Bonjour,
pour répondre, tout d’abord rapidement aux quelques interrogations que mon message précédent a suscité (et qui était effectivement un peu trop laconique):
• dimanche 26 mai à Paris: c’est la
date et c’est le
lieu qui semblent se dégager pour le prochain printemps français, l’heure n’est pas encore précisée, je ne sais pas pourquoi,
•
pourquoi … ne pas profiter en effet de ce printemps si particulier, pour reprendre l’envie de sortir, de sortir aussi un peu le nez de l’ordi, pour sortir du temps,
• « n’est-il pas temps ?»… de changer le
comment : pendant toutes ces années où je me suis contenté de payer ma cotisation, mais où j’ai quand même un peu suivi les articles et un peu aussi les forums, j’ai pu constater que beaucoup des actions de terrains que ‘APNEE’ a organisés semblent avoir déçu (au niveau de la participation, de la cohérence des organisations de défense des chômeurs et surtout au niveau de l’écho produit). Les alliances, les unions entre associations parfois consanguines semblent difficiles alors, pourquoi ne pas essayer l’altérité, la diversité, l’opportunité ?
Ensuite, je note que ce premier message a donné lieu à des échanges plutôt humoristiques et cela me montre que l’ambiance est encore bonne sur ce site, après toutes ces années de présence auprès des chômeurs. Respect !
Enfin, en marge de ces courtes réponses, je vais essayer de développer un peu le ‘pourquoi’ et le ‘comment’ sachant que le ‘où’ et le ‘quand’ nous seront précisés ultérieurement par d’autres personnes.
« Pourquoi manifester ? ». Parce qu’on en a marre de pas être entendus, malgré les sites, les forums, les coordinations, les inter-syndicales !
« Pourquoi manifester avec des non-chômeurs ? » Pour être plus nombreux !
« Pourquoi manifester avec ceux qui manifestent pour d’autres sujets de mécontentement que ceux qui sont liés au chômage ? » Parce que l’union, la vraie, celle qui impressionne l’adversaire, ne rassemble pas ceux qui se ressemblent mais ceux qui se complètent.
« Pourquoi manifester maintenant ? » Parce que c’est ailleurs que ce décide le tempo des saisons, mais aussi parce que ce gouvernement de bourgeois, soi-disant socialistes*, ne fait que confirmer les orientations économiques des précédents bourgeois au pouvoir, soi-disant conservateurs*, sous le regard complaisant des euro-bourgeois ultra-libéraux* !
A l’alternance, seules de subtiles différences sociétales surgissent, comme pour essayer de captiver encore un peu l’attention et de canaliser la croyance en un changement imminent qui proviendrait du pouvoir en place.
« Pourquoi alors manifester contre ces réformes sociétales ? » Pour montrer que nous ne sommes pas abattus, car même si nous ne savons pas toujours discerner un chiffon rouge agité devant nos yeux d’une pique assassine qui s’y dissimule, dans les deux cas, nous savons bien où se trouve le toréador !
« Pourquoi manifester contre ceux qui ont portés les quelques réformes des droits des chômeurs ? » Le RSA, Pôle-Emploi, les trop-perçus n’ont-ils pas été présentés, chacun en leur temps, comme les outils d’une ‘nouvelle politique sociale’, plus ‘humaine’, plus ‘rationnelle’ …mais en réalité tellement plus ‘comptable’ !
« Comment ? » Comment ne pas profiter de la présence d’environ (le nombre précis semble faire polémique) un million d’autres manifestants !
Comment refuser de partager le pavé avec des personnes qui ont eu assez de cran et de rigueur pour organiser trois manifestations nationales qui ont entraînées avec elles des participants toujours plus nombreux et toujours plus déterminés ! Ces personnes sont-elles si différentes de nous ? Et si oui, en quoi la diversité devrait elle nous désunir ? Lors de la manifestation du 24 mars j’ai croisé, entre autres, des musulmans et des homosexuels: aurais-je du me mettre à l’écart de leur manifestation, en faire une autre, à coté, ailleurs ou à un autre moment ? Les musulmans disaient leur opposition à un mariage entre personnes du même sexe, les homosexuels vilipendaient l’instrumentalisation de leur fantaisie par un lobby qui prétend les représenter. Et moi je portais un panneau qui disais « Touche pas au mariage, occupe-toi du chômage ». Pour beaucoup j’étais ‘ridicule’, pour beaucoup d’autres j’étais ‘solidaire’.
« Comment peut-on aller servir la soupe aux tradi-catho ? » Il n’y avait pas que des tradi-catho, et de loin, dans la manif du 24 mars, je le redis, de même que les tradi-catho ne sont pas plus responsables des chiffres record du chômage actuel.
Méfions-nous des clichés car même si les ministres du budget sont logiquement les plus efficaces à faire fructifier leur propre budget dans des paradis fiscaux pacifiques, on ne peut vraiment pas s’y fier !
« Comment ne pas plutôt aller manifester avec Mélenchon, le 5 mai ? » Effectivement, cela peut aussi s’envisager : la seule différence c’est qu’il y aura moins de monde

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(*) si je n’ai pas utilisé ici les mots « gauche » et « droite », c’est parce que ces deux mots ne font plus référence pour moi qu’à des orientations géographiques, ce qu’ils faisaient d’ailleurs à l’origine. Ils sont encore utilisés politiquement par de nombreux journalistes, mais c’est parce que leur travail les obligent à mettre des étiquettes aux gens qu’ils décrivent, interviewent ou commentent. Cela leur permet de faire des articles plus courts, d’habiller les protagonistes et de poser le décor dès le premier acte. Mais cela ne leur réussi plus vraiment depuis que la presse devient numérique : à en croire un récent sondage de l’OJIM, les internautes ont acquis une surprenante opinion de leurs journalistes.
Merci d’avoir lu cette proposition jusqu’au bout !
Salutations et rendez-vous où vous savez et quand vous savez (ou quand vous saurez) !
pif