C'est quoi l'ultra gauche ?

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Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

Message par tristesir »

Pour l'affaire du postier entendu par la Police dans l'affaire du Printemps-Haussmann.

Le lien indiqué par Sophie dans le message ci-dessus est sur les nouveaux problèmes de Besancenot avec la justice suite à une "bousculade".
superuser
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Message par superuser »

L'article que j'ai posté en parle à la fin. Comme ça, ça fait une pierre deux coups : on s'attaque au droit de grève par tous les biais possibles, quand on ne criminalise pas ceux qui luttent.

Mais cette interview de l'intéressé confirme le tout :
Je ne veux pas porter d’accusation calomnieuse, surtout sans preuve. Mais j’espère vraiment que cela n’a rien à voir avec mon engagement syndical à La Poste. Nous sommes en conflit depuis le 20 octobre dernier contre les réorganisations des services et pour une prime contre la vie chère. Et comme par hasard dans la même période, j’ai reçu une lettre de convocation à un entretien préalable au licenciement et une autre au commissariat le 20 janvier prochain avec deux autres postiers du syndicat. Mais là, ça va trop loin. J’espère que tous ces évènements ne sont qu’une coïncidence, parce que ça commence à faire beaucoup pour une seule personne.
juska.khan

Re: C'est quoi l'ultra gauche ?

Message par juska.khan »

did a écrit :Les medias parlent des sabotages de la SNCF comis par "l'ultra gauche", mais c'est quoi et qui l'ultra gauche ?
L'ultra gauche c'est une belle construction médiatique... C'est trés floue, et c'est pour ça que tous les médias parlent de "mouvance", car justement ça permet d'alimenter tous les fantasmes... et de justifier le déploiement policier. Trés bientôt des milliers de chômeurs vont débarquer et je pense que le pouvoir a besoin de créer des ennemis pour justifier tout et n'importe quoi.

Le même coup, que les bubars dans les cités, des intégristes musulmans qui mangent les petit nenfants. Bref, éteignez définitvement vos TVs ! Tous les journaleux ont enchainés derrière MAM qui s'est précipité devant les caméras pour dénoncer ce groupe trés dangereux...

... 2 mois plus tard, toujours aucune preuve !

Quand à Besancenot, qui déclarait que le sabotage n'était pas une tradition du mvt. ouvrier, il devrait relire ses livres d'histoires ou arrêter de se dire révolutionnaire. Car franchement, il passe pour un ane... Je ne dit pas qu'aller bousiller un caténaire c'est le mieux à faire simplement dans l'hsitoire, dans les grèves, casser les machines c'est un truc qui a toujours exister...
Idem pour Onfray qui s'est répandu en excuse dans LIBé aprés avoir lui aussi taper sur Coupat et ses potes. Misérable !

Donc l'ultra gauche c'est quoi ? Je sais pas.
Et je précise que je suis dans un syndicat revendiqué anarcho syndicaliste : CNT. Simplement, je pense que bcp de gens sont blasés des parties politique ( LCR ou NPA compris) et décident d'agir par eux mêmes. C'est un peu ça si on veut "l'ultra gauche"...
juska.khan

Message par juska.khan »

Sabotages SNCF: la cour d'appel de Paris ordonne la remise en liberté d'Yldune Lévy

Créé le 16.01.09 | Mis à jour le 16.01.09 à 15h54 |

TARNAC - Le juge d'instruction avait ordonné mercredi la remise en liberté de la compagne de Julien Coupat, qui reste incarcérée en raison d'un appel en urgence du parquet...

La cour d'appel de Paris a ordonné vendredi la remise en liberté sous contrôle judiciaire d'Yldune Levy, la compagne de Julien Coupat en détention à Fleury-Mérogis depuis deux mois. Elle est mise en examen depuis le 15 novembre dernier dans l'enquête sur les dégradations contre des lignes ferroviaires à grande vitesse.

Le président de chambre Norbert Gurtner a infirmé le référé-détention pris mercredi par le parquet de Paris pour empêcher la remise en liberté d'Yldune Levy, estimant que cette procédure d'urgence en l'état ne se justifiait pas.

Yldune va sortir ce soir

«C'est un échec complet pour le parquet, pour Mme la ministre de la Justice et Mme la ministre de l'Intérieur qui ont instrumentalisé dès le départ ce dossier en en faisant un dossier politico-médiatique», a expliqué l'avocat de la jeune femme, Me Steeve Montagne, très ému.

«Ma cliente va sortir dans les heures qui viennent et je vais m'empresser d'aller à Fleury Mérogis la chercher. Normalement, avant minuit ce soir, elle sera libérée», a ajouté l'avocat.

Pour être effective, la remise en liberté d'Yldune Levy devra être confirmée vendredi prochain par la cour d'appel de Paris qui examinera au fond l'appel du parquet. Réunie cette fois en formation collégiale (un autre président et deux assesseurs), la chambre de l'instruction de la cour d'appel n'est en effet pas tenue de suivre l'arrêt pris ce vendredi par un président de chambre.




Julien Coupat restera le seul en détention

Elle aura le choix entre confirmer la remise en liberté d'Yldune Levy ou ordonner son retour en détention.

Yldune Levy s'était vu refuser le 22 décembre une première demande de mise en liberté par un juge des libertés et de la détention (JLD) au motif qu'elle n'avait pas été interrogée sur le fond du dossier par le juge Thierry Fragnoli. Cette audition a eu lieu le 8 janvier.

Après la remise en liberté de Yldune Levy, des neuf personnes mises en examen dans ce dossier, Julien Coupat, chef présumé d'un groupe présenté comme «anarcho-autonome», restera le seul à être en détention, à la maison d'arrêt de la Santé.
did

Message par did »

Merci Juska Khan pour ces excellentes explications.

cdt

8)

did
romain23

Message par romain23 »

A propos de l'affaire de Tarnac, voir ci joint la lettre de Benjamin.

http://anarchie23.centerblog.net/658280 ... c#c2907190
superuser
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Message par superuser »

Détention de Julien Coupat : la justice oublie "les leçons d'Outreau"

C'est ce qu'estime l'ex-secrétaire national du PS à la Justice André Vallini, après le maintien en détention de Julien Coupat. Sa compagne, Yldune Lévy a, elle, été remise en liberté sous contrôle judiciaire vendredi.

L'ex- secrétaire national du PS à la Justice André Vallini juge, vendredi 16 janvier, que "les leçons d'Outreau", dont il avait présidé la commission parlementaire, "semblent décidément ne pas avoir été retenues par la justice française". Selon lui, le maintien en détention de Julien Coupat, chef présumé d'un groupe ayant dégradé des lignes TGV, montre que "le principe de notre procédure pénale qui veut que la liberté soit la règle et la détention l'exception, est violé chaque jour et la présomption d'innocence est aujourd'hui plus que jamais bafouée dans notre pays".

"Alors que l'affaire a commencé depuis plus de trois mois, il semblerait que les services de police aient de plus en plus de mal à établir les charges qui pourraient être retenues contre Julien Coupat et Yldune Lévy", observe le député socialiste de l'Isère dans son communiqué.

Fiasco politico-judiciaire

Yldune Lévy, mise en examen dans cette enquête, a quitté la prison de Fleury-Mérogis vendredi soir, la cour d'appel de Paris ayant ordonné sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. Mais son compagnon, Julien Coupat, est maintenu en détention.

"Les décisions des juges du siège se succèdent et se contredisent et le parquet semble recevoir ses instructions du ministère de l'Intérieur autant que du ministère de la Justice", selon André Vallini. Pour lui, "cette affaire risque de se terminer en fiasco politico-judiciaire pour le gouvernement (...). Un homme présumé innocent reste ce soir dans sa cellule de la prison de la Santé où il croupit depuis plus de trois mois".

Il existe "pourtant des possibilités de contrôle judiciaire très strict allant jusqu'à l'assignation à résidence, de même qu'il y a des possibilités d'empêcher toute concertation entre les protagonistes présumés", indique-t-il.

www.nouvelobs.com
auxi

Message par auxi »

:x
L'ultragauchiste est épicier à la campagne, il élève des cochons (ou des moutons, ou des vaches), lit des livres, se chauffe au bois, n'utilise pas de portable et ne porte pas de tee-shirt "I love Sarkozy". Bref, il se distingue à son "attitude" et à son "mode de vie".

C'est quand même pas compliqué… faut vraiment tout vous expliquer !
maguy

Message par maguy »

Et il n'a pas de télé, preuve que c'est un dangereux self-penseur :lol:
juska.khan

Message par juska.khan »

Prenez le temps de lire cette lettre. Elle dit pas mal de truc assez vrai.
Pour ma part, je suis convaincue que les 500 000 nouveaux chômeurs à venir vont amener le pouvoir à criminaliser celles et ceux qui essayent de faire avancer les choses. Le procès de Yves d'ACTU CHOMAGE est un début...

Bref, au début les "barbus islamistes. Après, les "anarcho-autonomes" et après à qui le tour. A toutes celles et ceux qui ne se satisfont pas de crever dans la misère pendant que des milliards sont refilés aux banques pour sauver leur système pourrie ! Arf...
Lettre ouverte à tous ceux qui soutiennent les inculpés du 11 novembre

jeudi 8 janvier 2009, par Benjamin (Date de rédaction antérieure : 7 janvier 2009).

de Benjamin

Salut à tous,

C’est après trois semaines de décompression et un temps de réflexion, de lecture intensive de tout ce qui s’est dit sur cette affaire pendant que nous étions au trou, que j’entame l’écriture de cette lettre.

Je suis sorti de Fresnes voilà un peu plus de trois semaines maintenant, un peu déboussolé. Je ne m’attendais plus à être libéré aussi vite devant ce qui semblait être un traquenard si bien orchestré. Retrouver l’air du dehors et l’horizon du monde ont bien sûr été un grand soulagement, on s’habitue si vite à voir son existence bornée par des murs et des grilles, qu’il semble que ça fait des siècles quand bien même ça ne fait au fond que 2 ou 3 semaines. Je remercie du fond du cœur tous ceux qui se sont démenés pour nous sortir de là. Je suis sûr que malgré tout l’arbitraire qui entoure les décisions de justice, cette pression nourrie par les comités, les parents, amis et tous ceux qui ont senti à raison que cette affaire les concernait au plus près a eu un effet conséquent. J’aurais aimé pouvoir le faire d’une seule voix avec mes camarades co-inculpés mais comme vous le savez il nous est interdit de rentrer en contact d’une quelconque manière sous peine notamment de retourner en prison.

Mais je suis hanté d’une certitude : cette libération relève d’une « chance » inespérée, chance qui remonte à loin, celle d’une part d’être né blanc, d’avoir eu l’opportunité d’être diplômé, d’avoir des parents et des amis issus de cercles « privilégiés » dont la mobilisation a sans nul doute plus de chance d’être entendue que si j’étais né ailleurs et dans un autre milieu.

Je suis hanté bien sûr par le fait que deux de mes amis et camarades soient toujours incarcérés pour des motifs aussi rocambolesques, mais aussi par la pensée que des centaines d’autres personnes croisées notamment au cours de ma courte détention n’ont jamais eu cette « chance » et pour cause. Les prisons françaises ont englouti au cours des dernières années toute une frange de la jeunesse de ce pays, cette frange jugée inassimilable, sans cesse harcelée, toujours « déjà condamnée » et qui refuse toujours de rentrer dans les rangs étouffoirs de cette société. Un fait saute aux yeux quand on fréquente les cours de prison, une très claire majorité de détenus est composée par des jeunes des quartiers populaires, dont certains ont été abonnés aux séjours en prison. On remarque aussi le nombre effarant de personnes détenues, pour des périodes souvent très longues, sous le régime de la détention provisoire, régime dit « exceptionnel ». 6 mois, 9 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans, sans procès et bien souvent sans preuve tangible. C’est qu’il est sans doute plus compliqué d’avoir des ‘témoignages de moralité’, des garanties de représentation recevables quant on vient de Villiers-le-Bel, Aubervilliers ou Bagneux, quand vos parents sont considérés comme étrangers, qu’ils ne maîtrisent pas la langue des magistrats et des media ou quand ils ne justifient pas d’une activité professionnelle stable et surtout reconnue.

Pas de misérabilisme toutefois, la solidarité se forge aussi derrière les murs des prisons, la politique pénale de ce gouvernement est en train de fabriquer une bombe à retardement. Plus on bourrera jusqu’à la gueule les geôles de ce pays, plus des destins vont s’y croiser et dresser des ponts entre tous ces milieux si savamment séparés à l’extérieur.

Le rapprochement entre les traitements politiques, policiers et médiatiques (cette triade tend à devenir une expression consacrée, peut être faudrait-il penser à les fusionner officiellement !), de l’affaire de Tarnac et celle de Villiers-Le-Bel l’année dernière est pertinente à plus d’un titre…

Novembre 2005 (Clichy sous Bois), CPE, élection présidentielle, Villiers-le-Bel, LRU, … deux parties de la jeunesse que tout a priori oppose, nourrissent conjointement la paranoïa du pouvoir.

La réponse ne se fait pas attendre et prend les même traits. D’un côté « lutte contre le règne des bandes » pour justifier la répression dans les quartiers après les émeutes, de l’autre, fabrication de toutes pièces d’une « mouvance anarcho-autonome », de « groupuscules d’ultra-gauche », comme repoussoirs à la révolte diffuse qui essaime au fil des mouvements de la jeunesse étudiante ou « précaire ». Dans les deux cas, une politique de communication de longue haleine pour dessiner les contours de « l’ennemi intérieur », qui débouche bruyamment sur des opérations coup de poing sur-médiatisées. Démonstrations de force démesurées, curées médiatiques, embastillements purs et simples. Faut-il le rappeler, outre les inculpés et incarcérés multiples de novembre 2005, cinq personnes sont toujours incarcérées après le coup de filet de Villiers-le-Bel et attendent un procès qui ne vient pas, faute de preuves. Aujourd’hui c’est notre tour, mais la chasse aux dits « anarcho-autonomes » est ouverte depuis plus d’un an, six personnes au moins ont déjà été interpellées et entendues devant les juridictions anti-terroristes depuis décembre 2007 pour des faits ou des suspicions qui n’avaient jamais relevé d’un tel régime juridique jusque là. L’étau se resserre et tous les coups semblent désormais permis.

Il a déjà été développé largement dans les communiqués des comités de soutien à quel point le recours aux outils de l’anti-terrorisme représente un glissement significatif des procédés de gouvernement et de la « gestion » de la contestation. Des scénarii déjà vus dans plusieurs pays au cours des dernières années (USA, Royaume-Uni, Allemagne, Italie…) débarquent avec fracas en France et signent l’entrée dans un régime où l’exception devient la règle. Ces procédures n’ont la plupart du temps rien à voir avec le « terrorisme » et ce quelle que soit la définition qu’on en donne, elle répondent à la logique millénaire de « en réprimer un pour en apeurer cent ». En d’autres temps on en aurait pendu « quelques-uns » à l’entrée de la ville, pour l’exemple.

Dans notre cas, il est très vite apparu que « l’affaire des sabotages de la SNCF » n’était qu’un prétexte opportun pour déployer au grand jour une opération de communication et de « neutralisation préventive » prévue de longue date (depuis l’arrivée de MAM au ministère de l’intérieur). La rapidité de la mise en branle de « l’opération Taïga » et l’absence quasi totale d’éléments matériels au dossier, même après les perquisitions et les interrogatoires croisés, dévoile très vite à qui n’est pas occupé à hurler avec les loups, la grossièreté du montage policier. Il aura pourtant été fait de sévères efforts d’assaisonnement de cette histoire un peu fadasse, un « groupuscule en rupture de ban et s’adonnant à la clandestinité », un « chef incontesté », son « bras droit », ses « lieutenants », des « relations amicales » ménagées dans le village par « pure stratégie ». Mais rien n’y fait les gens croient définitivement et heureusement plus « à ce qu’ils vivent qu’à ce qu’ils voient à la télé ».

Une fois répondu pour chacun à la question de sa participation ou non aux « actes de dégradation » sur les caténaires de la SNCF, reste cet immense gloubi-boulga qu’est l’accusation de « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». C’est d’ailleurs le seul chef d’accusation qui pèse sur la plupart des inculpés dont moi-même.

Ce chef d’inculpation repose sur un faisceau d’informations et d’hypothèses disparates, réunies par les services de renseignement, mais que seule une prose policière pour le moins imaginative permet d’articuler entre elles d’une manière aussi unilatérale. Les liens d’amitié, politiques chacun à leur manière, deviennent sans l’ombre d’un doute des affiliations organisationnelles voire hiérarchiques. On fait d’une série de rencontres, de la participation de quelques uns à des manifestations, de la présence de certains autres relevée au cours des mouvements sociaux qui ont émaillé les dernières années, les présages de la raison d’être strictement ‘politique’ (au sens le plus classique et plat du terme) d’un « groupe » identifiable et isolable comme « cellule » (cancéreuse ?). Cela est une contre vérité absolue et détermine un certain nombre de contre-sens vis à vis de ce dont nous avons été diversement porteurs au fil des années.

Le délit « d’association » permet d’englober d’un seul coup l’entièreté de l’existence des personnes visées et tout peut y devenir un élément à charge : lectures, langues parlées, savoir-faire, relations à l’étranger, mobilité, absence de téléphone portable, rupture avec son ‘plan de carrière’ où avec son extraction sociale, vie amoureuse et j’en passe.

L’utilisation de ces outils « antiterroristes » n’est finalement rien d’autre que l’indice de l’agressivité propre à tout pouvoir qui se sait de toutes parts menacé. Il ne s’agit pas tant de s’en indigner. Il s’agit en tout cas de ne pas, ou plus, être dupe de cette opération de police politique. Elle n’est que la tentative, des tenants du pouvoir, de communiquer au « corps social » leur propre paranoïa, qui, elle, n’est peut être pas totalement sans fondement.

On parle beaucoup autour de cette affaire de l’essai intitulé « L’insurrection qui vient » et tout le monde y va de son hypothèse pour dire QUI est derrière cette signature qu’est le « comité invisible ». Cette question n’est intéressante que d’un point de vue strictement policier. Le choix éditorial d’anonymat qui a été fait doit être entendu, à mon avis, non comme une particulière paranoïa des auteurs (même si elle se trouverait aujourd’hui cent fois justifiée) mais par l’attachement à une parole essentiellement collective. Non pas la parole d’un collectif d’auteurs qu’on pourrait dénombrer, mais une parole qui s’est forgée dans les aléas d’un mouvement où la pensée ne saurait plus être attribuée à tel ou tel en tant qu’auteur.

Ce livre suscite beaucoup de désaccords, voire de réprobation y compris parmi nous qui avons pourtant fait l’effort de le lire et le comprendre. Il me semble que c’est l’objet même de l’écriture politique : mettre ce qui demande a être débattu sans délai au centre, le rendre incontournable, quitte à être cru et sans nuance.

Tous ceux qui, par ailleurs, prétendent savoir QUI est l’auteur de ce livre mentent purement et simplement ou prennent leur hypothèse pour la réalité.

Les « lectures » récentes de ce livre, notamment celle de la police et de quelques criminologues de salon posent à beaucoup la question de la « radicalité ». Cette « radicalité » nous est renvoyée à nous comme trait d’identité, voir comme chef d’inculpation qui ne dit pas son nom. Je ne me sens pas particulièrement radical, au sens d’être prêt à accorder les constats, les pensées et les actes (ce que plus personne ne fait malheureusement et depuis longtemps). Par contre la situation est radicale et l’est de plus en plus. Elle détermine des mouvements de radicalisation diffus, qui ne doivent rien à quelque groupuscule que ce soit. Chaque jour dans mon activité d’épicier notamment ou quand je sers au bistrot, ou bien encore quand j’étais en prison, je discute, j’écoute ce qui se dit, se pense, se ressent, et je me sens parfois bien modéré face à la colère qui monte un peu partout. Ce gouvernement a sans doute raison d’avoir peur que la situation sociale lui échappe, mais nous ne servirons pas sa campagne de terreur préventive, car le vent tourne déjà. Il vient de Méditerranée.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, de doutes à lever, de manipulations à déjouer, mais tout ça ne fait que commencer. Ainsi ma position est en phase avec celle des comités de soutien qui fleurissent un peu partout : abandon des charges de « entreprise terroriste » et « d’association de malfaiteurs », libération immédiate de Julien et Yldune et de tous ceux et celles qui sont incarcérés à ce titre, pour commencer…

Viendra le moment où on devra bien nous rendre des comptes pour le préjudice énorme qu’on nous a fait subir, à nous, à Tarnac, mais aussi pour ce qui n’est qu’une provocation supplémentaire à l’encontre de tout ce qui ne se résigne pas au désastre en cours.
superuser
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Message par superuser »

Un retraité de 67 ans a passé sept heures en garde à vue par erreur, à cause d’une lettre de menaces à Nicolas Sarkozy que les enquêteurs lui avaient attribuée.

Soupçonné d'être "le chef d'une entreprise terroriste", il a subi des test ADN, la prise d'empreintes et les photos de face et de profil avant d'être relâché.
superuser
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Et Julien Coupat reste en taule

Message par superuser »

http://www.liberation.fr/societe/010155 ... te-rejetee

Ça fait quatre mois, maintenant. Totalement kafkaïen !
maguy

Re: C'est quoi l'ultra gauche ?

Message par maguy »

Embastillé par lettre de cachet !

Faut faire gaffe à la fin...
diety

Re: C'est quoi l'ultra gauche ?

Message par diety »

Comment libérer Julien Coupat sans perdre la face ? Je crains que Julien n'ait pas fini de déguster "les joies" de la prison française.
Une chose est sûre : les comités de soutien ne vont pas abandonner, au contraire, le soutien va s'amplifier.

Pour ceux qui sont intéressés:

discussion autour de la répression
Mardi 17 Mars 2009
De 19h à 22h au CICP
21 Ter Rue Voltaire 75011 Paris
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