Le sentiment de dépossession du chômeur

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Modérateurs : superuser, Yves

P.PERRIN

Message par P.PERRIN »

Stricto senso, PERRIN est un troll. C'est à dire qu'il poste toujours la même chose, quel que soit le sujet de début.
Ce faisant, il ferme tout sujet de discussion en le ramenant à toujours la même chose.

A quand l'inscription obligatoire?
Monolecte préfère stricto senso les trolls qui renvoient systématiquement le chômeur au libéralisme ?

C’est plus pratique, surtout si le lecteur émarge à la puissance publique, ça le conforte dans ses certitudes et ça lui évite l'urticaire….

P.PERRIN
tristesir

Message par tristesir »

A quand l'inscription obligatoire?
Il y'a beaucoup de gens qui s imaginent que parce qu'ils ne s inscrivent pas restent anonyme. Inscrit ou pas, la qualite de l'anonymat peut etre strictement la même...c'est de la paranoîa mal placee de ne pas s'inscrire.

Je suis pret à parier que la majorite des intervenants sur les forums d actuchomage ont une ip fixe. Qu'ils signent ou non leur message ne change rien, ils sont parfaitement identifiables (c'est à dire qu'on peut faire l historique de tous les messages qu'ils ont postes la plupart du temps) par les informations qu'ils laissent sur le serveur d actuchomage.

Desole d avoir un peu devie du fil de la discussion.
P.PERRIN

Message par P.PERRIN »

a denonciation de gens bien definis, syndicalistes,hommes politiques comme les seuls responsables de la precarite des exclus est une recette bien eprouvee. D'autres preferent designer les immigres comme l'origine de l'exclusion qui frappent <<les francais de souche>>. frappes par la precarité.
Ça ce n’est pas le discours «public» dominant. Par contre, c’est le sentiment intérieur d’un grand nombre, peut-être même d'une majorité.

Mais on ne peut pas à la fois faire profession, de syndicaliste, d'homme politique, d’en vivre, et de ne pas en accepter les responsabilités. Un peu comme fait le juge d’Outreau en disant, ce n’est pas moi le coupable, c’est l’institution. Et comme on ne peut pas juger l’institution, c’est bien pratique.
Il ne faut pas se tromper de cibles, les hommes politiques vont et viennent, le systeme lui reste, et ils ne sont que des epiphenomenes interchangeables.
Ils vont et viennent plutôt lentement quand on voit le nombre d’années passées en politique d’un Chirac, d’un Mitterrand et d’autres. Plusieurs décennies… Et les hommes politiques sont les représentants du peuple. Que l’on sache, on ne vote pas pour Bouygues ou Arnault. Si vous voulez faire changer Bouygues et ses méthodes de gestion où celles de Mme Parisot, vous devez faire pression sur le politique, car c’est lui qui vote les lois.
Le capital recompense les larbins qui font le sale boulot pour lui permettre de se maintenir et de prosperer.
Vous êtes en train de dire que le syndicaliste de SUD, de FO, ou de la CGT, ou le trotkiste qui fait fonctionner les pouvoirs publics est un larbin du capital ? Idem pour ceux qui dirigent les organismes paritaires? Vous n’allez pas vous faire des amis ici….

P.PERRIN
tristesir

Message par tristesir »

Si vous voulez faire changer Bouygues et ses méthodes de gestion où celles de Mme Parisot, vous devez faire pression sur le politique, car c’est lui qui vote les lois.
la plupart des scandales que tu crois denoncer et que tu essaies de nous vendre comme si c'etaient des magouilles qui se feraient à la barbe de la loi, ne sont en rien illegaux: le systeme est ainsi fait meme si on ne te demande pas ton avis.
Si demain les deputes decident de doubler leur salaire, ca deviendrait legal (meme si le peuple trouverait à y redire)
Tu crois que serieusement si demain quelques deputes proposaient de confisquer les avoirs des multinationales qui en france malgre les benefices faits ont licencie en masse , tu crois que le projet serait finalement adopté?

Tu crois que chirac et jospin ont avance l'argent de leur campagne presidentielle en 2002 avec l 'argent des cotisations de tous les membres de leur parti respectif? Il faut de l argent pour faire de la politique, de plus en plus d argent malgre les regles sur les budgets de campagne, je crois que les entreprises n ont pas le droit de financer directement un parti mais un particulier le peut.
Chirac ne va pas etre influence dans ses choix politiques par les adherents qui ont payes quelques dizaine d euros pour le voir elu.
Les hommes politiques sont à leur place car le capital les laisse etre où ils sont et parfois les adoubent directement.

Tu crois que les socialistes malgre leur hauts cris lorsque le capital d edf a ete ouvert vont renationaliser s'ils reviennent aux affaires?
Ils le feront seulement si l'action d edf a ce moment là ne permet pas de faire des profits rapides et est une charge pour leur proprietaire qui ont envie de placer leur argent sur des placements plus juteux.
Par contre, si l action est prometteuse en terme de profits substantiels et rapides ils ne feront rien du tout, ils ne vont pas retirer le caviar de la bouche de leur sponsors.

Je suis sur qu un bon nombre de petits actionnaires d euro-tunnel aimeraient bien que l Etat leur rachete leur actions (Ce meme Etat qui les a berné en les persuadant de les acheter, les dettes d euro tunnels ne sont pas perdues pour tout le monde, un joli bas de laine pour les banques j imagine)

En ce moment la parisot elle boit du petit lait on aurait du directement la mettre à la place de premier ministre puisque de toute facon c'est elle et le medef qui dictent la politique en france, les hommes politiques qui viennent nous nous lire à la tv le programme du medef mois apres mois, il ne faut pas effaroucher le peuple, ne sont que des pions (ils se battent pour la place neanmoins) qui ont ete choisis pour faire la communication du medef en direction du bon peuple.

Le plus affligeant c'est que le peuple ne donne sa confiance qu'aux candidats designes par la bougeoisie.

Le monde politique et le monde des affaires ne sont pas des entites distinctes et souvent les hommes politiques confondent l interet du pays et l interet de leur sponsorts sous le pretexte fallacieux que "quand le batiment va , tout va".
YVES780

Le sentiment de dépossession du chômeur

Message par YVES780 »

superuser a écrit :Un texte proposé par Pwaab :


C'est un constat de l'ensemble des intervenants sociaux que l'on retrouve énoncé à présent même dans des articles de presse : tous les chômeurs éprouvent un sentiment de dépossession et ce sentiment ne fait qu'augmenter avec les années.

Le plus étonnant n'est pas tant de voir des femmes et des hommes déstructurés par l'intériorisation de l'exclusion qu'ils subissent mais bien de voir des professionnels du social s'étonner face à ce phénomène de dépossession. Essayons donc de préciser en quelques lignes ce qui ce passe dans ce trou, essayons d'éclairer de notre modeste torche l'obscurité d'un gouffre si proche.


Le nouvel arrivant au chômage comprend vite que les organismes censés l'aider sont en fait des machines chargées de mettre la pression de manière à ce qu'il disparaisse au plus vite de la liste des demandeurs d'emplois. Mépris, lourdeurs administratives, négations, mensonges, oublis, attitudes autoritaires ou arrogantes, désinformations font partie du mode relationnel imposé.
Si, pour maintes raisons (âge, formation insuffisante, "excès" de diplômes, spécialisation trop forte…) cet homme ou cette femme ne réussit pas à rapidement rebondir vers un autre métier, le chômeur va devoir subir une culpabilisation croissante. Étrangement, le chômeur est toujours responsable. Vous entendrez rarement une remise en question du système, un allégement de la responsabilité de l'individu. Bien que le problème soit collectif (le système étant incapable d'offrir le plein emploi) la solution, elle, passe par l'individu.

Voilà donc un chômeur de qui l'ANPE exige qu'il définisse un projet professionnel tout en le culpabilisant et en lui laissant de moins en moins la possibilité de refuser les emplois qui lui seraient proposés. Cette schizophrénie est générale, nous évoluons dans un monde où l'on vante la liberté et la démocratie alors que dans le même temps il devient de plus en plus difficile de s'approprier une vie différente de celle qui est imposée "de haut" par des pouvoirs politiques et économiques soucieux d'un contrôle toujours plus intime de chaque citoyen : contrôle des immigrations, vérification de la sincérité des mariages interraciaux, encadrement des démarches médicales, gestion des orientations professionnelles dès l'enfance, pour ne citer que quelques exemples.

Le nouvel arrivant dans l'autre monde, celui du chômage, va rapidement découvrir que dès l'instant où l'on débarque dans cet étrange pays le regard qu'anciennement on portait sur soi et que les autres vous portaient changent radicalement. Aspirations professionnelles, exigences, individuation de son parcours, droit de refus ne font plus partie du fonctionnement normal de l'individu. Celui-ci voit peu à peu fondre son droit à refuser des propositions qui ne correspondent en rien à sa formation, à sa sensibilité ou à son projet de vie. Qu'un ingénieur se retrouve à trier des cailloux, c'est une réalité que les chômeurs allemands connaissent déjà.

Il serait possible de poursuivre la liste des dépossessions
auxquelles sont soumis les chômeurs en soulignant que les abus des institutions sont très difficilement corrigés. Il faut le savoir : le chômeur se bat pour retrouver du travail mais aussi pour ne pas être exclu des institutions dont la mission est pourtant de l'aider. Ajoutons que dans une société où la priorité est donnée à la croissance de l'argent, le RMI permet simplement de survivre. Par conséquent le pouvoir d'action d'une personne sans emploi est considérablement limité. De plus, dans une société où le travail est la valeur suprême, l'homme ou la femme sans emploi passe immédiatement pour un parasite, pour un inutile. On perd beaucoup plus que de l'argent avec le chômage : on perd des amis, son mari ou sa femme, l'amour propre et la dignité sont également gravement atteints.

Nous n'avons pas ici l'espace pour décrire avec soins les contradictions auxquelles aboutissent d'une part les valeurs humaines que nos sociétés revendiquent et, d'autre part, la réalité que ces mêmes sociétés imposent à leurs citoyens. Notre rapide description a tenté de mettre en évidence qu'économiquement, socialement et symboliquement le chômeur est dépossédé de son existence. Et la dévalorisation de l'humain à l'œuvre à travers cette dépossession dépasse le cadre individuel, elle est sociétale et c'est à cette échelle qu'elle devrait être soignée en considérant l'être humain de manière globale et non pas seulement à partir d'une logique économique.
Quand l'argent ne pense plus qu'à l'argent, quand l'autonomie est traquée sous toutes ses formes et de toutes parts par des instances hégémoniques, quand l'individu est réduit à n'être qu'un simple rouage économique, quand les logiques financières écrasent la vie, il est nécessaire de répondre à des questions fondamentales telles que : Qu'est-ce qu'exister en tant qu'être humain ? Qu'est-ce que le ''Progrès'' ? Qu'est-ce qu'une ''Civilisation'' ? Car les réponses données par le monde dans lequel nous sommes contraints de vivre ne satisfont pas ceux pour qui l'existence correspond à une toute autre réalité que celle imposée par la compétition économique présentée comme la seule forme possible du vivre ensemble.
Le problème est aussi que pour refuser une offre d'emploi de l'ANPE, encore faut-il que cet organisme soit en mesure de vous en présenter une !
Et pas une annonce prise sur le site internet de l'ANPE, à laquelle vous allez envoyer votre candidature et ne recevrez aucune réponse, car, et c'était écrit, vous n'avez pas le profil demandé par l'entreprise à l'ANPE.

Ce que les agents de l'ANPE oublient souvent est que le demandeur d'emploi n'est pas libre de choisir, c'est toujours l'employeur qui pourvoit au poste, comme marqué dans l'annonce ou en modifiant sa décision initiale et de chosir finalement d'embaucher le candidat proposé par l'ANPE.

Si une agence privée (interim principalement) vous contacte par téléphone, c'est pour vous proposer un poste.

L'ANPE, dans bien des cas, vous remets une simple annonce.

Enfin, il y a plus de 4 millions de chômeurs dans ce pays, et seules 250 000 embauches sont prévues pour 2006.

La fin du chômage n'est donc pas pour demain !!!
YVES780

Message par YVES780 »

P.PERRIN a écrit :
a denonciation de gens bien definis, syndicalistes,hommes politiques comme les seuls responsables de la precarite des exclus est une recette bien eprouvee. D'autres preferent designer les immigres comme l'origine de l'exclusion qui frappent <<les francais de souche>>. frappes par la precarité.
Ça ce n’est pas le discours «public» dominant. Par contre, c’est le sentiment intérieur d’un grand nombre, peut-être même d'une majorité.

Mais on ne peut pas à la fois faire profession, de syndicaliste, d'homme politique, d’en vivre, et de ne pas en accepter les responsabilités. Un peu comme fait le juge d’Outreau en disant, ce n’est pas moi le coupable, c’est l’institution. Et comme on ne peut pas juger l’institution, c’est bien pratique.
Il ne faut pas se tromper de cibles, les hommes politiques vont et viennent, le systeme lui reste, et ils ne sont que des epiphenomenes interchangeables.
Ils vont et viennent plutôt lentement quand on voit le nombre d’années passées en politique d’un Chirac, d’un Mitterrand et d’autres. Plusieurs décennies… Et les hommes politiques sont les représentants du peuple. Que l’on sache, on ne vote pas pour Bouygues ou Arnault. Si vous voulez faire changer Bouygues et ses méthodes de gestion où celles de Mme Parisot, vous devez faire pression sur le politique, car c’est lui qui vote les lois.
Le capital recompense les larbins qui font le sale boulot pour lui permettre de se maintenir et de prosperer.
Vous êtes en train de dire que le syndicaliste de SUD, de FO, ou de la CGT, ou le trotkiste qui fait fonctionner les pouvoirs publics est un larbin du capital ? Idem pour ceux qui dirigent les organismes paritaires? Vous n’allez pas vous faire des amis ici….

P.PERRIN
Non, les "larbins" ne sont pas les syndicalistes, ce sont ces hauts cadres, embauchés par les conseils d'administration, qui dirigent les entreprises, en négligeant de faire la part des choses entre les intérêts des actionnaires et ceux des salariés, et qui font de moins en moins carrière dans l'entreprise.
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