Pour trouver du boulot, vaut mieux avoir des relations...

[superuser]

Les Pieds sur terre - "Les cancers de la société racontent leur maladie", à écouter ici :

http://www.franceculture.com/emission-l ... 07-08.html

[tristesir]

J'ai proposé déjà de se rassembler un une association ou fondation qui pourrait avoir un plus grande visibilité auprès des gens et des politiques pour se faire entendre, j'ai dit que les manifestations sont un peu dépassées et j'ai surtout dit qu'à notre niveau dans la ville, on peut se rencontrer dans un lieu commun ou réunion chez l'un ou l'autre (non je n'ai pas peur de recevoir chez moi, je l'avais proposé) et discuter pour justement trouver des solutions pour se solidariser ou parler du présent.

La lutte contre le chômage est étroitement associée à la conduite économique de la société. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut dissocier de tout le reste.
Le chômage est aussi un révélateur du fonctionnement inhumain de cette société.

La manifestation ne consiste pas tant à se montrer qu'à profiter plutôt d'un moment pour se compter, à échanger et aussi, ce qui n'est pas d'une moindre importance, se réapproprier l'espace de la rue. Ce qui m'intéresse personnellement, n'est pas de créer une culture multi-communautaires (les chômeurs sont à tort vus comme une communauté) où chacun défendrait ses intérêts parfois antagonistes. Ce qui m'intéresse davantage est d'agir dans le sens d'un changement de société radical.

Depuis plus de 5 ans, Actu' n'a pas manqué d'appeler à se rencontrer pour manifester, pour échanger, pour se divertir, toujours dans la convivialité avec un succès plutôt mitigé.

Comme je l'expliquais à un ami aujourd'hui, les "fronts du refus" se disloquent rapidement quand ce refus n'est plus d'actualité, on l'a vu en 2005 et à la fin de 2010.
Je crois que c'est l'adhésion volontaire à quelque chose de clair qui est un moteur de transformation et non pas la somme de tous les refus, qui doivent être vite convertie en positif pour que l'effet des mobilisations dure.
Par ailleurs, je ne vois pas l'intérêt de créer une nième asso' de chômeurs alors que des structures existent déjà qui peuvent remplir correctement leur engagement d'aider les chômeurs pratiquement, par exemple, dans leur combat contre la bureaucratie. Pour encore mieux fonctionner , elles ont besoin surtout de nouveaux adhérents prêts à s'investir quelque peu et de s'implanter dans des endroits où rien n'existe de tel.

[Invité]

Bsr. J'ai choisi, moi, de militer, simplement, à mon niveau, là où je me trouve: dans des chats, au supermarché, en promenade. Je choisis des moments où je vais disons pas trop mal, enfin suffisamment bien, pour pouvoir développer un argumentaire sur le chômage, les conditions d'existences des précaires, de moi-précaire. Les gens "in" n'ont pas envie d'entendre les gens "off", bien souvent. C'est comme les "en bonne santé" qui ne veulent pas entendre parler des "en moins bonne santé". Dans les organisations, politiques, militantes, associatives, il y a aussi, des prises de pouvoir, bien souvent, où les causes défendues passent au second plan. Le militantisme est une forme d'existence, aussi, de place pour des personnes qui sont exclues d'autres places. Un lieu d'insertion où se rejoue parfois les luttes non des classes mais des places, selon l'expression empruntée à V. de Gauléjac. Cela peut se comprendre. Si certains se sentent à l'aise dans des mouvements collectifs, alors, c'est heureux qu'ils s'en saisissent. Moi, je n'ai plus l'énergie pour cela. Je fais ce que peux, modestement, à mon niveau. Mon ambition, est de conduire ma vie, au mieux du possible, pour moi même, et pas de changer la société. Je fais l'hypothèse que ce peu que je peux faire là où je me trouve, est une contribution singulière. C'est par exemple comme essayer de polluer le moins possible. Cela peut paraitre dérisoire, j'en conviens. Et pourtant, je suis heureuse de pouvoir faire un peu. Je n'ai pas d'autres ambitions, dans la configuration qui est la mienne. Je respecte que l'on puisse faire d'autres choix, prendre d'autres chemins.

[tristesir]

Dans les organisations, politiques, militantes, associatives, il y a aussi, des prises de pouvoir, bien souvent, où les causes défendues passent au second plan.

C'est une piètre excuse pour ne rien faire (je ne dis pas que c'est ton cas). Le couplet du "tous pourris" pour justifier son inaction c'est trop commode.
Quand tu entreprends quelque chose, tu n'es jamais garanti d'obtenir le résultat escompté mais ce constat justifie-t-il de ne rien faire, de ne rien entreprendre?

Par ailleurs, dans les directions d'asso' etc on retrouve souvent les gens qui se sont investis le plus (et qui peuvent continuer à s'investir) donc il n'est pas si difficile d'avoir son mot à dire dans la conduite d'un projet associatif. Mais en général, ce qu'on constate, est que malheureusement trop souvent ce sont toujours les mêmes qui s'y collent et les autres au mieux suivent. C'est le laisser aller de l'ensemble des membres d'une asso' et toute autre organisation qui est en grande partie la cause des dérives constatées.

[Invité]

Je vais essayer d'éclairer mon propos d'un exemple. Il m'est plus efficace de bloquer la tentative d'ingérence de l'agent pôle emploi qui tente de m'imposer l'inscription dans un atelier XYZ, que de dénoncer ces pratiques dans un cadre militant (je comprends que l'on puisse le faire). Je vais à l'essentiel: éviter des comportements et actes qui me nuisent. Cela me demande beaucoup d'énergie, au service de ma propre cause. Là, c'est une logique très individuelle, je vous l'accorde. Et, dans ces entretiens dits de "face à face", là, même si la conscience de classe peut constituer une aide invisible puissante, là, je dois être ma meilleure avocate au service de mes intérêts. J'y arrive. Et après ça, la seule énergie qui me reste, hormis celle passée à la gestion des maigres ressources, où tout n'est que calculs, à l'euro près, et en permanence, alors, j'écris, où je peux, et je conte, après avoir compté. Je ne sais pas. Si un jour je suis tirée d'affaire, je verrais ce que je peux faire pour d'autres. Aujourd'hui, j'ai vraiment beaucoup de mal à assurer ma survie. Je suis dans l'incapacité d'aider d'autres personnes, matériellement, et personnellement également. Si certains le peuvent, c'est une bonne chose, je pense.

[Invité]

Il m'est plus efficace de bloquer la tentative d'ingérence de l'agent pôle emploi qui tente de m'imposer l'inscription dans un atelier XYZ, que de dénoncer ces pratiques dans un cadre militant (je comprends que l'on puisse le faire)

Ça n'aurait pas de sens de manifester pour dénoncer ces ateliers ; il y a des gens qui en sont contents. Ou qui ne se rendent pas compte que cela ne leur a servi en rien.
Par contre, se donner des recettes pour résister individuellement, c'est utile. Afin que les clients de Pôle sachent qu'ils ne sont pas seuls à trouver un atelier nul ou un conseiller pénible, et qu'ils connaissent leurs droits, les pièges possibles, les suites.

[tristesir]

Aujourd'hui, j'ai vraiment beaucoup de mal à assurer ma survie. Je suis dans l'incapacité d'aider d'autres personnes, matériellement, et personnellement également. Si certains le peuvent, c'est une bonne chose, je pense.

On en est tous là plus ou moins. Ce système tient ,entre autres, parce que beaucoup gens s'épuisent à surmonter les obstacles qui ont été mis sur leur route exprès pour qu'ils ne puissent pas mobiliser leur énergie à riposter au lieu de se défendre, acculé contre un mur.

[maguy]

Ce système tient ,entre autres, parce que beaucoup gens s'épuisent à surmonter les obstacles qui ont été mis sur leur route exprès pour qu'ils ne puissent pas mobiliser leur énergie à riposter au lieu de se défendre, acculé contre un mur.

C'est très juste.

Nous sommes attaqués et nous sommes constamment dans une position défensive. Devant les coups bas, les humiliations, il nous reste à organiser notre propre colère, nos propres ripostes.

Cela demande du sang-froid et de l'expérience. En ceci, Actu m'a beaucoup aidée. Je suis beaucoup plus à l'aise devant le rouleau compresseur de PE, je sais quoi répondre, quoi faire avec si possible un temps d'avance. Je suis peut-être mieux armée que d'autres car j'ai toujours vu arriver les vacheries et ai assez peu d'illusions sur les capacités d'empathie des gens, surtout quand ils ont un petit pouvoir.

[Invité]

Bonjour. La notion d'obstacle m'inspire une réflexion. Sur un itinéraire ou un parcours (c'est d'ailleurs le terme usité par la PE Cie) nous pouvons rencontrer des obstacles: éboulis, taillis, barricades, et même des attaques de pseudos cowboys ou de calamiteuses girls-vaches pas géniales. Il y a plusieurs options possibles, à adapter selon la nature des embûches : contournement, jeux de machettes, creusement de tunnels, escalade. Au pire, ces non-événements ralentissent un peu. Ils sont l'occasion de nous améliorer, à la manière des tempêtes qui forgent le marin. Nous passons maîtres dans l'art de la navigation à chaque enseignement apporté par le grain. La connaissance du terrain est un plus: connaître ROME et ses codes facilite la navigation. La maitrise de la cartographie des méandres des souterrains administratifs donne une longueur d'avance. La Popol Band ne connait même pas son propre terrain. Les chômeurs ont un avantage: celui d'avoir le temps de lire et de se documenter. Popol est à la ramasse dans 99 % des cas. L'expression latine "primum non nocere" (d'abord ne pas nuire) m'est fort précieuse dans mes rares échanges avec Popol (qui semble, oh, bonheur, m'avoir oublié depuis des mois maintenant!). Que ces personnes ne m'apportent rien n'est pas un problème : je n'attends rien de ces gens! Toute action venant de ces gens est potentiellement nocive, voire toxique. Primum non nocere. Je ne sais pas quelles études ont fait ces personnes pour être à ces postes: sans doute pas du latin! lol

[jolicoeur]

Moi, je crois que je vais tout simplement essayer le bourre-pif.


Une connerie = un bourre-pif.
Deux conneries = deux bourre-pifs.
Trois conn...
E.t.c., e.t.c...

[maguy]

Moi, je crois que je vais tout simplement essayer le bourre-pif.

Heuu... un peu radical, non ? même si ça me démange parfois, je reste zen. Surtout si c'est une garce (je confirme que les femmes sont pires, peut-être parce-qu'elles sont en majorité) je continue à sourire. Je suis plus forte qu'eux car je cache mieux mes faiblesses.

Si ce genre de solution t'apporte un soulagement immédiat, il risque de te coûter très cher et au pénal en plus.

L'expression latine "primum non nocere" (d'abord ne pas nuire)

Je crois que c'est la première phrase du serment d'Hippocrate qui était grec mais je suppose qu'ils ont traduit.

Moi aussi, je suis oubliée depuis quelques mois, ouf !

[tristesir]

primum non nocere

Parfait pour une épitaphe

[jolicoeur]

Maguy ?

Tu devrais faire réviser ton détecteur de second degrés. Doit avoir comme un défaut.

[maguy]

Désolée jolicoeur, il était en mode "off" OK, j'allume !