Violence sociale. Les patrons sortent l'artillerie lourde !

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Modérateurs : superuser, Yves

Pili

Violence sociale. Les patrons sortent l'artillerie lourde !

Message par Pili »

Radicalisation des luttes, séquestrations, l’inflexibilté patronale a des conséquences inattendues sur les luttes sociales. Patronat, partis de droite et gouvernement font mine de s’inquiéter quand ils ne soufflent pas sur les braises. Ce qui les agite tant, ce n’est pas la situation de quelques managers « séquestrés » c’est le 1er mai exceptionnel qui approche à grands pas. L’éditorial de l’Humanité, par Jean-Paul Piérot.

Connaissez-vous M. Geoffroy Roux de Bézieux ? Il est bien difficile de l’éviter tant il semble avoir micro ouvert dans les chaînes d’informations depuis que Nicolas Sarkozy est aux manettes. Ancien cadre dirigeant chez L’Oréal, reconverti dans la téléphonie mobile, l’homme au look de libéral décomplexé siège dans de nombreux conseils d’administration, dont celui de PSA, modèle d’humanisme en matière de gestion des ressources humaines. Placé à la tête de l’UNEDIC au titre de représentant du MEDEF, il a incarné à merveille cette génération Sarkozy enivrée par sa victoire en 2007 et avide de revanche sociale. Mais voilà, l’ivresse n’a qu’un temps, et à l’heure du dégrisement, les paroles sucrées du communiquant sûr de soi cèdent le terrain à l’injure et à la morgue de classe.

Des ouvriers, qui voient leur vie brisée, leur avenir s’écrouler, parce que des actionnaires ont exigé des profits exorbitants, retiennent pendant quelques heures leur patron pour obtenir des négociations, ou ne peuvent contenir leur colère en s’en prenant au mobilier d’une sous-préfecture, se voient traités d’assassins et de terroristes potentiels. Comment interpréter autrement l’allusion, commise par Roux de Bézieux, au meurtre de l’ancien PDG de Renault le 17 novembre 1986 par le groupe Action directe : « On commence par des séquestrations et puis… on tire sur Georges Besse » ? Est-ce l’effet d’un vent de panique s’emparant du monde des affaires dans une « situation révolutionnaire », que croit discerner Dominique de Villepin ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une volonté d’accroître les tensions sociales, dans le perfide espoir d’un recours à la répression contre le mouvement social ?

François Fillon, discret premier ministre, interrogé la semaine dernière au micro de France Inter, avait dû reconnaître que certains patrons « attisent » la colère des salariés. Toute la question est de savoir si la stratégie de la tension n’est le fait que de quelques patrons ou si elle a des adeptes dans les plus hautes sphères de l’État et du grand patronat. Dans une interview au Parisien, Xavier Bertrand, homme lige de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP, n’a pas trouvé un mot pour évoquer la détresse des salariés licenciés, mais il est fort disert pour menacer les ouvriers des foudres de « l’État de droit ». « Il ne peut y avoir la moindre complaisance avec ceux qui s’écartent. » Cet ancien ministre du Travail, qui a présidé au côté de Nicolas Sarkozy à toutes les remises en cause du modèle social (retraites, temps de travail, heures supplémentaires) menées frénétiquement pendant la première période du quinquennat, ne dirige pas son courroux vers les « golden parachutes » succédant au « golden hello » et autres « retraites chapeaux », mais contre les ouvriers de sa propre région, les Conti.

Ceux-là devraient ravaler leur colère et accepter de revendre leur maison payée sur vingt ans pour permettre à Mme Schläffer de poursuivre sa partie de Monopoly. Ce sont aussi les travailleurs de Caterpillar, dans la région de Grenoble, considérés comme une variable d’ajustement dans un groupe qui place ses propres usines en concurrence les unes contre les autres… Où est donc « la violence sociale », que dénonce Xavier Bertrand, si ce n’est dans les décisions prises dans les conseils d’administration sur la base de projets concoctés dans le secret des rencontres entre complices comme l’Humanité en a révélé un exemple avec la société Molex.

Au bal des hypocrites, MM. Bertrand et Roux de Bézieux se partagent la direction de l’orchestre. Ce qui les agite tant, ce n’est pas la situation de quelques managers « séquestrés », c’est-à-dire contraints de partager une soirée prolongée et des sandwichs avec des militants syndicaux, mais l’unité du monde du travail scellée par toutes les organisations syndicales depuis le mois de janvier. Ce qu’ils craignent, c’est le 1er mai exceptionnel qui approche à grands pas.
http://www.humanite.fr/Une-aubaine-Jeunes-en-soldes
tristesir

Re: Violence sociale. Les patrons sortent l'artillerie lourde !

Message par tristesir »

Ce qu’ils craignent, c’est le 1er mai exceptionnel qui approche à grands pas.
C'est à mourir de rire !


Manifestations, grèves, plans sociaux, le ton continue de monter. Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), propose aux syndicats d'organiser une «grande grève» de 24 heures après le 1er mai, dans un entretien publié lundi par le quotidien Les Echos. «Nous proposons que les huit (principaux syndicats NDRL) appellent à une grande grève public-privée de 24 heures», assure le dirigeant de FO au quotidien économique.
(...)
De son côté, François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, s'est déclaré opposé à cette idée de grève générale, qui ne «règlerait» pas les problèmes selon lui. «Nous avons toujours dit que nous n'étions pas favorables à ces journées ou à ces déclenchements de grève. Je me déplace toutes les semaines auprès de salariés qui me disent qu'ils savent très bien que ce n'est pas une grève qui règlera leurs problèmes», a-t-il affirmé.
http://www.leparisien.fr/economie/fo-ap ... 493823.php

L'interview de Jean Claude Mailly publié par Les Echos:
Extrait:
Vous proposez une augmentation des impôts ?

Non. Mais, dans la période actuelle, le sentiment d'injustice sociale est très fort. La fiscalité fait partie des réponses à y apporter. Il y a urgence à mener une réforme d'ensemble, en réhabilitant l'impôt sur le revenu, qui est le plus progressif et donc le plus juste. Aujourd'hui, seul un ménage sur deux le paie alors que le plus grand nombre de Français devrait y contribuer. Il y a aussi toutes les niches fiscales. C'est toujours quand l'impôt a été le plus juste et le plus simple en France que les inégalités ont été les moins fortes. Dans la même logique, il faut remettre en cause la loi Tepa et le bouclier fiscal.
http://www.lesechos.fr/info/france/4858 ... eures-.htm
superuser
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Re: il n'y a pas de fumée sans feu...

Message par superuser »

Et c'est ceux qui accusent les ouvriers de tous les maux qui sont les moins réglos. Exemple chez Molex (où le cogérant de l'usine, Marcus Kerriou, qui avait été séquestré une nuit par les salariés, avait fait sa propagande partout à la télé) :

Deux dirigeants de Molex convoqués pour délit d'entrave
NOUVELOBS.COM | 24.07.2009 | 13:42

Deux dirigeants de l'équipementier automobile Molex ont été convoqués, vendredi 24 juillet, devant le tribunal correctionnel de Toulouse. D'après le parquet, une plainte pour délit d'entrave a été déposée par le comité d'entreprise de l'usine de Villemur-sur-Tarn.

William Brosnan, cogérant de Molex, ainsi que Philippe Fort, directeur général du site, devront comparaître le 17 novembre à 14h. Ils sont accusés d'avoir "entravé le fonctionnement du comité d'entreprise en ne respectant pas les règles relatives à son information et à sa consultation préalable en matière d'organisation, de gestion et de la bonne marche de l'entreprise", d'après ce qu'a déclaré le procureur-adjoint, Patrice Michel.

Le cogérant de l'usine, Marcus Kerriou, qui avait été séquestré une nuit par les salariés, n'est pas concerné par cette procédure au pénal, les faits reprochés aux deux autres dirigeants de l'usine étant antérieurs à sa nomination.

Jean-Marc Denjean, membre du conseil du Comité d'Entreprise, a déclaré : "La décision du parquet montre que nous avons eu raison de poursuivre la direction pour délit d'entrave, et nous donne des armes supplémentaires dans le combat à mener."
superuser
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Molex : le juge refuse la fermeture de l'usine

Message par superuser »

Le juge des référés du Tribunal de grande instance de Toulouse a rejeté la demande de l’équipementier automobile américain Molex, qui souhaitait fermer provisoirement l’usine de Villemur-sur-Tarn par mesure de sécurité.

La décision de la direction de Molex de fermer le site «est illégale», a déclaré à la presse l’avocat, Me Jean-Marc Denjean, après avoir pris connaissance de la décision du juge des référés. Selon lui, le juge a pris acte du fait que le site était déjà fermé par la direction au moment de son recours en justice, et donc que la décision de Molex de fermer l’usine n’était pas recevable. «C’est une bérézina judiciaire pour la direction de Molex», a estimé l’avocat.

La direction de Molex avait demandé jeudi dernier au juge des référés d’autoriser la fermeture de l’usine «par mesure de sécurité, le temps de faire un état des lieux, et l’expulsion immédiate et sans délai de toute personne perturbant les entrées et sorties des bâtiments de l’établissement (…) sous astreinte de 2.000 euros par infraction constatée et par personne». Elle avait fermé provisoirement l'usine la veille de cette demande «pour garantir la sécurité des employés (administratifs non grévistes) et des vigiles de l’usine», après un incident ayant opposé sur le site un dirigeant de l’entreprise à des salariés.

La fermeture définitive de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn (283 emplois), bloquée par les salariés et dont la production est paralysée depuis le 7 juillet, est prévue pour fin octobre, mais le personnel espère une réindustrialisation du site.

Estrosi rencontrera la direction de Molex le 25 août

Les salariés en grève avaient voté jeudi pour la reprise du travail mais ils avaient été empêchés d’entrer dans l’usine par des vigiles de la direction.

«L’usine n’est pas viable. La fermeture reste programmée pour fin octobre», avait réaffirmé Marcus Kerriou, cogérant de l’usine qui a présenté sa démission la semaine dernière. La direction de Molex aux Etats-Unis a décidé de reprendre le «management direct» de l’usine de Villemur.

Le ministre de l’Industrie Christian Estrosi a convenu d’un rendez-vous le 25 août au ministère de l’Industrie avec le vice-président du groupe Molex, Martin Slark.

http://www.libetoulouse.fr/2007/2009/08 ... usine.html
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