Revenu decent garanti pour tou(te)s, - Débat orientation AG AttacBORDEAUX C.U.B
COMMUNIQUE DU 24 OCTOBRE
Ce matin nous avons accompagné MARIE à la Direction régionale du travail
de l emploi et de la formation.
Monsieur NITKOWSKI Directeur de région est venu à notre rencontre en
s'excusant de ne pouvoir nous recevoir personnellement et confiant au
secrétaire général Marc DUFAU le soin de cet entretien, qu'ils
établiraient en suivant une note ministérielle dont photocopie nous sera
remise.
L'entretien à durée plus d'une heure, MARIE a fait une analyse sur ces
différentes interventions depuis plus de sept semaines en pointant les
dysfonctionnements qui pénalisent les chomeurs et précaires de la région
ANPE de BEGLES va étre fermée pour travaux comment vont se déplacer les
chomeurs liés à cette agence?
Quels sont les 500.000 emplois non pourvus?
Comment les précaires justifient ils leur recherche d emploi quand un
employeur sur cinquante répond?
Comment peut on laisser des chomeurs sans ressource ?
Contrôle des chomeurs et les entreprises c'est pour quand?
Pénalité pour les chomeurs qui croient s'inscrire par le biais d'Internet?
En réaffirmant que non les chomeurs ne sont pas des fainéants mais ou
est l emploi et le revenu décent
MARIE estime avoir fait le tour de la communication sur les questions
emploi formation rémunération sanction pour la région et envisage
maintenant de se tourner vers les responsables nationaux
AC! BORDEAUX CUB pour MARIE
Contribution portant sur la revendication
d'un revenu décent, garanti pour tous et toutes,
avec ou sans emploi.
Un emploi c'est un droit !
Un revenu c'est un dû !
V. 1.0
Avant propos.
Malgré de rejet populaire du Traité de constitution européenne, sous prétexte de lutte contre un chômage de masse qui dure depuis trente ans, les mesures prises à l'encontre du monde du travail, avec ou sans emploi, sont aujourd'hui d'une ampleur inégalée : Remise en cause du droit du travail, « contrôle des chômeurs » pour radier et supprimer les indemnisations, obligation d'emploi forcé et sous-payé et, cet automne, sous prétexte de « sauver l'assurance chômage, la renégociation de la convention Unédic va vouloir, une fois de plus, réduire encore nos droits alors que ce système, officiellement, n'indemnise même pas un chômeur ou chômeuse sur deux.
La frontière entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n'en ont pas, ceux qui sont indemnisés et ceux qui ne le sont pas est de moins en moins étanche et de tous temps, les chômeurs ont été le terrain d'expérimentation des régressions sociales. Aussi, les luttes et les revendications des chômeurs, précaires, intermittents ou recalculés de l'Unédic défendent les droits pour l'ensemble du monde du travail, avec ou sans emploi.
Parmi ces revendications :
Un emploi c'est un droit, un revenu c'est un dû !
Indemnisation de toutes les formes de chômage !
Continuité d'un revenu dans la discontinuité des emplois ! …
L'importance de la revendication d'un revenu décent, garanti pour tous et toutes n'est cependant pas toujours bien comprise. Alors, tout en sachant qu'il existe, fort heureusement, de multiples expressions et points de vue sur cette question, ("fenêtres" pour ces points de vue ?), cette petite contribution, qui est loin d'etre complète ou figée essaye, à l'occasion des débats d'orientation de l'Assemblée Générale d'Attac, de suciter des réflexions et échanges, pour déconstruire l'idéologie dominante tout en portant des revendications de celles et ceux qui sont parmi les plus exposés aux ravages du capitalisme global.
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POUR UN REVENU DECENT GARANTI POUR TOU(TE)S,
AVEC OU SANS EMPLOI !
1°/ Pour combattre la misère et la pauvreté
2°/ Pour résister à la précarisation de nos vies
3°/ Pour un autre modèle de développement
et un véritable partage des richesses produites par tou(te)s,
avec ou sans emplois.
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1°/ Pour combattre la misère et la pauvreté :
Un revenu décent est un droit fondamental de la déclaration universelle des droits de l'Homme (art. 25), de la constitution française, etc... Pourtant, dans l'une des premières puissances économiques, en France, des millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, dont plus de 3,5 millions de travailleurs pauvres et 2 millions d'enfants, selon les critères internationaux. Un sdf sur trois travaille sans pouvoir se payer un logement !. Cette inégalité barbare, qui produit régulièrement morts de misère et souffrances sans fin n'a rien d'une donnée naturelle et intangible. Comme en ont témoigné nombre d'actions (auto-réductions, transports gratuits, réquisitions de nourriture ou de logements, interventions contre les coupures EDF et Télécom et pour l'accès aux soins), chacun, chacune, veut vivre, se loger, se déplacer, se cultiver, se distraire, sans être soumis au contingentement des aumônes concédées par les services sociaux ou avoir à dépendre d'organismes caritatifs. Assistance aléatoire et charité sont non seulement insupportables mais aussi parfaitement inefficaces pour faire reculer la misère.
Un revenu garanti représente donc avant tout cette exigence de pouvoir tout simplement vivre, sans subir l'infantilisation permanente d'un contrôle social.
2°/ Pour combattre la précarisation de nos vies
L'assurance chômage n'indemnise pas, aujourd'hui, un chômeur ou chômeuses sur deux et la moyenne d'indemnisation est inférieure à 600 euros par mois. Il n'y a pas 300 000 « offres » d'emplois pour plus de 4 millions de chômeurs et chômeuses officiellement inscrit(e)s, toutes « filières » confondues. Cependant, le « contrôle des chômeurs », en inversant la charge de la preuve, veut faire croire que ce sont les chômeurs et chômeuses qui seraient responsables du chômage. En France, comme dans toute l'Europe, les « politiques de l'emploi » visent à radier massivement pour faire baisser les statistiques, diminuer ou supprimer ces maigres indemnités et minima sociaux, et obliger à des emplois forcés (workfare et « activation des dépenses passives »), à des salaires de misère et à des conditions de travail de plus en plus dégradées (CNE, RMA, etc.). Le précariat se généralise dans l'ensemble du monde du travail.
Un revenu garanti pour tous, permet au contraire le choix de son emploi ou de sa formation et une autre organisation du travail. C'est non seulement la possibilité de refuser les emplois précaires, sous-payés ou dégradants, mais aussi le moyen d'endiguer la tendance à la baisse des salaires, l'emploi partiel contraint qui contourne le SMIC et les conditions de travail engendrées par le chantage à la misère : l'indemnisation de toutes les formes de chômage permet de combattre la précarisation de nos vies.
Ne payer la force du travail qu'au moment où elle produit de la valeur. C'est l'essence du programme de "refondation sociale" du MEDEF qui vise ni plus ni moins à défaire ce que des décennies de luttes sociales avaient réussi à obtenir : une définition élargie du salaire. La continuité des droits et d'un revenu est nécessaire pour que l'emploi discontinu ne soit pas une variable d'ajustement permettant des profits les plus invraisemblables, tout en détruisant les droits (SMIC, formations, droit du travail, droit de grève, retraite, santé, éducation, .).
Il n'y a pas de politiques sociales sans un mouvement social qui l'impose : une mobilisation d'ampleur, de nouveaux rapports de forces doivent aujourd'hui imposer une véritable sécurité économique et sociale et un réel partage de la richesse produite collectivement, avec ou sans emploi, de nouveaux droits individuels et collectifs..
3°/ Pour un autre modèle de développement et un véritable
partage des richesses produites par tou(te)s, avec ou sans emplois.
Le productivisme attaque directement nos conditions de vie. Il prétend apporter la croissance, l'emploi et la réduction des inégalités alors qu'il maintient dans la misère et la pauvreté une grande partie de la population mondiale. Il impose le marché comme seule norme et mesure de l'utilité, le chômage de masse et l'emploi à n'importe quel prix, la concurrence de tous contre tous, en renforçant les processus de domination et en détruisant la richesse des milieux humains et de la planète.
Une revenu décent garanti pour tou(te)s rend aux citoyens toute leur autonomie dans leur activité. Le travail et l'économie doivent être au service des vivants et non l'inverse. Un salaire social, un revenu garanti est une part de la richesse sociale produite par tou(te)s, avec ou sans emploi. C'est un investissement socialement productif. Sans doute n'est-il pas suffisant, mais il est nécessaire pour un autre type de développement et d'organisation du travail. Il remet en cause la part de l'exploitation dans et par l'emploi salarié, en dissociant les moyens économiques de l'existence de la seule condition salariale.
Déconstruire les idéologies dominantes qui bornent notre pensée :
Les obstacles à la revendication d'un revenu décent garanti pour tou(te)s :
La revendication d'un revenu dissocié de l'emploi rencontre des obstacles qui relèvent moins de son caractère "utopique" (ou de son caractère irréaliste du point de vue de son financement) que de la barrière que constitue l'"idéologie du travail" encore dominante, confortée par une certaine culture « de gauche » qui fait du travail (et du travail salarié) la source de toutes les richesses et donc la condition d'accès au revenu et "le" facteur de socialisation de l'individu.
Elle peut-être malencontreusement confondue avec une allocation universelle misérable et conditionnelle qui poursuivrait la politique libérale de subvention aux entreprises plafonnant les salaires ou encore dédommageant les femmes de leur confinement à la maison. Un niveau suffisamment élevé d'un revenu dissocié de l'emploi répond à cette approche libérale d'un revenu minimum conditionnel de subsistance, conçu comme un solde de tout compte d'un démantèlement sauvage des protections existantes.
Dans le contexte actuel, depuis déjà trente ans, de la crise du plein emploi, de la "norme" de l'emploi à plein temps et à vie, la seule utopie pensable serait-elle alors celle d'un retour…au plein emploi, à vie, et à plein temps ? …En oubliant, peut-être, que la crise de cette norme, est aussi portée par le désir d'échapper à l'aliénation du travail massacrant dans les usines, le désir de savoir, d'expérimenter des formes autonomes d'association, d'être mobile, de s'épanouir dans une activité constitutive de l'humain, coopérative et inventive, au lieu d'enfermer sa vie dans un rapport salarial de subordination à l'intérieur d'une entreprise qui décide à notre place quoi et comment produire.
Quelle est la nature de l'activité humaine, qu'est que la richesse, comment on la produit, comment on la partage ?
La taxation des transactions et des flux financiers, les taxes globales et la lutte contre les paradis fiscaux sont en étroite corrélation avec la revendication du droit pour tous et toutes à un revenu décent, avec ou sans emploi, pour arracher à la dictature des marchés financiers les moyens de développer des activités infiniment plus enrichissantes que ce à quoi le capitalisme global nous contraint tout en pillant les ressources de notre planète. Échappons collectivement au contrôle et à la précarisation de nos vies, en libérant les facultés d'inventer et d'agir de chacun.
En libérant les facultés d'inventer et de réaliser un « autre monde possible ».
Agir ensemble contre le Chômage ! 23 rue Mathis 75019 Paris
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