La haine du pauvre est bien vivace

[stm_artin]

A propos des trolls d’extrême droite qui sévissent sur le net; du genre:
«A quand l'obligation de travailler !
A quand l'obligation de faire des "stages" en entreprises ou chez des maraichers, agriculteurs en échange de légumes ?
MAIS NON EN FRANCE ON DONNE sans rien faire !
LA FRANCE CULTIVE DES FAINEANTS !»

Il n'est pas utile d'argumenter quand la seule vérité est la raison du plus fort.

Ils ont raison parce qu’ils se sentent les plus fort. Bien que leurs propos ne résistent pas à l’épreuve des faits, ils persistent avec une obstination hystérique. Car le but du jeux n'est pas de détenir la vérité. Le but est de rassembler un nombre suffisant de personne pour l'imposer. Ils ont raison parce qu’ils sont nombreux ou parce qu’ils sont du coté du pouvoir. Il est très déstabilisant de se retrouver face à ce genre de personnage car leur mode de pensée est irrationnel. Aucun argument, aussi aiguisés soit il, ne les atteint. Ils ne se donnent même pas la peine réfuter. Il leur suffit de dire: nous avons le pouvoir donc nous avons raison. Dans ces conditions, celui qui a fait un effort de réflexion, de recherche de documentation et qui se sent armé pour convaincre, celui là se heurte à un mur de bêtise effrayant. Il ne comprend pas ce qui lui arrive tellement cela lui parait absurde.

Comment font ils pour convaincre alors que leurs propos sont d'une absurdité insondable? Et bien ça dépend des cas. Dans un premier cas, ils ont parfaitement conscience de cette absurdité mais adhérent par pur intérêt personnel. Dans un deuxième cas, il ont la trouille et font allégeance à leurs maîtres en espérant que ces derniers les épargneront. Enfin, il y a les abrutis au cerveau liquéfié par tf1.

Juste un exemple tiré de l'article:
«Encore plus d'aide mais jamais sans contre partie!!! A quand l'acceptation de n'importe quel emploi pour un chômeur de longue durée ?»

Il y a deux façons d'interpréter ce propos:
1 Les chômeurs de longue durée refusent des postes du genre CDI bien payé parce qu’ils préfèrent se la couler douce avec le RSA (absurde).

2 Les chômeurs de longue durée doivent accepter n'importe quel boulot à n'importe quel salaire, ou, autrement dit, il faut les réduire à l'esclavage.

Manifestement les trolls d’extrême droite sont favorables à l'instauration de l'esclavage. Ils trouvent ça tout à fait normal. Ce que nous jugeons inhumain est pour eux l'ordre des choses. Il n y a pas à argumenter dans ce cas la. Il n'y a qu'a combattre ce que nous estimons une abomination au même titre que la pédophilie. La question c'est comment. La violence est une arme vaine face à ce genre de psychopathes parce qu’ils s'en nourrissent. La seule arme dont nous disposons est le pouvoir d'informer. Pour conclure, actuchomage est un véritable supplice pour eux.

[anya]

Je ne pense pas que ce phénomène soit caractéristique de extrême droite mais de la droite tous courants confondus.
C'est bien L'UMP qui a fait campagne sur le thème "travailler plus" mais aussi "des droits et des devoirs" ou "mettre fin à l'assistanat". C'est ce parti qui a tenté d'imposer les travaux d'intérêt général, comme aux Etats-Unis. Ce serait une erreur que de croire que les partisans de ces méthodes se limitent au FN auquel on assimile générale l'extrême droite. Ils sont beaucoup plus nombreux et se retrouvent sans doute également chez des électeurs de partis que l'on considère comme des partis de "gauche" mais qui sont des imposteurs.

[bebert]

Juste un exemple tiré de l'article:

Quel article ? Tu n'aurais pas oublie un lien la ? Ou c'est moi qui n'aurait pas du finir ma bouteille de Glennfiddish... En meme temps, pour le peu qu'il restait...

[stm_artin]

bonjour anya,
effectivement, ce genre de propos sont tout à fait la norme à de l'UMP. Cela montre tout simplement que l'UMP est un parti d'extrême droite.

[stm_artin]

c vrai beber
http://www.actuchomage.org/201212112354 ... ivace.html

[eserg81]

c vrai beber
http://www.actuchomage.org/201212112354 ... ivace.html

Zut moi j'ai pas de Glennfiddish, et sobre ça donne envie de gerber leurs commentaires

Par contre l'appel à la haine sociale c'est pas un délit ? on peut demander, de faire retirer leurs commentaires pourris ?

Par contre Stm_artin * j'ai apprécié de lire ton analyse

[bebert]

En meme temps, ce n'est pas difficile de ne jamais etre un chomeur de longue duree... Il suffit de suspendre le versement de ses allocations pendant un mois ou deux...

LA FRANCE CULTIVE DES FAINEANTS !»

Et "arrose" des ordures...

[bebert]

J'ai clique sur le lien, et constate que la crise a du bon : Une bonne partie des imbeciles qui ont fait ces commentaires odieux sans reflechir, puisqu'ils n'en sont sans doute pas capables, connaitront les joies du chomage et pourront decouvrir in situ l'envers du miroir, rassasies des legumes qu'ils auront acquis au merite...

[toit_de_chôme]

Pendant ce temps, Une bonne partie des "eligibles" ne demandent pas d'aides. Et apres on va dire que les pauvres sont des assistés !

Pis dans mon entourage j'ai aussi des [[anciens] collègues / voisins / famille ] qui connaissent un ou des RSAistes qui ont une grande maison, une voiture, qui sortent au resto, s'achetent tout pleins de trucs aux frais des travailleurs. Certains fustigent les précaires qui font des contrats par ci, par la avec quelques mois de chômage entre deux (Ces "Fainéants qui ne bossent que 6 mois dans l'année") sans savoir ce que c'est la vie de précaire / chômeur ....

[anya]

J'ai clique sur le lien, et constate que la crise a du bon : Une bonne partie des imbeciles qui ont fait ces commentaires [...] connaitront les joies du chomage et pourront decouvrir in situ l'envers du miroir, rassasies des legumes qu'ils auront acquis au merite...

C'est de tout coeur tout le bien que je leur souhaite. Ils auront tout le loisir de mettre leur savoir à l'épreuve de la réalité.

[Invité]

Je ne dirais pas que c'est la haine du pauvre, mais plutôt la haine de la pauvreté, la peur de la pauvreté et la peur d'être pris pour un pauvre.
Je m'explique : la plupart de mes collègues à l'usine sont intérimaires. Elles arrivent à bosser, mettons 9 mois sur 12, dans le meilleur des cas, certaines seulement 6 mois sur 12, quand on ne leur fait que des contrats très courts, espacés, alternant donc avec du chômage. Vu le niveau des salaires, leur ARE n'est pas élevée.
Bref toutes ces personnes sont plutôt pauvres, connaissent la précarité et la peur du lendemain. Eh bien la plupart tiennent les propos cités par Stmartin, même quelques filles jeunes. Elles ne se voient pas comme pauvres du moment qu'elles bossent elles-mêmes très dur, le temps d'une mission.
Tout se passe comme si on en était encore à la période où on retrouvait plus vite un emploi, où le personnel ouvrier ou employé était nombreux. Elles préfèrent ne pas admettre que les choses ont radicalement changé, et qu'il n'y a réellement plus assez de boulot pour tous, même avec la diminution de la durée du travail, même avec l'augmentation de la consommation, même avec tout ce qu'on invente de nouveau. L'admettre, c'est angoissant ; elles préfèrent penser que celui qui n'a pas de boulot c'est parce qu'il ne veut pas le prendre.

[bebert]

elles préfèrent penser que celui qui n'a pas de boulot c'est parce qu'il ne veut pas le prendre.

Alors comment se jugent-elles elles-memes entre deux missions ?

[superuser]

Ça s'appelle le déni de réalité.

On croit se protéger en y ayant recours; ce qui est illusoire, bien évidemment.

[Invité]

Alors comment se jugent-elles elles-memes entre deux missions ?

Je ne les vois évidemment pas entre deux missions. Elles peuvent avoir trouvé un intérim ailleurs, moi aussi, bref c'est une population fluctuante. Quand on se revoit, l'inquiétude on la sent bien, et le soulagement de faire de nouveau partie des gens respectables... mais il n'y a aucune réflexion sur la raison de notre situation.

Le simple fait de prendre toute mission en usine qu'on leur propose, même à 3 quarts d'heure de route (quand il faut être devant le tapis roulant à 4 heures du matin, vous imaginez à quelle heure il faut se lever) et de travailler dur avec un enthousiasme affiché leur donne cette supériorité sur les autres.
Il y a une conscience de classe, mais le chômeur ne fait pas partie de leur classe, même si elles sont dans la classe des chômeurs entre deux missions.

[tristesir]

Il y a une conscience de classe, mais le chômeur ne fait pas partie de leur classe

Le chômeur est au fond de la classe à côté du radiateur