Le préjudice de la richesse et des revenus extrêmes

[nanard]

Source :
OXFAM

Le revenu annuel des 100 personnes les plus riches suffirait à éradiquer quatre fois la pauvreté.

“Nous ne pouvons plus prétendre que la création de richesses pour une poignée de privilégiés bénéficiera inévitablement au plus grand nombre – trop souvent, c’est le contraire qui est vrai.”
Jeremy Hobbs
Directeur général, Oxfam International

Publié le : 19 Janvier 2013

Selon Oxfam, les dirigeants doivent se fixer pour objectif d’au moins ramener les inégalités au niveau de 1990
L’explosion de la richesse extrême et des revenus colossaux exacerbe les inégalités et entrave la capacité du monde à combattre la pauvreté, comme l’explique aujourd’hui Oxfam dans un rapport publié en vue du Forum économique mondial de Davos, qui se tiendra la semaine prochaine.
Le revenu net des 100 milliardaires les plus riches s’élevait en 2012 à 240 milliards de dollars, ce qui suffirait à éradiquer quatre fois la pauvreté extrême, selon le rapport d’Oxfam intitulé « The cost of inequality: how wealth and income extremes hurt us all » (Le coût de l’inégalité : comment la richesse et les revenus extrêmes nous portent préjudice à tous). L’organisation exhorte les dirigeants mondiaux à endiguer les revenus extrêmes d’aujourd’hui et à s’engager à au moins ramener les inégalités au niveau de 1990.
Ces vingt dernières années, les revenus du pourcent le plus riche de la population ont augmenté de 60 %, une évolution que la crise financière contribue à intensifier, et non à freiner.
Oxfam souligne le fait que la richesse et les revenus extrêmes ne sont pas seulement contraires à l’éthique ; inefficaces sur le plan économique et destructeurs sur le plan politique, ils divisent la société et nuisent à l’environnement.
« Nous ne pouvons plus prétendre aujourd’hui que la création de richesses pour une poignée de privilégiés bénéficiera inévitablement au plus grand nombre – trop souvent, c’est le contraire qui est vrai », a averti Jeremy Hobbs, directeur général d’Oxfam International.
« La concentration des ressources entre les mains du pourcent le plus riche affaiblit l’activité économique et rend la vie de toutes les autres personnes plus difficile, en particulier au bas de l’échelle économique.
« Dans un monde où même les ressources les plus essentielles, telles que les terres et l’eau, se raréfient, nous ne pouvons pas nous permettre de concentrer les actifs entre les mains de quelques personnes et laisser le plus grand nombre se disputer les restes. »
Selon les estimations, les personnes appartenant au pourcent le plus riche émettent jusqu’à 10 000 fois plus de CO2 que le citoyen américain moyen.
Oxfam ajoute que les dirigeants mondiaux devraient tirer les enseignements des réussites actuelles observées dans des pays tels que le Brésil (qui a connu une croissance rapide accompagnée d’une baisse des inégalités), mais aussi des réussites historiques telles que le New Deal du président Franklin Roosevelt dans les États-Unis des années 1930, qui a permis de réduire les inégalités et de freiner les intérêts particuliers. De fait, Roosevelt avait déclaré : « l’égalité politique que nous avions su conquérir a perdu sa signification face aux inégalités économiques ».
Un « New Deal » mondial contre les inégalités
« Nous avons besoin d’un nouveau New Deal mondial pour renverser la croissance des inégalités constatée ces dernières décennies, a ajouté Jeremy Hobbs. Pour commencer, les dirigeants mondiaux devraient s’engager officiellement à ramener les inégalités au niveau de 1990.
« Dans les paradis fiscaux aux lois laxistes en matière d’emploi, les plus riches tirent profit d’un système économique mondial faussé qui joue en leur faveur. Il est temps que nos dirigeants réforment le système pour que celui-ci œuvre dans l’intérêt de l’ensemble de l’humanité et non d’une élite mondiale. »
La fermeture des paradis fiscaux, qui abriteraient 32 billions de dollars, soit un tiers de la richesse mondiale, pourrait générer un supplément de recettes fiscales de 189 milliards de dollars. Outre la lutte contre les paradis fiscaux, un nouveau New Deal mondial pourrait également viser à :
- renverser la tendance actuelle à des formes de fiscalité plus régressives ;
- instaurer un taux minimum d’imposition des sociétés à l’échelle mondiale ;
- stimuler les revenus plutôt que le rendement des capitaux ;
- accroître des investissements en faveur de services publics gratuits et de filets de sécurité sociale.

[tristesir]

directeur général d’Oxfam International.

Quel est son salaire? Que fait son organisation de l'argent reçu qu'elle ne dépense pas tout de suite?

[nanard]

Quel est son salaire? Que fait son organisation de l'argent reçu qu'elle ne dépense pas tout de suite?

Je n'en sais rien. Et franchement ce n'est pas ce qui a retenu mon attention lorsque j'ai pris connaissance de cet article. Ce que je sais par contre, c'est qu'une organisation a publié un rapport dénonçant les dérives imposées par les puissants possédants et que des solutions existent pour peu que ces derniers consentent à un meilleur partage des richesses. Davos, ce n'est pas rien. Juste un conglomérat d'individus malfaisants, repus de leur puissance et qui imposent à l'ensemble de la planète des conditions d'existence indignes et ce pour une grande majorité de l'humanité. Je trouve que c'est bien qu'une organisation se préoccupe justement de dénoncer les inégalités au niveau mondial. Dommage que l'info ne soit pas relayée plus largement. C'est ce que j'ai tenté de faire à travers Actu.

[tristesir]

Je trouve que c'est bien qu'une organisation se préoccupe justement de dénoncer les inégalités au niveau mondial.

Tu as des organisations qui dénoncent les inégalités en France et une fois élues, quand il s'agit de parti politique, tu t'aperçois que la dénonciation n'était rien que de la parole, du vent.
Quand il s'agit d'ONG il faut bien qu'elles fassent mine de s'agiter (qu'elles le fassent vraiment ou non, n'est même pas la question) pour faire rentrer des dons afin que les permanents soient payés et il y a toujours le problème de ce qu'ils font de l'argent reçu qui est gardé en réserve (placements financiers)
La pauvreté c'est de l'or en barre sauf pour les pauvres eux-mêmes bien sûr.

[lechatbleu]

Quel que soit les intentions des dénonciateurs, ce qui est intéressant c'est l'idée.

J'ai déjà entendu des discours du type:"ben les riches si on distribuerait leur richesse, ben ça ne changerait rien, il y aurait toujours autant de pauvre. "
Voilà il serait bon qu'on entende un peu plus souvent ce discours... Histoire d'informer un peu le gogo.

[tristesir]

Voilà il serait bon qu'on entende un peu plus souvent ce discours... Histoire d'informer un peu le gogo.

C'est un discours qui ne vise qu'à demander aux riches de plus grosses miettes mais sur le fond cela ne change rien, les mécanismes qui font que ce sont toujours les mêmes qui s'approprient la plus grosse part des richesses ne sont pas remis en cause.

Les grosses ONG brassent autant de fric que certaines grosses entreprises et elles participent au modèle capitaliste même si leur but en principe n'est pas de faire de l'argent. (mais plus tu as d'argent plus tu peux réaliser de projet etc).

[lechatbleu]

C'est vrai mais pour le remettre en cause il faut déjà qu'une conscience s'éveille sur les injustices. Parce que tant que la majorité continue a penser que c'est le seul ou le meilleur système possible, rien ne risque de bouger.
L'argent, l'économie, le capitalisme sont des inventions humaines, il ne s'agit pas de lois naturelles et immuables. Ce sont des constructions de la pensée collective. Il suffirait de changer les règles. Mais les gens à qui profitent les défauts du système vont tout faire pour éviter cela. A coup de propagande (et ils ont les moyens financiers de le faire). Faire croire que c'est le meilleur système, que c'est le seul fonctionnement possible. Certains pensent qu'il faut aller plus loin en détruisant le pouvoir des états pour le laisser aux mains des plus riches. Bien entendu en faisant croire au gogo que c'est au nom de la liberté (chérie).

[tristesir]

Il suffirait de changer les règles. Mais les gens à qui profitent les défauts du système vont tout faire pour éviter cela.

Tu peux relire le message de ce directeur général d'ONG à la lumière de ton commentaire et après on en reparle si tu veux bien.

Ce type ne veut pas changer les règles. Son organisation prospère grâce à ces règles, même si c'est indirectement.

PS:
Ils ne réélisent pas bientôt leur DG dans cette ONG?
PS2:
Je préférerais un message plus direct: filer nous des sous pour payer les permanents et aider les pauvres.

[lechatbleu]

Je l'ai bien compris que lui ne veut pas changer les règles mais juste un petit retour en arrière (1990).
Je dis juste que c'est bien qu'il dénonce ce qui se passe. D'ailleurs je m'excuse de mon imprécision:

"Quel que soit les intentions des dénonciateurs, ce qui est intéressant c'est l'idée. "

Quand je parle d'idée en fait c'est en référence à la dénonciation et non aux solutions apportés. J'ai conscience que tant que le système fonctionnera ainsi on nous jettera les miettes et encore elles sont trop bonnes pour nous.
Pour développer mon point de vue: pour moi la société devrait être organisé de façon à ce que tout le monde profite du progrès, de façon a protéger chaque personne de la précarité. Qu'il y ait des différences, au fond, ce n'est pas le problème. Le problème c'est qu'il existe une capacité technique qui permette d'améliorer la vie, d'éviter les famines, de permettre un confort, une sécurité par rapport à la nature (maison, chauffage), etc... Mais que malgré cette technique, des famines existent encore, des gens meurent de maladies qui peuvent être soignés, des SDFs meurent de froid ... En fait, tout appartient à quelqu'un mais rien n'appartient à tout le monde.
En réalité les forces de ce monde sont orientés vers l'enrichissement d'une minorité et non vers la sécurité matérielle de tous. Il est là le problème. Et nous sommes la variable d'ajustement.