La situation de recherche d'emploi en question
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Serabeth et paulina, vous avez cartonné là.. bravo pour vos réponses. Ce topic est réellement intéressant, non par le questionnaire proposé, mais par les réactions qu'il vous inspire. J'ai l'esprit tordu : Et si c'était ça le vrai but ?
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Les pressions sociales par exemple.Owaha a écrit : + Vous parlez « d’autres sources d’urgence poussant à chercher un emploi », auxquelles pensez-vous ?
Certaines sont même destructrice notamment à cause de l'effet "ascenseur émotionnel" qu'elles causent.
Comme vous êtes étudiante, je vous laisse faire vos recherches pour trouver de quoi je parle.
C'est lié aux méthodes d'éducation. On les forment à exécuter et non à penser. Pendant des années, on formate les élèves à appliquer des modèles de comportement pour résoudre des problèmes et on les sanctionnent dés qu'ils en sortent même si le raisonnement est juste ou mériterais d'être développé.serabeth a écrit : Plus généralement je me demande pourquoi les étudiants viennent toujours nous proposer des questionnaires qui n'abordent jamais le problème de fond.
Arrivé à la fac, ils sont souvent "laché" car ils sont censé être autonome et ils sont totalement perdu et désorienté. Ont leurs dit de faire des recherches mais la plupart ne sont pas capable de les faire, la plupart ont aussi du mal à casser le moule qui emprisonne leurs pensés et donc à sortir des sentiers battu. Et il y a un facteur important, le manque d’expérience.
Comme ils n'ont pas réellement été confronté aux soucis de la vie active, ils n'en ont qu'un vague aperçu d'où cette impression qu'ils sont "à coté de la plaque".
Ca c'est normal en psychologie, c'est une science qui étudie les comportements.serabeth a écrit : On est des rats de laboratoire, et il s'agit de voir comment on réagit, comment on compense, comment on surmonte, comment on arrive à créer des liens, comment on ne crève pas, ou comment on crève, si on a bien fait nos exercices tout bien comme il faut, ou s'il faut proposer de nouveaux exercices.
Les mots ont plusieurs signification et une phrase peut-être comprise de différente manière. Reformuler une question de différente manière est une méthode de base pour mesurer la fiabilité des réponses et pour différencier les interprétations possible.Paulina a écrit : J'ai répondu à votre questionnaire et je trouve sans intérêt de répondre aux mêmes questions posées différemment.
Le problème n'est pas l'existence de ces accompagnements mais plutôt l'utilisation qui en est faite et les méthodes employé qui ne font trop appel au coté psychologique pour être efficace.Paulina a écrit : L'accompagnement des demandeurs d'emploi n'a qu'un intérêt, celui des accompagnateurs.
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Les accompagnements ont tous le même but : culpabiliser. Au départ on ne le voit pas, mais quand la recherche dure trop longtemps, on nous le fait comprendre. Je me souviens d'un accompagnement renforcé qui pouvait durer jusqu'à 2 h 00 : le lavage de cerveau qu'on me faisait ! Je me souviens d'un conseiller qui n'en pouvait plus avec moi parce que je résistais (ça me bouffait toute mon énergie, je sortais de là épuisée et à cran), je ne voulais pas accepter de répondre à son offre qui présentait un poste en CDI sous qualifié assez loin de chez moi pour un petit salaire. Il devenait fou parce qu'il n'arrivait pas à me trouver des arguments pour me convaincre de l'intérêt de cet emploi. Il gesticulait, sautait sur son fauteuil. Quand quelqu'un s'agite trop, pour moi il a perdu.
Re: La situation de recherche d'emploi en question
bebert a écrit :Serabeth et paulina, vous avez cartonné là.. bravo pour vos réponses. Ce topic est réellement intéressant, non par le questionnaire proposé, mais par les réactions qu'il vous inspire. J'ai l'esprit tordu : Et si c'était ça le vrai but ?
Va savoir Charles, euh je voulais dire Bebert.

Re: La situation de recherche d'emploi en question
@Serabeth : Je comprends que ma démarche ne vous intéresse pas ou ne corresponde pas à ce qui est pour vous le problème de fond. Mais le problème de fond relève-t-il de la psychologie ?
Après lecture de votre post, il est important pour moi de préciser qu'en présentant ma recherche sur ce forum, je ne voulais manquer de respect à personne, je ne cherchais pas de cobayes ou autres "rats de laboratoire", mais plus simplement des personnes pouvant m'apporter des témoignages et s'exprimer sur ce qu'elle vivent à travers un questionnaire.
@Paulina : Merci d'avoir pris le temps de répondre au questionnaire et de partager votre point de vue. J'espère, de mon côté, qu'accompagner n'est pas inutile, que c'est aussi soutenir et écouter, aider à remettre en mouvement parfois... permettre de changer un peu de perspective, de point de vue... je vous l'accorde, c'est presque rien, jusqu'à ce que ça fasse la différence...
Après lecture de votre post, il est important pour moi de préciser qu'en présentant ma recherche sur ce forum, je ne voulais manquer de respect à personne, je ne cherchais pas de cobayes ou autres "rats de laboratoire", mais plus simplement des personnes pouvant m'apporter des témoignages et s'exprimer sur ce qu'elle vivent à travers un questionnaire.
@Paulina : Merci d'avoir pris le temps de répondre au questionnaire et de partager votre point de vue. J'espère, de mon côté, qu'accompagner n'est pas inutile, que c'est aussi soutenir et écouter, aider à remettre en mouvement parfois... permettre de changer un peu de perspective, de point de vue... je vous l'accorde, c'est presque rien, jusqu'à ce que ça fasse la différence...
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Le but premier est surtout de donner l'impression que l'on s'occupe du problème du chômage et d'éviter une rébellion. La culpabilisation n'est qu'une des méthodes utilisée pour masquer l'impuissance de nos politique et forcement, ça influence ceux qui mettent en place les accompagnements.Paulina a écrit :Les accompagnements ont tous le même but : culpabiliser.
C'est parce que ton argumentation l'a obligé à se remettre en question ce qui est très dur pour quelqu'un qui choisi psychologie (c'est une qualification requise pour l'accompagnement) pour avoir une sensation de pouvoir ou l'impression d'aider les autres. C'est d'autant plus dur d'affronter cette réalité lorsqu'ils se sont auto-persuadé que tout les chômeurs le sont principalement à cause de problème comportementaux (démotivation, mauvaise image de soi, mauvaise méthodes de recherche, incapable d'introspection ...). Le choc de la réalité génère chez eux un sentiment d'impuissance total car les manipulations et analyse psychologique habituelle ne donnent rien de bon. Ils se sentent alors aussi inutiles que les chômeurs qu'ils sont censé aider d'où la réaction que tu as observé.Paulina a écrit :Je me souviens d'un conseiller qui n'en pouvait plus avec moi parce que je résistais [...] Il gesticulait, sautait sur son fauteuil. Quand quelqu'un s'agite trop, pour moi il a perdu.
Ca, c'est une question interessante même si elle semble en dehors de votre sujet d'étude (imposé ou choisi ?).Owaha a écrit :Mais le problème de fond relève-t-il de la psychologie ?
Quel est le problème qui motive votre approche psychologique du sujet ?
Vous pouvez mesurer un sentiment d'efficacité et son influence sur les stratégies de recherche d'emploi, mais que pouvez-vous faire du résultat ?
A quoi servent vos résultats si les stratégies et tactique de recherche d'emploi sont aussi inefficace les unes que les autres au niveau macro-économique ?
Résumez le problème du chômage de masse à un problème de recherche d'emploi, c'est considérer que l'on peut régler un problème économique par la psychologie. C'est justement une manière de penser qui donnent une partie des réactions que vous avez vu plus haut.
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Pas du tout. Ce monsieur ne s'est jamais présenté comme psychologue. Je ne sais pas son parcours. D'ailleurs on ne connait pas les parcours pro des personnes que l'on rencontre. Je pense qu'ils ont une formation de manipulateur, genre commercial.Statovore a écrit :C'est parce que ton argumentation l'a obligé à se remettre en question ce qui est très dur pour quelqu'un qui choisi psychologie (c'est une qualification requise pour l'accompagnement
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Ecrit comme cela, c'est honorable. Mais la réalité est autre. L'objectif est le placement, la diminution du taux de chômage coute que coute.Owaha a écrit :Merci d'avoir pris le temps de répondre au questionnaire et de partager votre point de vue. J'espère, de mon côté, qu'accompagner n'est pas inutile, que c'est aussi soutenir et écouter, aider à remettre en mouvement parfois... permettre de changer un peu de perspective, de point de vue... je vous l'accorde, c'est presque rien, jusqu'à ce que ça fasse la différence...
Lorsqu'on a un objectif professionnel, la formation qui va avec, la motivation, là ça dérange. On voudrait nous faire changer d'orientation. Mais le problème sera le même. Que veut un employeur aujourd'hui ? une personne motivée, formée et expérimentée. C'est la base. Il ne veut pas perdre de temps à attendre que la personne monte en rentabilité, en efficacité. Il y a ceux qui ont une exigence d'âge, ni trop jeune, ni trop vieux.
Lorsqu'on ne sait pas ce que l'on veut faire, alors là c'est la catastrophe. Je me souviens d'un DE dans une agence qui disait : je cherche n'importe quel emploi. Le gars pas difficile, c'est bien. Eh bien non. Le conseiller lui a répondu : ici on ne trouve pas n'importe quel emploi. Il faut savoir ce que vous voulez faire. Et toc, ramasse.
Re: La situation de recherche d'emploi en question
La psychologie est un pré-requis pour ce genre de boulot : http://www2.pole-emploi.fr/rome/pdf/FEM_K2112.pdfPaulina a écrit : Pas du tout. Ce monsieur ne s'est jamais présenté comme psychologue. Je ne sais pas son parcours. D'ailleurs on ne connait pas les parcours pro des personnes que l'on rencontre. Je pense qu'ils ont une formation de manipulateur, genre commercial.
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Non, non il y a une autre fiche K1801 - Conseil en emploi et insertion socioprofessionnelle
Un bac + 2 suffit. Pas de psychologie du travail.
http://www2.pole-emploi.fr/rome/pdf/FEM_K1801.pdf
Un bac + 2 suffit. Pas de psychologie du travail.
http://www2.pole-emploi.fr/rome/pdf/FEM_K1801.pdf
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Oui, bien sûr :Mais le problème de fond relève-t-il de la psychologie ?
Pourquoi les employeurs français ne veulent-ils pas embaucher les plus de 50 ans ? Quelles sont leurs angoisses, leur répugnance, leurs idées reçues sur ce sujet ?
Pourquoi Pôle emploi peut-il vous permettre de faire 3 formations rémunérées de mauvaise qualité, de bas niveau et ne débouchant sur rien, au lieu de financer une seule formation mais de bonne qualité ? Ce n'est pas pour une raison économique puisque ce ne serait pas plus cher.
Pourquoi on a 3 réponses différentes quand on pose la même question à 3 conseillers différents ? Quelles sont les raisons psychologiques qui poussent Pôle emploi à gérer aussi mal la formation interne ? Ce n'est pas une raison économique puisque tout ce temps perdu au téléphone est aussi du temps payé et perdu pour Pôle emploi.
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Aucune formation en psychologie n'est requise ou obligatoire dans le domaine de l'insertion... à Pôle Emploi, encore moins qu'ailleurs... souvenez-vous que la fusion entre ANPE et Assédics n'est pas si ancienne...
Cela dit, je ne pense pas que les conseillers Pôle Emploi proposent des accompagnements (même s'il le voulaient et le pouvaient en terme de compétences, ils n'en auraient pas les moyens). Ils sous-traitent pour différentes prestations, et là, tout dépend de la philosophie et de la politique de la structure qui vous reçoit.
La question économique revient alors, d'un autre point de vue cette fois, celui des prestataires de service. Comment combiner qualité d'accueil et d'accompagnement, et rentabilité (ou même équilibre financier pour les associations)?.. malheureusement, les réponses des structures ne servent pas toujours les intérêts des bénéficiaires des interventions... Toutefois, je ne pense pas être la seule à cultiver et promouvoir mon approche de l'accompagnement, et il me semble que la formation de psychologue nous prémunit de certaines dérives (ne serait-ce qu'à travers notre code de déontologie) ...
Cela dit, je ne pense pas que les conseillers Pôle Emploi proposent des accompagnements (même s'il le voulaient et le pouvaient en terme de compétences, ils n'en auraient pas les moyens). Ils sous-traitent pour différentes prestations, et là, tout dépend de la philosophie et de la politique de la structure qui vous reçoit.
La question économique revient alors, d'un autre point de vue cette fois, celui des prestataires de service. Comment combiner qualité d'accueil et d'accompagnement, et rentabilité (ou même équilibre financier pour les associations)?.. malheureusement, les réponses des structures ne servent pas toujours les intérêts des bénéficiaires des interventions... Toutefois, je ne pense pas être la seule à cultiver et promouvoir mon approche de l'accompagnement, et il me semble que la formation de psychologue nous prémunit de certaines dérives (ne serait-ce qu'à travers notre code de déontologie) ...
Re: La situation de recherche d'emploi en question
et bien vous vous trompez : oui POLE EMPLOI fait de l'accompagnementOwaha a écrit :Cela dit, je ne pense pas que les conseillers Pôle Emploi proposent des accompagnements (même s'il le voulaient et le pouvaient en terme de compétences, ils n'en auraient pas les moyens).
Depuis 2006 au sein des dispositifs CVE dont les résultats ont toujours été bien meilleurs que ceux des opérateurs privés de placement
http://alternatives-economiques.fr/blog ... ce-public/
Mais aussi en Agences locales depuis février 2013 et la mise en place des nouvelles modalités de suivi des demandeurs (Suivi, Guidé et Renforcé, cf. PE 2015 - J. BASSERES) : de 2 à 3 conseillers par agence consacrent au minimum 80% de leur temps en accompagnement renforcé (70 DE en portefeuille)
Re: La situation de recherche d'emploi en question
Ou de vous aveugler en vous donnant un faux-sentiment d'utilité.Owaha a écrit :Toutefois, je ne pense pas être la seule à cultiver et promouvoir mon approche de l'accompagnement, et il me semble que la formation de psychologue nous prémunit de certaines dérives (ne serait-ce qu'à travers notre code de déontologie) ...
L'approche psychologique de l'accompagnement des chômeurs n'a aucun impact sur le chômage de masse. Cela peut aider certaines personnes à sortir provisoirement de l'exclusion mais dans le fonctionnement économique actuelle qui est voulu, cela se fera systématiquement au détriment d'une autre personne. Pourquoi ? Parce qu'il faut stimuler la compétition entre individu afin d'augmenter les profits de certaines personnes en faisant baisser les salaires.
C'est comme l'histoire d'utiliser son réseau, si j'obtiens un poste parce que j'ai une connaissance dans l'entreprise, c'est du favoritisme, de la discrimination à l'embauche, de la magouille ... rien de bien "déontologique". Regarder du coté des "professionnels de la politique" où cette notion de réseau fonctionne très bien.
Re: La situation de recherche d'emploi en question
En quoi consiste la déontologie des psychologues du travail Owaha ?