agenda de sortie de crise

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SandrineA

agenda de sortie de crise

Message par SandrineA »

https://www.info-socialrh.fr/relations- ... 635211.php
le «quoi qu’il en coûte» a un prix: 18 milliards d’euros pour le fonds de solidarité pour les entreprises, 28 milliards pour l’activité partielle, 4 milliards d’exonérations de charges, 135 milliards de prêts garantis par l’État pour le bénéfice de 650000 entreprises… et dans la perspective d’une reprise dès 2021 marquée par une croissance forte (6% en 2021), l’exécutif a décidé de fermer progressivement le robinet.
Yves
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Re: agenda de sortie de crise

Message par Yves »

Croissance forte ? En 2021 ? Croissance de quoi exactement ? De quels secteurs ?

Croissance de nos importations, donc croissance du déficit commercial ?

Croissance de la dette, par le seul jeu des intérêts.

Croissance du chômage par les plans de licenciements dont on retarde l'échéance (dans l'automobile, chez Aéroports de Paris, chez Airbus, dans les banques…).

Croissance de la fermeture définitive de nombreux bars, restaurants, hôtels… qui ne se relèveront pas de l'inactivité forcée de ces derniers mois ET aussi des règlementations sanitaires qui subsisteront tant que le SARS-COV-2 et ses mutants circuleront.

Certes, il faut rester optimiste mais ça ne doit pas détourner de l'objectivité. Et si on est raisonnablement objectif… on ne peut guère être optimiste. :roll:
ALBERT56

Re: agenda de sortie de crise

Message par ALBERT56 »

On a connu une récession de 8% en 2020, donc si l'on a une croissance « forte » de 6% en 2021, ça signifie qu'on reste à -2% par rapport à la situation précédant la crise.

6% ne sont donc pas une croissance forte mais un simple rattrapage, partiel. Il suffit qu'on déconfine pour que mécaniquement, le PIB remonte.

Mais la crise sanitaire n'est pas terminée et il n'est même pas sûr qu'on fasse ces 6%.
Statovore

Re: agenda de sortie de crise

Message par Statovore »

ALBERT56 a écrit :On a connu une récession de 8% en 2020, donc si l'on a une croissance « forte » de 6% en 2021, ça signifie qu'on reste à -2% par rapport à la situation précédant la crise.
-2,5% en réalité vu que c'est du "composé".
ALBERT56 a écrit : 6% ne sont donc pas une croissance forte mais un simple rattrapage, partiel. Il suffit qu'on déconfine pour que mécaniquement, le PIB remonte.

Mais la crise sanitaire n'est pas terminée et il n'est même pas sûr qu'on fasse ces 6%.
Tout à fait d'accord, mais le service "com" est très doué pour essayer de masquer la vérité. Ca me rappelle le gag de la "croissance négative".
Yves
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Re: agenda de sortie de crise

Message par Yves »

La notion de "croissance" en France est totalement biaisée.

Quand elle s'établit à 6% en Chine, ça correspond indiscutablement à de la création de richesses nouvelles. Ça se traduit par une augmentation de la production industrielle accompagnée de création d'emplois, et souvent aussi d'augmentation de salaires. En 20 ans, le niveau de vie des classes moyennes chinoises a rattrapé (voire dépassé) celui des classes moyennes des pays occidentaux.

En France, la croissance n'est absolument pas synonyme de création de richesses nouvelles puisque nous n'innovons plus et produisons de moins en moins. Notre "richesse" se fonde pour l'essentiel sur la consommation des ménages qui, elle-même, repose sur les importations puisque nous ne fabriquons quasiment plus ce que nous consommons massivement.

Ainsi, la "croissance" française est artificiellement dopée par nos déficits (commercial, des paiements…) et nos dettes.

L'économie française est sous perfusion d'un endettement abyssal. Nos principaux créanciers étant probablement… la Chine, les Pays du Golfe, l'Allemagne [et autres fonds de pension états-uniens].

Autant dire que 6% ou même 10% "de croissance" sont des notions totalement "subjectives" dans un pays où l'industrie représente moins de 10% du PIB. Même les Britanniques nous dépassent en production industrielle. C'est dire ! :mrgreen:
Zorro22

Re: agenda de sortie de crise

Message par Zorro22 »

6% ne sont donc pas une croissance forte mais un simple rattrapage, partiel.
Tout à fait. J'étais d'ailleurs certain que ces 6 % de croissance seraient utilisés pour la propagande pro-Macro, pro-Medef, etc.
Pour prétendre toujours la même chose : le néolibéralisme à la sauce Macron, ça marche.
En tout état de cause, ça rassurera, à tort, les français. C'est un rattrapage, pas une vraie croissance, qui reste à inventer.
Enfin... à supposer que le covid disparaisse en 2021. Un dévissage est à craindre fin 2021 ou 2022 si le covid est toujours là.

@Yves :
Même les Britanniques nous dépassent en production industrielle. C'est dire !
Effectivement, mais ils ont du pétrole. Les deux restent à un niveau peu élevé. Thatcher est passée par là.
https://www.usinenouvelle.com/editorial ... ie.N385805
Statovore

Re: agenda de sortie de crise

Message par Statovore »

Yves a écrit :La notion de "croissance" en France est totalement biaisée.
C'est le problème du "PIB" qui est une valeur qui est très complexe à calculé et qui est contesté sur de nombreux points.
Zorro22 a écrit : En tout état de cause, ça rassurera, à tort, les français. C'est un rattrapage, pas une vraie croissance, qui reste à inventer.
Enfin... à supposer que le covid disparaisse en 2021. Un dévissage est à craindre fin 2021 ou 2022 si le covid est toujours là.
Les effets vont être "imprévisible" même si je pense comme toi que cela va avoir un effet détestable.

Dans les négatifs :
- De nombreuses entreprises auront puisée dans leurs réserves financières et se sont endettées et auront du mal à investir.
- Un grand nombre d'entreprises zombie ou déficitaire avant la crise n'ont pas été mise ne faillite (d'où le faible taux de faillite actuel) mais ne pourront pas rembourser les aides publique donc ça va creuser la dette publique.
- Un certain nombre de personne ayant des appartements vont vouloir les revendre pour s'acheter un logement avec un peu d'espace vert ce qui risque de créer une "crise des subprimes" à la Française.
- On risque une bulle immobilière dans les provinces plombant encore la compétitivité de la France en Europe.

Dans les positifs :
- le fait que les gens ont été confinées fait qu'ils vont augmenter les dépenses de loisir pour "se défouler" créant de l'emploi dans ces secteurs.
- certaines personnes ont sûrement fait mûrir des projets avec leur temps libre ce qui peut amener une nouvelle forme de croissance.
- certaines entreprises ce sont rendue compte que l'on peut se passer de certains managers intermédiaire et vont dégraisser à ce niveau ce qui améliorera un peu le fonctionnement des entreprises à ce niveau.
- Cela peut favoriser le télé-travail à long terme ce qui serait bon en terme économique car moins d'accident et moins d'importation de pétrole ce qui nous plombe la balance commerciale.
ALBERT56

Re: agenda de sortie de crise

Message par ALBERT56 »

Effectivement, la France s'est désindustrialisée depuis la fin des 30 glorieuses, et ce phénomène s'est accéléré avec la monnaie unique. Notre économie est maintenant surtout tournée vers les services, et le tourisme y tient une part importante. Or tant que la crise sanitaire ne sera pas terminée, ce secteur va être à l'arrêt.

La prévision de 6% de croissance en 2021 repose sur des hypothèses optimistes : que la campagne de vaccination se déroule comme le prévoit le gouvernement et que les Français dépensent l'argent épargné pendant le confinement. Or on voit bien que la vaccination ne se passe pas bien et que, face aux incertitudes économiques, les Français vont conserver une épargne de précaution importante.
SandrineA

Re: agenda de sortie de crise

Message par SandrineA »

Des explications sur la croissance :
Traditionnellement, les experts distinguent 2 types de croissance économique

La croissance intensive : elle correspond à l’augmentation du volume de production grâce à des gains de productivité, ce qui n’a pas forcément un impact positif sur l’emploi.

La croissance extensive : elle se définit par la création de nouvelles entreprises, la croissance de ces nouveaux facteurs de production jouant positivement sur l’emploi.
https://www.capital.fr/economie-politiq ... ourcentage.
Yves
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Re: agenda de sortie de crise

Message par Yves »

« Entre les pertes de recettes et les dépenses que nous avons engagées pour faire face à la crise, que ce soit pour l’Etat en terme de dépenses, pour la sécurité sociale en terme de pertes de recettes liées à la baisse de l’activité, le coût (...) peut être estimé autour de 160 à 170 milliards d’euros », a déclaré le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt au Sénat.

« Ce chiffre n’est pas définitif puisque nous sommes encore dans une crise épidémique et une crise sanitaire », et que plusieurs mécanismes de soutien d’urgence aux entreprises et aux salariés sont toujours en place, a-t-il ajouté.

170 milliards d'euros ça représente - grosso modo - 2.500 euros par tête de pipe (pour 67 millions de Français).

Il faut comprendre que ce déficit "exceptionnel" de 2020 s'ajoute aux déficits des comptes sociaux habituellement observés (à la Sécu, à l'Assurance-chômage…).

À cela on peut ajouter, entre autres, le déficit commercial 2020 de 65,2 milliards [soit 8 milliards d'euros de plus qu'en 2019].

On comprendra dès lors que la sortie de crise n'est pas pour demain puisque 2021 devrait - logiquement - voir les déficits exceptionnels liés à la crise sanitaire et le déficit commercial se creuser.

Même si nous sommes en 2021 à 6% de croissance [après une récession historique en 2020 de 8% - sous-évaluée de mon point de vue], la France ne retrouvera pas son "niveau 2019".

Si un rebond devait finalement se manifester fin 2021/début 2022, les déficits cumulés seront considérables et s'ajouteront à l'endettement globale du pays [autour de 2.600 milliards] (1).

Dès que la croissance redémarrera, il faudra payer… cher… très cher.  

(1) D'après l'INSEE, au 3e trimestre 2020 la dette publique française au sens que l'entendent les accords de Maastricht, s'élève à 2.674,3 milliards d'euros. En chiffres et en lettres, cela fait : 2 674 300 000 000 €, deux mille six cent soixante quatorze milliards et trois cent millions d'euros.
Yves
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Re: agenda de sortie de crise

Message par Yves »

SandrineA a écrit :
La croissance intensive et la croissance extensive
En France, nous ne sommes ni dans le premier ni dans le second cas de figure. :mrgreen:

Depuis les années 70, on s'inscrit peu à peu dans un "écosystème" de pays en voie de sous-développement industriel.

Nous n'innovons plus, ne produisons plus et sommes totalement dépendants des technologies numériques développées par d'autres que nous.

Même dans le secteur des "services" [qui constituent le principal moteur de "création de richesses et d'emplois" en France], nous sommes toujours plus dépendants. Tant sur le plan matériel (logiciels, big data, IA…) que managérial. En d'autres termes, les serveurs informatiques sont ailleurs que chez nous et les décisions se prennent aussi hors de nos frontières.

Notre souveraineté économique et politique est à l'agonie. Sans souveraineté, point de salut ! Nous ne pouvons pas compter sur "les autres" pour préserver nos intérêts. Ils défendent les leurs. Forcément… :roll:

À ce propos, je vous invite à visionner cette excellente vidéo de Florian Philippot qui nous annonce le retour des "farines animales", contre l'avis… de la France. Sur ce thème aussi, nous n'avons plus notre mot à dire. C'est l'Europe qui décide ! :mrgreen:

https://www.youtube.com/watch?v=2eN4tdKMT84
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