Le budget 2006 d'aide à l'emploi présenté par M. Borloo est bouleversant. Pourriez vous vérifier les comptes, svp, car je ne peux qu'avoir mal compris, dites moi que j'hallucine.
4,19% du budget emploi du ministère de la "cohésion sociale", soit 1,3 milliards d'euros, pour l'indemnisation des demandeurs d'emploi
Cherchez l'erreur, merci, car si j'ai bien compris, les 35 000 salariés de l'ANPE et de l'AFPA reviennent à 4% du budget aussi. 35 000 personnes d'un côté, 3 à 5 millions de l'autre, selon les "catégories" de chômeurs comptabilisés dans les statistiques.
Et puis encore :
14,2% soit 4,4 milliards d'euros, pour la "mise en situation de publics fragiles", autrement dit pour les réduire en esclavage et les humilier un peu plus encore.
Je continue :
58% du budget emploi soit 18 milliards d'euros sont affectés à l'exonération de charges sociales, donc aux organisations et entreprises, grâce au maquis des divers contrats aidés.
Mais quelles entreprises vont profiter de la manne ?(la pratique entrepreneuriale de l'effet d'aubaine est bien connue pour sa mise en concurrence des statuts de chômeur les plus profitables, sans que cela réduise le chômage.)
J'ai oui-dire que lorsque vous vous installez en libéral ou en création d'entreprise, l'urssaf envoit dès le premier trimestre une injonction de verser une avance de charges sociales excédant le chiffre d'affaires réalisé. Donc, ce ne serait pas les chômeurs créateurs d'entreprise qui profitent de la manne. (Merci de confirmer l'info.)
J'aurais préféré que les 18 milliards d'euros alloués aux entreprises soient convertis en 18 milliards de taxation modulée des entreprises et actionnaires, pour exploitation et épuisement des "ressources humaines". (Dans le style pollueur payeur : consommation de salariés formés aux frais du contribuable, rejetés quand épuisés malades ou handicapés, "vieux et pas beaux", etc ... Bref, le modèle industriel classique d'exploitation des ressources)
Voilà le programme de cohésion sociale. Heureusement, le rapport du CERC, résumé sur le site, étrille tout çà. Mais pour un résultat à quelle échéance ? 2007 ? après les élections ? et d'ici là, on survit comment ?
Je vous laisse analyser le reste du budget. Personnellement, j'aime bien analyser les budgets, car les idéaux et les discours déforment la perception de la réalité matérielle. Et là, j'écume de rage.
Dites, M. le Ministre, donnez moi un tout petit million d'euros. Vous n'avez pas besoin de 2% de votre budget pour évaluer les ravages de votre politique, tout de même ?
D'autant qu'en plus de votre budget emploi de 31 milliards, vous récupérez les subventions européennes ...
Vous pourriez quand même faire un geste en faveur des chômeurs, non ? d'autant que ce sont des citoyens, que le nombre d'emploi est réduit comme une peau de chagrin, et que les élections approchent ...
Vous avez dit cohésion sociale ? Faudrait changer vos références théoriques, vous voyez bien que ça ne marche pas.
Budget national 2006 de "cohésion sociale"
Bonjour
CartagDE vous dites
Moi j'aime bien analyser les offres d'emploi
Je vois que nos analyses concordent.

CartagDE vous dites
et14,2% soit 4,4 milliards d'euros, pour la "mise en situation de publics fragiles", autrement dit pour les réduire en esclavage et les humilier un peu plus encore.
Je vous laisse analyser le reste du budget. Personnellement, j'aime bien analyser les budgets, car les idéaux et les discours déforment la perception de la réalité matérielle. Et là, j'écume de rage.
Moi j'aime bien analyser les offres d'emploi
Je vois que nos analyses concordent.




quelles logiques de raisonnement ? : emploi, insertion, ...
Nous sommes "gérés" comme les salariés de la grande entreprise "France", mais il y a une différence majeure entre cette conception de gouvernement là et la réalité : nous sommes (encore) citoyens aussi, l'équivalent de l'actionnaire selon cette belle logique. Nous avons donc droit à comptes et informations, et enfin accès aux sources d'info, grâce à internet.
(Dommage, toujours dans la même logique d'entreprise, qu'on ne puisse que voter, qu'il n'y ait pas de débat collectif d'actionnaires comme en assemblée générale, et qu'on ne puisse destituer aussi facilement les dirigeants et leur supprimer leurs parachutes dorés "d'indemnité de fin de mission".
Je ne vois pas ce qui pourrait être l'équivalent de la commission des opérations en bourse qui peut faire la police lors de malversations, ni l'équivalent des tribunaux de commerce qui prononcent la mise en redressement de l'activité proche de la faillite.)
Je vous conseille donc de saines lectures : les rapports du DARES http://www.travail.gouv.fr/etudes/etudes_f.html.
Le fonctionnement des institutions d'aide à l'insertion, et de leurs agents, est délicieusement décrit dans le rapport :
- "Difficultés d'emploi, Santé et Insertion sociale."
Ames allergiques à la logique psy et aux dysfonctionnements institutionnels s'abstenir.
Logique sous-jacente : si vous ne trouvez pas de job, même par millions, c'est que vous avez des problèmes personnels à traiter. Faut vous réinsérer, et des dispositifs d'assistance existent.
Conclusion : si vous voulez survivre et travailler, devenez assistant social, ou "traiteur" de chômeurs, si vous voulez survivre et gagner de l'argent, devenez actionnaire des boites étrangères de "traitement" de chômeurs ayant passé contrat avec l'Anpe, ou bien créez en une et débrouillez-vous pour être agréé par l'Anpe. (Si vous montez ce type d'entreprise, racontez-moi cette expérience, svp, elle m'intéresse.)
On comprend alors pourquoi l'"aide aux populations fragilisées" va coûter 4,4 milliards d'euros au contribuable en 2006, soit trois fois plus que le total des indemnisations chômage : les chômeurs doivent être des neu-neus sous tutelle à qui il ne faut pas donner trop de revenus, il doit mieux valoir les maintenir sous assistance sociale que de les laisser vivre dignement.)
Autre friandise : le rapport "Eléments de bilan sur les travaux évaluant l'efficacité des allègements des cotisations sociales employeurs."
Ce dispositif aide à développer l'emploi non qualifié et les bas salaires au détriment de l'emploi qualifié. CQFD.
Mais j'ai sans doute mal lu ce rapport(?), car je n'ai pas trouvé la démonstration de créations effectives d'emploi par ces dispositifs d'exonération de charges sociales.
(Dommage, toujours dans la même logique d'entreprise, qu'on ne puisse que voter, qu'il n'y ait pas de débat collectif d'actionnaires comme en assemblée générale, et qu'on ne puisse destituer aussi facilement les dirigeants et leur supprimer leurs parachutes dorés "d'indemnité de fin de mission".
Je ne vois pas ce qui pourrait être l'équivalent de la commission des opérations en bourse qui peut faire la police lors de malversations, ni l'équivalent des tribunaux de commerce qui prononcent la mise en redressement de l'activité proche de la faillite.)
Je vous conseille donc de saines lectures : les rapports du DARES http://www.travail.gouv.fr/etudes/etudes_f.html.
Le fonctionnement des institutions d'aide à l'insertion, et de leurs agents, est délicieusement décrit dans le rapport :
- "Difficultés d'emploi, Santé et Insertion sociale."
Ames allergiques à la logique psy et aux dysfonctionnements institutionnels s'abstenir.
Logique sous-jacente : si vous ne trouvez pas de job, même par millions, c'est que vous avez des problèmes personnels à traiter. Faut vous réinsérer, et des dispositifs d'assistance existent.
Conclusion : si vous voulez survivre et travailler, devenez assistant social, ou "traiteur" de chômeurs, si vous voulez survivre et gagner de l'argent, devenez actionnaire des boites étrangères de "traitement" de chômeurs ayant passé contrat avec l'Anpe, ou bien créez en une et débrouillez-vous pour être agréé par l'Anpe. (Si vous montez ce type d'entreprise, racontez-moi cette expérience, svp, elle m'intéresse.)
On comprend alors pourquoi l'"aide aux populations fragilisées" va coûter 4,4 milliards d'euros au contribuable en 2006, soit trois fois plus que le total des indemnisations chômage : les chômeurs doivent être des neu-neus sous tutelle à qui il ne faut pas donner trop de revenus, il doit mieux valoir les maintenir sous assistance sociale que de les laisser vivre dignement.)
Autre friandise : le rapport "Eléments de bilan sur les travaux évaluant l'efficacité des allègements des cotisations sociales employeurs."
Ce dispositif aide à développer l'emploi non qualifié et les bas salaires au détriment de l'emploi qualifié. CQFD.
Mais j'ai sans doute mal lu ce rapport(?), car je n'ai pas trouvé la démonstration de créations effectives d'emploi par ces dispositifs d'exonération de charges sociales.