Intérêt d'une formation actuellement ?

[Poussin]

Bonsoir,

Je suis depuis DE depuis six mois (nouvelle sur ce site) et arrive en fin de droits en mars. J'ai un bac + 4 qui ne me permet pas vraiment de travailler dans mon domaine de formation (droit) et j'ai une expérience de plusieurs années dans le secteur social (tutelles notamment). J'ai fais fonction dernièrement d'assistante sociale et j'aimerais vraiment continuer dans cette voie, même si je n'ai pas le diplôme requis (la profession est protégée et les recruteurs sont peu nombreux en l'absence de diplôme). Mon expérience antérieure n'est pas mobilisable pour une VAE. Malgré ce frein important, mon parcours est assez cohérent du fait de mon expérience (ce qui est un atout quand on a pas de qualification précise).

Cependant, il n'y a quasiment pas d'offres dans le domaine (et oui !) depuis six mois, le peu de postes proposés se situant en IDF (j'en viens), avec des salaires ne permettant pas de se loger. Mes candidatures spontanées ne donnent rien, et bien sûr PE me parle d'une reconversion à l'issue d'une formation (sans travailler vraiment la question avec moi). Si on n'enlève le problème d'un financement sur mes fonds personnels (puisque je suis en fin de droit bientôt), et le fait que je ne suis pas indépendante matériellement, et aussi mon âge (37 ans...), je me pose sérieusement la question de l'utilité d'une formation au vu de l'état général du marché de l'emploi. La formation correspondant au métier que je vise dure trois ans sans compter le concours d'entrée, donc c'est hors de question. Les autres formations du secteurs correspondent à un niveau V c'est à dire bien en dessous de mon niveau de diplôme. Par ailleurs, lorsque qu'une offre d'emploi apparaît pour des qualifications inférieures à bac + 5, c'est avec un salaire à peine au dessus du Smic, pour lequel je n'ai pas envie de me fatiguer ni dépenser l'argent que je ne vais plus avoir...

Dans la mesure où le seul indicateur visible du taux de recrutement d'un métier sont les petites annonces, je me dis qu'une formation n'a aucun intérêt dans le contexte actuel. PE semble y tenir absolument, pourquoi ? Une reconversion (avec ou sans formation) entraînerait la perte de l'atout que constitue mon expérience, et je pense qu'il vaut mieux (si on peut) attendre un emploi qui présente un lien et donc une cohérence avec ce qu'on a fait. Je suppose que tout ça n'est encore qu'une histoire de changement de code Rome au bout du compte...

[superuser]

Je pense comme vous. Se lancer dans une formation qui risque de ne déboucher sur rien vu la situation actuelle est idiot. La formation est régulièrement avancée comme un remède miracle au chômage, mais s'il n'y a pas d'opportunités derrière pour mettre en application ce qu'on vient d'apprendre, c'est du gaspillage [1]. Pas de temps — parce que retourner sur les bancs de l'école pour apprendre de nouvelles choses est toujours agréable — mais d'argent, qu'il soit personnel ou public.

J'en ai moi-même fait les frais quand je me suis retrouvée au chômedu : faute d'emploi pour pratiquer ce qu'on venait de m'enseigner, j'ai peu à peu perdu en route ces nouvelles connaissances. Et j'avais 40 ans : j'étais déjà "vieille" (quand vous allez en formation, à partir d'un certain âge, on vous regarde de traviole, comme si à 30 ans il était normal de vouloir se reconvertir, mais plus à 40... Et le constat se confirme quand, fort de cette formation et motivé pour tenter une nouvelle aventure professionnelle, vous candidatez dans des entreprises et que vous vous rendez compte qu'on ne veut pas de vous à cause de votre âge et d'un parcours jugé "atypique". Bref, on ne vous donne plus votre chance !). Cette expérience m'a laissé un sentiment de gâchis — cette formation coûtait cher, et seul le centre de formation en a profité — et de colère.

Si vous avez un projet bien précis et de long terme, faites-vous plaisir. Mais sachez qu'en cette période archi-merdique où la discrimination bat son plein (femmes, seniors…), à moins d'avoir le cul bordé de nouilles (ça arrive !), penser pourvoir rebondir plus vite grâce à une formation est illusoire.

Je sais, ce constat est terrible, mais il donne la mesure du gâchis humain qui est en train de se produire sous nos yeux : de l'intelligence en jachère, et des vies en stand-by.

[1] On peut dire la même chose des prestations Pôle Emploi, véritable puits sans fond qui, à 80%, ne servent qu'à occuper les chômeurs.

[Paulina]

Bonjour

La reconversion est très difficile en ces temps. On pense après une formation intéresser un employeur, sauf que l'employeur attend de l'expérience, de l'opérationnel tout de suite.

Faire des formations pour ensuite passer un concours est très aléatoire.

Je pense qu'il est mieux de mobiliser ses compétences en regardant les annonces qui se rapprochent par le contenu et non le titre. Il faut alors bien présenter son CV et mettre en premier la liste des compétences acquises.

[Poussin]

Merci pour vos messages. Vous confirmez hélas ce que j'en pensais. D'autant que j'ai déjà épuisé deux ans de droits (entre 33 et 35 ans) pour passer un concours, auquel j'ai échoué malgré une motivation et un travail énormes (et je pense la capacité de faire le métier aussi bien que ceux qui l'ont eu). Je m'étais dit que je pourrais toujours le passer quinze fois et que je finirai par l'avoir, sauf qu'il a été réformé après mon inscription (master 2 à passer en même temps que le concours donc cela veut dire rempiler pour une année universitaire). J'y ai pris un plaisir immense, je n'ai pas compté mon investissement, donc ça a été du bonheur, et je me suis fait des amis. Sauf qu'après, outre la digestion plus que difficile de cet échec, c'est posé la lancinante question de "qui voudra de moi et dans quoi", pour les raisons que souligne Superuser...Toujours dans le sens de vos réponse, je me suis dit que le mieux était de persévérer dans mon domaine, et contre toute attente ça a payé, personne ne m'a reproché mon échec, ou mon changement de parcours, surtout à partir du moment où je l'ai assumé. J'ai trouvé un poste de conseiller social fin 2011, mais malheureusement le service à fermé 9 mois plus tard ! Après quelques péripéties, me voilà chez mes parents aux abords de la quarantaine, faute de logement. Alors quand on cumule toutes ces difficultés en 2013, effectivement il y a de quoi parler de gâchis humain. Et pour l'anecdote, quand mon service à fermé, le copinage entre hiérarchie et certains salariés à permis de recaser un cadre notoirement incompétent, qui finissait à peine sa période d'essai qu'on a même gratifié d'une formation qui coûtait 7500 euros, payée par une fondation qui était dans le rouge, et qui s'est servie de ce prétexte pour laisser les autres partir sans rien ou si peu...D'ailleurs ce cadre, n'a jamais connu le chômage à plus de quarante ans, et on imagine très bien pourquoi...
Merci pour votre aide en tous cas !

[Nontour]

Bonjour

j'ai pas mal de similitudes dans mon parcours avec celui de Poussin.
Après quatre années de contractuel dans l'Educ Nat, j'ai continué à préparer le concours pendant un an soit cinq ans au total, donc cinq présentations. La dernière année il devait y avoir environ dix places au national! J'y ai laissé pas mal de fusibles. N'ayant plus vraiment de solution j'envisage une reconversion. C'était en 2008, j'avais alors 43 ans.
Après une bataille acharnée, j'ai obtenu le maintien de mon indemnité pendant la durée de formation et le paiement de cette dernière par une asso. Le choix du métier et du secteur ayant été dicté par des directives départementales relative aux métiers en tension(liste préfectorale). J'ai donc suivi cette formation pendant deux ans en alternance.
En fait je me suis fait copieusement exploité par une asso tout en servant de quota pour pouvoir ouvrir un stage de formation. A ce jour, après avoir lutté, d'abord avec (j'étais encore naïf) puis, contre divers Fédés du sociale et du culturel, eu le privilège d'être embauché pour des contrats précaires à la limite de la légalité, je me retrouve sans perspectives professionnelles.
Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Il faut garder espoir, il y a certainement des solutions. A nous de les chercher, et peut-être de les trouver.
Pour l'instant j'ai rejoint une organisation Syndicale au sein de laquelle je participe à la mise en place d'un comité de Privés d'Emploi et Précaires.

[Mali]

Bonjour,

Si j'ai bien compris ta formation, tu peux travailler en tant que déléguée de tutelle, nommé maintenant mandataire judiciaire à la protection des majeurs. En effet, les associations sont intéressées par des personnes ayant une formation juridique, vu l'évolution des lois.
Il y a régulièrement des offres pour ce type d'emploi. Le tout étant que la boîte, ensuite te paie la formation de mandataire. S'ils envisagent te garder, cela se fait relativement facilement. Ensuite, si tu le souhaites tu peux demander ton agrément et exercer ton activité à titre privé, soit en travaillant selon le respect des lois, mais aussi selon tes méthodes personnelles.
Amicalement

[Poussin]

Bonjour,

Si j'ai bien compris ta formation, tu peux travailler en tant que déléguée de tutelle, nommé maintenant mandataire judiciaire à la protection des majeurs. En effet, les associations sont intéressées par des personnes ayant une formation juridique, vu l'évolution des lois.
Il y a régulièrement des offres pour ce type d'emploi. Le tout étant que la boîte, ensuite te paie la formation de mandataire. S'ils envisagent te garder, cela se fait relativement facilement. Ensuite, si tu le souhaites tu peux demander ton agrément et exercer ton activité à titre privé, soit en travaillant selon le respect des lois, mais aussi selon tes méthodes personnelles.
Amicalement

Bonsoir Mali, j'ai déjà suivi ton conseil sans le savoir puisque j'ai été déléguée à la tutelle pendant six ans. C'est un métier difficile, pas forcément intéressant car les structures ont très peu de moyens. J'ai voulu devenir prof pour ne plus jamais faire ça. Cependant, après toutes mes pérégrinations, si je ne trouve rien j'envisage d'y retourner. Le seul pb étant que je n'ai pas mon permis, et qu'étant bientôt au rsa je ne vais pas mettre mes économies là-dedans (j'ai exercé sur paris où je n'avais pas besoin de permis et là je suis en province...) Mais merci quand même

[Poussin]

Bonjour

j'ai pas mal de similitudes dans mon parcours avec celui de Poussin.
Après quatre années de contractuel dans l'Educ Nat, j'ai continué à préparer le concours pendant un an soit cinq ans au total, donc cinq présentations. La dernière année il devait y avoir environ dix places au national! J'y ai laissé pas mal de fusibles. N'ayant plus vraiment de solution j'envisage une reconversion. C'était en 2008, j'avais alors 43 ans.
Après une bataille acharnée, j'ai obtenu le maintien de mon indemnité pendant la durée de formation et le paiement de cette dernière par une asso. Le choix du métier et du secteur ayant été dicté par des directives départementales relative aux métiers en tension(liste préfectorale). J'ai donc suivi cette formation pendant deux ans en alternance.
En fait je me suis fait copieusement exploité par une asso tout en servant de quota pour pouvoir ouvrir un stage de formation. A ce jour, après avoir lutté, d'abord avec (j'étais encore naïf) puis, contre divers Fédés du sociale et du culturel, eu le privilège d'être embauché pour des contrats précaires à la limite de la légalité, je me retrouve sans perspectives professionnelles.
Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Il faut garder espoir, il y a certainement des solutions. A nous de les chercher, et peut-être de les trouver.
Pour l'instant j'ai rejoint une organisation Syndicale au sein de laquelle je participe à la mise en place d'un comité de Privés d'Emploi et Précaires.

Bonsoir Nontour, j'ai passé le concours de prof des écoles J'ai joué mon va-tout et je ne recommencerai plus jamais sauf si je suis sûre que le formation débouchera sur du concret ! Et je suis bien contente d'avoir résisté à la tentation d'utiliser mes connaissances à un poste de contractuel (plus rare en primaire), car je me serais retrouvée dans une belle merde...Tout ça est un beau gâchis, mais effectivement, il faut essayer de garder espoir, même si ce n'est plus un mouton à cinq pattes que les employeurs recherchent, mais un être hybride, mi-dieu mi-homme

[Mali]

Pour poursuivre dans l'objectif tutelles....tu ne souhaites pas y retourner, ce que je comprends ( j'y ai passé 15 ans).....mais c'est toujours mieux que le rsa....pourquoi ne tenterais-tu pas de faire assistante tutélaire dans un premier temps. Ok, c'est mal rémunéré mais mieux que le rsa. De plus ton expérience de déléguée de tutelle est un poids sans précédent pour l'employeur. Et une assistante tutélaire n'a pas à se déplacer, suffit que tu saches te débrouiller en administratif ( ce qui est évident dans ton cas) et, que tu aies une bonne dextérité sur le clavier ( ça se travaille au cas où).
Bon courage, mais surtout ne laisses pas arriver mars, tu as manifestement plein de capacités...mets les en valeur .
Amicalement

[Poussin]

Merci Mali pour ces conseils, tu as raison en ces temps de crise il y a des boulots qui ne sont pas si mal. Si je n'ai pas de pistes d'ici deux mois (le temps de mettre de l'argent de côté) je vais envoyer des candidatures aux asso tutélaires parisiennes. Ce ne sera déjà pas si mal ! Tu dis que tu as exercé ce métier toi aussi, as-tu réussi ta reconversion ? Mon ancienne directrice est devenue mandataire privé, je n'ai pas de nouvelles mais je sais qu'elle a attendu un an avant de lâcher son boulot pour avoir une rémunération correcte. Si ma mémoire est bonne il fallait envisager une centaine de dossiers à gérer pour que ce soit viable, ce qui est énorme pour une personne ! Mais tu me dira, là encore, en 2013 faut pô faire la fine bouche !

[Mali]

Pour l'instant ma reconversion n'est pas à l'ordre du jour...je suis en début de droits et, pour 3 ans (+de 50ans). Je me remets de harcèlement tacite!!!etc.. Quoiqu'il en soit je devrai retravailler , car il me manquera 2ans et demi pour atteindre l'âge de la retraite .Et comme ce n'est plus sa propre carrière qui compte pour avoir droit aux ASS, mais les revenus du couple....je n'aurai droit à rien. Mais, j'ai des tas d'idées, le tout sera d'en retenir une qui me conduise ce temps agréablement.
En ce qui concerne le job de mandataire privé, à une époque effectivement il fallait une centaine de dossiers pour avoir une bonne rémunération. Actuellement, il suffit d'avoir 35-40 dossiers, tu vis bien: les rémunérations sont totalement modifiée depuis 2ans.
Fonce fonce, n'hésite pas, aussi en province il y a des postes.

[Poussin]

Courage Mali ! Mais je vois que tu n'es pas seul, ce qui est important (même si ça peut être compliqué aussi d'être en couple quand on a des difficultés pro ). Cette société est désespérante, partout sévit le harcèlement et toutes formes de pressions. C'est devenu banal, et même les psy disent que c'est subjectif !!! Entre les salariés qui souffrent de n'être pas respectés, et les chômeurs qui souffrent de ne pas trouver de travail...