Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

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superuser
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Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par superuser »

Auto-entrepreneurs : des craintes en partie infondées

Le projet de loi de finances pour 2013, présenté vendredi 28 septembre, prévoit "un alignement" du régime de cotisation sociale des auto-entrepreneurs sur celui des entrepreneurs individuels. Une annonce qui a suscité un vif émoi chez certains représentants des auto-entrepreneurs, craignant pour la pérennité du régime. Pourtant, si le gouvernement a confirmé une hausse des cotisations, de 12 à 14 voire 15%, il n'a pas remis en cause le dispositif qui profite à 1,1 million de personnes.

La loi de modernisation de l'économie instaurant le régime, entrée en vigueur le 1er janvier 2009, permet une activité entrepreneuriale individuelle dans des conditions simplifiées, notamment en ce qui concerne les cotisations sociales. C'est ce que vante le Guide de l'auto-entrepreneur – édité par le ministère de l'emploi – dans sa dernière mouture : "L'auto-entrepreneur est affilié à la sécurité sociale et valide des trimestres de retraite. Il s'acquitte proportionnellement de ses cotisations sociales, de la participation au financement de la formation professionnelle et, le cas échéant, de son impôt sur le revenu uniquement sur ce qu'il encaisse."

En clair, si un auto-entrepreneur ne perçoit aucun revenu, il ne paie pas un centime de cotisation, alors que les autres régimes d'entrepreunariat individuel fonctionnent au forfait. Il a suffit que le gouvernement parle d'alignement pour mettre le feu aux poudres. Ainsi s'est-on ému, samedi, à la Fédération des auto-entrepreneurs que le "mode de calcul des cotisations sociales [devienne] forfaitaire remettant en cause le pilier fondateur du régime qui prévoyait une exonération de charges en l'absence de chiffre d'affaires".

L'opposition s'est elle aussi étranglée devant ce qu'elle croyait être un coup fatal porté au régime. Par exemple, Jonas Hadad, secrétaire national de l'UMP à l'entreprenariat des jeunes, a déploré que le gouvernement "sonne le glas" de ce régime qu'ont adopté des centaines de milliers de Français. "L'originalité du statut d'auto-entrepreneur repose sur l'idée d'une exonération de charges en l'absence de chiffre d'affaires, revenir dessus revient à vider le statut de sa substantifique moelle", regrettait pour sa part le député Olivier Dassault, dans un communiqué, lundi 1er octobre, alors même que le gouvernement avait précisé son projet.

PAS DE COTISATION SANS REVENUS

Passée l'agitation du week-end, le gouvernement a précisé, lundi, que les cotisations seraient bien alignées avec celles des autres entreprises individuelles, mais que le régime des auto-entrepreneurs garderait sa spécificité : pas de cotisation sans revenus. Lors d'une conférence de presse, Sylvia Pinel, ministre du commerce et de l'artisanat, a précisé que les cotisations seraient augmentées de 2 à 3,3%, confirmant une information parue dans les colonnes des Echos.

Samedi, François Hurel, président de l'Union des auto-entrepreneurs interrogé à l'AFP, avait jugé qu'il n'était pas "illogique que l'on demande aux auto-entrepreneurs de participer à l'effort demandé à l'ensemble du pays. D'ailleurs, si on leur demande un effort, c'est qu'on les reconnaît". Mais pour la FEDAE, cette hausse met en danger les auto-entrepreneurs qui, à 90%, gagnent moins que le Smic.

En juin, peu après son arrivée au ministère, Sylvie Pinel avait déclaré que le régime des auto-entrepreneurs avait "conduit à créer dans certains secteurs, notamment le commerce et l'artisanat, une concurrence déloyale avec les professionnels qui sont soumis à des règles sociales et fiscales et des normes différentes". Elle avait commandé une évaluation du dispositif, dont les résultats doivent être connus début 2013.

http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html
lobozo

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par lobozo »

Parisot dénonce le "racisme" anti-entreprise ... :roll:
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a alerté mercredi sur l'angoisse des patrons qui "est à son comble" et a dénoncé le "racisme" anti-entreprise qui minerait l'économie française, en pleine agitation provoquée par les tours de vis fiscaux du gouvernement.
lobozo

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par lobozo »

le gouvernement va céder, ce mouvement des "geonpi" ridicule et crétinisant sur fessebouc à eu plus de poids que des dizaines de milliers de citoyens qui défilent dans la rue... et comme pour chaque centime qui ne pourra pas être récupéré d'un côté, ce même gouvernement c'est engagé à trouver une autre source de financement, qui va payer à la place des entreprises ? une petite idée ? :roll: les vrais pigeons c'est bien nous...
Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici est prêt à «revenir» sur la mesure des nouvelles règles de taxation des plus-values sur les cessions d'entreprises. Cette mesure provoque une véritable polémique et la fronde des dirigeants de sociétés et investisseurs, le Medef parlant même de «racisme» anti-entreprise.


Pierre Moscovici s'est dit prêt à «définir ce que pourraient être des amendements» au budget 2013 «qui reviendraient» sur cette réforme. «S'il y a des mesures qui choquent ou sont de nature à dissuader l'investissement de ces jeunes entreprises innovantes, il faudra y revenir», a ajouté le ministre de l'Economie. «Quand des mesures sont mal calibrées, il faut qu'il soit possible d'avoir un dialogue et éventuellement une correction», a poursuivi le ministre, estimant que la question de l'imposition des plus-values de cessions était un «problème spécifique» pour les jeunes entreprises.

Des aménagements fiscaux face à la grogne des créateurs d'entreprises

La ministre déléguée aux PME Fleur Pellerin a promis jeudi des aménagements fiscaux face à la grogne des créateurs d'entreprises. «Aujourd'hui, le taux maximum (sur les plus-values de cessions de titres, NDLR), c'est 58%, et avec les discussions que nous allons avoir, nous allons ajuster pour faire en sorte qu'il n'y ait pas quelque chose de très pénalisant pour la création d'entreprise et l'innovation», a-t-elle déclaré sur RMC.

Pierre Moscovici et la ministre déléguée aux PME Fleur Pellerin doivent recevoir jeudi à 16 heures une délégation d'organisations professionnelles, d'entrepreneurs et d'associatifs, notamment de jeunes créateurs de start-up (qui se sont baptisés les «Pigeons») s'estimant pénalisés par les projets fiscaux du gouvernement. L'invitation apparaît comme une réponse du gouvernement à la grogne des derniers jours contre le projet de budget 2013 qui prévoit l'alignement des revenus du capital sur le barème de l'impôt sur le revenu. Les dirigeants d'entreprises dénoncent en particulier la nouvelle imposition de la plus-value sur les cessions d'entreprises qu'elle induit.

Le gouvernement ne veut pas « étrangler » les start-up

Le gouvernement ne veut pas « étrangler » les start-up et « des solutions » sont à l'étude pour éviter que les mesures sur la taxation des cessions d'entreprises ne les pénalisent, a-t-on indiqué à l'Elysée. « On ne veut pas donner l'impression qu'on veut punir les pigeons », a-t-on résumé à l'Elysée reprenant le nom circulant sur les réseaux sociaux pour désigner ces jeunes entrepreneurs, qui se sont joints au mouvement Geonpi (« pigeon » en verlan), qui appelle à manifester dimanche devant l'Assemblée nationale.

Deux pistes d'aménagement sont à l'étude, a expliqué Fleur Pellerin, dont une modulation de l'abattement prévu pour les créateurs d'entreprises qui réinvestissent 80% de leur plus-value. Le gouvernement pourrait également «accélérer dans le temps» l'abattement qui encourage la détention longue de titres, «pour bénéficier du dispositif plus tôt», a-t-elle dit.
http://www.leparisien.fr/economie/fisac ... 203663.php
Pigeons : des roucoulades dans le gazouillis

Redoutable pouvoir de la roucoulade. En quelques jours (et malgré les approximations de leurs piaillements, que détaille ici Anne-Sophie), les « pigeons » du Net, auront fait reculer le gouvernement. Reculer en désordre.

La ministre Fleur Pellerin assure dans Libé que personne ne sera taxé au fameux taux de 60%. L’Elysée laisse fuiter à l’AFP que l’on va revenir « à la situation antérieure ». Les pigeons auraient tort de roucouler trop tôt leur triomphe. Tant que le budget n’est pas définitivement voté, les graines empoisonnées peuvent surgir de chaque buisson.

Mais ils peuvent savourer leur victoire tactique : plus personne n’ose rappeler que l’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail était bel et bien l’une des promesses de campagne de Hollande.
Le lobbying en toute transparence sur Twitter

L’intéressant, c’est que la jacquerie antifiscale de « la communauté des entrepreneurs du Web » (car ne vous y trompez pas, les Net-patrons sont une sympathique et conviviale « communauté », et pas un lobby de corsaires, n’ayant pour but que de revendre des start-up en empochant une généreuse plus-value, après les avoir fait gonfler dans une bulle propice) s’est organisée sur Twitter, notamment derrière le « hashtag » (ou mot-clé) de ralliement « #geonpi ». Ainsi ce lobby patronal s’est-il revêtu de la panoplie de la manifestation populaire.

Le lobbying efficace d’aujourd’hui ne se pratique plus seulement dans le huis-clos douillet des diners du Siècle, mais en toute transparence, sur Twitter. Sans doute les bons vieux moyens comme la délicieuse couverture de L’Express de cette semaine gardent-ils une part d’efficacité. Mais ils n’ont plus de monopole.

Sur Twitter comme dans les vieux médias, c’est l’argent qui se fait entendre. La roucoulade de l’argent trouve toujours des moyens de couvrir le gazouillis général. Et Internet n’y change pas grand-chose.
Et Hollande à Echirolles ?

A propos de l’attention que porte le pouvoir à la société civile, une information amusante : je supposais mardi que l’idée de Hollande d’aller se montrer à Echirolles était née de l’intervention d’un auditeur, sur l’antenne de RTL, le matin même. Ce n’était évidemment qu’une supposition de matinaute.

Bingo ! A RTL, on l’a confirmé à Laure Daussy, qui est en train de préparer notre émission de la semaine, sur le traitement du fait-divers dans l’audiovisuel. On vous le raconte en détail, avec bien d’autres choses encore, dans notre émission de vendredi.
http://www.rue89.com/2012/10/04/pigeons ... lis-235885
patapoum

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par patapoum »

Plusieurs millions de personnes survivent avec le RSA et autres "aides", des milliers de personnes manifestent contre la précarité, des dizaines (centaines?) de milliers de personnes vivent dans des situations atroces (SDF, etc), l'état met des mois avant de dire qu'il ne fera rigoureusement rien.

Quelque milliers de patrons balancent des revendications incohérentes en chouinant, l'état met deux jours avant de paniquer et est à la limite de s'excuser..

Quel monde merveilleux... :roll:
diety

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par diety »

Les patrons foncent dans la brèche. Rarement la situation a été aussi bonne pour eux de revendiquer encore et toujours des baisses de "charges" (sinon ils seraient "obligés" de licencier, menace qui terrorise le gouvernement). En ce moment ça parle "coût du travail" à longueur de journée.
maguy

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par maguy »

Le chœur des pleureuses a encore frappé :evil:

Une grève générale leur montrerait-elle que ces soi-disant "créateurs d'emplois" -surtout en ce qui concerne les auto-entrepreneurs- ne sont rien sans leurs esclaves ?

Alors "au nom de la rose" on reprend les mêmes vieilles recettes qui foirent depuis 30 ans ? Foutue rose, elle pue elle est fanée, restent que les épines.
duang

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par duang »

Bonjour,
Au chomâge depuis mai 2012, je ne vous cache pas que ce que je lis ici n'est pas tout-à-fait en accord avec ma pensée.

Depuis plus de trente ans, je suis salarié. J'ai pu constater dans les entreprises, plutôt des PME, les effets de plus en plus désastreux des politiques menées depuis 1974.
Pour annoncer la couleur, cela fait donc 38 ans que l'on dit aux citoyens-consommateurs-salariés : -en gros, je résume- "ne vous inquiétez pas, il y a au-dessus de vous un big-brother (en passant, c'est le même que l'on critique quand il vous demande vos coordonnées ou veut avoir quelques éléments sur votre vie), oui, ce big-brother-état s'occupe de tout et sera toujours là pour vous aider".

Le problème, c'est que bien trop de gens ont cru à cette réalité.

Ayant travaillé plutôt dans des entreprises (hors CAC 40), il n'y a qu'une seule vérité qui compte dans une entreprise, soit vous avez de plus en plus de clients et vous pouvez payer des salariés et embaucher, soit vous n'avez pas assez de clients et votre entreprise sera à terme en difficulté avec toutes les conséquences sur les salariés, les embauches, les investissements, le versement de taxes et impôts diverses, celles qui permettent d'apporter une contribution, tout à fait normale, aux services
publics pour la sécurité et la protection des citoyens.
A titre d'exemple, en 1981, dans l'entreprise où je travaillais avec une vingtaine de personnes, la masse salariale était de 7,4 %. Mon salaire était très correct, les avantages annexes plus que satisfaisants. La même entreprise aujourd'hui a un taux d'env. 15 % ; il y a moins de salariés et leurs insatisfactions grandissent.
Devinez où est passé la différence ? Dans un certain nombre de cotisations ou taxes qui n'apportent aucun avantage supplémentaire aux mêmes salariés, mais qui nourrissent un système public toujours moins efficace en termes de prestations rendues.

Bien sûr, la réalité est complexe car l'environnement d'une entreprise est complexe, il varie en fonction de sa localisation, de son activité, de sa taille, des tendances de son marché. Comme le monde est en perpétuel mouvement, qu'on le veuille ou non, il y a des activités qui disparaissent et d'autres qui apparaissent.
Est ce seulement à l'Etat, aux collectivités publiques, aux organisations, aux entreprises de s'adapter, sans aucun doute, mais c'est surtout à chacun d'entre nous de s'adapter en ayant comme pré-requis "tu es le seul responsable de ta vie".

Si tu échoue, c'est que tu as choisi le mauvais chemin ou le mauvais cheval ; si tu t'adaptes et si tu réussis, c'est grâce à tes efforts et sois en fier.
Personne, si tu as été en accord avec ta conscience et que tu n'empiètes pas sur la liberté ou l'intégrité d'autrui, ne peut te reprocher d'avoir réussi à accomplir ce que tu voulais.
Tu peux même servir d'exemple.

Mais en France, on a voulu depuis 38 ans, nourrir et faire prospérer une ou des castes de privilégiés qui décident à votre place de ce qui est bon pour vous, de ce que vous devez faire.

Mais ces gens-là (comme disait Brel, un vieux pote), entre autres, politiques et copains de chambrée, PDG de grands groupes affiliés, ne produisent rien, ne rendent aucun service, ne créent pas de valeur pour les autres mais en détruisent, car ils préemptent par un impôt excessif la valeur que les autres ont créés ; c'est ce qu'on appelle le capitalisme d'Etat.
Ils sont nuisibles mais comme ils passent à la télé et distillent leur bonne parole égalitaro-redistributrice dans tous les médias, la plupart d'entre nous sommes bernés et attendons un quelconque résultat illusoire en mendiant l'obole.
Bien sûr, les aléas de la vie peuvent nous faire chuter ; une aide, un soutien financier temporaire sont nécessaires mais cela doit rester mesuré et exceptionnel.

Réveillons nous, le "mougeon", "moitié mouton, moitié pigeon" ne croit plus depuis belle lurette à vos balivernes ; aux prochaines élections, il faut éliminer tout ces prophètes qui ne servent à rien et coûtent de plus en plus d'argent. Le pire, c'est qu'ils croient eux-mêmes au caractère indispensable de leur mission. Ils créent leur propre électorat avec nos subsides afin de se faire réélire.

Les services publics sont au service des citoyens et non l'inverse !
Confions uniquement notre destin à des personnes qui ont prouvé une réussite honnête dans la vie civile !
Moins de 15% de députés dépendaient de l'Etat dans les années 50, aujourd'hui c'est plus de 55 % ! Et je ne vous parle même pas de la structure socio-professionnelle de ceux-ci. Pas du tout représentatif de la société, mais eux , ils savent... !
Des gens issus du monde de l'entreprise ou de l'activité non soumis au dictat de l'Etat ou qui n'en dépendent pas.
Par principe, tout poste public rétribué devrait être incompatible avec le mandat d'élu. "On ne peut être juge et parti".
A mon avis, c'est le seul et mince espoir qu'il nous reste de voir émerger une France différente, celle de l'espoir, du rêve et de la réussite.

Bien sûr, tout le monde ne réussit pas car tout le monde n'a pas les qualités pour diriger, évoluer, monter une à une les marches mais chacun peut trouver sa place, participer à la réussite et en être récompensé à sa juste valeur.
N'importe quelle organisation qui réussit a besoin de s'entourer de personnes prêtes à rejoindre un projet, celui qui va générer des résultats, sources d'impôt pour assurer les missions essentielles de l'Etat.

Alors, oui, j'entends déjà d'ici, les acariâtres, les fatalistes, les lobotomisés du 20 H ou de la sphère dépendante poussant leurs cris d'orfraie pour dénoncer ma prose mais la liberté de choix et d'expression n'est-elle pas la mère de toute vraie démocratie.
Je peux comprendre que l'on doute de ma pensée mais pas de ma sincérité, ni que l'on étouffe l'expression de mes convictions.

L'aveuglement est, aujourd'hui, organisé sur un nouveau et banal racisme anti-réussite observable partout.
S'en émouvoir vaut, pour les flics de la pensée politico-médiatique, d'être accusé de tenir des propos honteux.
Nous assistons actuellement au même déni qui conduit à ne pas vouloir regarder, comme en d'autres temps plus ou moins lointain, la montée des insatisfactions et des frustrations, sources de tout les populismes et extrémismes. Attention danger, l'histoire se répétéra-t-elle ?

Comprenons que l'environnement n'est pas statique - que le budget d'un état n'est pas un camembert que l'on partage mais que le pilier de toute vie, qu'elle soit celle d'un individu, d'une entreprise, d'un état est la création de valeur, valeur monétaire ou valeur sociale, par une activité qui satisfait les besoins d'individus. Ceux-ci restent les derniers et seuls décideurs de leurs actes pour peu qu'ils soient véritablement informés.
La principale valeur du moment, devant le débordement d'informations, devant tout ce bruit médiatique, c'est la véritable information, celle qui défend vos intérêts, pas celle qui sert les intérêts de castes de privilégiés. Et pour moi, les priviligiés ne sont pas ceux qui financent les entreprises et la création d'emploi mais ceux qui se servent sur les valeurs ajoutées créées par d'autres, en accusant l'autre, en corrompant l'autre, en brisant les rêves des autres à l'ombre d'un verbiage égalitaro-redistributeur. Et eux, quels efforts font-ils pour mieux gérer notre argent - l'argent public ? Se serrent-ils la ceinture comme nous le faisons ?

Pour info, voici ce que je viens de lire et cela n'est pas encourageant au sujet des entreprises start-up de l'avenir.
"Surtout, la chute est bien plus forte en novembre et décembre qu'en octobre, conséquence visible de l'annonce le 28 septembre 2012 du projet de loi de finances 2013. C'est la confirmation des craintes que beaucoup nourrissaient à la suite de la mise en place de l'alignement de l'imposition du capital sur celle du travail.
Pour les pigeons, "il est très réaliste de penser que ce fort ralentissement sur T4 est dû aux changements fiscaux brutaux annoncés et décidés lors de la discussion et le vote de la loi de finances 2013 concernant la taxation des plus-values de cession."

Qui va donc embaucher demain, dans 1 an, dans 3 ans, dans 5 ans, dans 10 ans !
Ceci à propos des entreprises, start-up du numérique et de l'innovation dans tous les domaines, qui sont des milliers d'emplois d'avenir, et pas seulement, ce sont aussi tous les emplois induits.
superuser
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Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par superuser »

duang a écrit :Ayant travaillé plutôt dans des entreprises (hors CAC 40), il n'y a qu'une seule vérité qui compte dans une entreprise, soit vous avez de plus en plus de clients et vous pouvez payer des salariés et embaucher, soit vous n'avez pas assez de clients et votre entreprise sera à terme en difficulté avec toutes les conséquences sur les salariés, les embauches, les investissements, le versement de taxes et impôts diverses, celles qui permettent d'apporter une contribution, tout à fait normale, aux services publics pour la sécurité et la protection des citoyens.
Eh oui, c'est la demande qui crée l'offre, et non l'inverse :

http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

Quand les carnets de commande des entreprises se vident, ça créé du chômage.
Et pourquoi les carnets de commande des entreprises se vident ? Parce que, depuis 30 ans, la hausse tendancielle du taux de marge s'est accompagnée d'une baisse tendancielle des taux d'investissement, qu'on a désindustrialisé le pays et que, depuis 40 ans, 10 points de valeur ajoutée sont passés des salaires aux profits : pas pour investir davantage, mais pour enrichir toujours plus le pouvoir actionnarial au détriment des salariés et de l'emploi.

http://www.actuchomage.org/200905084609 ... arial.html

Ce désinvestissement progressif a généré une précarisation de l'emploi et du chômage de masse. Et comme les salaires ne suivent plus, la demande se dégrade (en France, la demande intérieure, c'est 80% de l'activité économique du pays). Et voilà où nous en sommes aujourd'hui : à faire de l'austérité pour plonger encore plus bas alors que la seule vraie relance qui existe, c'est redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs, surtout les plus modestes, avec ou sans emploi. Et évidemment redonner une orientation industrielle au pays, si possible tenant compte des enjeux environnementaux (il y a de quoi faire).
Devinez où est passé la différence ? Dans un certain nombre de cotisations ou taxes qui n'apportent aucun avantage supplémentaire aux mêmes salariés, mais qui nourrissent un système public toujours moins efficace en termes de prestations rendues.
Faux ! La différence est passée dans les dividendes et la finance spéculative (lire — entre autres — Frédéric Lordon).
L'économie réelle ne représente plus que 2% de la masse financière globale :

http://www.actuchomage.org/201201191888 ... issue.html

Est ce seulement à l'Etat, aux collectivités publiques, aux organisations, aux entreprises de s'adapter, sans aucun doute, mais c'est surtout à chacun d'entre nous de s'adapter en ayant comme pré-requis "tu es le seul responsable de ta vie".
Ce postulat est gerbant.
Je vous souhaite de vous faire licencier et d'expérimenter votre philosophie libertarienne de près.
duang

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par duang »

Je m'attendais un peu à ce genre de réaction, mais comme je l'ai dit précédemment, c'est ma conviction de chômeur qui a le sentiment de s'être fait floué non par une ou des entreprises mais par l'Etat après 38 ans de bons et loyaux services dans le privé et bien que cela vous fasse gerber - c'est dire l'état de désinformation dans lequel nous vivons - je vous pose une question, à votre avis, quelle est la raison du désinvestissement massif en France ?
Le rapport Gallois, bien que ce monsieur fasse partie du sérail que je dénonce dit :
"La France a une épargne importante mais elle est majoritairement drainée vers le logement social et le financement de la dette publique, pas vers les entreprises. Il y voit la cause du désastre de l’emploi ...
Mieux, Monsieur Gallois dit clairement et à juste titre que le remède n’est pas de relancer artificiellement la consommation, mais de favoriser l’offre des entreprises. L’investissement est clairement la clé et donc la priorité » dit-il. Il sait que la psychologie et l’environnement des entrepreneurs sont des facteurs aussi importants sinon plus que les mesures techniques, monétaires ou fiscales : « Les chefs d’entreprises ont souvent le sentiment d’être « cloués au pilori » ; ils ont besoin d’être reconnus pour leur contribution au développement de l’économie. Ils veulent qu’on leur fasse confiance. Il appartient à l’État de créer cette confiance. Elle constitue une partie essentielle du « climat » dont dépend la décision d’investir. Ils ont également besoin – ils le répètent chaque fois qu’on les interroge – de stabilité et de visibilité à long terme et plus globalement d’un « écosystème accueillant »….. Tout doit être fait pour simplifier, clarifier, réduire les délais, paralléliser les procédures. Ce devrait être un objectif majeur pour toutes les administrations, pour tous les Ministres."
maguy

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par maguy »

Merci Sophie, j'aurais été nettement moins... accommodante avec ce genre de propos, surtout celui-ci :
Ayant travaillé plutôt dans des entreprises (hors CAC 40), il n'y a qu'une seule vérité qui compte dans une entreprise, soit vous avez de plus en plus de clients et vous pouvez payer des salariés et embaucher, soit vous n'avez pas assez de clients et votre entreprise sera à terme en difficulté avec toutes les conséquences sur les salariés, les embauches, les investissements, le versement de taxes et impôts diverses, celles qui permettent d'apporter une contribution, tout à fait normale, aux services publics pour la sécurité et la protection des citoyens
Je me demande où il a bossé ce gars. Je connais bien aussi les petites entreprises. On ne saurait se limiter au nombre de clients, encore faut-il avoir son savoir-faire qui est vendable.

Quand on est petite entreprise, on ne se distingue pas par le nombre de commandes, mais bel et bien par la qualité et le suivi.

C'est quoi ce discours de commercial bas de gamme ? :roll:
Est ce seulement à l'Etat, aux collectivités publiques, aux organisations, aux entreprises de s'adapter, sans aucun doute, mais c'est surtout à chacun d'entre nous de s'adapter en ayant comme pré-requis "tu es le seul responsable de ta vie".
La France a une épargne importante mais elle est majoritairement drainée vers le logement social et le financement de la dette publique, pas vers les entreprises. Il y voit la cause du désastre de l’emploi ..
Vraiment ?
Le logement social a été pillé, la dette publique est virtuelle, les entreprises se shootent aux moins-disant sociaux et profitent honteusement de l'argent public pour faire payer leurs employés-kleenex.

Pour obtenir l'aumône du RSA il faut faire preuve de pauvreté au mépris de la vie privée, pourquoi n'en serait-il pas de même pour ces entreprises bouffies de bénéfices au profit des actionnaires ?

Ce postulat est gerbant.
Je vous souhaite de vous faire licencier et d'expérimenter votre philosophie libertarienne de près.
Il faut vraiment n'avoir rien compris, c'est épuisant, pffff :?

Si m'adapter selon vos critères, signifie me laisser marcher dessus, renoncer à mes propres critères d'éthique, ma réponse est NON, ou mieux : merde. Sans moi.
superuser
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Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par superuser »

duang a écrit :à votre avis, quelle est la raison du désinvestissement massif en France ?
J'en vois au moins deux :

1. L'appât du gain des dirigeants d'entreprises (surtout les multinationales qui font la pluie et le beau temps des petites, qu'elles soient sous-traitantes ou fassent partie du tissu économique alentour) :
• Ils profitent de la mondialisation pour faire des profits là où la main d'œuvre est moins chère et où la législation sociale et environnementale est peu contraignante.
• Certains volent leur pays d'origine en planquant leur magot dans des paradis fiscaux.
• La plupart sont complètement "assistés" par l'Etat qui, chaque année, leur octroie plus de 170 milliards d'euros entre niches fiscales, niches sociales et autres "dispositifs dérogatoires", sans contrôle ni contrepartie sur l'emploi et l'investissement. Un véritable puits sans fond. Et grâce à Gallois, ils vont en avoir 20 milliards de plus sur le dos des ménages déjà mal en point, et toujours sans contreparties !

2. L'absence de vision et de courage politique des gouvernements :
• Avant, on avait un commissariat au Plan chargé de définir la stratégie industrielle du pays (même s'ils se sont parfois plantés); maintenant, on navigue à vue alors qu'il y a tant à faire pour gagner en compétitivité hors-prix et juguler la crise environnementale qui nous guette.
• Inféodés aux lobbyings de la finance et du grand patronat, les politiques font régner l'injustice et l'opacité fiscales : ainsi, les entreprises les plus grosses sont quatre moins imposées que les plus petites (même chose pour les particuliers : proportionnellement, les riches paient moins que les pauvres). Or, ce déséquilibre est néfaste pour l'économie et génère inévitablement des crises.
"La France a une épargne importante mais elle est majoritairement drainée vers le logement social et le financement de la dette publique, pas vers les entreprises. Il y voit la cause du désastre de l’emploi ...
Construire des logements sociaux, ça créé des emplois. Financer la dette publique, non.
Un petit cours sur la façon dont cette fameuse dette a été créée :

http://www.actuchomage.org/201111041773 ... taire.html
Mieux, Monsieur Gallois dit clairement et à juste titre que le remède n’est pas de relancer artificiellement la consommation, mais de favoriser l’offre des entreprises. L’investissement est clairement la clé et donc la priorité » dit-il.
Qui de la poule fait l'œuf ? Les consommateurs qui, par leur pouvoir d'achat, soutiennent la demande intérieure, ou les entreprises qui empochent du pognon sans rien en faire d'intelligent ? Pourquoi, alors que depuis 40 ans 10 point de PIB ont été transférés des salaires aux profits et que depuis 30 ans les marges des entreprises n'ont cessé de progresser, leurs investissements n'ont fait que baisser ? Qu'ont-elles fait de cette manne financière ?
Normal qu'elles aient le sentiment d'être «clouées au pilori», vu ce qu'elles se sont goinfrées en dépit de l'intérêt général.

Et si on leur en donne encore plus aujourd'hui, vont-elles comme par miracle renouer avec l'investissement ?
Vous y croyez ? Pas moi.
La psychologie de l'entreprise depuis 40 ans, c'est de se faire le + de fric possible en un temps record, et certainement pas de créer des emplois.
Vous leur faites confiance ? Pas moi.
Invité

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par Invité »

Si tu échoue, c'est que tu as choisi le mauvais chemin ou le mauvais cheval ; si tu t'adaptes et si tu réussis, c'est grâce à tes efforts et sois en fier.
Dans de nombreux cas, c'est surtout si tu as réussi à marcher sur la tête des autres...
Je suis d'accord avec vous sur le fait que tout le monde ne peut pas arriver en haut de l'échelle, mais que chacun devrait être rémunéré correctement selon le travail qu'il accomplit. Et surtout selon l'utilité et la pénibilité de son travail, ce qui est loin d'être le cas...

Je pense aussi qu'on a une telle complexité de règlements, et de dispositifs divers, que la gestion et l'administration sont dévoreuses de temps donc d'argent.
Mais qu'est-ce que vous pensez du fossé qui ne cesse de s'élargir entre les plus riches et les autres ? Et des boîtes qui délocalisent alors que leurs affaires marchent bien ici ?

Pour ce qui est de l'investissement, dans une usine où j'ai travaillé, on a remplacé les personnes qui mettaient les barquettes de viande dans des cartons par des robots, ainsi que la fille qui étiquetait et mettait ces cartons sur palette. De ce fait sur une ligne de production où il y avait 6 personnes, il y en a maintenant 3. Pourtant ces employées, étant intérimaires, n'étaient jamais en grève, jamais malades et bossaient très vite, avec un rendement et une qualité identiques à ce que les robots font aujourd'hui.
L'investissement dans ce cas, je trouve ça nul.

Je ne vois pas non plus comment on peut rivaliser avec des pays où les travailleurs sont payés 10 fois moins, n'ont guère de protection sociale et où on se fiche de l'environnement comme de l'an Quarante.
superuser
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Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par superuser »

duang a écrit :c'est ma conviction de chômeur
Bah oui : les chômeurs de droite, ça existe... :lol:
duang

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par duang »

Je ne pensais pas pouvoir lancer un debat aussi prolifique ; comme je l'ai dit sur mon premier post, je ne suis pas tout a fait en accord avec la ligne de pensée unique de ce forum; je vous demande de relire mon post avec une grille de lecture differente, les mechants, c'est pas que la finance, les ouvriers et les employes les gentils ; la societe n'est aussi binaire. Ensuite, je ne suis pas de droite puisque le clivage gauche-droite n'existe que dans les mots ; il y a effectivement deux lignes de pensee mais elle reste toutes les 2 dans un conservatisme etatique etrangement immobile ; il est a noter que je suis d'accord avec plusieurs remarques ci-dessus comme les aides indues aux entreprises, l'absence de vision de certains grands dirigeants, les reglements qui etouffent, l'integrite face a ses collegues, le nombre de clients n'est pas le seul critere evidemment - c'etait pour faire court, et moins avec d'autres assertions, non, les 80% des entreprises qui font l'emploi ne se goinfrent pas, c'est de celles la dont je parle, pas de celles infeodees a l'Etat, comme vous le dites si justement.
Les mefaits, c'est ma conviction de commercial de base :) - tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir fait des grandes etudes - mais je sais a peu pres compter et m'exprimer - viennent de l'Etat gourmand et de ses infeodes qui n'assurent pas aux citoyens la mission pour lequel on le nourrit grassement !
duang

Re: Bientôt une manif de patrons ? pauvres petits choux..

Message par duang »

Cet article resumera peut-etre mieux la situation qui inspire le fond de ma pensee :
http://lecercle.lesechos.fr/entrepreneu ... historique
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