Publié : 01 déc. 2008
Suit une partie du texte en cours d'écriture des principes fondateurs du NPA (version du 9/11/08 ) :
4/ S’organiser, agir, faire de la politique, un parti pour l'émancipation
Le parti est un cadre collectif d'élaboration et d'action qui rassemble celles et ceux qui ont librement décidé de s'associer pour défendre un projet commun de société. Si nous décidons de nous constituer en parti, c'est parce que nous voulons agir de façon utile, structurée et cohérente. Nous ne voulons pas nous substituer aux luttes sociales mais y participer pleinement, y soumettre nos idées et nos propositions d'action car nous savons que c'est par la mobilisation la plus large possible que l'on peut stopper l'offensive capitaliste, imposer des avancées sur le terrain social, démocratique et écologique, ouvrir la voie au socialisme.
Les partis de la gauche institutionnelle ont abdiqué depuis longtemps de cette perspective. Ils n’ont plus de socialiste ou de communiste que le nom.
Au pouvoir, la gauche institutionnelle, dominée par le PS, tourne le dos aux aspirations populaires. Dans l'opposition, elle ne constitue en rien un rempart contre les attaques de la droite et du patronat, elle n'organise pas la riposte.
S'enfonçant dans la crise et perdant sans cesse du terrain électoral et militant, le PCF se laisse de plus en plus satelliser par le PS.
Aujourd'hui, face à la crise exceptionnelle qui secoue le capitalisme, les réponses politiques de la gauche ne peuvent être à la hauteur de l'enjeu : refusant de rompre avec le système, elles sont peu crédibles.
Ces courants n’offrent plus ni projet, ni espoir, c’est pour cela qu’ils reculent.
La crise actuelle met ce phénomène en lumière mais il n'est pas conjoncturel, il renvoie à des raisons bien plus profondes : parce qu'il s'est adapté au néolibéralisme jusqu'à en épouser les thèses, parce que ses dirigeants ne se distinguent plus de la classe dominante, le PS a renoncé à une politique de réformes progressistes dans le cadre du système.
Les contradictions inhérentes au système capitaliste et la crise actuelle rendent l’alternative évidente : se soumettre à la minorité des privilégiés ou rompre avec elle.
Dans et autour de ces partis de la gauche institutionnelle, nombreux sont celles et ceux qui n'ont pas renoncé à changer radicalement la société.
Avec eux comme avec l’ensemble des travailleurs nous voulons construire sur d'autres bases, en rupture avec les capitulations et les reniements de cette gauche pour créer une nouvelle représentation politique des exploité-e-s, un nouveau parti anticapitaliste, un parti qui se bat jusqu'au bout contre le système, un parti pour la transformation révolutionnaire de la société.
Un parti n'est pas un but en soi. C'est un outil pour se rassembler, pour gagner en efficacité dans le combat collectif.
Nous voulons que le NPA soit pleinement démocratique, à l'image de la société que nous voulons. Cela suppose que chacune et chacun y trouve sa place, qu'elle que soit le niveau de son engagement. Cela suppose que nous soyons à égalité pour décider, que les instances dirigeantes soient clairement mandatées et dûment contrôlées et révocables, qu'une formation politique soit organisée, que la pluralité des points de vue soit garantie au même titre que le droit de la majorité à agir pour le compte de toutes et de tous.
Nous voulons que le NPA soit efficace, utile tout de suite, présent dans les quartiers populaires, utile pour résister et lutter dans les entreprises, à la pointe du combat auprès de la jeunesse dont le dynamisme des luttes s'avère souvent précieux pour entraîner celle des travailleurs.
Nous participons aux luttes pour des réformes immédiates et nos réponses politiques partent du réel, tracent les contours de la société que nous voulons, basée sur la satisfaction des besoins sociaux. Elles supposent donc la rupture avec le capitalisme et le « tout marchandise »
Nous participons aux élections pour défendre nos idées. Nous défendons la proportionnelle intégrale et réclamons d'avoir un nombre d'élus conforme au poids que nous avons dans la société.
Dans les institutions électives, nous soutiendrons toutes les mesures qui amélioreraient la situation des travailleurs et les droits démocratiques. Nous contribuerions à leur mise en œuvre si les électeurs nous en donnaient la responsabilité. Mais nous resterions fidèles à ce pourquoi nous luttons et ne participerions à aucune coalition contradictoire avec ce combat.
A l’échelle nationale, l’application d’un tel programme impliquerait la confrontation avec les classes dominantes, et exigerait une formidable mobilisation populaire, susceptible de faire émerger de nouvelles formes de pouvoir qui donneraient à un gouvernement anticapitaliste les moyens de sa politique.
Nos élus refusent de cogérer le système. Ils s'opposent avec ténacité aux mesures antisociales et défendent bec et ongles, en toute indépendance des majorités de droite ou social libérales, les intérêts des travailleurs et de la population.
Mais une domination de classe ne peut pas être éliminée par voie de réformes. Les luttes peuvent permettre de la contenir, de lui arracher des mesures progressistes pour les classes populaires, pas la supprimer. La domination de la classe privilégiée de l'Ancien Régime n'a pas été abolie par des réformes. Il a fallu une révolution pour l'éliminer. Il faudra une révolution sociale pour abattre le capitalisme.
Elle implique donc nécessairement un changement des rapports de propriété, social et institutionnel, qui rejaillit sur tous les aspects de la vie en société. Notre choix pour y parvenir mise exclusivement sur l’expression et la mobilisation majoritaire. Tout en annonçant clairement à l’avance que nous chercherions à organiser l’auto-défense d’un gouvernement au service des travailleurs, pour que ce qui s’est passé au Chili en 1973 ne puisse se reproduire. « L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » reste notre boussole. D’une manière générale, ce sont les forces de la réaction qui imposent la violence. Notre choix est celui du nombre, des formes de lutte qui rendent les revendications légitimes et populaires, sans hésiter à sortir du cadre étriqué de la légalité pour obtenir satisfaction, en tenant fermement les piquets de grève, en réquisitionnant les logements vides, en cachant les sans papiers pourchassés, en désobéissant face à l'intolérable...
Nous voulons que le NPA fasse vivre le meilleur de l'héritage de celles et ceux qui ont affronté le système depuis deux siècles, celle de la lutte des classes, des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires. Ce parti anticapitaliste que nous construisons s’inscrit dans la continuité de celles et ceux qui ont cherché, avec ou sans succès, à renverser l'ordre établi ou à résister à l'oppression.
Ce parti porte l’espoir d’ une société débarrassée de l’exploitation et des oppressions. Quand l'histoire s’accélère, que les gouvernants perdent leur légitimité, que de larges secteurs populaires perdent patience, comme en juin 36 ou en mai 68, nous voulons construire le parti qui renforce les chances de gagner. Un parti qui porte la volonté de millions d'individus, un parti qui propose des initiatives susceptibles de favoriser la rupture.
Notre parti cherche à se lier à toutes les forces qui, dans le monde entier, luttent avec le même objectif. L'exploitation, l'oppression, les discriminations, la destruction de l'environnement, ce sont des phénomènes mondiaux, le résultat de politiques entremêlées. Nos adversaires, les capitalistes, se moquent des frontières. Ils parlent les langues du monde entier. Ils sont très bien organisés et pour les combattre, il faut nous organiser avec autant d'efficacité. C'est pourquoi le NPA engagera le dialogue et des collaborations politiques avec les autres forces anticapitalistes dans le monde, dans la perspective de la constitution d'une nouvelle internationale.