Se prostituer pour survivre

Vous pouvez poster ici vos articles de presse, communiqués, bons plans, etc... et réagir à ceux des autres.

Modérateurs : superuser, Yves

Statovore

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Statovore »

Mona a écrit :C'est bien de se documenter sur la prostitution au lieu d'avancer des poncifs et des idées reçues, toutes faites qui ne reflètent pas du tout la réalité. A lire avec attention, je sais cela demande un effort :
Ce qui est bien avec ce genre de texte, c'est que ça décrédibilise les "anti-prostitution".

Ce texte montre bien qu'on essaye de mettre toute les personnes se prostituant dans le même panier, que l'on joue d'amalgame, de sentimentalisme et parfois de mensonge pour essayer de décrédibiliser la position de l'autre.
Ces méthodes sont des méthodes que l'on utilise en politique afin que les choix de celui qui écoute se texte ne soit pas guidé par la raison mais par la duperie et le sentimentalisme.

Ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonne intention ?


Démêlons un peu ça.

Première méthode de la manipulation politique, il faut stigmatiser un groupe de personne et non argumenter sur l'idée de manière objective.
Mona a écrit : Le manifeste des 343 salauds (en fait 18), signé par une collection hétéroclite d’hommes revendiquant avec une arrogante muflerie leur droit de propriété sur les « putes » a révulsé même les « travailleuses du sexe » auxquelles il prétendait rendre hommage.

Sans doute celles-ci n’ont-elles pas été séduites par l’exquise élégance du slogan (« touche pas à ma pute » comme « touche pas à ma BM ») ni convaincues par l’intérêt –un brin condescendant–que leur ont exprimé ces courageux défenseurs des Droits de l’homme sur les femmes.

Ce manifeste, exclusivement masculin et qui jouait la provoc machiste décomplexée, ayant été fraîchement accueilli, les pro-prostitution, ralliés par le toujours vert Antoine, sont remontés au créneau avec des tactiques un peu plus subtiles pour rendre leur discours plus médiatiquement présentable.

Mais dans les deux cas, le fond du discours est le même : des louches de respect mielleux envers les prostituées, corsées d’un rab d’indignation surjouée envers les odieux trafiquants et proxénètes.
Ce passage la montre bien cette attitude. On essaye pas d'attaquer les idées reçue à coup d'argument mais de coller sur les adversaires des clichés dans le but de les décrédibiliser.

Mona a écrit : Car ces néo-défenseurs de la prostitution ne reculent devant rien : ils se disent respectueux des femmes et assoient cette affirmation paradoxale sur un argument central : la distinction qu’ils font entre prostitution « libre et volontaire » d’une part, et prostitution contrainte et sous le contrôle de proxénètes et d’opérateurs d’immigration illégale d’autre part.
Ici, on voit l'utilisation d'une deuxième technique qui est l'amalgame pour essayer d'obtenir une position manichéenne, le bien contre le mal. La, on attaque le fait qu'il y aurais plusieurs types de prostitution. La personne qui à écrite ce discours essaye de convaincre qu'il n'y a qu'un seul type de prostitution qui est celle "contrainte et forcée".

On aurait donc que deux choix, être pro ou anti, on ne vous laisse pas choisir une voie médiane et bien entendu, maintenant qu'on à fait une dichotomie entre les deux groupes, on va passer à la diabolisation de la position de l'adversaire et pour cela, on détourne un argument valable mais qui peut servir aux deux parti en présence.
Mona a écrit : Féministes et citoyens, ces prostitueurs soucieux d’éthique seraient, à les en croire, uniquement clients des prostituées qui loueraient leur corps « en toute liberté », en entrepreneurs libres sur un marché libre, et jamais au grand jamais n’auraient recours à des prostituées contraintes par des réseaux proxénètes. Ou encore moins à des prostituées mineures—car n’est-ce pas, c’est illégal, et ils respectent la loi.

« Touche pas à ma pute » donc mais eux—disent-ils—ne touchent pas à toutes celles qui arrivent en France piégées par des annonces alléchantes promettant des jobs bidons, manipulées par des « lover boys » travaillant pour des réseaux, violées en gang bangs dans des camps de dressage pour les casser avant d’être mises à la disposition des clients, menacées de représailles sur leur famille pour assurer leur soumission, mises en dette par des réseaux de passeurs qui les font entrer illégalement en France et les contraignent à se prostituer ensuite pour rembourser, etc.

Question à ces gentils clients des prostituées libres sur un marché libre qui iraient jusqu’à contrôler leurs « pulsions incontrôlables » plutôt que d’aller voir une prostituée contrainte : comment faites-vous la différence entre les deux?

Il n’y a aucun signe extérieur qui permette de savoir si la prostituée a été contrainte et/ou trafiquée ou pas—hormis éventuellement des ecchymoses, ces dernières, d’après le témoignages de prostituées battues, n’ayant aucun effet dissuasif sur la plupart des clients.

En fait, le client n’a aucun moyen de s’assurer qu’une personne prostituée n’est pas contrainte ; quant à le lui demander, il est bien évident qu’elle ne peut absolument pas répondre:

- par définition, elle ne peut révéler qu’elle est sous la coupe d’un proxénète sans risquer d’être punie par celui-ci et se mettre gravement en danger.

- révéler au client qu’on est « maquée » est radical pour le faire fuir.

Je cite sur ce point cette réponse de Laurence Noëlle, ex-personne prostituée : « Non, je n’ai pas rencontré de clients qui se souciaient de savoir qui ils avaient en face d’eux. De toute façon, si j’avais pu tomber sur un client soucieux, je lui aurais répondu que j’étais majeure et que tout allait super bien ; trop honte et trop peur de dire, trop peur d’être battue par mon proxénète …La prostitution est un monde d’illusion et de mensonge… »

De même, il n’y a aucun moyen de faire la différence entre une prostituée mineure et une prostituée majeure, entre une fille de 16 ans et une de 17. Et les prostituées mineures disent que leur jeune âge, loin de faire fuir les clients, est au contraire spécialement excitant pour eux.

C’est donc littéralement se moquer du monde que de prétendre qu’on ne touche qu’aux prostituées « libres » et majeures.
A cet endroit, on nous contraint a deux choix et eux seul :
- Mettre encore plus d'interdiction autour de la prostitution parce que l'on ne peut faire la différence entre celle qui sont libre et celle qui sont contrainte
- Choisir la règlementation justement pour éviter que l'on ne puisse faire la différence.

Comme cette argument est retournable, et bien on va enfoncer le clou en allant dans le glauque, le sordide et le sentimentalisme plutôt que de fonctionner par la raison.
Mona a écrit : De plus, selon les statistiques de l’OCRTEH (Office central pour la répression du trafic des êtres humains), il y a environ 18/20 000 prostitué-es de rue en France, (40 000 si l’on inclut la prostitution « d’intérieur » en salon de massage, bar à hôtesses etc dont 10/20% d’hommes).

Ces statistiques précisent qu’environ 91% de ces prostitué-es sont d’origine étrangère, chiffre qui, pour des raisons évidentes, recoupe largement celui des personnes exploitées par des réseaux proxénètes.

Le rapport 2009/2010 de l’OCRTEH http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3334.asp mentionne également que la prostitution traditionnelle exercée par des prostituées françaises ou du Maghreb est en voie de disparition et qu’elle a progressivement cédé la place à la prostitution étrangère, en forte augmentation, qui a été rendue possible par l’émergence de réseaux d’exploitation sexuelle et de traite des êtres humains.
Noter bien que l'on ne dit pas pourquoi ce gens utilisent des personnes d'origine étrangère. Or c'est une question importante dont la réponse remettrait en cause la position de l'auteur, il faut donc la taire.
D’ailleurs, si on lis bien le rapport dont il est question, il signale un biais méthodologique et une autre chiffre qui serais plutôt aux alentour de 72% de personne d'origine étrangère mais comme c'est moins vendeur, on va mentir par omission.
Mona a écrit : Que ces avocats de la seule prostitution « libre » m’expliquent comment les « pulsions » des 12% de Français de sexe masculin qui disent avoir recours à la prostitution (qui se comptent en millions) peuvent être satisfaites uniquement par le pourcentage de prostituées « libres » (au plus 20%), soit quelque milliers de personnes?

Vu qu’il n’y a tout simplement pas assez de prostituées indépendantes pour satisfaire la demande, la vertueuse réprobation que les 343 salauds expriment envers le proxénétisme et la traite n’est qu’une tartufferie éhontée.
Et la, on oublie une chose importante qu'ils ne faut pas dire. C'est que s'il y avais un moyen de distinguer les prostituées libre et légales de celle qui sont "maqué" et donc répulsive pour les clients (c'est bien un argument cité par l'auteur), en vertu de la loi de l'offre et la demande, ce sont elle qui mènerait la partie. Elles auraient la possibilité de pratiquer des prix plus élevés et de choisir leurs clients.
Mona a écrit : Et le rôle des proxénètes est justement d’ajuster l’offre à cette demande et de pallier à l’insuffisance de l’offre en amenant des jeunes femmes étrangères sur le marché, par piégeage et/ou par contrainte. Et bien sûr d’engranger ainsi des profits énormes (une prostituée rapporte en moyenne 150 000 Euros par an à ses proxénètes). Profits dont les prostituées ne voient guère la couleur : si ce sont essentiellement des femmes pauvres qui entrent dans la prostitution « bas de gamme », elles en sortent, pour la plupart, tout aussi pauvres.
Encore un argument utilisable pour les pro et les anti :
- Il faudrait interdire la prostitution car des gens se font exploiter au profit de réseau mafieux
- Il faudrait légaliser de manière à pouvoir surveiller les mouvements d'argent et tuer la rentabilité de la prostitution pour ces réseau.
- Si on légalisait et qu'il n'y avais plus de réseau qui se goinfrait sur elles, imaginer les revenus qu'elles pourraient en ressortir.

La encore, il ne faut pas en parler car ça n'est pas "moralement correcte".
Mona a écrit : C’est donc de nouveau se moquer du monde que de défendre la prostitution tout en dénonçant le proxénétisme et la traite : sans traite, pas de prostitution car pas assez de prostituées « volontaires », les deux sont absolument inséparables, la traite n’est pas une dérive regrettable de la prostitution mais la condition même de son existence, le cœur même du système.
Et encore de l'amalgame.

Pas assez de volontaire ne veut pas dire "aucun volontaire". Nuance certes mais très importante car elle montre bien qu'il peut exister une prostitution sans traite ou proxénétisme. La encore, il y a une tentative de manipulation.
Mona a écrit : En fait, la traite serait à la prostitution ce que les goulags sont aux régimes totalitaires : non pas élément accidentel et périphérique du système mais la violence fondamentale qui rend possible son existence. Car lorsqu’ils utilisent la violence pour formater à la prostitution les femmes qu’ils rabattent, les proxénètes agissent littéralement pour le compte des clients, implicitement mandatés par eux, comme des sortes de forces spéciales faisant le sale travail de la domination masculine, ce qui les rend infréquentables mais absolument indispensables.
A noter qu'ils sont devenu indispensable parce qu'on à contraint les prostituées à ce cacher pour ne pas être sanctionné sous divers motif et que ca n'est pas un argument en faveur des prohibitionnistes.
Mona a écrit : Et si se prostituer était vraiment un travail comme un autre, pas plus pénible que de flipper des burgers chez MacDo, pourquoi les réseaux proxénètes devraient-ils recourir à la tromperie, au viol et aux violences pour enrôler de force dans la prostitution 8 sur 10 des femmes qui y entrent? Que je sache, MacDo n’a pas besoin d’utiliser de telles méthodes pour trouver des employés.
Tient tient tient, 8 sur 10 seraient forcée. Donc 2 sur 10 auraient donc "choisi" de pratiquer cette activité. On est donc plus dans le sous-entendu que l'on avais un peu plus haut et qui consistaient à dire que toute les personnes qui se prostituent y sont forcée.
Encore une incohérence qui montre bien que l'on est dans un discours qui ne cherchent pas à régler les problèmes mais à manipuler.

Mona a écrit : A la télévision, ont voit toujours les mêmes prostituées invitées pour venir débattre de la prostitution, celles qui disent être à leur compte et qui représentent l’élite de la profession, la prostitution haut de gamme. C’est cette prostitution haut de gamme, plus souvent volontaire, blanche et/ou non étrangère, que connaissent sans doute les 343 salauds, vu les moyens financiers dont ils disposent.

Cette prostitution de luxe est financièrement inabordable pour la masse des clients lambda mais c’est pourtant elle qui est toujours mise en vitrine, bien qu’elle soit très minoritaire, parce qu’elle sert d’alibi à la prostitution réelle.
Conclusion cette prostitution libre existe même si elle est minoritaire mais n'existe pas parce que la thése est que la prostitution libre n'existe pas. Essayer de m'expliquer cette contradiction.
Mona a écrit : La prostitution réelle, la réalité statistique de la prostitution, c’est la prostituée étrangère introduite illégalement sur le territoire français par des réseaux de proxénétisme transnationaux–nigériens, camerounais, roumains etc. Mais celles-là, on ne les voit jamais à la télé.
Et c'est bien pour cela que l'interdiction totale fera encore plus de mal parce que les gens qui subissent ces actes devront se cacher encore plus et que les réseaux seront devenu la seule possibilité pour les clients.
Mais la encore, il ne faut rien dire.
Mona a écrit : On note que parmi les signataires du manifeste des 343 salauds, il y a des hommes de droite, voire d’extrême-droite, comme Rioufol et Zemmour. Un des thèmes de prédilection de ces deux journalistes est la dénonciation récurrente de l’immigration, de ses nuisances, des problèmes, dommages et coûts multiples que (selon eux) elle occasionnerait pour la France.
Encore une attaque sur un groupe de personne et non sur les idées elles même même si ca soulève une contradiction intéressante.
Mona a écrit : Que ces pourfendeurs de l’immigration m’expliquent comment ils peuvent concilier leurs positions anti-immigrationnistes avec leur soutien à la prostitution, activité dont près de 90% des effectifs sont constitués par des femmes amenées/arrivées clandestinement en France.
[...]
La encore, on nous ressort le chiffre biaisé donné plus haut.
Mona a écrit : Comment ne voient-ils pas que le développement exponentiel de ces mafias est directement lié à celui de la prostitution transfrontières? Comment ne voient-ils pas que partout où la prostitution se développe, elle attire et suscite autour d’elle trafics, délinquance, réseaux mafieux et criminalité ?

Y compris quand elle est légalisée : en Allemagne, la chaîne d’Eros centers « Pacha Club » a des franchises dans toutes les grandes villes d’Allemagne. Le plus grand de ces établissements est celui de Cologne, censé être la vitrine de la prostitution légale, réglementée et aseptisée : 9000 m2, 12 étages, 126 chambres, autant de prostituées, jusqu’à 1000 clients par jour, ouvert 24 heures sur 24, tarifs réduits pour les seniors et les chômeurs.

Lors d’un raid effectué par la police en 2005, des armes et de la cocaïne ont été découverts, 23 prostituées en situation d’immigration illégale ont été arrêtées, 4 étaient âgées de 14 et 15 ans. Deux prostituées y ont été poignardées en 10 ans, sans parler des agressions, bagarres et tabassages de clients par les videurs qui y ont lieu plus ou moins régulièrement.
Ce fait pointe des erreurs de mise en place lors de la légalisation mais qui ne signifie pas que la légalisation en elle même était une erreur. Qui dirige cet établissement, une entreprise privée ou un établissement publique ? Pourquoi ces personnes mineur et/ou en situation illégale ont été embauché ? Utilisation de faux papier ? Déficience du contrôle ?

La encore, la position prohibitionniste de l'auteur lui masque ou lui fait masquer ces interrogations qui pourtant ferais avancer le sujet.
Mona a écrit : Et finalement, la distinction entre « prostitution volontaire » (moralement acceptable) et prostitution contrainte est fallacieuse : les actes sexuels sont les mêmes, la violation est la même, la violence des clients est la même, que la personne prostituée soit trafiquée ou volontaire, qu’elle ait 16 ans ou 19 ans, que la clientèle soit haut de gamme ou bas de gamme.
La encore, on recherche l'amalgame et on cherche à dire que tout se passe toujours mal. On continue à diaboliser.
Mona a écrit : Rachel Moran, auteure du livre « Paid For, My Journey Through Prostitution » et ex-prostituée qui a exercé à tous les échelons de la prostitution, de la rue à l’escort à 300 Euros de l’heure, souligne que plus les clients ont de l’argent, plus ils sont exigeants et que la violation est souvent proportionnelle au prix de la passe.

Et elle ajoute que, non, il n’y a pas une prostitution éthique « libre » et une prostitution immorale contrainte : il y a seulement des femmes qui ont été trafiquées et vendues en esclavage sexuel par quelqu’un d’autre et des femmes qui se sont vendues elles-mêmes en esclavage sexuel parce qu’elles n’avaient pas d’autre option.
Encore l'utilisation d'une position manichéenne et qui contredit ce qui à été dit plus haut.
Mona a écrit : Mais pour Elisabeth Lévy et ses 343 tartufes, se vendre soi-même en esclavage, c’est être libre.
Est-ce qu'un chômeur qui vend ses services à une entreprise pour survivre est un esclave ? Est-ce qu'un entrepreneur qui survit en proposant des services est un esclave ?

L'esclavage, c'est avant tout considérer un être humain comme un objet dont la propriété revient à une personne (morale ou physique). S'il y a vente ou location de service sans contrainte, il n'y a plus de notion de propriété ou d'esclavage.

La encore, on voit vers quel choix on veut nous pousser sans penser à la cohérence de l'ensemble.
Mona a écrit : Elle qui est si prompte à dénoncer l’incohérence d’une « loi scélérate » parce qu’elle vise à pénaliser non pas les femmes qui sont exploitées mais ceux qui abusent d’elles, reste curieusement aveugle à l’incohérence dont font preuve ceux des signataires de son manifeste (de droite comme de gauche) qui, lorsque leurs convictions politiques entrent en conflit avec la défense de leurs privilèges sexuels, tranchent sans états d’âme en faveur de ces derniers.
Mais la question est de savoir qui abuse qui. Dans la position proposé, c'est comme si on considérait que les clients d'un commerce abuse d'un service proposé par un commerçant.
Alors que la personne qui réellement abuse, ce n'est pas le client, c'est le proxénète qui s'accapare les revenus de ce travail comme pour le racket où certains s'approprient une partie des recettes d'un commerçant.
Faudrait-il condamner les clients d'un commerçant qui se fait racketter ?
Mona a écrit : En faisant ce choix, les 343 salauds mettent crûment en lumière que leur défense d’une prostitution soi disant libre et morale n’est, littéralement, qu’un cache-sexe.
La encore, on tombe dans l'insulte envers un groupe de personne.

On voit bien que ce texte ne cherche pas à comprendre et régler le problème mais à tenir une position politique et moraliste à l'aide de technique de rhétorique.

Quand à la position prohibitionniste, c'est un cache misère qui permet de mettre en pâture un certains nombre de personne en les obligeant à se cacher. En plus de se faire harceler et voler par leurs proxénètes, elles sont harcelées par la police et soumise à leurs clients parce qu'elles savent ce qui se passera si un client va se plaindre au proxénète.

Si on veut tuer le proxénétisme, il faut pouvoir contrôler et vérifier l'activité et cela ne peut pas se faire si celle-ci est souterraine car illégale. Cela signifie la légalisation et réglementation d'une partie de cette activité au grand dam de tout les moralistes qui seront obligé de reconnaitre qu'il n'y a pas que la prostitution contrainte et forcée.

Comme Yves le souligne, on a vu l'effet de la prohibition de la vente d'alcool aux état-unis et le développement de la criminalité organisée.
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

Oui et il fut un temps où la majorité des gens ne souhaitaient pas voir "prohibé" l'esclavage.
D'ailleurs on ne devrait pas non plus "prohiber" les viols car m'enfin prohiber ne set à rien, et surtout quand on sait que les prostituées on quasiment toutes subies des violences sexuelles enfant et/ou adolescentes.
Et on devrait également ne pas prohiber la violence conjugale et les crimes en tous genres. Après tout prohiber ne sert à rien it is'nt
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

Autre chose, l'alcool, les drogues ne sont pas des Etres Humains. Mais à vous livre les prostituées sont de la marchandise au même tire que l'alcool et les drogues. Ca en dit long, très long
Statovore

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Statovore »

Mona a écrit : Mais à vous lire les prostituées sont de la marchandise au même tire que l'alcool et les drogues. Ca en dit long, très long
Non, je ne considère pas ces personnes comme des marchandises. Une marchandise ne peut rien décider pour elle même.
C'est vous qui nier un éventuel droit et une éventuelle liberté de choisir à ces personnes. C'est vous qui être en train de considérer ces personnes comme des marchandises ou des objets en considérant qu'on doit faire un choix à leurs place.

Pour moi, ce sont des personnes à part entière auxquels il faut donnée des portes de sortie. Mais cela passe par l'amélioration du marché du travail et par une veritable réglementation de la prostitution.
Mona a écrit :Oui et il fut un temps où la majorité des gens ne souhaitaient pas voir "prohibé" l'esclavage.
Pour faire un parallèle qui me semble plus juste, le proxénétisme est à la prostitution ce que l'esclavagisme est au travail.

Mais dans le domaine de l'esclavage, on a pas été interdire le travail. On a interdit le fait de mettre en esclavage mais on a laissé d'autres forme de travail que sont l'entrepreneuriat et le salariat qui reposent tout les deux sur la possibilité de choisir.

Actuellement, on a théoriquement interdit le proxénétisme qui est une forme d'esclavage et c'est très bien mais on a aussi prohibé tout ce qui pouvait donner la possibilité à des personnes souhaitant être indépendante (donc non esclave et non contrainte) d'exercer légalement et de pouvoir en vivre.

C'est ce genre de comportement qui favorisent les réseau mafieux.
Mona a écrit : D'ailleurs on ne devrait pas non plus "prohiber" les viols car m'enfin prohiber ne set à rien, et surtout quand on sait que les prostituées on quasiment toutes subies des violences sexuelles enfant et/ou adolescentes.
Et on devrait également ne pas prohiber la violence conjugale et les crimes en tous genres. Après tout prohiber ne sert à rien it is'nt
Vous vous décrédibiliser en essayant de d'amalgamer les atteintes aux personnes et la prostitution tout en rajoutant une dose de sentimentalisme dessus.

Quand un proxénète force une personne à se prostituer, il y a bien une atteinte aux droits de cette personne notamment par le chantage et le vol de la recette de cette activité.
Mais si une personne fait le choix de se prostituer et que la recette ne sert qu'elle, il n'y a plus d'atteinte.

Mieux, si une personne qui exerce de manière légale, déclarée et réellement indépendante, il sera plus facile de porter plainte contre un client brutal chose impossible quand l'activité en question est illégale car sa reviendrait à avouer que l'on pratique une activité illegale.
Mona a écrit :Autre chose, l'alcool, les drogues ne sont pas des Etres Humains.
Non, l'alcool et la drogue ne sont pas des êtres humains, mais les mécanismes restent les mêmes. La prohibition de l'alcool n'a pas résolu les problèmes et les a même aggravé. Cette prohibition à donné aux réseaux mafieux un pouvoir qu'ils n'auraient pas eu autrement car ils étaient en situation de monopole et pouvait tirer les prix vers le haut à cause des risques sans compter les conséquences sanitaire désastreux à cause des alcools frelaté.
Et personnes ne pouvait porter plainte car ils étaient devenu complice.


Si on prohibe complétement la prostitution, celles qui sont non contrainte ont de grande chance d’arrêter leurs activités ou de se tourner vers les réseau pour retrouver des clients alors qu'elles n'étaient jusque la pas des victimes. On va donc aggraver la situation des ces personnes.
Quand à celle qui y étaient contrainte, ça sera encore plus rentable pour les réseau car la notion de risque fera monter les prix et l'élimination de 20% de la concurrence fera qu'ils sera intéressant de faire venir d'autres femmes pour les exploiter.

C'est idéal pour faire plus de victime.

Les clients se tairont sur les adresses pour ne pas être pénalisé parce que la il n'y aura plus aucun doute sur la légalité. Les prostitués contraintes et forcées seront encore plus exploité question de rentabilité, elles devront tout accepter vu que la plupart sont en situation irrégulière, elle ne pourront pas se plaindre même en situation régulière car elle sont complice et/ou pratique une activité illégale... et au final, il y aura encore moins de possibilité de contrôle car tout se fait en liquide.
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

Les pays tels que les Pays-Bas et l'Allemagne sont en train de revenir sur leur système car ils reconnaissent qu'au lieu d'améliorer les choses c'est pire qu'avant.
Je comprends que ceux qui profitent du système ne souhaitent pas que les choses changent. Les dominants ont toujours souhaité garder leurs privilèges.
L'abolition de l'esclavage n'a pas pour autant enrayé celui-ci totalement de la planète, mais les pays "civilisés" et qui œuvrent pour plus d'humanisme l'ont aboli.
L'abolition de l'esclavage sexuel (car c'est de cela qu'il s'agit dans la prostitution) mettra du temps à être accepté par ceux qui en profitent et les autres qui sont conditionnés par l'idée qu'il s'agit de "liberté sexuelle" et non pas d'esclavage sexuel. Mais ce n'est pas parce que le combat est long que les vraies humanistes (féministes) abdiqueront :wink:

http://www.dailymotion.com/video/x17s86 ... onale_news
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

Comme le dit si bien notre actuelle Ministre des Droits des Femmes :

"Le sujet avec la prostitution, c’est l’argent. C’est l’argent qui détermine la volonté des parties et c’est ce même argent qui nourrit justement le proxénétisme. Dans la prostitution, le consentement à l’acte sexuel est un consentement dans lequel ceux qui ont de quoi payer ont droit à la soumission de ceux qui n’ont d’autre choix. « Chair à canon » pour les hommes. « Chair à prostitution » pour les femmes, comme le disait le journal Le Populaire au début du siècle…. Quand la domination de l’argent s’ajoute à la domination masculine, l’emprise devient insupportable."

"Au fond, le cœur de ma conviction est là : on ne peut vendre son corps à un autre, pour le soin d’un autre, sans en être soi-même affecté. La dissociation entre le corps et la personne est une chimère. Quand elle se répète, elle crée un sentiment d’irréalité, d’étrangeté à soi-même, d’indifférence et d’insensibilité. Savez-vous seulement que la prévalence des troubles psycho-traumatiques sévères est équivalente chez les prostituées à celle que l’on trouve parmi les personnes victimes de tortures ou les prisonniers politiques ? « De nos maladies, la plus sauvage est de mépriser notre être » disait Montaigne. Notre loi ne doit jamais dissocier les droits sur le corps et les droits de la personne. Ne plus permettre cette dissociation, voilà la vraie clé pour améliorer durablement la santé des personnes prostituées."

"Rien ne nous autorise à attendre plus longtemps. Le rapport que l’Inspection Générale des Affaires Sociales m’a remis en décembre dernier met en évidence un accroissement très rapide des risques sanitaires, des risques infectieux, mais aussi des traumatismes subis par les prostitués. D’après le rapport du Conseil national du sida, entre 10% et 50% des clients demanderaient des rapports non protégés. Une étude canadienne a établi que les personnes prostituées ont entre 60 et 120 fois plus de risques d’être battues ou assassinées que le reste de la population. Enfin, d’après une étude américaine, le taux de mortalité est deux fois plus élevé chez les femmes se prostituant dans la rue que chez les femmes d’âge comparable. La prostitution, mesdames et messieurs les députés, n’ayez pas de doutes à ce sujet, la prostitution est en elle-même un drame sanitaire".

"Savez-vous que les Pays-Bas font partie de la liste établie par l’Office des nations Unies contre les drogues et le crime les lieux de destination privilégiés de la traite ? Un projet de loi-cadre sur la prostitution est en préparation dans ce pays prévoit la création d’une peine à destination des clients de la traite. Savez-vous que en Allemagne (où vous le savez, on a aussi ré-ouvert les maisons closes et où le nombre de personnes prostituées de l’ordre de 400.000 et où le nombre de personnes prostituées déclarées et donc « protégées » est de 42.) En Allemagne donc, l’accord de coalition du gouvernement allemand signé ce mercredi qui prévoit notamment un salaire minimum, prévoit aussi une révision en profondeur de la législation allemande sur la prostitution. Oui, tous ces pays reconnaissent leurs difficultés. Et à contrario, notre pays à nous, grâce à notre politique abolitionniste que nous vous proposons d’approfondir aujourd’hui, est vu par les réseaux de traite comme un pays qui refuse la prostitution."
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

Stratovore écrit qu"'il peut exister une prostitution sans traite ou proxénétisme."

Bien sur chez les bisounours ???????
Statovore

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Statovore »

Mona a écrit :Les pays tels que les Pays-Bas et l'Allemagne sont en train de revenir sur leur système car ils reconnaissent qu'au lieu d'améliorer les choses c'est pire qu'avant.
Et moi je constate l'échec de toute la politique de répression et de l'interdiction de la prostitution qui à été faite depuis beaucoup plus longtemps donc on devrait interdire ces interdictions ?
Et en allant sur le sujet de l'automobile (voiture et deux roues), la réglementation est un échec vu le nombre de tué et d'accident donc il faudrait interdire l'automobile en général ?

C'est pas avec ce genre de solution manichéenne qui en deviennent caricatural que l'on fait avancer les choses mais plutôt en analyser les raisons de ces échecs. C'est la chose que vous ne voulez par entendre car cela signifie qu'il faudra se placer quelques part entre l'interdiction totale et la permission totale.
Et ça à l'air de heurter votre sens moral.

Mona a écrit : L'abolition de l'esclavage sexuel (car c'est de cela qu'il s'agit dans la prostitution) mettra du temps à être accepté par ceux qui en profitent et les autres qui sont conditionnés par l'idée qu'il s'agit de "liberté sexuelle" et non pas d'esclavage sexuel.
Et hop, un amalgame.

Les mots ont un sens et il faut faire attention à bien les utiliser et surtout à bien les comprendre sans quoi vous risquez de vous faire manipuler.

La définition de la prostitution est la suivante :
"Acte par lequel une personne consent habituellement à pratiquer des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d'autres personnes moyennant rémunération."

Cet acte peut être librement consenti ou peut-être effectué sous la contrainte d'une ou plusieurs personnes.

Si c'est sous la contrainte, on peut effectivement parler d'esclavage sexuel. On ne peut pas nier que ça existe et qu'il faut le combattre. Par contre, une partie de ceux et celles qui pratique cette activité n'y sont pas contrainte et on ne peut pas le nier non plus, même dans le texte que vous avez apporté, ça ressort.

Le problème est que vous n'arrivez pas à concevoir que l'on puisse choisir d'exercer cette activité même de manière temporaire.

Mona a écrit : Mais ce n'est pas parce que le combat est long que les vraies humanistes (féministes) abdiqueront :wink:
Le féminisme est le pendant féminin du machisme et il y a des incohérences dans les deux camps ...
Statovore

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Statovore »

Mona a écrit :Stratovore écrit qu"'il peut exister une prostitution sans traite ou proxénétisme."

Bien sur chez les bisounours ???????
Sympa le niveau de l'argumentation, on dirait que c'est sorti tout droit de la cours de l'école ... :roll:

C'est dans la réalité que vous refusez de voir et c'est même dans l'un des articles que vous avez cité précédemment qui en parle comme d'une minorité preuve que ça existe bien.


Quant à citer des textes provenant de nos dirigeant politique cela ne sert à rien car ici, on est habitué à leurs discours rhétorique qui aiment bien jouer sur le coté pathétique des choses pour manipuler les gens.
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

"Les mots ont un sens et il faut faire attention à bien les utiliser et surtout à bien les comprendre sans quoi vous risquez de vous faire manipuler."

Que de paternalisme !!!

Quant à mon sens moral, je ne vois pas le rapport. Je note que vous ne connaissez absolument rien au problème de la prostitution, que vous êtes emprunt de clichées et stéréotypes sur ce sujet. Et vous la jouer macho de service ne change rien à l'affaire.

Désolée pour vous si dans qqes temps il sera moins évident d'acheter des services sexuelles que par le passé. Mais il faudra bien vous y faire mon chère. Que voulez-vous les féministes sont de plus en plus présentes partout. Vous savez les "mal baisés" les qui ne savent pas de quoi elles parlent. Les hystériques, celles qui n'aiment pas le hommes :wink:

Et oui, il y a des femmes qui étudient le monde de la prostitution, qui côtoient les prostituées, pas pour "acheter" des "services" sexuels, non pour connaître leurs problèmes réels, pas fantasmés par des types qui ne pensent qu'avec leur b...e. Il y a des assocs spécialisées comme Le Nid entre autres qui connaissent, qui travaillent, qui voient tous les jours les méfaits de la prostitution sur les prostituées. Et cela n'a rien de "moral".

C'est amusant comme des types dits de gauche, ou simplement qui militent pour plus d'égalités sont aveugles et sourds à la misère des femmes qui se prostituent. En fait pour vous c'est oui pour l'égalité entre les hommes hein,mais les femmes, faut bien qu'il y en aient de disponibles pour subir les humiliations et la violence des hommes dominants.
Je vous laisse à vos fantasme et à votre peur panique face à l'égalité des sexes.

Mais rassurez-vous, même sans prostituées pour vous servir de vide-couilles rémunérées, il vous reste une solution...vos mains. Une petite branlette c'est gratuit et ça ne participe pas à la traite d'Etres HumainEs.

Et le féminisme n'est pas le pendant féminin du machisme. Vous devriez vous documenter, ça vous éviterait ce genre d'ineptie.

Le féminisme est un ensemble d'idées politiques, philosophiques et sociales cherchant à définir, promouvoir et établir les droits des femmes dans la société civile et dans la sphère privée. Il s'incarne dans des organisations dont les objectifs sont d'abolir les inégalités sociales, politiques, juridiques, économiques et culturelles dont les femmes sont victimes.

Et la prostitution fait parti du combat féministe car ce sont les femmes majoritairement qui en sont les victimes. Et même le peu d'hommes prostitués sont également victimes de clients et/ou maquereaux HOMMES.
Yves
Messages : 10955
Inscription : 08 sept. 2004
Localisation : Paris

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Yves »

Pour répondre à Mona.

Je ne mets pas la prostitution sur le même plan que l'alcool ou la drogue. Je ne considère évidemment pas les prostituées comme des marchandises.

J'ai utilisé le mot "usages"… de la prostitution, de l'alcool, des drogues.

J'ai parlé de prohibition et de sanction des usages, et de leurs limites.

Par ailleurs, j'estime - au risque de vous choquer - que la disparition des "prostituées françaises" (harcelées par des contrôles policiers incessants et une stigmatisation généralisée) a favorisé l'importation massive de prostituées étrangères à partir des années 80.

On est passé de réseaux "classiques" de prostitution ("volontaire" ou contrainte par des souteneurs), à des réseaux mafieux internationaux de prostitution de femmes originaires des pays de l'Est, d'Albanie, de Chine, d'Afrique…

C'est la grande évolution de ces 30 dernières années.

La réouverture des maisons closes sérieusement encadrées (par des services sociaux, d'hygiène, de police et fiscaux…) serait de mon point de vue la solution la moins pire.
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

Allez, parce que les opinions ne sont QUE des opinions, se documenter c'est aaaach'ment bien. Voici qques livres pour ceux et celles qui souhaiteraient connaître la réalité de la prostitution :

Laure Adler, La vie quotidienne dans les maisons closes, Hachette, 1990.
Max Chaleil, Prostitution et le Désir mystifié. Édition du Parangon, 2002.
Elisabeth Coquart, Philippe Huet, Le livre noir de la prostitution, Albin Michel, 2000.
Axel Sven Mansson, L’homme dans le commerce du sexe, Rapport pour l’UNESCO, 1986.
Florence Montreynaud, Clients et prostitué-e-s, Glénat, 1993
Judith Butler, Gayle Rubin, Marché au sexe, Epel, 2002.
Fondation Scelles, La prostitution adulte en Europe, ERES, 2002.
Nicole Aubert, s.d., Le sexe du pouvoir, Desclée de Brouwer, 1986.
Françoise Battagliola, Danièle Combes, Anne-Marie Daune-Richard, Anne-Marie Devreux, Michèle Ferrand, Annette Langevin, A propos des rapports sociaux de sexe. Parcours épistémologiques, CSU-CNRS, 1990
Pierre Bourdieu, La domination masculine, Seuil, 1998.
Marie-Thérèse Coenen (s.d.), Corps de femmes, sexualité et contrôle social, De Boeck, 2002.
Martine Costes-Péplinski, Nature culture guerre et prostitution : le sacrifice institutionalisé du corps, L’Harmattan, 2002.
"Sexualité et dominations", dossier coordonné par Sylvie Chaperon, Cahiers d’Histoire, n°84, 2001.
Paola Tabet, La grande arnaque, sexualité des femmes et échanges économico-sexuels, L’Harmattan, 2005.

Et pour les types paternalistes...
atacha Henry, Les mecs lourds, ou le paternalisme lubrique, Robert Laffont, 2003.
Yves
Messages : 10955
Inscription : 08 sept. 2004
Localisation : Paris

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Yves »

Personne ne fait ici l'apologie de la prostitution ou ne glorifie ses vertus !

On peut écrire des dizaines de livres sur la question et prendre des centaines de mesures pour sanctionner les usages et les réseaux. Pour quel résultat ?

Une seule solution : Castrer les clients ! :wink:
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

@ Yves
Il y a en effet moins de prostituées françaises et maghrébines en France. Mais ce n'est pas à cause des policiers harceleurs et encore moins de la stigmatisation incessante. Car la stigmatisation a toujours existée.

La prostitution est un recours quand les femmes sont dans une grande misère principalement. Ors même avec la crise, les femmes sont moins dans la misère qu'avant puisqu'il y a des aides sociales qui n'existaient pas avant.

Par contre il y a de plus en plus de misère en Afrique et dans les pays de l'Est, elles sont donc nombreuses à chercher à fuir, entre autres des dictatures.

Par contre l'expérience des maison closes est un vrai désastre.
"La réouverture des maisons closes sérieusement encadrées (par des services sociaux, d'hygiène, de police et fiscaux…) serait de mon point de vue la solution la moins pire."

En Allemagne et au Pays-Bas les résultats sont catastrophiques. En fait c'est très hypocrite comme système et surtout pire pour les prostituées. Car elles sont davantage surveillées par des macs (car qu'on le veuille ou non dans les maisons closes ce sont des macs qui font tourner la baraque), elles sont frappées et prisonnières encore plus.
Quant aux services sociaux, leur rôle est d'aider les prostiruées à sortir de leur enfer, pas à les aider à y rester. Et la police, là faut pas rêver, partout où il y a de la prostitution, ils ont des tarifs préférentiels pour acheter leurs silense. Quant au fisc, tant que le système cautionne la prostitution, elle rackette les prostituées. On peut dire que les Etats sont les premiers macs en qque sorte et c'est certainement pour cette raison que les maisons closes étaient une bonne chose pour eux.

Non c'est la demande en la matière qui fait l'offre et non le contraire. Tant qu'il y aura des hommes pour acheter des services sexuels il y aura des prostitués, des macs, les résaux internationaux mafieux. C'est pour ça qu'il faut responsabiliser les clients en les pénalisant. Ils n'ont pas conscience qu'ils détruisent des femmes (elles vivent moins longtemps, ont des maladies graves, vagins bousillés...). Et ces hommes se mettent la tête dans le sable en prétendant qu'elles se font payer donc tout baigne. Ben non, tout ne baigne pas pour elles. il suffit de se rendre dans les assocs tel que Le Nid pour voir des dégâts de la prostitution sur ces femmes.
Mona

Re: Se prostituer pour survivre

Message par Mona »

Il y a une autre solution que castrer les clients : les déconditionner, les responsabiliser, leur apprendre à respecter l'autre sexe, leur apprendre à lutter contre le machisme. Car tout le problème est là. Il y a des hommes qui sont machos et que n'en ont pas conscience tellement ils ont été conditionnés à l'être.
De même que les femmes ont été conditionnées à se dévaloriser et à se sous-estimer. C'est une construction sociale et politique. Ne pas oublier que nos systèmes ont été penser par les hommes pour les hommes. A part les féministes peu de gens en ont conscience.

Les livres se lisent si on veut comprendre le système dans lequel on vit, si on veut savoir d'où les choses viennent et pourquoi.
Les colonisateurs interdisaient aux colonisés d'apprendre à lire car c'est le meilleur moyen pour rester ignorant ce qui arrange bien les dominants...

Donc si des femmes pas obtus passent par là et ont envie d'en savoir plus sur la réalité de la prostitution, je les invite a lire. Cela permet d'avoir une vision plus juste sur le sujet plutôt que de se contenter des poncifs jetés par des mâles dominants qui souhaitent garder leurs privilèges de dominants en prétendant mieux savoir sans même avoir eu la décence de se documenter et en ayant des propos paternalistes en plus envers celles qui connaissent le sujet pour avoir pris la peine de se documenter.

A+
Répondre