Comment faites-vous ?

[anya]

Bonjour,

J'aimerais savoir quelles sont vos stratégies pour lutter contre le stress lié au chômage, comment faites-vous pour résister à l'érosion de votre estime personnelle et au sentiment de culpabilité ? Lectures ? Promenades ou Yoga ?

[superuser]

Deux rubriques d'Actuchomage consacrées à cette lutte/déculpabilisation :

http://www.actuchomage.org/Vivre-le-chomage/index.php

http://www.actuchomage.org/Notre-select ... /index.php

[tristesir]

C'est un combat de tous les jours je pense, certains jours on prend le dessus d'autres jours non.

Je pense qu'il faut se donner un but qui est hors du bon vouloir de patrons.
Se cultiver, créer une oeuvre artistique (ou autre), s'investir dans une association, un parti politique...Ce n'est pas facile, nous sommes programmés dès notre plus jeune âge à n'être que des agents de production et des consommateurs (d'où le malaise ressenti: au chômage tu produis et consommes peu ou pas)

Hors travail salarié la vie continue. Il n'est écrit nulle part qu'on est sur cette terre pour être les bons petits soldats obéissants du capitalisme.

Pour ce qui concerne le sentiment de culpabilité dis toi bien que face à un(e) abruti(e) qui essaie de te culpabiliser aies cette pensée:
Chômage ! A qui le tour ?
Le chômage touche de plus en plus de gens, directement (c'est eux qui sont au chômage) ou indirectement (c'est leur conjoint(e), leur gosses etc)

[maguy]

Il n'est écrit nulle part qu'on est sur cette terre pour être les bons petits soldats obéissants du capitalisme.

C'est surtout un vieil anathème de l'église, du genre "tu gagneras ta vie à la sueur de ton front", ce qui doit bien faire rigoler les héritiers...

[lobozo]

Bonjour,

J'aimerais savoir quelles sont vos stratégies pour lutter contre le stress lié au chômage, comment faites-vous pour résister à l'érosion de votre estime personnelle et au sentiment de culpabilité ? Lectures ? Promenades ou Yoga ?

depuis bientôt 10 ans, je suis passé par des hauts et surtout des bas, mais je n'ai jamais ressenti de sentiment de culpabilité...
"faire le deuil" de sa vie d'avant n'est pas simple, mais le spectacle affligeant, quotidien, de "la France qui gagne", des "gégé", "nanard" et autre porteurs de rolex m'aide beaucoup à apprécier d'être dans le camp des perdants...

[bebert]

"tu gagneras ta vie à la sueur de ton front"

Merci Maguy, maintenant je sais pourquoi je n'ai pas de thunes...

[nanard]

....de "la France qui gagne", des "gégé", "nanard"....

Je c rois que je vais changer mon pseudo

[maguy]

Je c rois que je vais changer mon pseudo

[romain23]

....de "la France qui gagne", des "gégé", "nanard"....

Je c rois que je vais changer mon pseudo

Ou racheter Actu-chomage pour la liberté de penser comme d'autres rachètent des groupes de presse pour la soi-disant liberté de la presse!

[Talou]

Vaste programme !!! Perso, se dire que quelle que soit la situation et indépendamment de l'extérieur, nous avons une valeur inestimable qui nous est propre et non marchande. Que même sans boulot, compagnon, fric ou dernière bagnole, on peut parfaitement être heureux et avoir l'estime de soi …. Se comparer aux autres est la pire des choses. Ces circonstances qui veulent ou font que l'on puisse se sentir "inférieur" sont certainement la meilleure chose qui puisse nous permettre de découvrir le joyaux qui est à l'intérieur de nous, qui l'on est vraiment ! Et puis, ce temps "libre" est inestimable : le partager avec d'autres, encourager, créer des valeurs, c'est précieux ! Bref, se sentir heureux ne dépend pas de l'environnement mais bien de l'état de vie que l'on s'est forgé, inébranlable quoiqu'il arrive.

Bonne fêtes à toutes et tous !

[maguy]

Bravo Talou, dans mes bras !

[Talou]

Quand tu veux, Maguy !!!!

[anya]

Vaste programme !!!
Bonne fêtes à toutes et tous !

Il y a tout de même un certain nombre de choses qui contribuent à vous rendre heureux. La plupart des gens estiment que l'amour et l'argent en font partie par exemple. En ce qui me concerne je réalise maintenant que l'argent est la chose la plus importante au monde. Je crois même qu'elle est plus importante que tout pour la majorité des individus quand on voit ce qu'il sont prêts à accepter ou subir pour en obtenir. Le temps libre est inestimable et c'est notre seul liberté mais dans un système capitaliste, le temps c'est de l'argent. Ce qui signifie indirectement que ton temps libre est du temps perdu. Et dans les faits, du même point de vue, c'est vrai, puisque c'est du temps non rentable. Se comparer aux autres est probablement la pire des choses mais on n'a pas le choix. Il faut correspondre à une norme et s'y soumettre quoi que cela coûte. On est donc tout le temps obligé de se comparer aux autres. De toute façon si vous ne le faites pas, les autres s'en chargeront pour vous. Il faut être réaliste, malheureusement. Je ne pensais pas ainsi avant, mais il faut être lucide. Le système est très fort et nous modèle que nous le voulions ou non. Quand on passe son temps à chercher difficilement une chose qui se fait de plus en plus rare parce que c'est le seul moyen qu'on a pour assurer sa survie et à se remettre en question, je crois qu'on est contraint à un moment donné d'adopter la pensée unique pour ne pas devenir fou, même si cela équivaut à renoncer à soi-même. Bonne fin d'année et félicitations.

[anya]

Sans doute, cela peut être intéressant, mais je pense que c'est insuffisant. Nous sommes en effet programmés pour devenir des agents de production et des con-sommateurs. Le fait est aussi que malheureusement le travail salarié est considéré comme un moyen de socialisation et que dans notre société être au chômage est dévalorisant peut-être paradoxalement alors que c'est une forme de liberté. A cela il faut ajouter une survalorisation du travail salarié et rentable. Les artistes par exemple sont méprisés à moins d'être des vedettes multimillionnaires. C'est pareil en général pour tout ce qui est donné, gratuit, ou bénévole. On peut presque dire que dans un système comme le notre, le don, l'entre-aide, la solidarité, le désintéressement sont des concepts révolutionnaires.
Il n'est écrit nulle part qu'on est sur cette terre pour être les bons petits soldats obéissants du capitalisme. Sans doute, mais cette règle est tacite. C'est même un devoir. Chacun à le devoir de travailler, c'est à dire d'avoir une activité productive rentable et le droit d'être employé, c'est à dire dans un système capitaliste d'être un esclave. A la rigueur, être lobotomisé, être un bon petit soldat, si on n'a pas le choix, la question ne se pose plus, mais souffrir le martyre parce qu'il faut se torturer et faire en sorte d'être vendable sur le marché du travail alors que le chômage est principalement un problème structurel et qu'on est en concurrence avec des milliers d'autres individus, je trouve cela à la limite de l'absurde. Mais ça doit être moi. C'est sans doute moi qui me pose trop de questions. Je réfléchis trop. Là, je travaille sur moi pour accepter les choses telles qu'elles sont et ne plus m'interroger. Accepter et renoncer. C'est la seule issue.

Pour ce qui concerne le sentiment de culpabilité dis toi bien que face à un(e) abruti(e) qui essaie de te culpabiliser aies cette pensée:
Chômage ! A qui le tour ?


Le chômage touche de plus en plus de gens, directement (c'est eux qui sont au chômage) ou indirectement (c'est leur conjoint(e), leur gosses etc)

La plupart des gens se fichent du sort des autres tant que tout va bien pour eux. Certains échapperont au chômage parce qu'ils sont plus "adaptés" que d'autres. J'emploie sciemment les concepts employés par les partisans du darwinisme social. Etre adapté dans notre système signifie aussi être docile et malléable. C'est aussi une manière de faire de l'insécurité une norme.

[maguy]

Se comparer aux autres est probablement la pire des choses mais on n'a pas le choix. Il faut correspondre à une norme et s'y soumettre quoi que cela coûte. On est donc tout le temps obligé de se comparer aux autres. De toute façon si vous ne le faites pas, les autres s'en chargeront pour vous.

Bééé...

Je te plains sincèrement. Quoique tu dises tu restes un bon petit soldat totalement soumise aux codes inculqués dès le premier biberon aux classes modestes.

Je parlais plus haut de l'anathème de l'église, cela vaut aussi pour leur discours adressé aux pauvres. Travaillez braves gens, vous êtes sur terre pour vous soumettre aux forces de l'argent. Vous aurez votre récompense dans l'autre monde !

Il te faut quémander, supplier pour le droit de vivre, pis quoi encore ?

Et je me fiche de ce que les autres pensent de moi. Ce n'est pas une attitude bravache (j'ai passé l'âge) mais ma conviction profonde. D'ailleurs, plus personne ne s'y risque...

Il y a même de braves travailleurs qui m'envient : toi, tu as de la chance, blabla. Et bien venez au chômage les amis si c'est si bien que ça