Publié : 16 juin 2007
quel plaisir de te lire si vite ! bonne chance pour ton vernissage
Coucou!geneve a écrit :quel plaisir de te lire si vite ! bonne chance pour ton vernissage
Stockwell a écrit :Salut genève et "bienvenue" sur le forum. Ca fait 3 ans et demi que je suis sur le carreau après avoir fait l'objet d'un licenciement abusif, dernier acte après un harcèlement moral particulièrement odieux. J'ai porté l'affaire devant les tribunaux: verdict le 11 septembre.
Concernant le tissu social autour d'un chômeur: il se réduit comme une peau de chagrin en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Les "amis" prennent leur distance. Ce n'est pas que je me plaigne de ma situation mais j'ai vite senti chez eux un malaise et même les e-mails se sont espacés pour tout à fait disparaître après 1 an de chômage. A croire que le chômage serait une maladie contagieuse. En fait je pense que les gens sont compartimentés dans leur tête: les gens qui se lèvent tôt avec ceux qui se lèvent tôt et les "inactifs", donc forcément parasites, aux oubliettes.
Voici une anecdote qui m'a fait cruellement prendre conscience que je ne pouvais plus faire partie du monde des "gens normaux". Dans une brasserie avec 4 "amies" de fac. Déjà je suis reléguée au bout de la banquette, cinquième roue de la charette. Mes 4 "amies" (dont je n'entends plus parler depuis des lustres) n'en finissent pas de parler de leur boulot, je n'existe pas, forcément exclue de ce débat. Je glande donc au bout de ma banquette en écoutant les lamentations de l'une, le récit de la promotion de l'autre etc ... Le tout en évitant de croiser mon regard et en m'ignorant. Après 3 heures de ce calvaire, je sais que je ne voudrais plus jamais les revoir.
Il m'arrive encore d'avoir peur d'aller au théâtre pour ne pas rencontrer une connaissance. J'ai un couple d'amis anglais. Ils ne savent pas que j'ai perdu mon emploi. Je n'ai plus de vie sociale, ce qui ne m'empêche pas de vivre tout court. Internet est un formidable outil de liberté et d'information et puis il y a les DVD, la lecture, le théâtre et le cinéma.
Finalement, à voir les gens s'agiter et stresser à cause de leur boulot, j'en viens à les plaindre. Au début je prenais le fait de ne plus avoir de boulot comme une tare. Maintenant je relativise davantage et pour éviter tout malaise, je ne dis à personne que je suis chômeuse vu que ce terme fait fuir les gens. Evidemment, le gros point sombre, c'est le fric avec les fins de mois qui commencent le 15 ...