Le taux de chômage chez les plus de 50 ans atteint des records. Le gouvernement en fait un argument pour repousser l'âge de la retraite
La pause du chômage au premier trimestre 2010, ce n'est pas pour tout le monde. Surtout pas pour les jeunes : un sur quatre cherche du travail. Encore moins pour les seniors : leur taux de chômage a augmenté de 33% en deux ans. En plein débat sur les retraites, voilà un indicateur qui tombe fort mal : l'Insee enregistre moins d'emplois stables et une aggravation croissante de la situation des seniors. En deux ans, le taux de chômage des plus de 50 ans est passé de 4,9% à 6,6% soit chaque mois 2 000 seniors inscrits au Pôle Emploi. Cet afflux de quinquagénaires est d'autant plus préoccupant que beaucoup se retrouvent en situation de chômage de longue durée et que les offres correspondent rarement à leur profil.
Sur le terrain cependant, les conseillers de Pôle Emploi établissent un distinguo entre les demandeurs d'emploi seniors qui ont bénéficié de plans sociaux ou « curieusement » ont été licenciés à deux-trois ans de la retraite et les autres. Ceux qui cherchent vraiment dans l'urgence un travail parce leur contrat a été dénoncé ou leur entreprise fermée et qui se retrouvent face au vide du marché du travail. Ils n'ont plus accès à l'apprentissage, aux contrats aidés, aux concours de la fonction publique, aux petits jobs ciblés pour les étudiants. Et les secteurs qui recrutent aujourd'hui comme les nouvelles technologies, la sécurité, le bâtiment se défient des seniors. Campagnes de communication et plans se succèdent depuis cinq ans pour enrayer la tendance française à écarter les salariés à partir de 50 ans, mais sans amélioration notable.
La récente vague d'accords ou plans d'action pour l'emploi des seniors néglige le plus souvent l'embauche. Faute de moyens ou d'obligations de résultat, l'emploi des seniors reste de l'incantation et de la communication. Pour le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez « il est temps d'arrêter de se voiler la face, les entreprises n'embauchent pas les seniors car ils coûtent trop cher ».
Du, coup, le gouvernement semble prêt, malgré le gel annoncé des dépenses de l'Etat, à appliquer la même recette que pour les jeunes : permettre aux employeurs recrutant des salariés âgés de payer zéro charge. Cela répondrait à une demande du patronat (Lire ci dessous).
Deuxième piste, la réforme des retraites. Selon le gouvernement reculer l'âge de départ inciterait les employeurs à investir davantage dans leurs quinquas, en prévoyant de les garder plus longtemps dans l'entreprise, de leur confier des missions de tutorat ou de formation. Sauf qu'en dehors des cadres, 78% des quinquagénaires ne souhaitent pas prolonger leur carrière après 60 ans. Comment le gouvernement peut-il décemment prétendre reculer l'âge de la retraite après 60 ans tant que ce problème n'est pas résolu, protestent depuis des mois les syndicats.
Car les difficultés sont nombreuses. D'une part, les plans de suppressions d'emploi continuent de toucher en priorité les plus âgés. D'autre part, le taux d'accès à la formation professionnelle chute dès 43 ans. Aussi pour les rares entreprises qui recrutent, le candidat quinqua ne fait pas le poids face à un trentenaire à bac+5 qui a déjà une expérience de trois à cinq ans de CDD.
Enfin, François Chérèque le secrétaire général de la CFDT met l'accent sur les dégâts collatéraux que provoqueraient à la fois un allongement des carrières et trop d'avantages à aider le recrutement de seniors : «Le chômage des jeunes va remonter en flèche ». Et qui paierait les retraites dans ces conditions?
pour la suite je mets le lien
http://www.leprogres.fr/fr/france-monde ... raite.html