L'Emploi et le Chômage en Débats

Je vais essayer de faire quelquechose d'ici là, effectivement. Il devrait y avoir aussi un communiqué dans les DNA...

c'est un début, faut lancer la mécanique...
En tout cas, l'intérêt est bien présent, le NAIRU intrigue. Et il y a de quoi.

GdB

au début des années 80, il y avait une "belle" inflation à deux chiffres et tous les salaires augmentaient vaille que vaille d'au moins celle-ci !

là dessus, sont arrivés des soit-disant économistes qui nous ont dit, (nous = "petit" peuple) l'inflation c'est pas bon pour l'économie !!!

et ils ont commencé, grâce à un soit-disant président de "gauche", à serrer la vis de l'inflation, et tout a basculé !

les salaires ont ralenti leur augmentation, pour suivre l'inflation !

les prix des services public, dans un premier temps, ont fait "semblant" d'être ralenti, alors qu'insidieusement, ils continuaient à augmenter !

lorsqu'ils augmentaient de trop... zou !!! déhors du calcul du baromètre de l'inflation !

voui ! lorsqu'ils parlaient de l'économie, c'était de LEUR économie qu'ils parlaient ! c'était des "banquiers" et "con sort" !
parce qu'en réfléchissant, c'était eux les plus mal lotis... ils gagnaient peu !
voui, mais ils gagnaient quand même !
voui mais peu...
voui, mais ils gagnaient quand même !
on peut continuer longtemps à faire cela, et eux, ont trouvé la solution ! faire croire que l'inflation était négative pour NOTRE économie ! alors que c'était l'inverse !!!

il ne reste qu'une seule solution !
la voyez-vous ?

AC82, ta réponse est exacte et décrit effectivement ce qui s'est passé depuis 25 ans.

"L'inflation" est un sujet simple en réalité mais rendu complexe (comme d'habitude) par des définitions et des appellations trompeuses, une jungle statistique qui camoufle l'essentiel (comme pour les chiffres du chômage d'ailleurs), et en fait une représentation erronée au quotidien de ce qu'elle est et surtout de ce qu'elle n'est pas...

La compréhension du NAIRU permet de comprendre la stratégie utilisée, effectivement par les banquiers et la finance en général (qui est devenue une planète quasiment autonome, et le mot important est "quasiment"), pour augmenter des profits qui en fait, comme tu l'as dit, étaient déclinants dans les années soixante dix.

Que faire? Pour ma part, comprendre le plus finement possible ces rouages pour en dégager l'essentiel, et offrir modestement une interprêtation la plus limpide possible à ceux qui veulent comprendre les règles du jeu actuel:chômeurs comme salariés, citoyens en fait. Mais toucher les salariés est encore plus difficile que toucher la population au chômage, car grâce à ce type de site, des points de regroupements commencent à se faire. En outre les salariés, dans leur majorité ne veulent pas voir la réalité du chômage en face. Face à cette angoisse, le DENI explique une partie du comportement ("le chômage c'est pas moi"), le rejet sur le BOUC EMISSAIRE (chômeurs, précaires identifiés comme tels, avec leur "look" fabriqué par les médias) explique le reste (voir les récents sondages sur les opinions des français concernant les indemnisations chômage jugées trop "confortables").

Dans les deux cas, l'idée est la même: ne pas s'avouer que "demain ça peut me concerner moi ou mes enfants". Donc, expliquer l'affaire du NAIRU n'est pas simple à des salariés en poste (paradoxal, car ils sont la CIBLE, les chômeurs et précaires étant l'ARME à leur corps défendant, je me répète). Mais la psychologie sociale explique bien des choses (cf Dejours, "Souffrance en France" et ses "oeillères volontaires", ou la "Soumission librement consentie", de Beauvois et Vincent-Joule)

Après, la stratégie est ouverte: peser pour changer les règles, ou les contourner... Je n'ai pas d'avis sur la question (je n'ai que des doutes!).

Au BLOG sur le NAIRU ( http://lenairu.blogspot.com ) va donc s'ajouter en parallèle un BLOG sur "l'Inflation" qui sera à l'adresse suivante (logique!):

http://linflation.blogspot.com

Patience, je souhaite y aller progressivement (en plus, ça demande un peu de temps!)

GdB

Bravo et merci, Messer Guillaume !

la solution ?
ou plutôt une solution, soyons humble

retirer de l'appareil de commandement de l'état, tous les soit-disants banquiers, économistes de tout crin, qui nous font avaler des couleuvres depuis maintenant prés de 25 ans !

Pétard, nous allons devenir aussi c...s qu'eux !

est-ce la bonne solution ?

est-il possible d'équilibrer la balance employeurs/employés ?
je pense sincèrement OUI ! si nous sommes UNIS, nous les Salariés !

il nous faut refaire un contre pouvoir, qu'un certain président a cassé...

je pense que la plupart ont eu l'info, puisque l'annonce que j'avais postée pendant la fermeture du forum a été reprise en info par Sophie sur la page d'accueil, mais au cas où, je confirme que:

ce Lundi soir (le 10 Octobre) aura bien lieu une première conférence-débat intitulée "NAIRU, la face cachée du chômage", à la maison des associations à Strasbourg, à 20 heures (près de la place d'Austerlitz pour ceux qui connaissent).

Pas loin de 2000 tracts ont été distribués à cette occasion, permettant d'attirer l'attention des gens sur ce concept plutôt surprenant. Globalement les premiers retours lors des contacts avec les personnes sont intéressants...

A suivre.

GdB

Juste pour faire un petit bilan de la première conférence-débat sur le NAIRU organisée hier soir à Strasbourg, à la Maison des Associations.

Tout d'abord une bonne surprise concernant le nombre de participants, puisque qu'on était environ 70, ce qui pour une première sur un sujet pas connu, sur le chômage (ce qui n'est pas gai!) et à Strasbourg (et sans payer ceux qui sont venus écouter )) est PLUTOT PAS MAL. Les personnes qui connaissent la ville savent ce dont je veux parler, l'Alsace a eu très longtemps le plus faible taux de chômage de France grâce au travail transfrontalier en Allemagne notamment (ça change actuellement cependant) et l'Alsace est une des très rares régions à être restée ancrée à droite après les dernières législatives; en outre, Strasbourg est le siège des institutions européennes (Conseil et Parlement), autant dire que la pensée alternative sur le chômage n'est pas un sujet à priori acquis par avance!

Une heure quinze de présentation, presque qu'une heure de débat, un intérêt manifeste pour un "autre discours" sur les causes du chômage. Le travail sur le sujet va se poursuivre au sein de la commission d'Attac Strasbourg créée il y a un mois à cet effet, la prochaine réunion aura lieu Lundi 17 Octobre, dans la salle du bar de La Lanterne à Strasbourg, à 20 heures (avis aux personnes intéressées).

Il est probable que la conférence sera renouvelée (au cours de la distribution des tracts, plus de 2000, pas mal de gens ont regretté de ne pouvoir venir, en outre le bouche à oreilles va sans doute étendre le nombre des personnes curieuses d'en savoir plus). Il y aura sans doute à terme également quelquechose qui se fera sur lien actuel entre Chômage Nairuesque, Inflation, Sphère financière et contrôle de la Monnaie par les Banques centrales agissant hors de tout contrôle démocratique...

Voilà, à suivre donc...

GdB

http://lenairu.blogspot.com

et

http://www.local.attac.org/strasbourg/r ... rubrique=7

BRAVO !

Excellent, Guillaume ( ) ; continues !

Le plus consternant dans cette histoire, c'est que les économistes-gourous et chouchous des médias sont arrivés à présenter ce NAIRU comme étant en fait un chômage naturel incompressible liés aux périodes d'inactivités de travailleurs entre deux emplois.

Mais je voulais intervenir en réaction à "la solution" d'AC82:

ac82 a écrit :la solution ?
ou plutôt une solution, soyons humble

Ce NAIRU ne serait-il pas la conséquence d'un comportement décidément très humain et non spécifique aux financiers: en vouloir toujours plus (probablement pour se démontrer à soi-même que nous vallons quelque chose, donc que nous existons réellement)?

Je pense en effet que dans le secteur de l'informatique, le principe du NAIRU est actuellement appliqué d'une manière dure en réaction à la folie des années de la bulle de l'internet. Voir http://www.munci.org pour plus d'infos. Cette réaction est d'autant plus dure que la spéculation à la hausse sur les salaires fut intense pendant ces 3 à 4 années-là, initiée il est vrai par les employeurs mais également alimentée par les salariés eux-mêmes; pourtant, avant la bulle de l'internet, les informaticiens n'étaient déjà pas à plaindre en ce qui concerne leur niveau de salaire. Le résultat aujourd'hui, c'est une chute des rémunérations et une dégradation des conditions de travail accompagnées d'un turn-over important. L'effet action-réaction?

Cet exemple nous montre une fois de plus que nous sommes dans la contradiction la plus complète: nous dénonçons la fuite en avant des exigences des actionnaires en ce qui concerne les profits des entreprises, mais nous sommes les premiers à demander/accepter toujours plus (souvent beaucoup plus qu'il ne nous en faut pour vivre dignement) à la première occasion.

Bref, l'humilité serait peut-être bien au moins une partie de la solution. Malheureusement, je crains que ce concept soit trop inaccessible à la caste des financiers pour qu'il soit LA solution. Au niveau de mépris et d'indifférence pour les 90% de "pauvres" auquel ils sont arrivés, je pense que seule l'épreuve de force pourrait avoir de l'effet.

A méditer tout de même

poolpie a écrit :... Au niveau de mépris et d'indifférence pour les 90% de "pauvres" auquel ils sont arrivés, je pense que seule l'épreuve de force pourrait avoir de l'effet.
...A méditer tout de même

Commence déjà par réfléchir comment leur faire payer chèrement en 2007, car la précarisation est en train de se généraliser, sous prétexte de libérer les énergies.

poolpie a écrit : Ce NAIRU ne serait-il pas la conséquence d'un comportement décidément très humain et non spécifique aux financiers: en vouloir toujours plus (probablement pour se démontrer à soi-même que nous vallons quelque chose, donc que nous existons réellement)?

Vous avez tout compris: c'est là le vrai fond du problème.

poolpie a écrit : pourtant, avant la bulle de l'internet, les informaticiens n'étaient déjà pas à plaindre en ce qui concerne leur niveau de salaire. Le résultat aujourd'hui, c'est une chute des rémunérations et une dégradation des conditions de travail accompagnées d'un turn-over important.

Oui mais les gens en veulent toujours plus!

poolpie a écrit : Cet exemple nous montre une fois de plus que nous sommes dans la contradiction la plus complète: nous dénonçons la fuite en avant des exigences des actionnaires en ce qui concerne les profits des entreprises, mais nous sommes les premiers à demander/accepter toujours plus (souvent beaucoup plus qu'il ne nous en faut pour vivre dignement) à la première occasion.

Là aussi votre analyse est trés juste et fine. Même ceux qui sur ce site réclament un salaire net minimum de 1300€ mensuel s'en contenteraient sans doute pendant quelques temps si il retrouvaient du travail puis aprés plusieurs mois ou années, suivant les personnes, commenceraient à réclamer plus en disant qu'ils n'ont pas les mêmes frais que les chômeurs (alors qu'ils l'étaient quelques années plus tot) et que leur salaire ne leur permet plus de vivre correctement.

Le fond du problème est donc bien l'égoïsme de l'être humain.

Espérer que son salaire soit augmenté, c'est normal quand on bosse. D'abord, il y a l'augmentation du coût de la vie. Et puis au boulot on y va tous les jours, on se décarcasse : l'augmentation de salaire est un signe de reconnaissance indispensable.

Après, il y a les fumistes surpayés et les avides égoïstes et pas humbles => on peut discuter.

Que mon allocation chômage n'augmente pas, c'est différent et quelque part je m'en tape (même si cette année rien n'a été revalorisé, là c'était juste par rapport à l'augmentation du coût de la vie et par principe j'ai trouvé ça dégueulasse). Au chômage je ne bosse pas et même si c'est pas tous les jours marrant, j'estime que je fais des choses avant tout pour moi et non pour un patron, ce qui change tout.

superuser a écrit : Après, il y a les fumistes surpayés et les avides égoïstes et pas humbles => on peut discuter.

Nous sommes bien d'accord qu'une augmentation de salaire en fonction du coût de la vie est normale et saine pour le bien être des salariés.
Ce que j'indiquais et Poolpie également:

poolpie a écrit : avant la bulle de l'internet, les informaticiens n'étaient déjà pas à plaindre en ce qui concerne leur niveau de salaire

C'est bien du salaire de certains qui touchent des sommes importantes mais qui se plaignent quand même car ils n'en ont jamais assez.

Il est bien évident que 1300 € net/mois comme salaire minimum ne représentent pas, surtout en région Parisienne, une somme extraordinaire mais, en Province (pas non plus dans des grandes villes comme Lyon, Marseille, Bordeaux, etc...) dans des moyennes et petites villes, permettent, avec une revalorisation annuelle en fonction du coût de la vie, de vivre normalement.

Qu'il y ait des salaires différents suivant les professions est également normal mais comme toujours c'est l'excés qui est préjudiciable.
Les salaires sont beaucoup trop élevés pour certains (showbiz, commerciaux, footballeurs, politiques, Informaticiens à la grande époque de l'informatique, etc...) et beaucoup trop bas pour d'autres.
Le but est donc, tout en gardant des différences mais moindre, de rééquilibrer la balance: un peu moins pour certains et un peu plus pour d'autres.

C'est exactement ce que je voulais dire Dominique D. Merci

Il est parfaitement normal que son salaire augmente avec l'inflation, l'ancienneté ou encore une promotion. J'arrête là car le sujet est le NAIRU et non ses éventuelles causes (il n'y a de toute façon pas de lien chronologique entre la bulle de l'internet et la théorisation du NAIRU au milieu du 20ème siècle), ou encore les contradictions de l'être humain.

ylenorm a écrit :

poolpie a écrit :... Au niveau de mépris et d'indifférence pour les 90% de "pauvres" auquel ils sont arrivés, je pense que seule l'épreuve de force pourrait avoir de l'effet.
...A méditer tout de même

Commence déjà par réfléchir comment leur faire payer chèrement en 2007, car la précarisation est en train de se généraliser, sous prétexte de libérer les énergies.

Je ne crois pas que de faire payer les marionnettes des marchés financiers que sont devenus beaucoup de politiciens y changera quoi que ce soit malheureusement.
Mais les choses semblent bouger petit à petit, il suffit de suivre "Les coulisses de l'économie" pour s'appercevoir que Jean-Marc Sylvestre est de moins en moins néo-libéral et se permet maintenant de critiquer la logique destructrice des financiers purs et durs. Enfin, ceci est aussi un autre sujet.