Bonsoir,
Vous recevez ce message parce que vous figurez dans mon carnet d'adresses. Mon fils Léo et trois de ses camarades ont été interpellés jeudi, placés 24 heures en garde à vue et condamnés à 3 mois de prison avec sursis pour avoir participé à la manifestation devant le lycée Roosevelt jeudi 19, lors de la visite de F. Fillon, venu présenter la réforme des lycées. Ci dessous un lien vers le site de FR3 qui donne l'info avec un premier commentaire laissé par le père de Léo :
http://lorraine-champagne-ardenne.franc ... 49714.html
Si vous souhaitez soutenir Léo et ses camarades , sans aucune obligation bien sûr, rien d'autre à faire que faire circuler à votre tour ce message à votre carnet d'adresses.
Mardi matin à 10 heures a lieu à Reims devant la maison des syndicats une manifestation organisée pour le jour de grève dans l'éduc nationale. les étudiants que nous avons rencontrés hier vont s'y joindre pour protester contre la répression policière dont les 4 jeunes innocents ont été victimes, c'est pour ceux qui le souhaitent et le peuvent une autre manière de montrer sasolidarité...
Merci à tous , amitiés
Marie-Paule et Georges Belenguier
Bonjour,
J'apporte ce jour le témoignage d'un père de famille dont le fils est passé en comparution immédiate suite à cette manifestationet a été condamné à 3 mois de prison avec sursis après avoir passé 24h en garde à vue. Mon fils Léo Belenguier a 18 ans donc majeur et il est étudiant en fac d'histoire à Reims. Il n'est pas inscrit à un parti politique et s'est rendu à la manif par solidarité avec ses camarades et amis du lycée Roosevelt.
Il a un casier judiciaire vierge, un attachement profond aux valeurs de justice et de solidarité doublé d'un tempérament doux et pacifiste. Il s'intéresse à l'actualité politique en tant que personne majeure porteur d'un droit de vote particulièrement en ce qui concerne ses pairs.
Mon fils a déjà participé à des manifestations et n'a jamais commis aucune violence ni exaction d'aucune sorte allant même jusqu'à redresser des containers de poubelles en déplorant ces actes susceptibles selon lui de discréditer les actions menées.
C'est ce même jeune garçon qui s'est fait interpeler et menoter jeudi après la manifestation au cours d'une rafle commise par la BAC alors qu'il attendait assis sur un plot pour reprendre son vélo garé devant le lycée,alors que la manifestation était terminée et qu'il avait demandé aux CRS à quel moment son vélo serait accessible. Cette arrestation brutale est motivée par l' accusation d'avoir jeté des pierres sur les policiers pendant la manifestation avec soi disant pour preuve une vidéo le montrant distinctement. Mon fils fort de son innocence a demandé aussitôt à voir la vidéo qui le mettait en cause. Il a été placé en garde à vue pour 24 heures, sans jamais pouvoir visionner ce document qui était sensé l'accabler. La raison en était, d'après la police que la vidéo était sous scellés pour le tribunal. Après 24 heures de garde à vue traumatisantes (refus de l'informer de notre connaissance de sa situation, annonce que sa garde à vue pouvait être prolongée s'il niait,refus de nous contacter pour que nous communiquions aux forces de l'ordre les coordonnées de notre avocat...),il a été jugé en comparution immédiate qu'il a acceptée pour éviter de se retrouver en "préventive" chantage odieux qui ne lui laissait d'autres choix que le procès expéditif ou la prison. Il n'a rencontré son avocat commis d'office que quelques minutes avant d'entrer dans le prétoire ce qui laisse perplexe sur le temps accordé pour préparer sa défense .
Malgré la demande des avocats et des inculpés, malgré l'absence complète de preuves (le seul témoignage écrit est celui du policier blessé qui disait n'avoir reconnu personne et expliquait que les jets de pierre venant de l'arrière de la manifestation ne leur étaient pas imputables puisqu'ils étaient sur l'avant )et malgré les dénégations des quatre inculpés, cette bande vidéo n'a jamais été présentée à quiconque et le procès s'est conclu par une peine de sursis de trois mois pour chacun alors même qu'aucun témoin n'avait été entendu et qu'aucune preuve n'existait.
La conclusion de tout cela dépasse ce qu'un citoyen français peut imaginer: la condamnation sans preuve d'un innocent pour l'exemple, un traumatisme psychologique évident provoqué par une garde à vue visant prioritairement à faire d'un innocent un coupable à coup d'intimidation et de brimades de toutes sortes : autorisation d'aller aux toilettes plus d' une demie heure après la demande, nuit passée dans des conditions d'hygiène épouvantables , refus d'appeler les parents pour le choix de l'avocat, refus des policiers du commissariat de Reims alors que je me suis rendu sur place sur leur conseil ,de me donner les informations sur les suites de la garde à vue jusqu'à la comparution immédiate après avoir soufflé le chaud et le froid et m'avoir donné des informations erronées ou contradictoires,refus du tribunal de prendre en compte l'absence de preuves et au final une condamnation avec sursis mettant directement en péril l'accès à la vie professionnelle de mon fils au terme de ses études.
J'espère que beaucoup de parents auront accès à cette information pour s'alarmer des conséquences désastreuses d'une politique sécuritaire et paranoïaque capables de briser la vie d'un jeune homme jusque là libre et heureux.
Georges Belenguier
Ça se passe comme ça, en Sarkozie
Re: Ça se passe comme ça, en Sarkozie
Vous aurez compris ce qui vous reste à faire si vous vous retrouvez dans cette situation:
Refusez la comparution immédiate !!
Refusez la comparution immédiate !!
Re: Ça se passe comme ça, en Sarkozie
Vous n'êtes malheureusement pas le seul à avoir fait cette expérience révoltante. Bienvenu dans "la France d'après".
J'ai écouté un témoignage presque identique au vôtre d'un étudiant allemand qui a été arrêté dans le contexte de la manifestation anti-OTAN à Strasbourg. Lui avait refusé la comparution immédiate et a attendu son "procès" en prison, avec beaucoup d'autres camarades d'infortune.
Déjà loin du lieu de manifestation et seul dans la rue, il se fait contrôler/arrêter par des policiers, il ne comprend pas et ne fait aucun geste de résistance.
Garde à vue, on lui reproche d'avoir jeté des pierres sur des policiers ce qu'il conteste.
48 heures de garde à vue, pas vu de médecin ni d'avocat. (L'étudiant ne connait pas ses droits et ce n'est pas la police qui l'en informera.) La police tente le persuader de plaider coupable en comparution immédiate, il refuse et part en prison où il attend son procès pendant quatre mois.
Même le procès qui va suivre sera de l'abattage en chaîne.
Ils sont des dixaines dans le couloir du tribunal à attendre leur "procès". Pas le temps de dire ouf, de faire la moindre observation et on a écopé de la prison ferme. La durée de la peine équivaut exactement la durée d'attente en prison. Le policier qui veut avoir vu l'étudiant jeter des pièrres n'a pas eu le courage (pardon pas eu le temps) de dire sa version des faits les yeux dans les yeux, d'où une "lettre de témoignage" qui vaut de "preuve". Un policier dit forcément la vérité, un jeune accusé (en plus un manifestant !) ment toujours, c'est bien connu.
Les manifestants emprisonnés ont écrit une lettre commune à un parlementaire européen pour l'informer sur les conditions misérables de la prison à Strasbourg, lettre qui est restée sans réponse. Un parlement européen a mieux à faire que de répondre à quelques manifestants. Il y a l'économie et les banques à sauver.
Source : Radio Unerhört Marburg - Vier Monate Knast für eine Demo, Interview mit Philipp
(Quatre mois de prison pour une manifestation - interview avec Philipp)
A voir avec un avocat si ça vaut le coup pour votre fils d'aller en appel. Personnellement je voie le scénario suivant : La vidéo qui "prouve" la culpabilité de votre fils va "se perdre". Ce sera la parole d'un flic soutenu par ses collègues contre la parole de votre fils, et si votre fils n'a pas de témoins, c'est la condamnation assurée. Ce ne sera que la vidéo qui pourrait le disculper, et la police ne va pas donner un élément de preuve qui témoignera contre elle.
C'est la politique de l'intimidation, le pouvoir en place veut criminaliser la contestation sociale.
La comparution immédiate est la condamnation immédiate.
J'ai écouté un témoignage presque identique au vôtre d'un étudiant allemand qui a été arrêté dans le contexte de la manifestation anti-OTAN à Strasbourg. Lui avait refusé la comparution immédiate et a attendu son "procès" en prison, avec beaucoup d'autres camarades d'infortune.
Déjà loin du lieu de manifestation et seul dans la rue, il se fait contrôler/arrêter par des policiers, il ne comprend pas et ne fait aucun geste de résistance.
Garde à vue, on lui reproche d'avoir jeté des pierres sur des policiers ce qu'il conteste.
48 heures de garde à vue, pas vu de médecin ni d'avocat. (L'étudiant ne connait pas ses droits et ce n'est pas la police qui l'en informera.) La police tente le persuader de plaider coupable en comparution immédiate, il refuse et part en prison où il attend son procès pendant quatre mois.
Même le procès qui va suivre sera de l'abattage en chaîne.
Ils sont des dixaines dans le couloir du tribunal à attendre leur "procès". Pas le temps de dire ouf, de faire la moindre observation et on a écopé de la prison ferme. La durée de la peine équivaut exactement la durée d'attente en prison. Le policier qui veut avoir vu l'étudiant jeter des pièrres n'a pas eu le courage (pardon pas eu le temps) de dire sa version des faits les yeux dans les yeux, d'où une "lettre de témoignage" qui vaut de "preuve". Un policier dit forcément la vérité, un jeune accusé (en plus un manifestant !) ment toujours, c'est bien connu.
Les manifestants emprisonnés ont écrit une lettre commune à un parlementaire européen pour l'informer sur les conditions misérables de la prison à Strasbourg, lettre qui est restée sans réponse. Un parlement européen a mieux à faire que de répondre à quelques manifestants. Il y a l'économie et les banques à sauver.
Source : Radio Unerhört Marburg - Vier Monate Knast für eine Demo, Interview mit Philipp
(Quatre mois de prison pour une manifestation - interview avec Philipp)
A voir avec un avocat si ça vaut le coup pour votre fils d'aller en appel. Personnellement je voie le scénario suivant : La vidéo qui "prouve" la culpabilité de votre fils va "se perdre". Ce sera la parole d'un flic soutenu par ses collègues contre la parole de votre fils, et si votre fils n'a pas de témoins, c'est la condamnation assurée. Ce ne sera que la vidéo qui pourrait le disculper, et la police ne va pas donner un élément de preuve qui témoignera contre elle.
C'est la politique de l'intimidation, le pouvoir en place veut criminaliser la contestation sociale.
Je suis d'accord. Ce n'est que comme ça qu'on a une petite chance de pouvoir se défendre.Vous aurez compris ce qui vous reste à faire si vous vous retrouvez dans cette situation:
Refusez la comparution immédiate !!
La comparution immédiate est la condamnation immédiate.
Re: Ça se passe comme ça, en Sarkozie
Bonsoir,
c'est certain il n'y a qu'à refuser la comparution immédiate.... Sauf quand on a dix huit ans, qu'on ne connait rien à la justice, qu'on n'a pas encore vu d'avocat sauf quelques minutes pendant la première heure de garde à vue... On se retrouve quelques minutes devant la porte du substitut du procureur, sans avoir encore vu son avocat commis d'office ( on en le verra que juste avant d'entrer dans la salle d'audience) et heureusement les trois autres inculpés ont vu leur avocat: en quelques mots échangés vite fait, on apprend qu'on va vous proposer de comparaître plus tard pour préparer la défense. On se dit" super! je vais rentrer chez moi, contacter un avocat et on va y arriver..." sauf qu'on apprend aussi vite fait qu'il faut absolument refuser et passer tout de suite....et pourquoi? juste parce que la substitut du procureur a la très fâcheuse habitude d' envoyer les interpellés dans votre genre préparer leur défense...... en préventive et qu'elle omet juste de préciser "où" se prépare la défense lorsqu'elle en parle...C'est comme ça qu'on se retrouve en comparution immédiate même si on sait que c'est pas bon... C'est l'histoire de mon fils vendredi dernier suite à son interpellation... Je ne suis pas sûre que la préventive l'aurait réellement aidé. C'est aussi comme ça qu'on remplit les tribunaux et qu'on juge vite et mal en ne laissant que le choix entre une justice expéditive et un petit séjour en prison...
c'est certain il n'y a qu'à refuser la comparution immédiate.... Sauf quand on a dix huit ans, qu'on ne connait rien à la justice, qu'on n'a pas encore vu d'avocat sauf quelques minutes pendant la première heure de garde à vue... On se retrouve quelques minutes devant la porte du substitut du procureur, sans avoir encore vu son avocat commis d'office ( on en le verra que juste avant d'entrer dans la salle d'audience) et heureusement les trois autres inculpés ont vu leur avocat: en quelques mots échangés vite fait, on apprend qu'on va vous proposer de comparaître plus tard pour préparer la défense. On se dit" super! je vais rentrer chez moi, contacter un avocat et on va y arriver..." sauf qu'on apprend aussi vite fait qu'il faut absolument refuser et passer tout de suite....et pourquoi? juste parce que la substitut du procureur a la très fâcheuse habitude d' envoyer les interpellés dans votre genre préparer leur défense...... en préventive et qu'elle omet juste de préciser "où" se prépare la défense lorsqu'elle en parle...C'est comme ça qu'on se retrouve en comparution immédiate même si on sait que c'est pas bon... C'est l'histoire de mon fils vendredi dernier suite à son interpellation... Je ne suis pas sûre que la préventive l'aurait réellement aidé. C'est aussi comme ça qu'on remplit les tribunaux et qu'on juge vite et mal en ne laissant que le choix entre une justice expéditive et un petit séjour en prison...
Re: Ça se passe comme ça, en Sarkozie
C'est sûr qu'à la première expérience avec la justice et étant jeune on est complètement perdu dans une telle situation, et un conseil général n'est peut-être pas un bon conseil. Personnellement, je n'aurais aucune confiance dans des promesses de lune de la part de policiers qui tentent pousser ma décision dans une direction. Ils pensent d'abord à leur boulot et à leurs "réussite", les bons points et les statistiques.C'est aussi comme ça qu'on remplit les tribunaux et qu'on juge vite et mal en ne laissant que le choix entre une justice expéditive et un petit séjour en prison...
La "justice" expéditive (si vous entendez par cela la comparution immédiate) en tout cas n'est pas une garantie de ne pas aller en prison. Ce que je trouve dramatique c'est qu'on a souvent le choix entre la prison et la prison.
