Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

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Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par tristesir »

Richard Moyon, membre du Réseau éducation sans frontière, est arrivé peu après l’évacuation de 200 sans-papiers par le service d’ordre de la CGT, propriétaire des locaux squattés de la Bourse du Travail à Paris. Il regrette la situation sanitaire déplorable dans laquelle ces gens sont laissés.
http://www.france-info.com/spip.php?art ... s_theme=13

Lire aussi:
http://www.leparisien.fr/societe/les-sa ... 559176.php

Voir aussi:
http://www.liberation.fr/societe/060110 ... ns-papiers
superuser
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Re: Dommage qu'on n'interroge personne de la CGT

Message par superuser »

Et si ces sans-papiers avaient squatté le siège du Medef ou celui de la CFDT ?

Pas de peau : il se trouve que c'est la CGT qui les a soutenus et "hébergés" depuis quatorze mois (en fait, c'était une occupation).

Pour y avoir été à l'occasion d'une réunion CGT-Chômeurs avec le responsable CGT de l'UD-Paris, je peux vous dire que le climat était de plus en plus difficile, voire malsain (agressions) dans tout le bâtiment.
Le bon fonctionnement des gentils syndicats en pâtissait. La situation devenait, surtout, inextricable.

Alors, la CGT est maintenant comparée à Hortefeux... Je ne crois pas que ce soit très juste.
tristesir

Re: Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par tristesir »

Alors, la CGT est maintenant comparée à Hortefeux... Je ne crois pas que ce soit très juste.
Les méthodes utilisées pour l'évacuation de ces gens sont pour le moins discutables mais ne me surprennent guère.

J'écoutais une porte-parole de la CGT l'autre jour sur une radio. A l'écouter il m'a semblé comprendre que c'était les occupants qui avaient agressé les gentils syndicalistes (bien équipés pour procéder à l'évacuation cependant et semble-t-il). :shock:
superuser
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Re: une opération qui se retourne contre la CGT

Message par superuser »

Imagine que tu héberges une personne dont tu défends la cause.
Puis cette personne te ramène d'autres personnes dans le même caca qu'elle.
Les journées sont animées, je te parle pas des soirées : bref, ça devient franchement gênant au quotidien.
Tu demandes plusieurs fois et très poliment à tes "invités" de partir : ils restent.
Tu tiens le coup pendant 14 mois tandis que rien n'évolue en terme de lutte...

... Alors, kess tu fais ?

Tu m'diras : fallait pas héberger le premier.
Mais "la cause" t'y as poussé. Et c'est pas la CFDT ou le Medef ou le PS qui auraient osé.
Et voilà qu'on te traite d'inhumain alors que tu es le seul à avoir concrètement œuvré pour cette cause.
Merdalor.
tristesir

Re: Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par tristesir »

Tu demandes plusieurs fois et très poliment à tes "invités" de partir : ils restent.
On n'est pas en train de parler de l'évacuation d"un appart' squatté par des locataires indélicats.

Et puis, cela ne te choque pas qu'un groupe de gens (bien équipés) fassent un travail de police?
RaoulPiconBière

Courageux UMP'istes ?

Message par RaoulPiconBière »

Remaniement ministériel: "le logement passe à la trappe", estime la CNL
[ 24/06/09 - 19H23 - AFP ]
En transformant le ministère du Logement en "simple secrétariat d'Etat", le gouvernement a fait passer le logement "à la trappe", a estimé mercredi la Confédération nationale du logement (CNL), la principale association de locataires, dans un communiqué.
Le gouvernement "confirme ainsi sa volonté de se désengager financièrement et politiquement du logement", ajoute la CNL.
"Cela atteste d'une cohérence politique de ne pas mettre les moyens en place pour apporter des solutions efficaces qui soient à la hauteur de la crise du logement et des enjeux de société", affirme-t-elle.
Lors du remaniement ministériel annoncé mardi, l'Elysée a décidé de créer un secrétariat d'Etat au Logement et à l'Urbanisme, rattaché au ministère de l'Ecologie dirigé par Jean-Louis Borloo, et de supprimer le ministère du Logement.
Benoist Apparu, député de la Marne de 39 ans, a été nommé à la tête de ce secrétariat d'Etat en remplacement de Christine Boutin, jusqu'ici ministre du Logement.
superuser
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Re: Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par superuser »

Bon. J'dis plus rien.
mabulle

Re: Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par mabulle »

je suis gênée dans cette affaire... je suis militante cgt et militante resf....je ne sais pas quoi en penser...
superuser
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Re: Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par superuser »

La CGT est le seul syndicat a avoir soutenu efficacement le combat des sans-papiers.
Mais ce squat est devenu ingérable. Je t'assure, Mabulle (et les autres), pour l'avoir vu, que la Bourse du Travail de la rue Charlot était devenue une vraie cour des miracles.
naejjm

Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par naejjm »

Sans-papiers de la Bourse du Travail : vers un déblocage ? [ Libération ]






L'évacuation musclée des sans-papiers de la Bourse du Travail à Paris, mercredi à midi, aura peut-être le mérite de débloquer la situation. En jetant sur le trottoir du boulevard du Temple les membres de la Coordination des Sans-Papiers 75 (CSP 75), la CGT a redonné un peu de visibilité au combat pour leur régularisation, qui s'était enlisé depuis quatorze mois. Jeudi soir, le directeur du cabinet du préfet de police, Christian Lambert, s'est rendu au campement pour rencontrer les sans-papiers. Et vendredi en fin de matinée, la préfecture de police a reçu une délégation de la CSP 75 pour examiner des dossiers.

La CSP 75 demande la régularisation de «tous ceux qui ont occupé la Bourse du Travail» et qui «vivent en France depuis au moins quatre ans», a expliqué Djibril Diaby, membre de la Coordination. Ils avaient déjà demandé leur régularisation sur ces critères il y a un mois, sans obtenir de réponse. Aujourd'hui, ils veulent profiter de l'émoi qu'a suscité leur expulsion pour réitérer leur demande. Les dossiers de régularisation ont été transmis au ministère de l'immigration, qui devait prendre une décision vendredi soir.

Isabelle Hanne
José

Re: Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par José »

Je pense que s'il faut blâmer une instance, ce serait avant tout l'Etat.

Le gouvernement a laissé pourrir une situation qui ne pouvait que dégénérer, se tranformer en conflit entre la CGT et les sans-papiers.
Lorsqu'on laisse 2 parties jouer au ping pong, le résultat ne peut être satisfaisant, il y a toujours un perdant et un gagnant.

Le gouvernement applique son programme discriminatoire (recommandations de l'OCDE) qui consiste à se ménager le soutien d'une partie de l'opinion en pénalisant certains groupes. Par son refus et le pourrissement de la régularisation des sans papiers, il est arrivé à ce que la CGT et les sans papiers s'affontent. Il les a affaiblis, a cassé le front qui les unissait tout en provoquant des réactions de l'opinion défavorables à la CGT et aux sans papiers.
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Re: Sans-papiers expulsés d'une bourse du travail par la CGT?

Message par superuser »

Je plussoie... Merci José !
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Le communiqué de la CGT

Message par superuser »

Le 24 juin 2009, vers 12h30, les organisations syndicales CGT de Paris et l’UD-CGT ont effectivement procédé à l’évacuation de la Bourse du Travail de la rue Charlot.

Nous avons choisi un jour où la CSP 75 était en manifestation, ceci pour éviter au maximum les confrontations et les provocations.

Dès le début, nous avons proposé à la trentaine de sans-papiers présents de sortir. Une dizaine d’entre eux l’ont fait de plein gré. Immédiatement, la vingtaine restante s’est emparée de tout ce qu’elle avait sous la main pour le jeter violemment sur les militants de la CGT : tables, chaises, caddies, bacs à ordures, pelles, racloirs balais, gamelles...

Nos militants ont reculé, attendu que les choses se calment et ont refoulé sans violence les sans-papiers dans la grande salle ouverte sur le Boulevard du Temple. Dans les minutes qui ont suivi, plusieurs sans-papiers ont démonté des bancs sur la voie publique et cassé des vitres du bâtiment. Ce sont ces derniers incidents qui ont déclenché l’intervention des forces de police à l’extérieur de la Bourse sur l’appel de tierces personnes.

Il n’y a eu aucun blessé et aucune arrestation, il n’y avait aucun enfant dans la Bourse et, seules, deux femmes y étaient présentes. La police n’est pas intervenue à l’intérieur.

Après 14 mois d’occupation stérile, l’UD-CGT 75 a été malheureusement contrainte de prendre cette décision d’évacuation. Lorsque l’on dit combattre des décisions politiques, on cible les adversaires qui en sont les auteurs. En l’occurrence les dirigeants de la CSP 75 ont fait le choix, inexpliqué à ce jour d’investir un lieu de lutte de leurs collègues travailleurs et syndicalistes.

Les plus de 2.500 salariés qui se sont mis en grève dans plus de 100 entreprises depuis le 15 avril 2008 ont fait le choix de combattre patronat et gouvernement, de revendiquer sur leur lieu de travail et ont obtenu plus de 2.000 régularisations, dont 500 pour des travailleurs individuels.

Après plus de 200 heures de réunions unitaires ou bilatérales, la CSP 75 a refusé toutes les propositions qui leur ont été faites. La CGT, en février 2009, leur a soumis un projet de relevé de décision, dans le cadre d’une médiation sous l’égide du Haut Conseil des Maliens de France qui n’a pas ménagé son énergie.

Pourquoi la CSP 75, alors que nous étions proches d’un accord, a-t-elle repoussé toutes les propositions de travail et d’initiatives faites pendant 14 mois par les associations et organisations syndicales ? Pourquoi la CSP 75, depuis 14 mois, expose-t-elle les 1.300 adhérents qu’elle revendique sans expliquer sa stratégie et sans prendre pleinement sa place de manière constructive dans l’ensemble des associations et organisations syndicales ?

Nous réaffirmons une fois de plus que l’adversaire c’est le patronat et le gouvernement, pas les autres salariés et leurs représentants.

Maintenant, il est temps de rassembler toutes les énergies disponibles dans leurs diversités pour continuer à construire, à se rassembler dans le cadre d’un réel rapport de force efficace avec des objectifs clairement identifiés et définis.

Les luttes à mener sont nombreuses sur les salaires, contre les licenciements, contre les précarités, contre les discriminations, pour la régularisation des sans papiers dans et hors des entreprises, pour le développement des services publics, contre les centaines de milliers de licenciements. La CGT y est prête, y travaille dans l’unité. Les salariés avec papiers ou pas ont besoin de ce rassemblement.

Fait à Paris le 25 juin 2009 à 15h45
superuser
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Un autre communiqué de presse de la CGT, très éclairant…

Message par superuser »

(… et que personne n'a publié non plus)

Les syndicats CGT de Paris ont contribué à mettre un terme à l’occupation de l’annexe Eugène Varlin, rue Charlot, de la Bourse du travail de Paris investie depuis le 2 mai 2008 par des travailleurs sans-papiers sur l’initiative de la Coordination 75 des collectifs de sans-papiers.

Dès le début de cette occupation, les délégués de la Coordination des sans-papiers 75 ont interdit tout contact entre ces travailleurs sans-papiers et la CGT, ses militants et les autres syndicats. Ces délégués ont cultivé l’idée que cette occupation de la Bourse du travail permettrait la régularisation des travailleurs sans-papiers isolés.

C’est volontairement qu’ils ont conduit dans une impasse ces travailleuses et ces travailleurs qui, comme d’autres, auraient pu faire le choix de s’organiser dans les syndicats pour mener des luttes collectives à l’entreprise.

C’est parce que nous ne pouvions laisser perdurer cette occupation stérile que le mouvement syndical parisien a décidé de sortir ces femmes et ces hommes de cette impasse et ce, sans faire appel aux forces de l’ordre.

L’intransigeance des responsables de la Coordination 75 a été constatée à plusieurs reprises à l’occasion des nombreuses réunions qui, sur l’initiative de la CGT, ont rassemblé les Unions départementales CGT, CFDT, FO, FSU et Solidaires, les associations de soutien aux travailleurs immigrés (Ligue des Droits de l’Homme, Autre Monde, GISTI, RESF, CIMADE…) et la CSP 75.

Les syndicats et les associations ont réalisé des actes concrets :

• participation de la coordination 75 à la délégation qui a été reçue par le représentant du Préfet à l’occasion de la manifestation du 11 juin 2008 organisée par la CGT devant la Préfecture de police de Paris,
• par courrier en date du 23 juin 2008, à la demande de la coordination, les syndicats et les associations ont saisi le ministre de l’Immigration d’une demande de rencontre au sujet des travailleurs isolés en difficultés pour obtenir des contrats de travail de leurs employeurs (1.300 dossiers ont été recensés),
• le 3 juillet 2008, à l’occasion d’une nouvelle manifestation à l’initiative de l’UD-CGT de Paris, la Coordination a fait partie de notre délégation et date a été prise avec les représentants du Préfet de police de Paris pour la remise de leurs dossiers. Deux réunions à la Préfecture ont suivi, en présence et avec l’appui du secrétaire général de l’UD-CGT de Paris.

Ils ont formulé des propositions :

• parrainage par les syndicats des dossiers relevant de la régularisation par le travail, y compris ceux des travailleurs individuels qui ne peuvent pas se mettre en grève,
• appui par les associations des dossiers des travailleurs non déclarés, sans contrat de travail ni bulletin de salaire,
• appui par le réseau RESF des dossiers des familles ayant des enfants scolarisés,
• étude de tous les dossiers par les associations et les syndicats, dans le cadre d’un travail en commun avec la Coordination des sans-papiers afin d’évaluer pour chacune des personnes concernées les chances objectives de régularisation afin de réduire au maximum les risques encourus et procéder à la construction collective des dossiers.

Toutes ces propositions, pourtant très constructives et d’ordre pratique, ont été refusées par la Coordination au motif qu’il s’agissait de «leurs dossiers».

Qui peut comprendre une occupation motivée par un besoin d’aide et le refus de toute proposition ?
Plus fondamentalement, comment comprendre que la CSP 75 porte préjudice au mouvement syndical, et en particulier à la CGT, tout en faisant soi-disant appel à son soutien ?

Ces derniers mois, nous avons même entretenu des contacts réguliers avec le Haut Conseil des maliens de France avec lequel plusieurs réunions de médiation ont eu lieu. A plusieurs reprises nous avons pensé que nous arriverions à trouver une issue positive par la signature d’un engagement pour des luttes communes et la construction d’un rapport de force unitaire, mais en vain !

Que signifiait donc cette occupation qui, au fil des jours, était devenue un «squat» dont nous ne voyions pas la fin ? Qui avait intérêt à cette occupation mise en œuvre deux semaines après la grande grève des salariés sans-papiers déclenchée, le 15 avril 2008, dans plusieurs dizaines d’entreprises d’Ile de France ? Qui gênons-nous et à qui faisons-nous de l’ombre ?

En tout état de cause, s’avérant sans effet sur les pouvoirs publics et le patronat, s’avérant surtout sans issue et paralysant l’activité des syndicats par la spoliation de la majeure partie de leurs locaux (sept salles de réunions, deux imprimeries, entrave à l’accès normal du site aux salariés et syndicats parisiens…), cette pression insensée sur le mouvement syndical, et la CGT en particulier, ne pouvait durer. C’est pourquoi, les syndicats CGT de Paris ont décidé d’y mettre fin avec la certitude d’avoir tout tenté par le dialogue.

La lutte se poursuit

La CGT, qui se bat quotidiennement aux côtés des travailleurs sans-papiers, comme aux côtés de tous ceux qui luttent dans ce pays, ne pouvait continuer à être prise pour cible. Elle devait retrouver la plénitude de ses moyens et faire cesser cette pression inadmissible parce que totalement injuste.

Les responsables du désespoir des sans-papiers sont, eux, les véritables adversaires, mais ils sont ailleurs ! Il s’agit de ceux qui ont la culture du résultat et appellent à faire du chiffre en remplissant centres de rétention et charters et de ceux qui, trop souvent, profitent de l’existence d’une «armée» de travailleurs sans-papiers et sans droits, donc exploitables à merci : gouvernement et patronat !

La lutte commencée à Paris, en février 2008, avec les salariés sans-papiers du restaurant «La grande Armée» a permis la régularisation de plus de 2.000 salariés.

La CGT poursuivra son combat pour la régularisation de tous les autres.

Paris le 24 juin 2009 à 15h40
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