Publié : 11 avr. 2006
Désolé Chris, de vous contredire - j'apprécie en général ce que vous avez à dire (je suis de ceux qui même s'ils n'interviennent que très occasionnellement sur ces forums, lisent avec beaucoup d'intérêt - et d'empathie - ce qui s'y dit).
Mais, je pense qu'il n'est pas bon d'entretenir le mythe des niches, qui permettraient aux informaticiens expérimentés de "tirer leur épingle du jeu". Même si, je m'en réjouis, c'est le cas de vos collaborateurs et de vous-même.
Il se trouve que, bien que n'étant pas architecte - mais 30 ans de métier et une expérience très variée me qualifie sans trop de difficultés pour ce genre de mission - j'ai, il y a quelques temps été pressenti pour une intervention de cet ordre (aux conditions de précarité habituelles : mission en intérim pour une SSII pour intervenir chez un grand compte - probablement le plus important de la cité ligérienne où vous exercez et non loin de laquelle je réside).
Ma candidature n'a pas, cela va de soi, été retenue. Officiellement, parce que : "Mon profil ne correspondait pas tout à fait au besoin." Le consultant de la société d'intérim en question n'étant pas un adepte de la langue de bois, il m'a pourtant communiqué le retour, officieux celui-là, qu'il avait réussi à avoir du client : "Nous sommes une équipe de jeunes, nous ne pouvons pas y intégrer un vieux."
Je ne suis qu'un (ex-)salarié ordinaire, n'ai pas - ce n'est ni une critique, ni un jugement de valeur - une mentalité de mercenaire, mais me rangerais pourtant volontiers dans la catégorie des bons - pour rester modeste - point de vue dont je sais que mes clients, tous ceux pour qui j'ai travaillé, le partagent.
Et pourtant, bien qu'"expert" dans mon domaine, je ne retrouve plus de travail. Je ne peux plus faire face à la concurrence des autres experts, ceux qui ont eux, "de 2 à 3 ans d'expérience", et qui évidemment n'ont pas mes prétentions salariales, qui pourtant ne dépassent guère les minimaux conventionnels de la branche.
Les 10% légaux de la prime de précarité sont évidemment un obstacle incontournable pour des employeurs que par ailleurs l'idée d'embaucher un "senior" autrement qu'en intérim, en CDD, voir en "portage salarial", n'effleurera jamais.
Mais je ne suis qu'un cas particulier. Que dire du gros des troupes. De ceux qu'une formation initiale en-deçà de bac+5, une carrière non-gérée, au jour le jour, au gré des missions et des impératifs de rentabilité immédiate, a rélégué sur les bancs de touche. Ce sont pourtant tous autant des "bons", beaucoup ont même le "talent" qui leur permettrait d'exercer pour le plus grand profit de tous leur métier. Et pourtant ...
Jamais, probablement, on aura vu pareil gâchis ...
Alors, de temps à autre, je rêve d'une société où il n'y ait pas de place que pour les "mercenaires", un société où les "bon petits soldats" aient aussi le droit de vivre. Pour ne pas parler des "anti-militaristes" irréductibles, dans les rangs desquels - sans naïveté aucune pourtant, vous pouvez m'en croire - je me rangerai volontiers.
Mais, je pense qu'il n'est pas bon d'entretenir le mythe des niches, qui permettraient aux informaticiens expérimentés de "tirer leur épingle du jeu". Même si, je m'en réjouis, c'est le cas de vos collaborateurs et de vous-même.
Il se trouve que, bien que n'étant pas architecte - mais 30 ans de métier et une expérience très variée me qualifie sans trop de difficultés pour ce genre de mission - j'ai, il y a quelques temps été pressenti pour une intervention de cet ordre (aux conditions de précarité habituelles : mission en intérim pour une SSII pour intervenir chez un grand compte - probablement le plus important de la cité ligérienne où vous exercez et non loin de laquelle je réside).
Ma candidature n'a pas, cela va de soi, été retenue. Officiellement, parce que : "Mon profil ne correspondait pas tout à fait au besoin." Le consultant de la société d'intérim en question n'étant pas un adepte de la langue de bois, il m'a pourtant communiqué le retour, officieux celui-là, qu'il avait réussi à avoir du client : "Nous sommes une équipe de jeunes, nous ne pouvons pas y intégrer un vieux."
Je ne suis qu'un (ex-)salarié ordinaire, n'ai pas - ce n'est ni une critique, ni un jugement de valeur - une mentalité de mercenaire, mais me rangerais pourtant volontiers dans la catégorie des bons - pour rester modeste - point de vue dont je sais que mes clients, tous ceux pour qui j'ai travaillé, le partagent.
Et pourtant, bien qu'"expert" dans mon domaine, je ne retrouve plus de travail. Je ne peux plus faire face à la concurrence des autres experts, ceux qui ont eux, "de 2 à 3 ans d'expérience", et qui évidemment n'ont pas mes prétentions salariales, qui pourtant ne dépassent guère les minimaux conventionnels de la branche.
Les 10% légaux de la prime de précarité sont évidemment un obstacle incontournable pour des employeurs que par ailleurs l'idée d'embaucher un "senior" autrement qu'en intérim, en CDD, voir en "portage salarial", n'effleurera jamais.
Mais je ne suis qu'un cas particulier. Que dire du gros des troupes. De ceux qu'une formation initiale en-deçà de bac+5, une carrière non-gérée, au jour le jour, au gré des missions et des impératifs de rentabilité immédiate, a rélégué sur les bancs de touche. Ce sont pourtant tous autant des "bons", beaucoup ont même le "talent" qui leur permettrait d'exercer pour le plus grand profit de tous leur métier. Et pourtant ...
Jamais, probablement, on aura vu pareil gâchis ...
Alors, de temps à autre, je rêve d'une société où il n'y ait pas de place que pour les "mercenaires", un société où les "bon petits soldats" aient aussi le droit de vivre. Pour ne pas parler des "anti-militaristes" irréductibles, dans les rangs desquels - sans naïveté aucune pourtant, vous pouvez m'en croire - je me rangerai volontiers.