Publié : 20 févr. 2007
par Florence
Publié : 27 sept. 2007
par tristesir
A moins que cet homme ait laissé une lettre pour expliquer son acte qui indiquerait que sa fonction au sein de Renault entre dans les raisons de son acte, La direction de cette entreprise aura beau jeu de reléguer ce nouveau suicide dans la rubrique problème personnel (non lié à ses conditions de travail, ce qu'il est peut être) puisque ce salarié ne s'est pas suicidé sur son lieu de travail comme ce fût le cas pour d'autres.
Serait ce le dernier moyen de manifester, au moment où le droit de grève est contesté? Cesser le travail...définitivement.
Publié : 28 sept. 2007
par superuser
A Cléon, Renault incite ses salariés à renoncer à leurs arrêts de travail
L'usine Renault de Cléon (Seine-Maritime) pousse-t-elle ses salariés à renoncer à leur arrêt de travail en cas d'accident du travail ? Dans une lettre datée du 19 septembre, l'Inspection du travail a transmis à la direction du site les conclusions d'une enquête menée entre mai et septembre. Celle-ci évoque un "système organisé de pressions visant à ce que les salariés, victimes d'accident du travail et auxquels un arrêt a été prescrit, renoncent à prendre tout ou partie de cet arrêt."
Tout a commencé par une série de plaintes de salariés victimes de pressions de leur hiérarchie pour vite revenir travailler. "Quelques jours après leur accident, on voyait revenir les gars avec une béquille ou un plâtre", raconte Regis Louail, élu CGT de Cléon. Interloqué, le syndicat décide alors de se pencher sur les statistiques d'accidentologie de l'usine, qui sont en chute libre : le nombre de passage à l'infirmerie est passé de 300 à 164 entre 2004 et 2006, tandis que les arrêts sont passés de 14 à 7.
La CGT décide alors de saisir l'Inspection du travail. Pendant cinq mois, celle-ci a auditionné 41 salariés victimes d'un accident en rapport avec leur activité. Sur ce total, 26 ont bénéficié d'un arrêt prescrit, dans la majorité des cas, par des hôpitaux et non par des médecins traitants. "On ne peut suspecter de cas de "bobologie" ou de prescription de complaisance", indique-t-on à l'inspection. Le jour même de leur accident ou dans la semaine, 22 d'entre eux se sont vu proposer un poste aménagé, 17 ont alors accepté de renoncer à leur arrêt après "discussion" avec leur hiérarchie.
"L'hôpital m'avait prescrit un arrêt de 8 jours, raconte l'un de ces salariés. En revenant à l'usine pour prendre mes affaires, mon chef d'atelier voulait me rencontrer. Il m'a dit que, comme (...) je pouvais marcher, il pouvait me proposer un poste aménagé. Il m'a demandé de déchirer mon arrêt car le prendre ne serait pas bon pour ma carrière. Il m'a précisé que les accidents du travail coûtent cher à l'entreprise, environ 600 € par jour."
Un autre salarié victime d'une fracture avait bénéficié d'un arrêt de trois semaines prescrit par l'hôpital. "Le soir même, le chef d'atelier m'appelle à mon domicile pour me dire de ne pas le prendre en me précisant que cela coûtait cher à l'entreprise, explique-t-il. Il m'a donné rendez-vous trois jours après pour me proposer un poste aménagé dans un bureau pour faire des fiches d'opérations standards. Je lui ai précisé que cela ne m'intéressait pas. J'ai vu le médecin du travail directement après pour une reprise anticipée sur un poste aménagé. Ce dernier a alors appelé le chef d'atelier car il ne voulait pas que je reprenne si tôt. Finalement, il m'a délivré un certificat d'aptitude avec réserves. Comme je ne pouvais pas conduire, j'ai demandé au chef d'atelier comment je pouvais faire. Il m'a dit que le taxi était trop cher et a proposé de rembourser le gas-oil de mon fils qui m'emmenait et me récupérait."
Pendant près de cinq mois, l'inspecteur du travail chargé de l'enquête accumule les témoignages. Le constat est accablant : "Il ressort des auditions qu'il existe un système de pressions contraire aux droits fondamentaux des salariés, reposant principalement sur la hiérarchie de proximité, mais qui semble résulter en grande partie des objectifs fixés par la direction de l'établissement", estime l'inspecteur dans sa lettre. Celle-ci fait même référence à un formulaire dit de "refus de déclaration d'accident du travail par l'intéressé", plus connu dans l'entreprise sous le sigle "RATI".
La direction de Renault affirme qu'il "n'existe pas de système organisé". Comment expliquer alors l'accumulation des témoignages ? "Nous voulons nous laisser du temps pour étudier chaque cas pour savoir s'il y a pu avoir des dérives ici ou là", répond-t-on chez le constructeur.
Dans un document présenté le 25 mai en comité de direction, dont Le Monde s'est procuré une copie, des consignes avaient été préconisées afin d'"éviter que des accidents bénins ne donnent lieu à des arrêts" et de "réagir en cas d'arrêt manifestement abusif". L'une des préconisations prévoit notamment que si un salarié accepte de prendre un poste adapté à son incapacité de travail, les trois premiers jours ouvrés de l'arrêt "ne seront pas dénombrés dans les jours d'arrêt au plan des statistiques d'accidentabilité", ceci en toute illégalité, comme le confirme un inspecteur du travail.
Au cœur de cette logique, la réalisation d'économies substantielles. Il s'agit de minorer les statistiques d'arrêt, afin de contenir les cotisations au régime de la branche accident du travail et maladie professionnelle de la Sécurité sociale. Entre assumer un arrêt et payer un salarié dans un poste "adapté", même peu productif, le coût pour l'entreprise n'est pas le même : le rapport va de 1 à 1,4. Les sommes en jeu sont considérables : en 2006, l'usine de Cléon a payé 2,56 millions d'euros au titre de ses cotisations pour les accidents du travail.
Pour le salarié, les effets sont doubles. Sur le plan médical, renoncer à un arrêt de travail peut avoir de lourdes conséquences en cas de séquelles. S'il n'y a pas de traces de cet arrêt, l'assurance maladie peut refuser une nouvelle prise en charge. Moins mesurables sont les conséquences psychologiques : "Quand on ne peut pas dire "non" du fait de pressions, on est à l'évidence en présence de situations qui peuvent engendrer de la souffrance au travail", explique un expert des relations du travail. Mais cela n'est pas quantifiable.
LE MONDE | 27.09.07
Un suicide de plus chez Renault
Publié : 12 mars 2008
par tristesir
Un salarié d'un prestataire de service du Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines) s'est suicidé fin février chez lui
Source
Publié : 12 mars 2008
par Monolecte
Jeudi 13 mars, 23h10, sur France 2,
un doc de Paul Moreira sur ce sujet.
Re: Le suicide d'un cadre reconnu comme accident du travail
Publié : 02 avr. 2009
par maguy
La direction a apporté « son soutien » au salarié blessé
Et comment, en tapotant sur l'épaule ? Si la hiérarchie commençait à faire descendre la pression sur ces mêmes salariés.
Re: Le suicide d'un cadre reconnu comme accident du travail
Publié : 02 avr. 2009
par maguy
Et le psy-machin de ce cadre n'avait rien vu venir, alors que sa femme donnait l'alarme, quels nuls
Je viens de voir un truc hallucinant en zappant. Certaines entreprises, grandes je suppose, proposent à présent des tickets-psy, quel que soit le psy-truc. Ca a le format et ressemble à des tickets restau, sont anonymes et remis comme paiement. Ils sont à réclamer auprès du médecin du travail (alors l'anonymat je me demande...)
Ils font aussi partie des vautours qui tournoient autour des gens déboussolés qui souffrent.
Quand je pense que mon dernier CDI était chez un équipementier automobile, c'est la jungle dans ce milieu

A quoi pousse le désespoir, c'est vraiment triste

Re: Le suicide d'un cadre reconnu comme accident du travail
Publié : 03 avr. 2009
par tristesir
Certaines entreprises, grandes je suppose, proposent à présent des tickets-psy
Si tu te pends sur ton lieu de travail, ce n'est plus la faute de l'employeur, qui t'a donné des "tickets-psy" mais celui du psy qui les a reçus

Un moyen pour une entreprise de se débarrasser du problème, qui devient visible après avoir été longtemps occulté, pour pas cher.