De : mcpl 2008 <
mcpl2008@gmail.com>
Objet : Intervention au conseil municipal
Bonjour,
Nous faisons circuler l'intervention que nous devions lire au Conseil
municipal de Rennes le lundi 7 décembre. Nous avons été empêché
d'entrer par la police
Chômeurs et précaires de Rennes
INTERVENTION AU CONSEIL MUNICIPAL DES CHOMEURS ET PRECAIRES
Comme dans au moins 6 autres villes en France, ce samedi 5 décembre
avait lieu à Rennes une manifestation organisée par l'assemblée
régionale des chômeurs et précaires dans le cadre des marches
nationales du chômage et de la précarité.
C'est à 15 heures place de la gare que nous avons appris que les
autorités refusaient cette manifestation sous le prétexte fallacieux
de non déclaration et d'une technoparade se déroulant en même temps à
Rennes.Nous avons décidé que nous ne pouvions nous laisser exproprier
la rue et que nous ferions entendre nos voix coûte que coûte. S'en
est suivi ce qu'il est impossible de ne pas nommer un guet apens. Les
forces de l'ordre ont systématiquement bloqué tous les accès au
centre ville jusqu'à nous encadrer de telle manière que nous soyons
totalement enfermés. Le cortège a toutefois réussi à rejoindre la
maison des associations place du champs de mars où devait se tenir
une AG des chômeurs, lieu négocié la veille et appartenant à la mairie.
D'AG nous nous sommes retrouvés dans une souricière où d'un côté la
gérante du lieu nous interdisait l'accès à la salle pendant que les
flics nous encerclaient de manière de plus en plus serrée.
L'attitude de la mairie à ce moment là a été scandaleuse: elle a
permis de nous livrer en pâture à une bande de flics assoiffés de
sang qui n'avait pour seule mission, ce jour là, que de tabasser du
militant. Il ne s'est rien passé dans ce défilé et cela n'a pas
empêché un déchainement de violence délirant de la part des forces de
l'ordre.
Cinq camarades se retrouvent aujourd'hui incarcérés et inculpés.
Inculpés, ironie et cynisme de la situation, de violence contre
agent, là où c'est une bande de bêtes sauvages qui nous est tombée
dessus.
Ce qui s'est passé samedi, pour aussi scandaleux qu'il soit, n'est
pas une première à Rennes. Déjà depuis deux semaines, les chômeurs et
précaires de Rennes se sont retrouvés face à une impossibilité
d'occuper l'espace public : expulsion musclée de la mairie vendredi
27 novembre, fermeture systématique des pôle emploi et de la CAF à
l'arrivée de 2 ou 3 d'entre nous. Depuis quelques semaines, les
réquisitions du DAL 35 pour le logement des demandeurs d'asile sont
suivies d'expulsions. Il y a un mois, la grivèlerie, au 47 rue de
Paris s'est également faite expulser à la suite d'une procédure
d'urgence et avec force et moyen alors même que le lieu avait été
déserté. Il y a bientôt 2 mois la manifestation de soutien aux luttes
de l'ouest était interdite avec un déploiement policier digne d'une
armée d'occupation.
Nous sommes là pour vous dire que la mairie ne pourra se dédouaner de
ce qu'il advient de Rennes. Depuis des mois, vous travaillez main
dans la main avec la préfecture pour imposer cette occupation
policière. Vous en êtes même à l'initiative. L'épisode de la caravane
des quartiers en témoigne. Le récit qu'en donne "Le mensuel de
rennes" est très clair. Alors que quelques personnes avaient décidées
de manifester à travers un repas sauvage organisé devant une salle où
se tenait un débat avec notamment la maire de Rennes, vous n'avez pas
hésiter à travailler directement avec le ministère de l'intérieur
pour déployer un dispositif policier délirant ne protégeant que vos
fantasmes.
Nous savons plus que jamais à qui nous avons à faire en s'adressant à
vous. Vous avez décidé de faire de Rennes une ville morte que vous
prenez le soin de nommer "ville propre". Votre hygiénisme nous fait
horreur. Quand vous utilisez l'argument du respect de la démocratie
pour autoriser et légitimer toute action politique, ce que vous
tentez d'étouffer, ce sont des sentiments devenus de colère, de rage,
de révolte.
Ce que vous appelez démocratie, ce ne sont que les moyens de
perpétuer l'état des choses et que jamais ne s'exprime et ne se vive
une réelle conflictualité capable de promettre un futur désirable
défait de l'emprise de l'économie. Nous ne nous laisserons pas
enfermé dans une alternative entre un mouvement social totalement
pacifié qui ne menace rien et un conflit ouvert avec des forces de
l'ordre que vous encouragez par vos provocations policières. Ce que
vous nous refusez, nous le prendrons.
Nous ne sommes pas ici pour quémander quoi que ce soit, nous sommes
ici pour exiger.
Exiger ce que vous nous avez refuser samedi, à savoir un espace
public, un lieu d'auto-organisation social et politique comme cela a
déjà eu lieu à Paris avec la coordination des intermittents et
précaires, ou encore à Dijon avec les Tanneries.
Exiger que la mairie cesse ses politiques sécuritaires et consciente
de sa responsabilité dans les violences policières de samedi, les
dénonce et demande la libération immédiate des 5 inculpés et la levée
de tous les chefs d'inculpation.
Exiger que la manifestation de samedi prochain soit autorisée et que
la salle de la Cité nous soit réservée de 17heures à 22 heures où
tout autre amphithéâtre situé dans le centre ville pouvant accueillir
200 personnes.
Nous ne quitterons pas ce lieu public tant que nous n'aurons pas eu
de réponse.
Manifestation samedi 12 décembre Place de la mairie 15H suivie d'une
assemblée générale des chômeurs et précaires.
Engageons dès maintenant une grève des chômeurs contre notre
subordination à l'ordre économique (Mcpl, Rennes)
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4738