Espagne

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Modérateurs : superuser, Yves

superuser
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JMJ à Madrid : ça ne passe pas !

Message par superuser »

Voir cette vidéo d'Euronews :

http://www.youtube.com/watch?v=za1dCJ74H9k

Alors que des centaines de milliers de pèlerins attendent l'arrivée du pape Benoît XVI, jeudi 18 août, le centre-ville de Madrid a été le théâtre d'un face-à-face tendu entre des manifestants défenseurs de la laïcité et des jeunes catholiques participant aux Journées mondiales de la jeunesse. Mercredi, plusieurs milliers de manifestants du camp laïc – 4.000 selon la police – étaient séparés d'un groupe de manifestants catholiques par un cordon policier. La police a évacué manu militari la Puerta del Sol, dans le centre de la capitale. Six personnes ont été interpellées et deux policiers blessés, selon les médias.

(..) La plupart des associations laïques, répondant à l'appel de 140 associations de défense de la laïcité, de chrétiens progressistes, de militants de gauche ou de la cause homosexuelle, chantaient des slogans moins provocateurs et critiquaient, avant tout, le coût de ces JMJ pour les différentes administrations espagnoles. "Cela coûte beaucoup d'argent à l'Etat espagnol qui traverse une période difficile", indique Rosa Vasquez, une Espagnole âgée de 55 ans qui a manifesté pendant la journée de mercredi.

Selon ces associations, le coût pour la collectivité s'élève à plus de 100 millions d'euros, notamment à cause des coûts liés à la sécurité et la mise à la disposition d'hébergements. Ils dénoncent également la brusque hausse du prix du métro de 1 euro à 1,50 euro alors les pèlerins bénéficient d'une réduction sur les transports.

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
bebert

Re: Les manifs en espagne

Message par bebert »

Vu l'ambiance, ça promet pour les J.O. l'année prochaine à Londres... Le coût n'est pas le même. C'est drôle, quand j'ai appris que c'étaient les Anglais qui allaient organiser les J.O. de 2012, ils étaient en concurrence avec les Français en "finale", j'étais presque soulagé...
patrice-merignac

Espagne

Message par patrice-merignac »

le pp a emporte les élections législatives en Espagne laissant loin le psoe mais avec une forte abstention compréhensible dans la mesure ou beaucoup d’électeurs ne reconnaissent pas dans ces deux partis ce qui reflètent bien la et belle démonstration que la démocratie telle qu'elle existe qui vie bien pour les élus hélas ne résout jamais les problèmes des citoyens d'un pays voir la même chose en France et même pire se permet de prendre des décisions économiques et social contraire au bien être des populations.

comment résoudre cela tout simplement en utilisant les urnes en faisant que les citoyens présentent leur candidats mais pour cela doivent investir le minimum afin que ceux ci puissent se présenter c'est à dire assurer le financement des campagnes électorales sous forme de prêt permettant ainsi de pouvoir trouver enfin sur les tables le bulletin électoral et le mettre dans les urnes qui permettra de se débarrasser en France comme ailleurs ceux qui se sont accaparer pour leur seul profil la vie politique ce n'est hélas pas en manifestant ou par des rassemblements sporadique ci ou la que le monde politique d'aujourd'hui changera mais bien par la volonté des gens de s'unir pour que ce qui peut être aujourd'hui un filet d'eau demain deviennent un grand fleuve.

chose qui est nécessaire dans la mesure ou même si vous n'avez jamais voter pour l'un des deux seuls partis en france que sont l'ump ou le ps ceux ci par de belles loi profite a plein de notre argent pour écrasser les autres partis qui hélas doivent faire des choix pour pouvoir avoir des candidats ci ou la
stm_artin

Re: resultat election espagne et deduction

Message par stm_artin »

Pourquoi voter à gauche quand la seule politique possible est à droite? C'est toute la magie du néolibéralisme. Il n'y a plus qu'une seulle politique possible. La baisse des charges pour les plus riches et la misère pour les autres. Il s'agit ni plus ni moins que d'une mise au pas sur fond de dette publique. Alors que faire?
Il faut déja bien indentifier les raisons qui nous conduisent à cette situation et il n'y en a pas trente six. La zone de libre échange mondialisée nous contraint d'attirer les capitaux. Pour ceux qui auraient l'impudence de taxer le capital la sanction est immédiate; plus d'investissement chez eux et donc une augmentation de la dette et du chomage. Ce chantage est aujourd'hui clairement identifié.
Pour s'en sortir, il n'y a pas trente six solution non plus. Il faut du protectionnisme. Je regrete de prononcer ce mot immonde, synonyme de nationalisme et de populisme dans nos cheres ploutomédias mais malheureusement, c'est la seulle solution.
Le protectionnisme nécessite de faire le choix entre deux solutions. Soit sortir de l'europe soit doter notre europe des institutions démocratiques permettant au peuple de reprendre sa souveraineté, à la fois sur la monaie mais aussi sur les choix de politique sociale.
Le protectionisme ça ne veux pas dire faire tout et n'importe quoi. Il faut que ce soit un protectionisme social qui taxe les mauvais éléves de la classe internationale sur la base de leur politique sociale. En l'occurence, la chine doit etre lourdement taxée.
Quand aux pays de l'est européens, nous devons etre solidaires et converger ensemble vers des salaires plus elevés.
Dans les manifestations des indignés de ce mois de novembre, nous avons eu une hongroise avec qui nous avons eu une conversation tres intéressante. Nous sommes tous prets à bouger ensemble mais nous n'avons pas les ressources financières pour nous organiser.
Il faut aussi savoir qu'en pologne, pays du fameux plombier, l'implantation d'une usine renaud à conduits les polonais à demander une augmentation des salaires. Ceci est évidemment tue dans nos ploutomédiats. En sommes, rassemblons nos forces européennes et dotons nous d'un instrument efficace pour lutter contre la finance et ce capitalisme total. Attac est sur cette ligne et je m'en réjouis.
Si la confédération européenne des syndicats doit se sortir les doigts @@ @@@ c'est maintenant.
Que dire des Greques, il me semble que de toute urgence il nous faut leur envoyer un message de solidarité, la danse du cirtaki des indignés parisien est déja un pas dans cette voie. Mais allons plus loins, que ceux qui disposent des derniers moyens financiers disponibles pour les mouvement sociaux, (je pense aux syndicats) nous donnent des crédits pour mettre en oeuvre cette stratégie
Nous avons besoin d'autre part d'un média de référence pour que ces mouvements soient visibles. Un réseau médiatique de résistance en europe basé sur des médiats nationaux coordonés et absolument crucial pour la reussite de cette entreprie. Notre action de terrain doit faire la promotion de ce médiat dans les tractage ect... (mais quel médiat? je suis sur que vous voyez à qui je pense.)
patrice-merignac

Re: resultat election espagne et deduction

Message par patrice-merignac »

https://www.facebook.com/pages/10-et-17 ... 4056563601 voila l'occasion de le faire le cout pour se présenter c'est même pas 1 € par électeur pour choisir son avenir (cout d'impression d'un bulletin de vote et profession de foi) moins chère que voter au primaire socialiste c'est 1 € a peine c'est un prêt qui sera fait au candidat rembourser par celui ci s'il obtient 5 % des voix en sa faveur soit l’équivalent de 2 000 000 au total approximativement donc la moitie du nombre de chômeur et si en plus le mouvement qui pourrait s'appeler démocratie réelle pour les citoyens et par les citoyens a plus de 50 candidats dans toutes la France c'est un retour de 1.63 € par voix obtenu pendant 5 ans.

au pire et pour faire mieux que les autres les 1 € la personne qui les a prêter n'est pas obliger de les réclamer a son débiteur mais peut en faire don a une ou des œuvres caritatives idem pour les 1.63 € le mouvement dans tout les cas peut faire de même.

lorsque l'on veut que notre pays ne continue pas a tomber en lambeaux il faut s'en donner les moyens pas en manifestant dont on connait hélas par l'historique de toute celle qui on eu lieu depuis des lustres ne donne rien mais par la masse ou au pire montrer que l'etre humain doit passer avant la machine économique capitaliste et le monde financier qui spécule sur tout et n'importe quoi surtout visant a ramener l'etre humain en tant que producteur de richesse mais considerer comme un esclave
superuser
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Re: résultat des élections en Espagne

Message par superuser »

Le nouveau Premier ministre espagnol a annoncé 16,5 milliards d'euros de coupes dans les dépenses publiques l'an prochain.

Mariano Rajoy a tenté de rassurer les marchés :twisted: en dévoilant les grandes lignes de son plan d'austérité.

Il a promis "un processus de simplification du secteur public" et "une modernisation de la législation du travail".

La Bourse madrilène semblait bien réagir lundi matin aux annonces de Mariano Rajoy, prenant 1,54% à 13h45 heure française....

http://www.latribune.fr/actualites/econ ... -rude.html
stm_artin

Re: résultat des élections en Espagne

Message par stm_artin »

C'est le dumping social fiscal et salarial dans toute sa splendeur. La France et les autres pays de l'UE vont être obligés de s'aligner. Que fait Bruxelle pour arréter cette catastrophe. En plus ça ne servira à rien pour l'espagne car le mal est bien plus profond que ça. Le mal est précisément le dumping social fiscal et salarial. Si ça continue, c'est la fin de l'UE.
maguy

Re: résultat des élections en Espagne

Message par maguy »

Que fait Bruxelle pour arréter cette catastrophe.
Elle applaudit
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au secours !!!

Message par superuser »

Luis de Guindos, ancien président de la banque Lehman Brothers de 2006 à sa faillite à l'automne 2008 pour l'Espagne et le Portugal (faillite qui, avec la crise des subprimes, nous a tous plongés dans la merde), a été nommé mercredi ministre espagnol de l'Economie :

http://www.romandie.com/news/n/_Espagne ... 111912.asp

Olé !

D'ailleurs, il est à noter que la plupart des anciens banquiers et acteurs des institutions financières mis en cause depuis la crise réapparaissent à des postes à responsabilité… Ces fumiers, tels des pompiers pyromanes, ont tous retrouvé du boulot dans un de ces quatre secteurs : la banque (parfois même celle où ils se trouvaient en 2008), l'activité de conseil, les hedge funds et, dans de moindres proportions, la fonction publique. Une honte !!! :twisted:
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régression droitière

Message par superuser »

L'Espagne va restreindre le droit à l'avortement

La libéralisation de l'avortement aura duré 18 mois en Espagne. Le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardón, a en effet annoncé son intention de revenir sur la loi adoptée en juillet 2010 par le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero.

La gauche avait fait de l'avortement un droit, une possibilité ouverte aux femmes pendant les 14 premières semaines de grossesse sans qu'elles aient à justifier leur demande. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy souhaite désormais que l'IVG redevienne une exception légale, comme c'était le cas entre 1985 et 2010.

Le ministre a dévoilé les grandes lignes de sa réforme à coup d'interviews accordés à la presse espagnole. Il s'agit, a-t-il d'abord déclaré, de «garantir les droits des non nés», un vocabulaire utilisé surtout par les opposants à l'avortement. Gallardón entend aussi empêcher que des mineures puissent avorter sans l'autorisation de leurs parents. La loi de 2010 prévoit cette possibilité à partir de 16 ans, si le médecin y consent.

Un puissant marqueur idéologique

«La réforme de l'avortement ne conduira aucune femme en prison», a dû ensuite préciser le ministre. La nouvelle loi pourrait être largement inspirée de celle de 1985. Il s'agirait, autrement dit, de détricoter la réforme de Zapatero pour revenir à la situation antérieure.

En théorie, l'IVG était illégale entre 1985 et 2010, sauf pour trois exceptions : en cas de viol, de grave malformation du fœtus, et en cas de danger pour la santé physique ou psychologique de la mère. En réalité c'est cette dernière raison, le risque de troubles mentaux pour la femme, qui était invoquée dans plus de 90% des cas. Une soupape sociale qui rendait l'avortement légal de facto.

En libéralisant l'avortement en 2010, le gouvernement Zapatero disait vouloir mettre un terme à cette hypocrisie, sans pour autant encourager la pratique. De fait, le nombre d'IVG a légèrement diminué après l'entrée en vigueur de cette réforme : 54.546 avortements ont été pratiqués entre le 6 juillet et le 31 décembre 2011, contre 58.486 au premier semestre, selon le ministère de la Santé. Rien ne garantit aujourd'hui que la réforme de la droite ait un effet statistique notable.

L'essentiel est ailleurs. L'avortement reste en Espagne un puissant marqueur idéologique. La réforme de Zapatero avait provoqué la colère des milieux conservateurs et la mobilisation de l'Église catholique. Sous leur pression, le Parti populaire (PP, droite), alors dans l'opposition, avait déposé un recours devant le Tribunal constitutionnel. Les socialistes, par contraste, démontraient leur ancrage à gauche, une image écornée par la crise et les mesures de rigueur.

«Le retour des vols pour Londres ou la France»

Le projet de Gallardón suscite aujourd'hui une levée de boucliers à gauche et dans les milieux féministes. «Cela va être le retour des vols pour Londres, le Portugal ou la France, comme autrefois. Ou, pire encore, les femmes auront recours à la clandestinité nationale, qui a provoqué tant de victimes», a alerté la présidente de la Fédération des associations de femmes séparées et divorcées (Famsd), Ana María Pérez del Campo.

À droite, la réforme réconforte l'électorat traditionnel du PP. En ce début de mandat, l'une des rares mesures prises en dehors du terrain économique permet au gouvernement Rajoy d'afficher sa volonté de rompre avec ses prédécesseurs socialistes.

http://www.lefigaro.fr/international/20 ... tement.php
tristesir

Re: résultat des élections en Espagne

Message par tristesir »

L'Espagne, mais pas seulement ce pays, ressemble économiquement à une grosse charogne donc ne soyez pas étonnés que les charognards et autres cafards accourent pour s'en délecter. :twisted:
superuser
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une mesure typiquement contreproductive

Message par superuser »

Pour "arrêter l'hémorragie du chômage", le gouvernement espagnol baisse… les indemnités de licenciement de 45 jours à 33 jours de salaire par année travaillée.

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... 82405.html

Franchement, on se demande où est le rapport ? :twisted:
Au contraire, réduire les indemnités de licenciement dues aux salariés, ça signifie des licenciements moins chers pour les employeurs.
Pourquoi s'en priveraient-ils, hein ?
N'importe quoi !!!
Hector

Re: résultat des élections en Espagne

Message par Hector »

Phénomène inédit ; pour espérer trouver un job, certains jeunes espagnols vont jusqu’à bidonner leur CV à la baisse :

http://www.terraeco.net/Comment-les-Esp ... 41829.html
superuser
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EuroVegas, future zone de non droit

Message par superuser »

tristesir a écrit :L'Espagne, mais pas seulement ce pays, ressemble économiquement à une grosse charogne donc ne soyez pas étonnés que les charognards et autres cafards accourent pour s'en délecter. :twisted:
Tu as raison... Exemple :

15 milliards d’euros d’investissements, 260.000 emplois directs et indirects créés : tel est le deal que fait miroiter aux régions de Barcelone et de Madrid Sheldon Adelson, 16e fortune mondiale avec un patrimoine estimé à plus de 21 milliards de dollars et par ailleurs président et actionnaire principal de la société Las Vegas Sands, «l’empire du jeu».

Son projet ? Créer en Espagne une «zone de jeu» identique à celles qu’il a déjà implantées au Nevada, à Singapour et à Macao : 6 casinos, 18.000 machines à sous, 3 terrains de golf, des théâtres et des cinémas, une douzaine d’hôtels, des centres commerciaux… bref, toute l’apparence d’un «paradis» dans un pays où le chômage atteint des records (plus de 20% de la population active), où la récession frappera dur en 2012 et 2013, et où la crise immobilière, née d’une spéculation sur le prix des biens et de conditions de prêts immobiliers délirantes (emprunts jusqu’à 50 ans), paupérise à vitesse grand V les classes moyennes qui ont eu la mauvaise idée d’acheter pour se loger.

Comme au football, Madrid et Barcelone, rivales traditionnelles, se disputent les faveurs du groupe Las Vegas Sands pour que ce complexe de jeu s’installe sur leur territoire. Et, comme au football où le Real et le Barça sont prêts à payer des sommes extravagantes pour attirer les meilleurs joueurs du monde, les deux villes sont prêtes à toutes les concessions pour convaincre Las Vegas Sands de les favoriser de son choix.

Toutes les concessions ? Jugez-en plutôt. Réparties en 5 thèmes par le journal espagnol El Pais qui a eu accès aux documents de travail des négociations en cours, cette longue liste donne une idée du rapport de forces qui s’est désormais établi entre puissance privée et (im)puissance publique :

1. Droit du travail

● Modification du Code du travail afin d’assouplir «la rigidité des conventions collectives», notamment dans les secteurs présents dans le complexe de casinos (hôtellerie, restauration, jeu, commerces…) ;

● Réduction du temps nécessaire pour admettre des travailleurs étrangers (hors UE) en Espagne, via la création d’un régime spécial qui accélèrera la délivrance d’un permis de travail ;

● Exemption totale pendant deux ans des cotisations de Sécurité sociale, puis 50% de remise les trois années suivantes. À compter de la 5e année, les travailleurs non espagnols pourront être rattachés au régime social de leur pays d’origine ;

● Création d’un MBA spécialisé dans l’industrie du jeu ;

● Appui du gouvernement à une demande de subvention d’aide à l’emploi de plus de 25 millions d’euros auprès de la Banque européenne d’investissement ;

● Financement par les autorités publiques de 60% des frais de formation des employés recrutés par Las Vegas Sands ;

● Perception par Las Vegas Sands de subventions pour l’emploi, tant en ce qui concerne les emplois directs qu’indirects créés durant la construction du complexe.

2. Infrastructures

● Prise en charge par les autorités espagnoles de la construction d’une nouvelle station de métro, d’une interconnexion avec le TGV, de nouvelles lignes d’autobus, de nouvelles routes et autoroutes...

● Autorisation des vols en hélicoptère entre l’aéroport et le complexe de jeux, construction d’un ou plusieurs héliports dans le complexe ;

● Suppression ou enfouissement des infrastructures de gaz, d’eau et d’électricité, renforcement des services d’urgence (pompiers, ambulances, etc.) dans le complexe...

3. Urbanisme

● Cession gratuite, à Las Vegas Sands, de toutes les terres que les autorités publiques possèdent dans la zone ;

● Expropriation des terres privées de la zone afin que Las Vegas Sands en prenne rapidement possession ;

● Suppression des règles d’urbanisme, y compris des critères de construction, afin que Las Vegas Sands ait toute latitude pour construire.

4. Réglementation

● Vote d’une loi spécifique, ne pouvant être modifiée pendant au moins 30 ans, déclarant le projet d’intérêt général, créant un régime dérogatoire en ce qui concerne le jeu et le commerce, supprimant les limites aux investissements étrangers dans les casinos ainsi que la nécessité d’une autorisation préalable si plus de 5% du capital social change de mains ;

● Autorisation d’accès aux casinos pour les mineurs, les majeurs incapables et les interdits de jeu ;

● Modification de la loi sur le blanchiment d’argent avec, notamment, autorisation de transférer les fonds sans limites ;

● Autorisation, pour les casinos, d’accorder des prêts aux joueurs, suppression des interdictions publicitaires concernant le jeu, modification de la législation sur les dettes de jeu qui réserve actuellement l’exécution des sanctions à la seule justice civile, légalisation du système d’intermédiaires et de «rabatteurs» incitant les joueurs potentiels à se rendre au complexe ;

● Homologation automatique des jeux déjà autorisés dans d’autres pays de l’Union européenne ou aux États-Unis, autorisation donnée à Las Vegas Sands pour approuver de nouveaux jeux et traiter des questions administratives afférentes ;

● Création d’une commission des jeux, formée de membres du gouvernement régional et d’«experts indépendants» ;

● Autorisation de fumer dans les espaces clos à l’intérieur du complexe, liberté totale des horaires dans tous les commerces.

5. Fiscalité

● Remboursement de la TVA aux entreprises du complexe, statut de «zone franche» (donc, pas de paiement de TVA ni de taxes) pour les joueurs extra-communautaires ;

● Suppression des taxes et simplification des procédures pour tous les produits importés qui rentrent dans le complexe ;

● Modification des règles fiscales d’amortissement, de déduction du résultat fiscal, d’imposition des non-résidents et des impatriés ;

● Exemption pendant 10 ans de la taxe sur les jeux ;

● Réduction de 95% de l’impôt sur les transmissions patrimoniales, ainsi que des impôts fonciers ;

● Réduction de 50% de l’impôt sur les activités économiques ;

● Négociation préalable et obligatoire avec Las Vegas Sands avant toute entrée en vigueur de nouvelles taxes.


Pour effarantes qu’elles paraissent, les prétentions de Las Vegas Sands n’en sont pas moins, dans leur globalité, accueillies avec bienveillance tant à Madrid qu’à Barcelone. Les représentants d’Adelson n’ont d’ailleurs pas caché qu’ils donneraient la préférence à la ville qui leur ferait le plus de concessions, d’où la déclaration de la présidente de la région de Madrid : «S’il faut effectuer des modifications légales qui sont en accord avec mes principes, elles se feront.»

Cet accord en voie de conclusion entre une TGE (très grande entreprise) et les responsables politiques d’une région et d’un État illustre parfaitement le transfert de pouvoirs et compétences des autorités publiques vers les TGE que nous avons analysé dans plusieurs billets. On y retrouve en effet la plupart des caractéristiques de la décadence des États-nations :

● remplacement de la loi par le contrat, lequel acquiert ainsi une force supra-législative, au mépris absolu de la pyramide des normes juridiques qui, de la Constitution au simple arrêté municipal, sert de fondement à tout notre système juridique ;

● «liquéfaction» complète des individus, coupés de leurs racines culturelles et nationales : Las Vegas Sands ne dissimule même pas son intention d’aller chercher des employés dans des pays à très bas salaires et sans protection sociale et de les transposer «tels quels» en plein milieu de l’Europe, des pions que l’on déplace sur un échiquier planétaire, et que l’on remplacera dès que les signes d’usure apparaîtront ;

● création d’une zone de «non-droit», ou plutôt d’une zone placée sous la quasi-juridiction d’une TGE. Nous y voyons là l’indicateur d’une évolution dont nous avons tracé les contours dans “Après le capitalisme : la primauté de la force” : des entreprises privées prennent de facto le contrôle par la force d’une zone géographique. Nous n’en sommes plus très loin : la présence de la milice privée qui assurera demain l’ordre dans la zone des casinos sera la confirmation, s’il en était besoin, de la confiscation des prérogatives publiques qui est en train de s’opérer en Espagne.

Il est de surcroît significatif que ce «déshabillage» de l’État-nation s’opère au profit d’une activité — le jeu — qui n’apporte aucune valeur ajoutée à la collectivité. Nous retrouvons ici (pardonnez les références multiples à cette période) une caractéristique de la chute de l’Empire romain : quand le système s’effondre, il faut bien occuper la plèbe et détourner son attention de la gravité de la situation, que ce soit en multipliant les jeux du cirque ou les bandits manchots.

On aurait pu à la rigueur comprendre que des avantages du type de ceux exigés par Las Vegas Sands soient accordés pour bâtir une Silicon Valley européenne qui aurait eu pour objectif d’attirer chercheurs et entreprises high tech du monde entier. Mais il ne s’agit ici que de recréer un ersatz de Circus maximus, un monde d’illusions et d’oubli de la réalité.


Le précédent espagnol pourrait bien faire des émules : selon nous, le jour n’est pas très éloigné où, sur le territoire d’un État membre de l’Union européenne, on installera une «zone franche» où des entreprises de type Foxconn implanteront leurs usines dans le cadre d’un contrat qui se résumera à «nous ne payons pas d’impôts, nous faisons la loi et nous maintenons l’ordre selon nos critères à l’intérieur de la zone, remerciez-nous de proposer un peu de travail à vos nationaux, mais à nos conditions»... celles du contrat de servage du XXIe siècle.

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3232
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