A Sophie, Yves et tous ceux qui veulent des droits pour les chômeurs.
Je suis désolée d'avoir dit des "conneries". Je vois, Sophie, qu'étant en ASS comme moi vous devez comprendre quand le désespoir pousse certains à se suicider quand on leur coupe toutes ressources.
Je suis pourtant surprise, que vous dépréciez le sacrifice de ceux qui choississent de ne pas "crever en silence", mais de souffrir le martyr du feu pour dénoncer l'injustice faite aux chômeurs. Vous ne pouvez pas les accuser de "mourir sans combattre". Au contraire, c'est leur façon de se battre, ils font avancer la cause des chômeurs plus que toutes les bonnes âmes qui les incitent à abandonner toute dignité et à aller encore plus mendier une aumone, à tel ou tel bureau d'entre-aide.
Mais je suis venue sur ce forum pour être "constructive" et tenter de réunir les chômeurs sur un but commun de lutte que je pense atteignable. Comme vous, je pense "que la lutte collective est le meilleur moyen de faire avancer les choses", je fais donc mon méa culpa. Comme je fais à Pôle Emploi, pour ne pas être radiée, je vous prie d'accepter toutes mes excuses pour vous avoir contrariée. Je vais même défendre les salariés de Pôle-Emploi plus que vous. Vous qui dites "ceux qui se sacrifient en désignant ouvertement les coupables de leur détresse (Pôle Emploi, la CAF ou autres"). Je pense sincèrement que les salariés de "Pôle Emploi, la CAF ou autres" ne sont pas coupables, ils ne font qu'appliquer les lois que les politiques ont imposées. Ils n'ont aucun pouvoir sur le contenu de leur travail. Leur seule petite marge de manoeuvre, est d'être compréhensif et d'informer au mieux "leurs clients".
Les vrais coupables sont les politiques qui ne prennent pas la mesure des drames humains que leur politique entraine. Quand Yves écrit "Je ne pense pas que la priorité du gouvernement est d'augmenter le chômage", bien sûr qu'ils ne "veulent" pas l'augmenter consciemment, mais leur choix de se soumettre à la politique ultra-libérale de l'Europe de Merkel va inexorablement faire monter le chômage. Par l'austérité et la récession qu'elle crėe, mais plus vite encore, par la politique de l'offre qu'il ont choisie. Ils ont choisi de libéraliser le travail en diminuant les salaires et (avec le passage dans la loi de l'accord Medef-syndicats minoritaires) en donnant le droit aux entreprises de librement licencier. Les avantages de l'ANI pour les salariès sont conditionnels et soumis à une négociation ultérieure, alors que le recul du droit du travail est immédiatement applicable (et appliqué : Renault). Il donne à tout employeur qui se déclare (mais pas besoin de le prouver) en difficultés, le droit de chantage à la fermeture sur les syndicats. Soit vous acceptez, diminution de salaires et dégradations des conditions de travail, soit je ferme l'usine. Une fois l'accord obtenu du syndicat (le couteau sous la gorge), les patrons auront le droit de licencier tout les salariés qui n'acceptent pas ce changement de leur contrat de travail. S'ils refusent d'aller travailler sur un autre site (ex à 100km) ou s'ils ne peuvent accepter les nouveaux horraires (par exemple de nuit), ou de baisser leurs salaires, ils seront licenciés pour raison personnelle, sans indemnités et sans recours possible aux Prudhommes. Cette loi votée, ce n'est pas 10% de chômeurs que nous auront, mais 12% ou 15%, et ne comptez pas sur les patrons pour ne pas en abuser et encore moins pour rembaucher après. Je réitère donc, notre gouvernement va faire passer en force (sans loi, mais par ordonnance) cette augmentation du chômage.
Devant l'augmentation du nombre de chômeurs, donc des drames humains qui vont se multiplier, les chômeurs doivent demander le "parachute pas doré" d'un REVENU GARANTI D'EXISTENCE. La transformation du RSA (ou ASS) en un DROIT, versé sans contre-parties de démarches à Pôle-Emploi ou à la CAF et sous conditions de ressources sur la déclaration d'impôts. Ce RGE permettrait un minimum de sécurité et de vision sur l'avenir aux chômeurs en fin de droits, tout en leur redonnant leur dignité de ne pas devoir toujours mendier ces aides pour survivre.
Les associations de chômeurs devraient se battre pour l'obtention de ce Revenu Garanti d'Existence. Si elle s'unissent, elles peuvent l'imposer au PS, car ce nouveau droit, peut ne pas coûter plus à l'état si son montant est le même que le RSA. Ce serait un premier pas vers des droits reconnus aux chômeurs.
Vous pouvez aller consulter le principe de ce droit à un REVENU GARANTI D'EXISTENCE sur mon blog Pourlavenir sur Médiapart :
http://blogs.mediapart.fr/blog/pourlave ... tence-rget
Pourlavenir