Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Réagir sur l'actualité ou la vie quotidienne, faire part de son humeur, lancer un débat... Ce forum généraliste est dédié à tous les thèmes qui vous préoccupent (en dehors des Dossiers ci-dessous).

Modérateurs : superuser, Yves

bebert

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par bebert »

P.S. Avant-hier j'ai reçu une lettre de la caisse de retraite (j'ai 55 ans), ils m'ont envoyé une estimation de retraite que j'aurais à 62 ans (départ légal possible) et à 67 ans (taux plein). Ma première réaction a été de calculer si je peux me casser du monde du travail et de Pôle Emploi à 62 ans avec la misère de retraite que j'aurai. Et je crois que je peux.
Je ne veux pas te casser le moral, mais d'ici la les textes auront ete durcis et je crois que tu ne pourras pas... :cry:

Nous sommes (j'ai 51 ans) la generation qui aura cotise toute sa vie pour ne rien toucher... Ce qui explique que la fois ou un vieux a voulu me faire la morale sur le fait que je ne bossais pas, (mon ex "beau-pere") il a perdu une occasion de la fermer... :D
diety

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par diety »

Et crois-tu que les maraîchers continueraient à se casser le dos pour fournir des légumes au marché ? Ils ne gagnent même pas un SMIC pour beaucoup d'entre eux ; ou bien est-on prêt à payer les légumes deux fois plus cher ?
Bon ok, on laisse tomber.
diety

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par diety »

Je ne veux pas te casser le moral, mais d'ici la les textes auront ete durcis et je crois que tu ne pourras pas... :cry:
Eh bé, je vois que vous êtes positifs.

Malgré vos encourageantes remarques, je ne laisse pas me casser le moral, j'aurai toujours le temps de déprimer plus tard. :D
Invité

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par Invité »

On laisse tomber quand on n'a plus d'arguments. :wink:
Je ne suis pas contre le RU. J'ai seulement les pieds sur terre. Personnellement si j'ai un RU sans aller à l'usine, je ne mets plus les pieds à l'usine, d'ailleurs je m'en fiche, je ne mange pas de saucisses. Mais je mange d'autres trucs , notamment des légumes, des yaourts, du fromage, du chocolat etc...Tout cela est produit par des gens qui sont peu payés et n'iraient plus s'embêter à travailler dans ces boîtes.
A moins que le capitalisme, les spéculateurs, les actionnaires et les banques ne disparaissent de la surface du globe, je ne vois pas comment résoudre cette quadrature du cercle.
Je suis terre à terre, hein ?
Comment tu fais pour continuer à manger ? :D
maguy

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par maguy »

il a perdu une occasion de la fermer... :D
Comme c'était écrit dans ton message avec le retour à la ligne, j'ai cru lire "il a perdu une... dent" :lol:
Avant-hier j'ai reçu une lettre de la caisse de retraite (j'ai 55 ans), ils m'ont envoyé une estimation de retraite que j'aurais à 62 ans (départ légal possible) et à 67 ans (taux plein). Ma première réaction a été de calculer si je peux me casser du monde du travail et de Pôle Emploi à 62 ans avec la misère de retraite que j'aurai. Et je crois que je peux
Moi, ce serait à 66 ans et 4 mois, lalère :P

En fait Diety, il faut voir avec tes cotisations allemandes et les caisses complémentaires. Ce qu'on reçoit de la cnam ne concerne que la retraite de base.
diety

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par diety »

On laisse tomber quand on n'a plus d'arguments.
J'ai des arguments, seulement ils ne te convaiquent pas, et il est vrai que j'ai plutôt envie de chercher des arguments favorables pour un RU, idée qui me plaît, pendant que tu es déjà convaincue de l'impossibilité de son instauration. Tes arguments semblent "prouver" l'impossibilité qu'un RU puisse être installé. Soit, mais cela ne me décourage pas pour autant de chercher dans cette direction. Il est vrai que Je n'ai pas la fibre de convaincre, j'ai des idées qui m'attirent et d'autres qui m'attirent moins ou pas, c'est tout.
A moins que le capitalisme, les spéculateurs, les actionnaires et les banques ne disparaissent de la surface du globe, je ne vois pas comment résoudre cette quadrature du cercle.
S'il faut attendre à chaque fois que le monde entier ait changé avant d'émettre des idées "pas réalistes" ou avant de faire une chose nouvelle, on ne fait jamais rien. Mais je suis d'accord avec toi, je n'ai pas d'arguments pour te convaincre. Ce n'est pas grave. L'idée du RU me plaît et je cherche des arguments dans cette voie, je lis des trucs, je m'informe. Je ne suis pas terre à terre et content de ne pas l'être.
Invité

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par Invité »

Pas de pb, Diety, je ne cherchais pas à t'énerver. :wink:
tristesir

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par tristesir »

Bon alors, prenons un exemple que je connais bien : la production de produits alimentaires élaborés en usine (saucisses ou n'importe quoi, crêpes, salades composées, etc...)
Est-ce indispensable de manger des saucisses? (plus généralement, est-ce nécessaire de manger de la viande?)

Le RU ne peut pas fonctionner dans la société telle qu'on la connait. On oblige les gens à fabriquer des choses inutiles et pire, il n'y a jamais de questionnement sur leur utilité réelle.

Tant que l'utilité sera calculée en terme de profit financier, on obligera les gens à se faire exploiter à la réalisation de tâches inutiles, dangereuses pour eux-mêmes, les autres, l'environnement.
patapoum

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par patapoum »

serabeth a écrit :
Ceux qui perdent sont ceux qui proposent des boulots de merde payés une misère. Ces boulots-là vont soit disparaître - et je dirais : bon débarras - soit on va les payer à la hauteur de leur pénibilité, et ce sera tant mieux.
Bon alors, prenons un exemple que je connais bien : la production de produits alimentaires élaborés en usine (saucisses ou n'importe quoi, crêpes, salades composées, etc...), c'est vraiment un boulot dur, en général payé au SMIC, et la plupart du temps précaire. Il répond donc à la définition ci-dessus.
Crois-tu qu'on le paiera à la hauteur de sa pénibilité ? Ben non, on prendra des travailleurs étrangers ; c'est ce qu'on fait déjà, et il y en a plein d'autres qui n'attendent que d'entrer. Pourquoi voudrais-tu que les actionnaires se privent de dividendes afin de payer mieux les salariés ? Et crois-tu que les consommateurs accepteraient de payer les produits plus cher ? S'ils achètent les produits plus cher, ils n'auront rien gagné à passer au RU.
Ce revenu universel n'est possible que si les frontières sont hermétiquement fermées, ou si le capitalisme est aboli, ou si le RU est vraiment universel à l'échelle du monde.
Et crois-tu que les maraîchers continueraient à se casser le dos pour fournir des légumes au marché ? Ils ne gagnent même pas un SMIC pour beaucoup d'entre eux ; ou bien est-on prêt à payer les légumes deux fois plus cher ?
Vous oubliez plusieurs choses, Serabeth :) :

Il est important de garder à l'esprit que le RU est un revenu de base, d'un montant suffisement élevé pour subvenir aux besoins de base, sans fioritures particulières. Comme Diety (je crois) l'a dit, tout comme les économistes ayant étudiée l'idée, il se devrais d'être autour de 950/1000€, disons pour l'exemple 1000€.
Or avec cette somme, croyez-vous un seul instant que pour une très très large majorité des gens celà soit suffisant aux vues de notre société actuelle? Non, une personne peut certes vivre avec 1000€ mais ça reste très peu pour beaucoup, qui voudrons par conséquent gagner plus d'argent afin de "mettre du beurre dans les épinards" et s'acheter diverses choses "inutiles" mais ludiques ou autres.
Le RU permet de donner le choix de vivre avec assez peu sans travailler mais permet surtout à chacun de choisir le "montant de travail" qu'il est prèt à produire.

En sus, comme je le disais, pas mal d'expérimentations ont été faites et contrairement à ce que beaucoup imaginaient les gens pour la majorité n'ont pas cessé de travailler, bien au contraire (l'exemple de la Namibie étant le plus parlant, l'économie s'est même beaucoup développée).

Pour les maraichers par éxemples, allez donc en voir et demander leur si ils préfèreront ne rien faire pour 1000€ ou bosser pour le double? La réponse sera quasi unanimement continuer à bosser, mais peut-être moins, différement, mais laissera un choix sain pour chacun.

Combien de personnes n'osent actuellement pas se lancer en créant leur boite, car sachant qu'ils ne pourront pas en vivre au début, et risquent de tout perdre en cas de malchance? Et du coup vont chercher un boulot alimentaire en se bouffant la vie, la santé, en augmentant drastiquement la criminalité (à cause du stress), etc.

Je pense sincèrement (et me trompe peut-être, certes) qu'en 2012 il nous faut prendre conscience qu'il n'y a plus de travail pour tout le monde, et que ceci va s'accentuer au fil du temps.
Un des meilleurs exemples est l'automatisation des tâches : il fallait il y a 30 ans une vingtaine (je donne un chiffre au pif) de personnes pour fabriquer une voiture, aujourd'hui une machine s'en charge. Oui on rétorquera qu'il faut les fabriquer ces machines, les maintenir, en créer de nouvelles, mais un ingénieur "remplace" disons (au pif) 5 ouvriers sur 10, il faut être hélas réalistes.

Il y a donc moins de boulot disponible car beaucoup sont détruits, et à coté de ça la population augmente : de moins en moins de boulot pour de plus en plus de gens, il faut revoir complètement notre modèle de société et nos modèles économiques, j'en suis intimement convaincu.
Et à l'heure d'aujourd'hui, je ne vois pas d'autres possibilités que le RU, le chômage est quelque chose qui est devenu je pense impossible à éradiquer sans perte et fracas social.
tristesir a écrit : Est-ce indispensable de manger des saucisses? (plus généralement, est-ce nécessaire de manger de la viande?)

Le RU ne peut pas fonctionner dans la société telle qu'on la connait. On oblige les gens à fabriquer des choses inutiles et pire, il n'y a jamais de questionnement sur leur utilité réelle.

Tant que l'utilité sera calculée en terme de profit financier, on obligera les gens à se faire exploiter à la réalisation de tâches inutiles, dangereuses pour eux-mêmes, les autres, l'environnement.
Tout à fait d'accord : un des avantages d'un RU serait la disparition (ou modification profonde) d'un grand nombre de métiers "inutiles" pour la société dont une grande partie dans la gestion administrative de l'état, le flicage des bénéficiaires d'allocations, Pôle-emploi (qui deviendrais inutile) et j'en passe.
Sans compter les répercutions systématiquement constatées sur la criminalité, la maladie, et d'autres qui ont été prouvée via les expérimentations...

Petit ajout à postériori.
Je vous invite à lire ceci, afin de voir ce qu'un expérimentation a donnée sur un village de 100 habitants : http://www.courrierinternational.com/ar ... um-garanti
maguy

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par maguy »

Un des meilleurs exemples est l'automatisation des tâches : il fallait il y a 30 ans une vingtaine (je donne un chiffre au pif) de personnes pour fabriquer une voiture, aujourd'hui une machine s'en charge
Ouais, surtout quand les usines de production partent ailleurs...

Il y a une trentaine d'années, l'électroménager durait facilement une vingtaine d'années et on pouvait réparer. Aujourd'hui c'est devenu impossible, pas d'autre choix que de racheter du neuf et d'alimenter la montagne de déchets non recyclables. :evil:

... et vos enfants iront cracher sur vos tombes.
patapoum

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par patapoum »

maguy a écrit : Ouais, surtout quand les usines de production partent ailleurs...

Il y a une trentaine d'années, l'électroménager durait facilement une vingtaine d'années et on pouvait réparer. Aujourd'hui c'est devenu impossible, pas d'autre choix que de racheter du neuf et d'alimenter la montagne de déchets non recyclables. :evil:

... et vos enfants iront cracher sur vos tombes.
Le documentaire "prêt à jeter" bien que très imparfait est très intéressants sur ce sujet.
Sinon tout à fait d'accord : la cupidité a depuis longtemps remplacé toute notion de bon sens (et ce à tout les niveaux de la société).
bebert

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par bebert »

Sinon tout à fait d'accord : la cupidité a depuis longtemps remplacé toute notion de bon sens (et ce à tout les niveaux de la société).
Tu veux savoir pourquoi ? donne-moi 20 € et je t'explique... :D
Invité

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par Invité »

Tu veux savoir pourquoi ? donne-moi 20 € et je t'explique... :D
Moi je te le fais à 19,50€. :lol:
superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

Re: Le précariat : « Une classe sociale en devenir »

Message par superuser »

Exclues, les nouvelles classes populaires s'organisent en "contre-société"

Le malaise français ne serait donc qu'un bégaiement de l'histoire, un processus connu qui, en temps de crise, conduit inexorablement les classes populaires vers le populisme, la xénophobie, le repli sur soi, la demande d'autorité...

Cette analyse occulte l'essentiel. Le durcissement de l'opinion est d'abord le fruit d'une mise à distance radicale des classes populaires. En effet, pour la première fois dans l'histoire, les classes populaires ne sont pas intégrées au projet économique et social des classes dirigeantes. La nouvelle géographie sociale permet de révéler ce bouleversement. Après trois décennies de recomposition économique et sociale du territoire, le constat est redoutable. Contrairement à ce qui a toujours prévalu, les classes populaires ne résident plus "là où se crée la richesse", mais dans une "France périphérique" où s'édifie, à bas bruit, une "contre-société".

Lire la suite => http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
Répondre