Les chômeurs font de l'"autoréduction"

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Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

Message par tristesir »

A propos de supermarchés.

Depuis des semaines, j'achète toujours le même article dans une chaîne de supermarchés. Cette enseigne pour attirer le client avait pris comme mesure marketing de remettre des étiquettes de prix collées sur certains produits

Donc régulièrement depuis des semaines c'est toujours le même cinéma.
L'étiquette collée sur le produit indique 1,45 euro, sur le rayonnage il y a une étiquette qui indique un prix de vente de 1,50 euros et à chaque fois que je passe à la caisse je suis obligé de mentionner le fait qu'il y a un problème dans le prix.

Cela dure donc depuis des semaines, personne n'a rien fait pour harmoniser le prix (à la baisse ou à la hausse) ce qui fait que puisque le prix collé sur le produit est de 1,45 euro, le client qui ne réclame pas se fait gruger.

J'ai acheté ce même produit dans trois supermarchés de cette chaîne et c'est à chaque fois le même problème.
Et personne ne fait rien. A mon dernier achat, j'étais dans un supermarché de cette chaîne que je n'avais pas visité depuis longtemps.

Même problème, mais ce coup ci le produit était enregistré à plus d'1 euro 60 alors qu'une étiquette rouge collée dessus annonçait que son prix était de 1,45 euro.

Dans certains supermarchés , les étiquettes sur les rayonnages ne mentionnent pas correctement le prix qui est enregistré dans l'informatique de la caisse.

Il est difficile de savoir si c'est une stratégie délibérée ou bien de l'incompétence liée à la valse des étiquettes et le manque de personnels pour procéder aux mises à jour.
superuser
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Message par superuser »

Je crois qu'il y a un peu des deux. Les erreurs des salariés mal payés, ils s'en foutent, du moment que la masse salariale reste faible et que le nombre de clients qui vont se faire avoir reste majoritaire.
danslamouise

Message par danslamouise »

Quand je travaillais en grande surface, on recevait tellement de nouvelles étiquettes chaque jour qu'on avait pas toujours le temps de les coller toutes le jour même. Le chef s'en foutait tant qu'il y a un prix marqué dessus, c'est tout ce qui compte (un produit sans prix est un produit qui risque de rester dans le rayon, là le chef était furax). Le prix en caisse, lui, est mis à jour en 3s grace à l'informatique.
maguy

Message par maguy »

L'étiquette collée sur le produit indique 1,45 euro, sur le rayonnage il y a une étiquette qui indique un prix de vente de 1,50 euros et à chaque fois que je passe à la caisse je suis obligé de mentionner le fait qu'il y a un problème dans le prix.
Je me souviens d'un tel cas sur des yaourths en promo. Grosse affiche pour annoncer la promo, prix différents sur l'étiquette du rayon et enfin un 3ème prix en passant à la borne lectrice :? Quand on veille, ça va, on réclame, mais quand on a un caddy plein c'est une autre affaire...
tristesir

Message par tristesir »

tristesir

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par tristesir »

ne quinzaine de sympathisants du NPA d'Olivier Besancenot ont organisé samedi après-midi un "grignotage de faim de mois" dans une grande surface Leclerc à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
(...)
Le NPA réclame "le gel des prix" et "la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité" ainsi qu'une augmentation de 300 euros sur tous les salaires.
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches ... banli.html
renaud21

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par renaud21 »

Ah ces valeureux du NPA qui se battent pour les classes moyennes et supérieures :) ("300 euros sur tous les salaires" : donc y compris sur les + élevés :) . Par contre ceux qui n'ont pas de salaire, mais rien ou juste des allocations, c'est 0 ?)
D'ailleurs je suis encore tombé récemment sur un reportage la dessus. 'sont cons ces médias, ils font de la pub pour le NPA :) , ils se tirent une balle dans le pied :)
Plus sérieusement, c'est très embettant : de part ces reportages, les médias font croire à leurs téléspectateurs qu'ils sont pluralistes, en plus d'empêcher toute possibilité de faire revenir le PS (certes de droite lui aussi, mais moins) au pouvoir, en soutenant son meilleur concurrent, le NPA.
tristesir

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par tristesir »

Plus sérieusement, c'est très embettant : de part ces reportages, les médias font croire à leurs téléspectateurs qu'ils sont pluralistes, en plus d'empêcher toute possibilité de faire revenir le PS (certes de droite lui aussi, mais moins) au pouvoir, en soutenant son meilleur concurrent, le NPA.
Le meilleur concurrent du PS, n'est pas le NPA mais l'UMP. (je ne suis pas persuadé qu'ils soient concurrents)

en plus d'empêcher toute possibilité de faire revenir le PS (certes de droite lui aussi, mais moins)
Ils sont forts au PS. Ils parviennent à ce que les gens ne voient pas leur actes mais se fient qu'au discours (à droite quand le centre était en vogue et maintenant très "rouge" à l'heure où l'extrême-gauche relève la tête).
renaud21

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par renaud21 »

tristesir a écrit : Le meilleur concurrent du PS, n'est pas le NPA mais l'UMP. (je ne suis pas persuadé qu'ils soient concurrents)
Si ils sont concurrents, mais dans la même cour du libéralisme.
renaud21

Les autoreductions actuelles sont néfastes aux pauvres

Message par renaud21 »

La médiatisation instrumentalisée des autoreductions entretient les peurs et donc l'individualisme.

Le Plan B n°17 (fév-mars 2009) :

"Début janvier, un collectif de chômeurs qui organise des réquisitions dans les supermarchés était assailli par une douzaine de journalistes affamés de sujets sur la « crise ». Le Plan B s’est procuré leurs courriers…

Le 31 décembre, une cinquantaine de chômeurs, précaires et intermittents font irruption au Monoprix du boulevard Saint-Antoine, à Paris, et réquisitionnent treize chariots remplis de victuailles délicieuses. Cette « autoréduction », comme ils l’appellent, n’a rien de révolutionnaire : chaque année, au moment des fêtes, il est d’usage que des collectifs de galériens s’invitent dans les supermarchés et règlent leurs achats en distribuant des tracts plutôt que des euros. En général, la direction laisse faire. Du moment que l’opération se déroule vite et bien, le taulier préférera toujours, fût-ce la mort dans l’âme, sacrifier quelques chariots plutôt que de provoquer un grabuge qui porterait préjudice à la « magie des fêtes » et du chiffre d’affaires.


Comme prévu, l’opération au Monoprix se déroule sans incident majeur. « Lors de la négociation, le directeur du magasin a bien proposé de garnir lui-même les Caddies, qui contenaient trop de produits “festifs” à son goût. Mais, comme sa seule préoccupation était que ça ne traîne pas trop, parce qu’il était mal à l’aise devant ses employés, il a lâché le morceau », raconte au Plan B l’un des « Empêcheurs d’encaisser en rond », qu’on appellera André. « Il a donné l’ordre aux caissières de laisser passer les chariots et nous nous sommes retrouvés dans le fond du magasin à emballer la marchandise dans de grands sacs roses, ajoute Françoise,une camarade d’André. C’était assez tendu parce qu’on était entre les clients, les employés et les flics, que le directeur avait dissuadés d’intervenir alors qu’ils en avaient très envie. Les plus furieux, c’étaient les gros bras qui commandaient les vigiles. Ils n’ont pas arrêté de nous insulter. Ça leur foutait les boules de voir que leur patron avait accepté de négocier. Certains employés trouvaient ça honteux également, mais ils étaient moins vindicatifs. J’ai même vu une salariée nous souffler discrètement: “Bravo, vous avez raison.” »



Paris-Match, « un bon vecteur pour faire parler de vous »
L’affaire est pliée en une demi-heure, donnant lieu à un somptueux gueuleton savouré en compagnie des sans-papiers de la Bourse du travail et des mal-logés qui occupent un gymnase voisin. Car c’est là un autre usage bien établi : pas d’autoréduction sans redistribution.


Mais, cette année, les médias aussi réclament leur part du festin. Et leur faim est grande. Dans les jours qui suivent le réveillon, la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France (CIP-IDF1) – soupçonnée par Monoprix d’être l’instigatrice du réveillon libre – est harcelée par une douzaine de journalistes avides de prendre leur ticket pour une prochaine sortie au supermarché. Ou, à défaut, de récolter quelques témoignages chocs pour étayer un sujet vendable sur la « crise », le « pouvoir d’achat » et le « ras-le-bol des ménages ». « C’est incroyable, soupire André. En 2003 et 2004, alors que le mouvement des intermittents était au plus haut, que presque tous les théâtres et lieux de spectacle étaient en grève, que les festivals étaient annulés, il était quasiment impossible de faire passer nos revendications dans la presse. Et aujourd’hui, pour une petite autoréduction de rien du tout, les journalistes nous font la danse du ventre! »


Conscients des limites de leur pouvoir de séduction, les chippendales du Parti de la presse et de l’argent (PPA) se dévoilent avec précaution. « J’ai cru comprendre que vous n’aviez pas une très haute opinion de Paris Match. Bon. C’est votre droit, écrit l’un d’eux. Enfin, ça peut être un bon vecteur pour faire parler de vous, expliquer vos combats, notamment à des gens qui ne partagent pas forcément vos idées. Au moins, donnez-moi ma chance et rencontrons-nous! » Vous ne nous aimez pas, mais nous allons « faire parler » de vous : c’est l’argumentaire que le PPA déroule chaque fois qu’il tente d’amadouer des contestataires. « Je m’appelle E. H. et je suis journaliste à TF1, se présente un autre. J’imagine que cette première phrase ne me vaudra pas forcément une sympathie immédiate… Néanmoins, j’aurais aimé pouvoir discuter avec vous sur les actions de votre collectif. Je souhaiterais réaliser un reportage pour le journal de 20 heures sur les nouvelles formes de militantisme et de désobéissance citoyenne. » Le type même de sujets qu’adore Nonce Paolini, le nouveau PDG du groupe TF1.


En temps normal, la presse n’aime jamais autant les pauvres que lorsqu’ils essuient une larme aux Restos du cœur. Mais la « crise » a modifié la demande journalistique. Les pauvres, désormais, c’est presque tout le monde. Et presque tout le monde peut s’identifier à des partageurs dépenaillés qui apprécient le foie gras et s’organisent pour en obtenir. Le pauvre ne constitue plus un objet de compassion, mais une menace contagieuse qu’il convient de circonscrire à des sujets spectaculaires estampillés « Nouveau ». Peu importe le fait qu’en 1998 des collectifs de chômeurs se servaient déjà en grande surface : « Une nouvelle forme d’action est née en ces temps de crise », claironne Le Journal du dimanche sous le titre « Partis sans payer ! » (4.1.09).


Pour accéder à cette nouveauté, l’envoyé spécial de Canal+ accepte de payer de sa personne. « Je trouve votre démarche, vos motivations et vos revendications très intéressantes, surtout en cette période de crise, explique-t-il. Je pourrais opérer en caméra cachée, et ensuite flouter les visages de toutes les personnes ne souhaitant pas apparaître à l’écran. » « Flouter » les motivations politiques des militants pose encore moins de problèmes. « Le 1er janvier, Rue89 avait déjà mis en ligne un papier sur notre action du réveillon, faitobserver Françoise. L’article était parsemé d’expressions comme: “radicalisation des autonomes”, “héritiers des autonomes italiens des années 1970”, “retour des pratiques largement expérimentées dans l’Italie des années de plomb”… Ce n’est pas encore “l’ultragauche à gauche de la gauche de l’extrême gauche”, mais ça crée un climat… » La « radicalisation » a beau être « nouvelle », elle puise nécessairement aux racines du terrorisme.


Comment les Empêcheurs d’encaisser en rond réagissent-ils aux sollicitations des médias ? « La réponse est à chaque fois la même, assure André. On leur dit: “On n’est pas là pour faire du spectacle pour les JT ou pour donner des images qui serviront à la police. Par contre, si vous voulez qu’on vous parle du RSA, de la convention chômage ou du nouveau modèle d’indemnisation chômage des intermittents, on vous accorde tout le temps qu’il faut.” Inutile de dire qu’à ce moment-là il n’y a plus personne. » Ou alors, des pigistes armés de leurs bonnes intentions, comme cette collaboratrice du Nouvel Observateur qui fut autorisée à suivre l’opération du réveillon. « Elle a fait un papier très complet, avec des témoignages d’employés, de clients, explique Françoise. Elle l’a proposé à son chef, qui l’a refusé. Du coup, l’article est devenu un simple commentaire sur un forum. Et après on s’étonne que tous les journaux racontent la même chose… »


L’affaire résume bien le biais de la relation entre journaliste et militant. Le premier affiche sa sympathie pour la cause du second ; jeune, précaire, sous-payé, il partage parfois ses conditions d’existence. Mais sa bonne volonté ne suffit pas. Comme celle de la caissière du supermarché, la liberté du journaliste est subordonnée au bon vouloir de son chef. Lequel ne défend pas les chômeurs et précaires : il les produit."
tristesir

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par tristesir »

Sur le site du plan b, l'article est intitulé "Danse avec les pauvres"
http://www.leplanb.org/medias/danse-ave ... res-2.html

Les licenciements massifs, les séquestrations de cadres et de responsables d'entreprises, le saccage récent d'une sous-préfecture font naitre la peur chez les possédants. Ils craignent l'explosion sociale (ils ont tout fait pour qu'elle surgisse)
Ce n'est pas un hasard si en ce moment la communication du pouvoir se fait sur le thème de la sécurité.

Hier j'écoutais une radio d'info et j'entendais l'interview d'une travailleuse de l'usine Continental de Clairoix
qui s'inquiétait des conséquences de cet accès de colère sur les négociations en cours. Dans son propos, j'ai compris,
mais je peux me tromper, qu'elle croyait qu'en adoptant un profil bas, c'était le meilleur moyen pour que les négociations se terminent bien 8)
Toujours à propos de cette usine. Aujourd'hui des travailleurs devaient aller manifester en masse en Allemagne et essayer de s'inviter à une assemblée générale du fabricant de pneus.
Et on apprenait ce jour qu'un repreneur était pressenti. Drôle de coïncidence n'est-ce pas? Cette annonce ne serait-elle pas venue à point nommé pour que les travailleurs de cette usine tempèrent leur colère? En cas d'incidents, cette manifestation aurait une audience européenne pour le moins.
maguy

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par maguy »

qu'elle croyait qu'en adoptant un profil bas, c'était le meilleur moyen pour que les négociations se terminent bien
C'est malheureusement un réflexe très courant, lâche mais courant. J'ai déjà évoqué ici l'usine où ma nièce travaille. Les gens sont d'une veulerie incroyable, même quand on leur annonce qu'ils seront en chômage technique le vendredi mais qu'ils devront venir le samedi :roll: Ils pensent naïvement qu'en jouant les carpettes, ils ne seront pas sur la liste et viennent travailler au sifflet.

Ou la direction est spécialement mal organisée, ou elle teste les limites des salariés, quelle impudence !
tristesir

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par tristesir »

Publié le lundi 29 juin 2009 à 07H45
Cinq militants d'extrême-gauche ont été interpellés vendredi soir à la place Cadenat (3e) à Marseille, après avoir incité des clients d'un supermarché Champion à se servir gratuitement en leur distribuant des tracts.

Les activistes ont ensuite rempli plusieurs chariots de marchandises, avant de tenter de partir sans payer. À la sortie, ils ont été arrêtés par des vigiles avec qui ils ont eu un échange de coups.(...)
http://www.laprovence.com/articles/2009 ... tement.php

Aucune information pour le moment sur qui sont ces gens.
renaud21

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par renaud21 »

Ils sont cons, c'est pas à 5 que se fait ce genre de truc, il faut être au moins une dizaine voir +.
mabulle

Re: Les chômeurs font de l'"autoréduction"

Message par mabulle »

la seule fois où on a essayé de faire une action de ce type sans les médias, on s'est fait agressé par le directeur du magasin.
depuis, caméras, photographes sont toujours de la partie. et on ne se déplace jamais à moins de 15 militants, dont 5 uniquement pour le SO.
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