Nous avons rencontré Martin Hirsch

Vous pouvez poster ici vos articles de presse, communiqués, bons plans, etc... et réagir à ceux des autres.

Modérateurs : superuser, Yves

superuser
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Nous avons rencontré Martin Hirsch

Message par superuser »

Ça se passait hier soir, de 19h à 20h30, dans les locaux du Haut commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté et à la jeunesse, au 59 avenue de Ségur. Pili est venue avec moi.

Actuchomage était invité par l'agence internet et de communication de Martin Hirsch (La Netscouade), avec d'autres animateurs et animatrices de sites ou blogs qui parlent du RSA (RégionsJob.com, Retravailller.org, Femmes-emploi.fr, Emploi.france5.fr, Etvoilaletravail.net…). Il s'agissait d'échanger avec Martin Hirsch afin de dissiper les zones d'ombres...

Zones d'ombres dissipées :

ERREUR reconnue sur le questionnaire RSA, élaboré par un "comité de pilotage" qui a omis de consulter un échantillon d'usagers... Un nouveau formulaire, moins "perturbant", sera prêt dans le courant de l'été.

Martin Hirsch a positivé, mettant en avant les avantages de faire connaître aux futurs bénéficiaires les modalités/démarches à entreprendre afin de demander soit une pension alimentaire au parent défaillant (pour les personnes seules avec enfants), soit faire jouer la loi sur l'obligation alimentaire (pour les "jeunes" de "moins de 30 ans" dont les parents suffisamment riches refusent de contribuer à leur entretien)... Sinon, au delà, a-t-il dit, l'histoire de l'obligation alimentaire n'a pas lieu d'être.

Au sujet de la déclaration des revenus d'épargne : les montants déclarés sont évalués selon les barèmes fixés par le décret sur le "train de vie" des RMIstes (patrimoine, bijoux, œuvres d'art, etc). Quand on a 20.000 € de côté, par exemple, on ne risque absolument rien. Il m'a certifié que nous n'allions pas sur le chemin de l'Allemagne avec un Hartz 4 à la française : pas question d'amputer quelqu'un du RSA s'il a un LEP à côté, par exemple.

Au sujet de l'inscription à Pôle Emploi : seuls les ex-RMIstes et APIstes qui sont en pleine mesure de travailler devront s'inscrire. Ceux/celles qui ont de gros freins au retour à l'emploi (pb de santé, de logement, de garde d'enfants etc…) continueront à être "suivis" par les services sociaux habituels.

Pour Martin Hirsch, c'est au nom de l'égalité - égalitarisme ? - entre chômeurs - mêmes droits, mêmes devoirs, tant pis pour la loi sur l'ORE et le PPAE dont il semble ignorer la violence - qu'il en sera ainsi, afin que tous les privés d'emploi aient accès aux mêmes "aides/services" (ha-ha !) offerts par Pôle Emploi alors qu'avant, seuls les chômeurs indemnisés par le régime d'assurance chômage avaient l'honneur d'en bénéficier (ha-ha-ha ! Là aussi, on voit qu'il ne mesure pas totalement de quoi il en retourne en réalité).

Il a également certifié qu'une personne seule qui n'a aucun moyen de faire garder son ou ses enfants ne sera pas contrainte de s'inscrire à Pôle Emploi et risquer, de ce fait, une radiation.

Au sujet des radiations Pôle Emploi : si un RSAste se fait radier, on ne lui coupera pas les vivres immédiatement. Pôle Emploi enverra un avis de radiation motivé au Conseil général, l'accusé devra alors se défendre, et c'est le président du CG qui tranchera en commission... Un point noir que nous n'avons pu creuser : si c'est la date de radiation de Pôle Emploi qui sert de base, le condamné devra-t-il rembourser un trop-perçu par la suite ?

Nous n'avons malheureusement pas pu creuser davantage bien d'autres aspects techniques du RSA, le temps imparti étant trop court...

Autres zones d'ombres dissipées :

Martin Hirsch est persuadé que le frein financier est la composante essentielle à la non reprise d'un emploi. Pour lui, le RSA contribuera à ne pas décourager ceux qui bossent… pour des clopinettes. Et il ne remet pas en cause la bassesse des salaires pratiqués : il estime même que, s'il ne faut surtout pas supprimer le Smic, il est juste de revaloriser celui-ci sans "coup de pouce" au minimum légal afin de ne pas alourdir le coût du travail.
Il nous a semblé qu'à ses yeux le Smic ne concerne, toujours, que des salariés peu ou non qualifiés. Il semble ignorer qu'aujourd'hui le Smic est la pitance qu'on propose à des personnes expérimentées, voire à des moutons à cinq pattes.

Martin Hirsch est conscient de l'effet d'aubaine que peut générer le RSA. Mais, pour lui, "remettre un pied dans l'emploi" - par le biais d'un temps partiel, par exemple… - est primordial : il s'agit de monter l'escalier en douceur (ça passe donc, visiblement, avant la qualité dudit emploi : il a d'ailleurs reconnu que ce n'est pas son rôle de pallier aux déficiences des partenaires sociaux dans les négociations salariales ou aux mauvaises politiques de l'emploi en général. En gros, la précarité qui s'installe et les salaires qui baissent, ce n'est pas son rayon. Le sien c'est le RSA, point. Et pour lui, RSA = améliorer l'ordinaire des plus pauvres, c'est déjà ça). Il ne semble pas imaginer que nombre de chômeurs aux minima sociaux, durablement rejetés et discriminés par le marché de l'emploi, sont expérimentés et tout à fait capables de se replonger dans un travail "normal" à plein temps. Quant à la situation de l'emploi, il espère simplement que la conjoncture va s'améliorer et que la tendance à la précarité et à la médiocrité générales va s'inverser... Il espère que l'escalier ainsi doucement emprunté restera dans le sens de la montée, et pas de la stagnation voire de la descente (mais là dessus, à notre humble avis, il se fourvoie et semble omettre qu'avant la crise, l'ascenseur social était déjà en panne)...

Ce que j'ai retenu, en conclusion :

• Martin Hirsch est conscient du pouvoir d'internet. Il sait que les médias traditionnels ne rentrent pas dans les détails alors que nous oui, et que ça finit par se propager. D'où ce petit "briefing" pour tenter de redorer son blason. D'ailleurs il compte nous revoir à la rentrée, au fil de l'évolution de son bébé...

• Martin Hirsch, qui est d'un abord disponible, sympathique et habile interlocuteur, est un homme politique plus "technicien" que "beau parleur" qui pense, lui aussi, à sa carrière (à un invité qui lui demandait de se justifier sur son rôle de "caution sociale" de Sarkozy il a répondu que son RSA, il l'aurait porté de la même manière sous un gouvernement de gauche). Martin Hirsch se focalise donc sur son projet et tente de le mener à bien contre vents et marées - j'aimerais pas être à sa place ! -, en dépit de tous les facteurs/éléments périphériques (causes du chômage, garde des enfants, formation des chômeurs, abus patronaux et rapport de force en défaveur du salariat, mondialisation et j'en passe…), pourtant cruciaux. On peut juste déplorer cette absence de "porosité", cet étonnant cloisonnement dans sa démarche qui ne s'encombre guère du problème complexe de l'emploi et de la pauvreté dans toute sa globalité.


Maintenant, Pili va prendre le relais pour donner son sentiment et pallier mes oublis. Ensuite, je posterai un article complet en Une de nos actus.

... Pili, à toi de jouer ! :wink:
Yves
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Dans le débat actuel… 

Message par Yves »

Je t'invite à donner rapidement de la visibilité à ce compte-rendu très instructif dans les Actus du site, quitte à y revenir plus tard quand Pili t'aura fait part de ses commentaires.

Ceci démontrant - si nécessaire - que nos actions ne se résument pas qu'à la diffusion d'infos et analyses alternatives, sans prise directe avec les acteurs politiques, économiques et sociaux.

Si Actuchomage (au travers toi et Pili) est invité à ce genre de rencontres, cela prouve que nos actions, analyses et commentaires ont une portée qu'il ne faut pas négliger.

Excellente initiative que d'y participer. Les informations ci-dessus méritent la Une.
tristesir

Re: Nous avons rencontré Martin Hirsch

Message par tristesir »

Quand on a 20.000 € de côté, par exemple, on ne risque absolument rien. Il m'a certifié que nous n'allions pas sur le chemin de l'Allemagne avec un Hartz 4 à la française : pas question d'amputer quelqu'un du RSA s'il a un LEP à côté, par exemple.
C'est du blabla comme l'a démontré RaoulPiconBiere sur un autre fil de messages.
La loi est la loi et tout est déjà prévu.
si un RSAste se fait radier, on ne lui coupera pas les vivres immédiatement. Pôle Emploi enverra un avis de radiation motivé au Conseil général, l'accusé devra alors se défendre, et c'est le président du CG qui tranchera en commission.
Cela vous rassure? Moi pas. L'expérience va vite démontrer, j'en ai peur, que la radiation va rapidement s'automatiser malgré ce semblant de filet de sécurité.
Martin Hirsch est persuadé que le frein financier est la composante essentielle à la non reprise d'un emploi.
Et surtout pas le manque d'emplois décents n'est-ce pas?
Ce projet a été mis en place à un moment où les néolibéraux ont cru atteindre le <<plein emploi>> comme ils disent et pour forcer les gens à travailler une misérable poignée d'heures par semaine.
Mais le contexte a radicalement changé et j'ai l'impression que ces gens font semblant de ne pas l'avoir remarqué.
Pili

Complement sur la renconte avec MH

Message par Pili »

Merci encore Sophie de m'avoir proposé de venir à cette rencontre.
===========================
En complément de ton compte rendu :


1 Ere question posée par Sophie – Actuchômage :


Sur le formulaire, Sophie pose deux questions sur l’obligation alimentaire et sur les déclarations des revenus d’épargne des bénéficiaires :

==>Sur l’obligation alimentaire et les pensions alimentaires :

Hirsch : Il rappelle que ces questions existaient déjà dans certains formulaires du RMI et que cela est explicité dans la loi.
Mais il comprend que cela puisse choquer les usagers. Ils ont vite été alertés par les usagers et il reconnaît que
« on a fait une erreur, on a associé au comité de pilotage les usagers à toutes les étapes de réflexion sur le RSa, sauf pour le formulaire, c’est une grosse connerie, car utile de travailler avec les usagers. Il est en cours de modification, un groupe de travail composé d’usagers planche dessus en Haute Savoie. D’ici la fin de l’été, il y aura une nouvelle version. J’avoue on a fait des bêtises sur ce coup »
Il rappelle la jurisprudence sur les pensions alimentaires pour les moins de 30 ans et « qu’en droit français, la solidarité familiale joue avant la solidarité collective »

==>Sur l’épargne des bénéficiaires
Hirsch : « cela ne me choque pas et que cela est assez normal que celui qui a un patrimoine élevé le déclare.

(la suite confère aux notes de Sophie)

Autre question d’actuchomage : sur les aides extra légales – Des usagers s’inquiètent, il semblerait que cela rentre dans les déclarations des ressources, dans l’octroi du RSA ? pouvez-vous nous rassurer ?

MH : « Non cela ne rentre pas dans le calcul du RSA »

ça réponse est évasive. Il se contente de rappeler sa note sur le guide à l’usage des acteurs locaux. Il rappelle que cela ne rentre pas dans le calcul des ressources pour le RSA. Mais que les aides extra légales des collectivités locales sont parfois conditionnées par le statut des demandeurs au RMI ou en API. Et que si les acteurs locaux se contentent de transférer RMI en RSA cela multiple par 3 le budget des aides extra légale des collectivités locales. Donc, il a invité les acteurs locaux de fixer des critères d’octroi d’aides sociales sur des critères de ressources.

Remarque :
Par manque de temps, la question suivante à lui poser était sur le risque avec le RSA de voir une politique d’aide sociale locale se restreindre.

Question d’Actuchomage : RSA et Droit et devoir des Demandeurs d'emploi

Avec le dispositif RSA, les bénéficiaires RMI et API vont basculer dans le dispositif du pôle emploi, soumis aux droits et obligations des demandeurs d’emploi de droit commun et notamment à l’obligation de répondre à l’offre raisonnable d’emploi. Le cas par exemple d’une femme qui refuserait une offre d’emploi pour des motifs de mode de garde insuffisant risque-t-elle d’être radiée et de ne plus avoir son RSA.

MH : « Oui aujourd’hui, tous les actifs ont les mêmes droits et même obligations, mais il n’y a pas pour les ex bénificaires du RMI et de l’Api une orientation forcée. »

==>Voir ensuite les notes de Sophie sur la Radiation

Autres question posé par Actuchômage : RSA et les droits connexes :

Nous interpellons MH sur l’exemple du cas de la CMU qui a été supprimée à une femme en API début juin

MH : « la CMU est maintenue pour les bénéficiaires du RSA qui était au RMI ou en API. ». " Le cas de cette personne était celui du renouvellement annuelle de sa CMU, qu’elle n’avait pas faite, d'où la suspension de sa CMU »

Hum, ce qu’il faut savoir c’est que les droits CMU sont présumés et ne sont pas automatiques. D’ailleurs en apparté, l’assistante de MH est venue vers nous et nous a confié qu’elle avait faite une erreur et une confusion concernant le terme utilisée dans la rédaction du décret d’application qui dit « les droits sont présumés ». Elle nous avoue qu’elle a pris ce terme au sens commun et non au sens juridique.

Dernière questions posée par Actuchomage : la précarité des jeunes :

71% des moins de 25ans suivis par les missions locales sont sans emploi, sans ressources et sans logement. Vous venez de sortir le livre vert sur la jeunesse. Quels sont les mesures et les moyens proposés pour lutter contre la pauvreté et le chômage des moins de 25 ans ?

Il est très évasif. Il est content de ce libre vert qui propose 57 mesures notamment une allocation d’autonomie.
Par Manque de temps, nous ne pouvons pas aborder la suite de la question : le RSA et les moins de 25 ans


Autres questions posés par les autres invités : RSA et SMIC
:
A la question concernant le RSA et le SMIC ( Tout l’argumentaire sur la trappe des contrats précaires et des bas salaires et le spectre de la suppression du SMIC avec le RSA a été apporté par Elsa). MH ne remet pas en cause la politique du gouvernement. Il partage l’idée qu’il faut maitriser le coût du travail –c'est-à-dire des salaires – et par conséquent il est favorable à une faible augmentation du SMIC. Mais il défend l’idée « qu’il faut conserver le SMIC, car le supprimer serait une très grave erreur »



Conclusion :


Pour conclure la fin de cette rencontre, Martin Hirsch s’est félicité « je suis content » de la mise en place de la généralisation du RSA, « c’est une réussite, car tout se passe bien »

Pour rebondir sur la conclusion de Sophie sur cet homme, courtois, soucieux de communiquer et de réussir sa mission, coute que coute, qui est de mettre en œuvre son RSA, en éludant le fond du problème de la logique néo-libéral et ses effets dévastateurs ( destruction des emplois, baisse de emploi rémunérés, casse des politique sociales et du code du travail, le contrôle social, accentuation de la pauvreté…), une question que nous aurions pu lui poser – Martin Hischt, haut commissaire des solidarité actives – est-ce que la solidarité ne serait ce pas tout simplement de demander et d’inciter les entreprises d’être elles aussi « solidairement actives », c'est-à-dire redistribuer les fruits de la productivité aux salariés, de partager les emplois et les temps de travail –

Il a affirmé des choses, maintenant nous n’avons plus qu’à le prendre à ses propres mots !

Actuchomage a posé les questions qui préoccupaient nos adhérents. Il nous a apporté des réponses. A vérifier si cela sera suivi d’effets. Restons vigilants.

Question non posée concernant les 2 millions de travailleurs pauvres qui vont aussi rentrer dans le dispositif RSA – qui pose la question des travailleurs pauvres en dessous du SMIC mensuel –


:arrow: je te repasse la main, So! @plus Biz

:arrow:http://www.actuchomage.org/forum/index. ... =viewtopic ici quelques précisions sur la CMU et le RSA : pas automatique :wink:
Dernière modification par Pili le 09 juil. 2009, modifié 1 fois.
superuser
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Re: L'article est en Une

Message par superuser »

N'hésitez pas à aller le commenter :D
RaoulPiconBière

Re: Nous avons rencontré Martin Hirsch

Message par RaoulPiconBière »

J'ai pas hésité, j'ai galéré, (cadre minuscule, pas d'aperçu) .. et ....
y'a rien qui est passé (pas de réponse au clic "envoyer").
___________

Oui bon c'est bien gentil tout ça, martin affirme, martin rassure, mais y'a rien qui prouve ce qu'il dit.
Alors au lieu de payer des gars à lire nos sites et faire une réunion en douce et des commentaires en aparté (du genre : "Ah oui c'est vrai je me suis gourré"), vaudrait mieux des mecs qui répondent aux questions que l'on se pose.
Dans "Questions Fréquentes" de rsa.gouv.fr y'a rien au sujet des questions fréquemments posées sur le net. Bizare non cette façon de répondre en changeant de mode de communication ?

Sur rSa.gouv.fr par exemple on peut lire au sujet de l'obligation alimentaire :
L’obligation alimentaire impacte-t-elle le droit au rSa ?
14 avril 2009
L’obligation alimentaire est prise en compte dans les ressources pour déterminer votre droit au rSa. Vous pouvez faire le test d’éligibilité en ligne.
L’obligation alimentaire : qu’est-ce que c’est ?
C’est l’obligation légale par laquelle certaines personnes (famille proche) sont tenues de fournir à d’autres personnes (parents, enfants, conjoint…) les moyens nécessaires pour vivre.
C'est pas tout à fait ce que dit martin, (il faut dire que ça date d'avril; un gros poisson à digérer ?)
Donc on aimerait bien (je me permet de parler au nom de tous les usagers du WWW) avoir des réponses à jour. Bien sûr ce n'est pas une obligation, mais dans ce mode de communication que nous affectionnons, c'est le gage d'un minimum de crédibilité.

Pour ce qui est du train de vie, martin se veut rassurant : "Au sujet de la déclaration des revenus d'épargne. Les montants déclarés sont évalués selon les barèmes fixés par le décret sur le "train de vie" des RMIstes (patrimoine, voiture, bijoux, œuvres d'art, etc)" nous dit-on.
C'est vrai que cet aricle de loi est un peu long et on peut comprendre qu'il abrège quelque peu. Mais en oublier le " 10°" c'est faire preuve de mauvaise foi :
Article R262-74
Modifié par Décret n°2009-404 du 15 avril 2009 - art. 2
L'évaluation forfaitaire du train de vie prévue à l'article L. 262-41 prend en compte les éléments et barèmes suivants :.../...
10° Capitaux : 2, 5 % du montant à la fin de la période de référence.
Peut-être qu'il faut poser les questions autrement; essayons avec cet exemple que ne manqueront pas de lire les "rapporteurs" de martin.
Au sujet du LEP et des 20 000 € :
la question n'est pas :
Est-ce que l'on va nous enlever des sous ?
la question est :
Où se trouve le texte de loi qui dit que l'on ne va pas nous enlever des sous et que le LEP ne fait pas partie des capitaux mentionnés à l'article R.262-6 du Code de l'action Sociale et des Familles ?
Pili

Quelle mouche t'a piqué?

Message par Pili »

Salut Raoul,

je ne sais pas quelle mouche t'a piqué

Sur la qualité des questions posée, je puis te dire heureusement qu'actuhomage était là pour poser les questions techniques, car aucun interlocuteur autour de la table était au parfum à part nous. Certes, les premières questions posée devez conduire à poser les secondes plus directes...mais voilà, nous devions laisser notre tour de parole aux autres. nous n'avons pas monopoliser la paroles, bien que nous ayons été celles qui en ont poser le plus de questions.

Et je pense que nous avons été fidéles en ce qui concerne les thèmes qui nous préoccupent. Que ces réponses (à MH) soient incomplètes et insatisfaisantes, nous y sommes pas pour grand chose. Comme il l'a dit" il est content" , "la mise en place du RSA se passe bien"...

C'est un spécialiste de la com' MH, il a été flou quand cela l'arrangeait. A nous d'être vigilants

Bien sur que ce genre de rencontre est frustrante car nous ne pouvons pas mener le débat...avec MH comme nous le souhaitons

Sinon sur le fond tu as complètement raison... Autre question que nous aurions pu lui poser : "quand abrogez-vous le RSA?" :wink:

Nous pouvons peut-être lui demander de poursuivre le débat avec nous :wink:
Dernière modification par Pili le 09 juil. 2009, modifié 4 fois.
RaoulPiconBière

Re: Nous avons rencontré Martin Hirsch

Message par RaoulPiconBière »

:D Y'a pas de mouche ,
je rale sur les réponses qu'il a fait et celles qui ne sont pas écrites sur Son site.
Pourquoi trouve-t-il nécessaire de répondre à un petit comité quand le problème est sur le Web ?
Et croit-il encore que le débat est clos parcque la réunion est finie ?
Votre boulot ? Parfait ! :D félicitations et, justement, continuons à poser les questions pour avoir les réponses qui manquent.
mais voilà, nous devions laisser notre tour de parole aux autres.
:D pas sur le WWW. :D
RaoulPiconBière

Autres questionnements

Message par RaoulPiconBière »

• Au sujet des radiations Pôle Emploi : si un RSAste se fait radier, on ne lui coupera pas les vivres immédiatement. Pôle Emploi enverra un avis de radiation motivé au Conseil général, l'accusé devra alors se défendre, et c'est le président du CG qui tranchera en commission... Un point noir que nous n'avons pu creuser : si c'est la date de radiation de Pôle Emploi qui sert de base, le condamné devra-t-il rembourser un trop-perçu par la suite ?
Ce dernier scenario n'est pas possible car ce n'est pas la radiation de PôleEmploi qui est le fait générateur de la suspension.
la suspension ne peut intervenir qu'aprés que le bénéficiaire ait pu se faire entendre. Si la personne éprouve des difficultés au point d'être radiée de pôleEmploi c'est qu'il lui faut un autre Contrat d'Insertion. C'est seulement en cas de refus de ce contrat d'insertion ou si elle est dans l'impossibilité de justifier de ses difficultés à l'emploi que la suspension peut être prise.
Le contrat d'insertion suite à radiation de PôleEmploi doit être établi dans les 2 mois. (CASF L262-30 ; R262-72 ; D262-73)
Toute suspension faite avant l'entretien et avant les délais d'information et de droit de réponse est nulle.
De plus si vous déposez un recours contre la décision, ce recours est suspensif (Vous continuez à percevoir le rSa jusqu'à ce que tous les recours possibles soient épuisés et que la décision finale soit rendue.)
Il a également certifié qu'une personne seule qui n'a aucun moyen de faire garder son ou ses enfants ne sera pas contrainte de s'inscrire à Pôle Emploi et risquer, de ce fait, une radiation.
Martin Hirsch peut bien certifier que cela n'arrivera pas car c'est vrai mais il maitrise mal son sujet :
1 la loi a prévu des aides à l'emploi sous forme de chèques emploi service destinés à faciliter la reprise d'emploi. Les personnes reprenant un emploi sont prioritaires dans les accès aux crèches (dans une proportion ridicule mais quand même). Cela fait que légalement, la situation d'une personne n'ayant aucun moyen de faire garder ses enfants n'existe pas.
2 une personne qui n'a aucun moyen de faire garder ses enfants doit avoir un contrat d'insertion en conséquence. Elle n'est donc pas obligée de s'inscrire et de ce fait ne peut absolument rien risquer d'une radiation.

Parti d'un mauvais exemple, il donne une fausse réponse pour certifier une vérité.
On a bien compris qu'il voulait pas s'acharner, (et qu'il n'a aucun moyen financier pour assurer le suivi social), mais quand même, c'est pas la peine qu'il nous raconte n'importe quoi pour essayer de rassurer dans les chaumières.
Surtout que dans les CG (ceux qui prononcent la suspension), tout le monde n'est pas forcément d'accord avec sa vision de l'insertion. Je ne vois pas comment Martin hirsch pourrait les empécher d'utiliser la loi selon ce qu'elle est même si lui dit qu'il ne le fera pas. (il a pas de mal à dire cela, c'est pas son boulot et on le lui demandera jamais).
maguy

Re: Nous avons rencontré Martin Hirsch

Message par maguy »

Je trouve intéressant de mettre en ligne le témoignage d'un autre invité Les filles, vous avez eu une promotion : z'êtes journalisses, ceci dit quand on voit le pipi tiède politiquement correct que nous servent ceux qui ont leur carte...
Six mois après une première rencontre avec Martin Hirsch, j'ai eu de nouveau la chance, grâce au Post et à la Netscouade, de rencontrer le Haut-Commissaire aux Solidarités Actives contre la Pauvreté et à la Jeunesse, en compagnie de blogueurs et de journalistes travaillant sur les questions d'emploi. Ces derniers ont posé des questions particulièrement pointues sur les zones d'ombres du RSA, sur les autres freins à l'emploi que ne traite pas le RSA, etc...

Pour ma part, j'ai essayé d'interroger Martin Hirsch sur ses marges de manœuvre pour aller au-delà du RSA et in fine sur sa place dans le dispositif de Nicolas Sarkozy. Voici le verbatim de cette partie de l'échange :

RichardTrois : Avez-vous des marges de manœuvre? Quand on s'était rencontré vous nous aviez parlé de votre « guide d'action », le rapport de 2005 qui comporte 15 résolutions pour combattre la pauvreté. Or toutes les propositions que vous avez faites sur le surendettement, sur le bouclier sanitaire (pour contrer les « franchises médicales ») ont été enterrées.

Et si vous n'avez pas de marge de manœuvre, à quoi cela sert-il de continuer ? Parce que se pose toujours la question : êtes-vous la caution sociale du Sarkozysme.

Martin Hirsch : C'est une caution chère quand même. Une caution à 1,5 milliards d'abord plus 850 millions d'€ de prime de solidarité active, une caution à plus de 2 milliards. C'est une caution comme je ne vous souhaiterais pas d'avoir à en payer une pour un appart.

Ces derniers mois l'équipe, qui est ici, ne s'est pas tellement posée la question de ce qui avait à faire et à quoi elle servait. On a fait en sorte que le RSA arrive à bon port. On a pas mal mouillé notre chemise pour que les sujets que pointiez soient résolus (nda les questions d'implémentation et de déploiement du RSA). C'est-à-dire que ce qui se passe sur le terrain, être à côté des acteurs, à côté des départements, être sûr que l'on ne trahisse pas l'esprit de la réforme, cela nous a pris pas mal de temps. Je pense que c'était plutôt utile. Du coup, on a contribué à ce que cela soit une réforme qui se passe plutôt bien, pour une réforme aussi compliquée.

On passe 90% de notre temps à se dire : voilà le job que l'on doit faire. Et je le ferais exactement de la même façon si j'étais à la Direction de l'Action Sociale ou ailleurs.

Deuxièmement, puisque vous faisiez allusion aux 15 résolutions du rapport, il y avait dans ce rapport une résolution sur les politiques publiques en faveur des jeunes. Et on a donc passé 6 mois à développer ce que pourrait être une politique publique pour les jeunes. On est arrivé avant-hier ce que la commission livre ses conclusions avec une adhésion de tous les acteurs à cette feuille de route, du MEDEF à la CGT, de l'UNEF à l'UNI, des parlementaires. Et ils ne se sont pas dit « on est dans un lieu de caution, qu'est-ce qu'on vient faire là ». Ils se sont dit « on jugera sur les actes ».

La jeunesse, c'est la population pour laquelle le taux de pauvreté est le plus élevé dans ce pays. Je n'étais pas satisfait que l'on ait fermé la porte aux jeunes dans la loi de 1er Décembre 2008. Je l'ai entrouvert au forceps pour mettre le petit fond d'expérimentation. Et je me suis fait engueuler à l'époque parce que j'avais mis tout les sous que j'avais pour rassembler 10 millions d'€. Et là quand même bien travailler sur les jeunes. Il reste à transformer.

RichardTrois : Sur la pauvreté « Tout se tient ». Par exemple, une question que voulait poser un ami et camarade, c'est question du surendettement. Si l'allocation RSA est bouffée par les agios, cela ne sert pas à grand-chose...

Martin Hirsch : Je suis d'accord. Les dossiers de surendettement augmentent. Oui, il y a un vrai problème. Mais avec le RSA quand on a 200 € de plus, on a un peu moins besoin d'aller chercher un crédit à la consommation ou puiser dans une réserve d'argent. Mais c'est vrai que j'espérais et j'espère toujours, puisque ce n'est pas encore voté définitivement, que le projet de loi voté au Sénat, soit plus protecteur.

Le téléphone de Martin Hirsch sonne alors interrompant l'échange.

Martin Hirsch justifie donc son action par les avancées sociales concrètes qu'il met en œuvre en technicien, en passionné de la lutte contre la pauvreté. J'aurais voulu pour poursuivre lui demander s'il se vit comme un homme politique et dans ce cas pourquoi n'utilise-t-il pas ce poids politique pour donner une autre envergure à la politique de lutte contre la pauvreté.

A ce sujet, les journalistes d'ActuChomage qui étaient présentes rappellent dans leur compte rendu de la rencontre que les entreprises françaises ont droit à 60 milliards d’€ d'aides publiques diverses et variées dont plus de 30 milliards en allègements de "charges", et ce sans contrepartie notable sur l'emploi. Avec les 15 Milliards inutiles du Paquet Fiscal, voilà qui permettrait de trouver les marges de manoeuvre pour lutter vraiment contre la pauvreté, sur tous ses fronts. Ce que ne fait pas le RSA. Même si les 1,5 milliards d'€ du RSA sont bons à prendre pour ses allocataires.


PS: La rencontre a été l'occasion de faire la connaissance des rédactrices d'ActuChomage ainsi d'Elsa Fayner, jeune journaliste qui développe l'excellent blog "Et voilà le travail !". Sous-titré Chronique de l'Humain en Entreprise, je l'avais découvert par hasard via Twitter et cet article sur l'évolution du travail des agences photo : “Je me retrouve coincée entre les photographes et la direction”. Son blog est très très riche. Je vous le conseille.

RichardTrois
superuser
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Re: Nous avons rencontré Martin Hirsch

Message par superuser »

Richard Trois, qui s'est présenté comme militant socialiste...
RaoulPiconBière

garde d'enfant et rSa

Message par RaoulPiconBière »

Sur le sujet de la garde d'enfants d'autres intervenants ont intérogé Martin Hirsch.
http://voila-le-travail.fr/2009/07/09/m ... uvais-rsa/
Martin Hirsch : ..../.... Et puis, si vous prenez les autres freins -transports, garde d’enfants-, ce sont aussi des freins financiers.
Elsa Fayner : Mais, parfois, c’est carrément une absence de structures disponibles. Pour la garde d’enfants par exemple.
MH : Oui, mais dans ces cas-là, les seuls modes de garde disponibles -par une assistance maternelle par exemple- sont justement payants. Certes, il y a de vrais problèmes de garde d’enfants en France, de même pour les transports, mais je trouve que la déconnection avec la dimension financière est un peu artificielle.
Autrement dit, Martin Hirsch considère que les problèmes de garde d'enfants ont une solution qui est l'emploi d'assistantes maternelles agréées. Cela rejoint mon idée que, sur le sujet,il s'excuse mal d'une mauvaise réflexion : celle qui dit qu'un parent est plus rentable au boulot plutôt qu'à l'épanouïssement de son enfant.
C'est compter sans ce que deviendra l'enfant.
Remarque, quite à éduquer son enfant, vaut mieux être en Congé d'éducation parentale plutôt qu'au rSa+1, quelque part, y'a pas tort .... mais pour 2 personnes qui font le même boulot, ça fait quand même une sacrée différence de traitement.
RaoulPiconBière

Financement de l'accompagnement social

Message par RaoulPiconBière »

Je disais qu'il n'y a pas d'argent pour l'accompagnement social :
A lire sur http://www.lafusionpourlesnuls.com/arti ... 64341.html
Le Pôle 13 en grève contre une fin annoncée
La Provence du vendredi 10 juillet 2009
Les 29 salariés du Pôle 13, organe d'accompagnement à l'emploi destiné aux allocataires du RMI à Marseille, sont en grève depuis hier. En cause : la fin du financement par le Conseil général, à l'origine de la création du Pôle 13, qui signifie la fin de la structure au 31 décembre. "Par an, nous suivons près de 6 000 personnes et trouvons un emploi durable à près de 1 500 d'entre eux, insiste un de ces salariés. Que vont-ils devenir ? "
RaoulPiconBière

Financement de l'accompagnement professionnel

Message par RaoulPiconBière »

Déclaration de laurent Wauquier au journal Le monde :
"Tout ce qu'on peut sous-traiter, on va le faire, afin de garder le maximum de conseillers disponibles pour inscrire, indemniser et démarrer l'accompagnement. Par exemple, 100% des accompagnements de demandeurs d'emploi en difficulté se feront à l'extérieur (sauf pour le dispositif "Cap vers l'entreprise") et on accélèrera l'entrée en formation des chômeurs, avec un objectif de 10.000 en septembre", a-t-il ajouté.
Source : http://www.lafusionpourlesnuls.com/arti ... 91047.html
maguy

Re: Nous avons rencontré Martin Hirsch

Message par maguy »

Il est mignon leur logo

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