Celui qui a sa propre entreprise de restauration peut très bien continuer à tenir son restau après l'âge habituel de la retraite en France. Dans ma commune un des bistrots a été tenu jusqu'à sa mort par un vieux couple ; ils avaient toujours été là, vendant aussi les accessoires pour vélos à une époque plus ancienne ; ils avaient leurs habitués, il y avait une grosse cuisinière à bois dans le café, et ils se seraient sûrement bien fait ch... s'ils étaient restés chez eux.
Mais dans le reportage d'"envoyé spécial", la dame de 80 ans qui travaille dans le restau, elle est d'abord serveuse, puis elle devient manager, responsable d'une équipe de 20 personnes, fait les commandes, gère la caisse, travaille 60 heures par semaine et gagne l'équivalent de 1200 euros par mois. Le patron est un jeune qui la trouve formidable...
(on ne nous montre pas dans quelle Porsche il roule)
C'est pas du tout le même genre.
Ce qui me surprend dans ce reportage c'est l'absence totale chez ces personnes ballotées par la crise, de remise en cause du système capitaliste, productiviste, de la croissance perpétuelle, de la consommation sans frein, de l'endettement.
Quand ça va mal, on prie le bon Dieu que la situation s'améliore ; les plus fragiles meurent de misère ou se suicident, et ceux qui peuvent restent debout jusqu'à la prochaine crise.
