il est impossible de s'extraire, et la gauche, responsable en ce domaine de tant de contre-mesures, devrait s'en convaincre sans tarder. L'instauration du «quinquennat sec», en septembre 2000, a renforcé l'autorité du Président sur le Parlement et sa majorité, tout en renforçant son irresponsabilité et son inviolabilité. L'inversion du
calendrier en 2002, redonnant la primeur à l'élection présidentielle, a définitivement interdit toute évolution parlementaire du système, qu'avait pourtant laissé imaginer la succession des cohabitations. Le Premier ministre peut donc gouverner à coups d'ordonnances et de 49-3, faisant du Parlement français le plus insignifiant de tous les Etats membres de l'Union européenne. Il peut aussi utiliser sa fonction dans la compétition pour l'élection présidentielle puisque la Constitution l'y encourage. C'est ce
désordre institutionnel qui aggrave la crise entre l'opinion et sa représentation politique, entre les gouvernés et les gouvernants quels qu'ils soient.

Jamais la défiance des Français n'a été aussi forte vis-à-vis de ces derniers. Le sondage TNS-Sofres des 8 et 9 mars, au début de la crise du CPE, est impitoyable : 72 % et 70 % des personnes interrogées s'estimaient mal représentées par un leader politique ou un parti. Gageons que, au cours du dernier mois, ces chiffres se sont encore élevés. Ils corroborent le divorce désormais historique entre les Français et leur système politique. A chaque occasion qui leur est donnée, ils votent volontiers «non», que
ce soit dans le référendum européen de 2005 ou aux élections régionales de 2004. La majorité des électeurs est gagnée par le vote par intermittence, le vote sanction, le vote impulsif, le vote blanc et nul, l'abstention politique enfin. Sur les 41 millions d'électeurs inscrits en 2002, 28 millions se sont ainsi mis hors système. C'est une des raisons structurelles de l'incapacité des majorités sortantes à se faire réélire, ce qui fait là encore de la France un cas rare en Europe.

La crise que nous venons de vivre ne va pas inverser ces tendances, bien au contraire. L'élection présidentielle de 2007 sera donc une date de plus dans l'érosion des partis de gouvernement, régulièrement affaiblis par un présidentialisme totalement opposé à l'évolution de la société, aux comportements participatifs des citoyens, aux attentes culturelles des jeunes. L'emballement médiatique actuel tant sur Sarkozy que sur Ségolène fait écran. Mais, si l'on ne veut pas que se répète en se caricaturant le 21
avril 2002, il faut imaginer dès maintenant un changement de régime. Force est de constater que, depuis quatre ans, les prises de position et propositions en ce sens n'ont cessé de se multiplier et de s'élargir, d'Edouard Balladur à Marie-George Buffet, en passant par François Bayrou. Arnaud Montebourg n'est plus le seul à revendiquer cette idée dont il eut l'initiative. Il incarne par contre, à lui seul, l'option primo-ministérielle contre la perspective d'un régime dit présidentiel, qui ne ferait
qu'aggraver la crise sociale et culturelle dans laquelle la Ve République nous a plongés. Comment imaginer le passage à une VIe République ? D'abord, avec un candidat qui en incarne le désir et le projet, qui dénonce clairement la responsabilité de nos institutions dans la crise de la politique. Ensuite, avec l'engagement des formations parlementaires républicaines d'utiliser les ressources de l'article 89 de l'actuelle Constitution qui donne «aux membres du Parlement» l'initiative en matière de révision.
Ce serait une bonne manière d'exploiter ce que la Constitution de 1958 conserve d'irréductiblement parlementaire. Elles pourraient s'accorder dès lors pour qu'une proposition soit déposée et adoptée par une «majorité d'idées» dans les deux Chambres avant d'être soumise à référendum. Sans doute la bataille sur le contenu du projet sera rude, mais elle sera de nature à offrir une perspective rassurante à tous ceux qui ne supportent plus l'installation des élites dans l'aventure et l'irresponsabilité. Le 4
novembre 1965 le général de Gaulle abordait la campagne pour la première élection présidentielle au suffrage universel direct en ces termes : «Que l'adhésion franche et massive des citoyens m'engage à rester en fonction, l'avenir de la République nouvelle sera décidément assuré. Sinon, personne ne peut douter qu'elle s'écroulera aussitôt et que la France devra subir ­ mais cette fois sans recours possible ­ une confusion de l'Etat plus désastreuse encore que celle qu'elle connut autrefois.»

Alors qu'il n'y a plus de personnalité adéquate à ce régime dont la nouveauté est entièrement épuisée, il y a, par un étrange paradoxe de l'histoire, une actualité de ces propos gaulliens et la même nécessité de choix entre une nouvelle République ou le chaos.
Yves
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Montebourg se sent pousser des ailes

Message par Yves »

Le Parisien – Aujourd’hui en France
Vendredi 12 mai 2006

Montebourg se sent pousser des ailes

Arnaud Montebourg sera-t-il candidat à l’investiture présidentielle du PS ? Ses amis l’y poussent, son intérêt politique pourrait l’y conduire. Pour l’instant, le député de Saône-et-Loire y réfléchit. Et se déterminera avant l’été. Avant de prendre sa décision, Montebourg a entrepris, comme il le dit lui-même, la «tournée des grands ducs». Il a d’abord vu Laurent Fabius, en vertu d’un ancien tropisme personnel réanimé par la bataille du non au référendum. Puis, le 2 mai, Ségolène Royal, vers laquelle se sont tournés une grande partie des adhérents de son courant, Rénover maintenant.

Une discussion de deux heures au cours de laquelle il n’a été question, assurent-ils séparément, que du «fond». Commentaire de Montebourg, à l’issue de la réunion : «Elle a beaucoup de charme politique, une détermination sans égale et un véritable désir de vaincre.» Commentaire de Royal : «Il a beaucoup de talent. Mais je ne rentrerai jamais dans des considérations de courants. Si nous devons nous retrouver, ce sera sur les idées.» Montebourg, enfin, a décroché son téléphone et appelé Lionel Jospin, auquel il n’avait pas parlé depuis 2002 et avec lequel il n’a jamais été tendre.

Les deux hommes sont convenus de se rencontrer le 18 mai. Pourquoi ne pas avoir vu aussi Jack Lang, DSK ou François Hollande, les trois autres candidats possibles ? «Parce que nos militants ne se posent pas la question d’aller vers l’un de ceux-là», assène Montebourg.

Le candidat du PS aura «besoin d’Arnaud»

Demain matin, le patron de Rénover maintenant réunit à Paris les 150 cadres de son tout jeune courant, afin de leur «restituer» le fruit de ces rencontres. Et assure qu’il prendra sa décision «en fonction du projet du PS. S’il nous convient, on n’a aucune raison de ne pas soutenir celui qui le portera», affirme-t-il. «Le sentiment que le projet du parti n’est pas à la hauteur des problèmes du pays peut le pousser à se porter candidat», prévient le député Christian Paul.

Remis en selle par l’affaire Clearstream, qu’il connaît bien pour avoir mené, en 2001, une mission d’enquête parlementaire sur le blanchiment d’argent sale, Montebourg a été, la semaine dernière à l’Assemblée, le procureur implacable du gouvernement Villepin, demandant la démission du Premier ministre. Et les turpitudes de la fin du règne chiraquien plaident largement en faveur d’une réforme des institutions, dont il a fait son cheval de bataille depuis des années. Mais ce n’est pas tout : Il y a aussi les nouveaux adhérents, dont il espère beaucoup. «Ce sont des adhésions anti-éléphants, c’est bon pour nous», affirme-t-il. Il y a enfin les amis de Fabius, qui le poussent à être candidat, «pour piquer des voix à Royal, qui veut aussi incarner la rénovation». Il y a surtout, confie un proche, le désir de rappeler au candidat du PS en 2007, quel qu’il soit, «qu’il aura besoin d’Arnaud»…

Nathalie Segaunes
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