Nantes. Un homme s’immole par le feu devant Pôle emploi

[Invité]

Bon OK c'est sous-entendu, mais ce serait mieux de rappeler en toutes lettres aux conseillers qu'ils doivent parler des procédures de recours, surtout quand un type parle de suicide.
Et à propos de ce pauvre homme, un truc m'a interpellée : je ne sais plus où j'ai lu qu'il prenait des anti-dépresseurs. Moi j'ai connu quelqu'un qui s'est suicidé quelques jours après avoir commencé ses anti-dépresseurs : le suicide il y pensait sûrement, les cachets lui ont juste donné l'énergie suffisante pour mettre son projet à exécution. Enfin c'est l'analyse que j'en fais.

[superuser]

Daniel Mermet a consacré une partie de son émission ("Là-bas si j'y suis" - France Inter - lundi 18 février) au drame de Nantes.

Pour écouter, ça se passe ici :

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2693

Je la recommande.
On découvre qui était Djamal Chaab, qu'il devait 620 € à Pôle Emploi, et comment s'est terminé le rassemblement à Nantes samedi.

[tristesir]

Bon OK c'est sous-entendu, mais ce serait mieux de rappeler en toutes lettres aux conseillers qu'ils doivent parler des procédures de recours, surtout quand un type parle de suicide.

C'est la base de la gestion de conflits: offrir une voie de sortie pour externaliser le conflit, le renvoyer à d'autres ou le diluer. En l'occurrence ici, cela doit se traduire par: que les gens aillent jouer avec leur bidon d'essence hors agence

Dans le cas de cette agence de Nantes, puisqu'ils ont une antenne des restos du coeur en face, je leur suggère de mettre sur la porte d'entrée la note suivante: merci de déposer vos bidons en face avant d'entrer.

[superuser]

Non, Pôle Emploi n’a pas perdu toute humanité

Un conseiller Pôle Emploi répond à l'épouse de Djamal Chaab :

http://peiheu2015.tumblr.com/post/43302 ... e-humanite

Aucun salarié, ni agent de Pôle Emploi, pas même son directeur général, ne participe à l’élaboration de la convention d’assurance chômage. Les règles selon lesquelles sont indemnisés, ou pas, les privés d’emploi sont décidées par les partenaires sociaux (en général le patronat avec une partie des syndicats) et agréées par l’État.

Les agents et salariés de Pôle Emploi n’ont aucune “marge de manœuvre” sur le calcul de l’indemnisation. Et c’est sans doute préférable : c’est la garantie que les règles s’appliquent de façon égale à tous. Cette absence de marge de manœuvre ne date pas d’aujourd’hui : elle a toujours existé. Elle date du temps des Assedic, soit avant 2008.

Là où les collègues chargés de l’indemnisation mettent de l’humain dans leur métier c’est dans la relation aux personnes qu’ils renseignent, c’est dans le temps passé à expliquer des règles qu’ils n’ont pas écrites et qui leur paraissent parfois injustes.

(...) Nous, les conseillers, assistons depuis des années à l’explosion du travail précaire. Nous constatons, qu’une proportion de plus en plus grande de personnes inscrites à Pôle Emploi, travaillent, prennent tout ce qu’ils trouvent et que malgré les sacrifices consentis, ils n’arrivent pas à sortir de la précarité. Nous voyons en permanence des personnes obligées de recommencer à zéro, d’accepter à quarante ou cinquante ans des postes au SMIC, à temps partiel, pour des durées de plus en plus courtes. L’inhumanité, nous la constatons tous les jours. Et nous n’avons pas envie d’en rajouter.

Qui a décidé que les employeurs ne seraient jamais poursuivis pour abus de CDD ? Qui a décidé que le recours à l’intérim pouvait atteindre les proportions qu’il atteint actuellement ? Qui a renoncé à faire appliquer la loi selon laquelle les postes permanents doivent être pourvus par des CDI ?

Dans toutes ces décisions et ces renoncements, il y a de l’inhumanité.

Ce sont des décisions gouvernementales, souvent prises sur demande patronale.

[superuser]

Le MCPL de Rennes se joint à l'appel d'une journée nationale de rassemblement et appelle à se réunir ce mercredi 20 février 2013, à 9h30, devant le Pôle Emploi Centre, à côté de la Cité judiciaire (22 boulevard Saint Conwoion, Rennes | m° Charles-de-Gaulle).

[superuser]

Des rassemblements (même jour, même heure : le 20/02 à 14H) devant des Pôle Emploi sont prévus à Bordeaux, Clermont-Ferrand, Chambéry, Rennes, Nantes, Paris, Lille, St-Etienne, Toulouse...

Détails sur Facebook => http://www.facebook.com/events/453263374745600/?ref=2

Je suis en train de rédiger un article pour appeler à ces rassemblements, mais pour obtenir les lieux de rdv (noms des agences concernées), c'est un peu la croix et la bannière...

[superuser]

Le misérabiliste Paul Amar a traité le sujet samedi sur France 5 :

http://www.france5.fr/emissions/19h-pau ... cueil_1741

Un chômeur au RSA a témoigné, Alain Marcu (AC!) était aussi sur le plateau.

[Talou]

Pourquoi misérabiliste ? On se plaint que les chômeurs ne soient pas entendus, ce qui là est le cas, même très brièvement.... Je trouve que c'est un pas de fait. Le gars était sincère et son témoignage non négligeable. Encore merci pour le lien.

[superuser]

Moi, je trouve que Paul Amar est dégoulinant de misérabilisme. Et quand on se vante d'être le seul à inviter des gens qu'on ne voit jamais sur les plateaux de télévision, on ne leur coupe pas la parole sans cesse et on leur donne le temps de s'exprimer, au lieu de les brusquer pour leur faire comprendre qu'on doit abréger pour le sujet suivant.

[Talou]

Pas d'accord avec toi. Cet homme au RSA s'est bel et bien exprimé et j'ai bien entendu et sa situation, ses difficultés et sa souffrance.
Bon sur ce , je vais dîner.
Bonne soirée à toi.

[superuser]

Pierre s'est bien exprimé, ce n'est pas ce que je dis.
Mais la façon de faire de Paul Amar m'a déplue : une espèce de fausse commisération ("Oh oui, on sent bien que vous souffrez", "j'ai de la peine pour vous"), cette façon de mettre en avant de l'émotion pour faire pleurer dans les chaumières qui m'a hérissée, et davantage quand il a fallu vite expédier le sujet pour passer au suivant. Suis-je la seule à avoir ressenti cela ?

Alors oui, c'est bien qu'on l'ait invité avec Alain Marcu. Mais je critique le format de ces émissions (et les médias en général). Ou on parle du chômage et de la pauvreté en le survolant (spécialité des JT…), ou on fait parler des "experts" bien au chaud qui nous disent cyniquement qu'il faut se serrer la ceinture parce qu'il n'y a pas d'alternative (C dans l'air…), ou on tire son épingle du jeu en faisant intervenir une personne directement concernée qui va servir soit d'épouvantail à salariés (voyez ce qui vous attend si vous n'acceptez pas un accord de compétitivité), soit de vecteur émotionnel + ou moins sensationnaliste. Et dans ce cas, la personne n'aura jamais le temps de s'exprimer : il faudra qu'elle torche en trois minutes un vécu et des arguments qui nécessitent au minimum le triple. Tout est fait pour que l'aspect économique/politique du chômage et de la pauvreté ne soit pas abordé : on considère que les chômeurs ne sont que des victimes incapables d'avoir une expertise là-dessus. Et c'est ça qui me dégoûte.

Il faudrait qu'avec Yves on organise nous-mêmes une série d'émissions de fond avec de vrais témoins qu'on traiterait sans condescendance et à qui on ne couperait pas la parole.

[superuser]

Pompiers, Samu et police sont intervenus hier, vers 10 heures, devant les locaux de Pôle emploi, boulevard des Gorgets, à Dijon. Un homme arrivé en voiture quelques minutes plus tôt avait menacé de s’immoler par le feu, mais il avait disparu avant l’arrivée des secours.

Jeudi matin, un jeune homme s’est présenté à l’accueil de l’agence Pôle emploi de Dijon Lac, exigeant un emploi immédiat. Il a menacé de revenir «avec un bidon» pour obtenir satisfaction. «Il est revenu 15 minutes plus tard avec une bouteille contenant un liquide, et a été reçu par la directrice d’agence qui avait entre-temps déclenché l’alerte. Informé de l’arrivée imminente des secours, le jeune homme a pris la fuite», expliquait-on hier à la direction de Pôle emploi Bourgogne.

Les policiers ont effectué des recherches et le jeune homme a été retrouvé à son domicile, à Dijon, avant midi. Il a été pris en charge et examiné par un médecin.

«Suite à cet incident, les services de Pôle emploi ont examiné attentivement la situation de ce demandeur d’emploi», précisait-on à Pôle emploi Bourgogne : «Aucune anomalie n’a été relevée, on peut même noter que deux propositions d’offres en CDI lui avaient été faites très récemment, ainsi que plusieurs solutions en terme d’accompagnement et de formation.»

Vendredi, un jeune Tunisien sans emploi et sans abri, désespéré, avait été maîtrisé par les pompiers sur le parking du magasin Carrefour, à Beaune, alors qu’il venait de s’asperger d’un liquide inflammable et menaçait d’y mettre le feu (voir nos éditions des 16 et 17 février).

http://www.bienpublic.com/

[Paulina]

Je trouve que ces événements finissent par devenir du chantage. Les riches répondent : je vais demander la nationalité belge ou russe et les pauvres répondent : je vais m'immoler. Voilà ça devient une caricature. Ce n'est plus crédible.

[Chiz]

on peut même noter que deux propositions d’offres en CDI lui avaient été faites très récemment

Une proposition d'offre en CDI ...est-ce proche d'un emploi ?

[lechatbleu]

Je trouve que ces événements finissent par devenir du chantage. Les riches répondent : je vais demander la nationalité belge ou russe et les pauvres répondent : je vais m'immoler. Voilà ça devient une caricature. Ce n'est plus crédible.

Sauf que, le riche lui il vit toujours confortablement, et le pauvre, lui, il meurt (de fait à quoi lui sert le chantage).