Cet après-midi à partir de 16 heures, le tribunal correctionnel de Périgueux examinera huit cas de fraude au Revenu minimum d'insertion (RMI). Des profils très « divers » selon le Parquet. À la barre se succéderont entre autres un coiffeur, un Britannique ou encore une famille de la communauté des gens du voyage.
Un procès dans lequel le Conseil général se porte partie civile. « Nous espérons obtenir le règlement des sommes perçues indûment », remarque Christian Memet, directeur des services au Conseil général.
Ressortissants anglais
C'est à la suite d'une vaste chasse aux fraudeurs, surtout britanniques, que ces personnes ont été détectées et renvoyées devant la justice. En septembre 2005, Bernard Cazeau, le président socialiste de l'assemblée départementale, avait écrit à tous les maires de Dordogne leur demandant d'établir une liste des bénéficiaires du RMI. Trois mois plus tard, en décembre 2005, il avait annoncé la radiation de 150 Britanniques rmistes. Bernard Cazeau avait alors avancé un préjudice de 670 000 euros. Finalement, après examen, seuls 18 Anglais et 59 ressortissants européens avaient été radiés des listes. « Quand nous avons repris la gestion du RMI, on s'est rendu compte qu'un certain nombre de ressortissants européens étaient en situation irrégulière. Il s'agit d'Anglais mais pas seulement », confirme Christian Memet.(...)
Huit Rmistes devant le tribunal
La cinquième colonne de la perfide Albion qui vient grignoter la France de l'intérieurAhhhhhh ces Anglais qui viennent bouffer le RMI des Français !

On retrouve toujours la même technique, une annonce que des milliers d'euros ont été détournés par un grand nombre de fraudeurs et finalement l'affaire se dégonfle. Mais le mal est fait. On stigmatise, on entretient l'idée que beaucoup de bénéficiaires du RMI sont des fraudeurs.il avait annoncé la radiation de 150 Britanniques rmistes. Bernard Cazeau avait alors avancé un préjudice de 670 000 euros. Finalement, après examen, seuls 18 Anglais et 59 ressortissants européens avaient été radiés des listes.
Il y a une autre "grosse affaire" de fraudes au RMI qui est en train d'arriver sur le devant de la scène médiatique et le procédé est le même: effet d'annonce, calcul au pouce mouillé levé.
Est ce que les média et les politiques mettent autant d'énergie à contrôler les entreprises qui reçoivent des fonds publics (indirectement souvent) pour favoriser l'emploi?
Davos et la crise - un article du Canard
Article du Canard enchaîné du mercredi 11 février 2009
« Davos tombe sur un os
REVENONS trois minutes sur Davos. Pour sa 39e édition, ce grand raout du gotha capitaliste mondial devait être, avait promis son organisateur, le « sanatorium du monde ». Les 1400 pédégés, 43 chefs d'Etat, 17 ministres des Finances, bref, les hommes aux manettes de la planète allaient y « redessiner le monde d'après crise ». Es n'ont rien redessiné du tout. Même à 12 000 euros l'entrée, ils sont ressortis penauds. Certains d'entre eux se sont contentés d'un rien pendant une demi-heure, ils ont pu, dans un jeu de rôle organisé dans les sous-sols du Congrès, jouer le rôle d'un réfugié, avec geôlier, malbouffe, etc. « Je comprends mieux le sort des réfugiés », a commenté un participant. Davos, ça devient vachement social. A part ça, Clinton a rappelé que 30.000 milliards de dollars étaient partis en fumée lors du krach. Lagarde a dit craindre des « troubles sociaux ». Stiglitz a dit qu'avec l'argent dépensé pour sauver les banques américaines on aurait pu financer un siècle de protection sociale aux Etats-Unis. Il a raconté aussi cette scène, hier encore inimaginable à Davos : « Un appel au remboursement de tous les bonus de Wall Street a été applaudi » (« Les Echos », 9/2). C'est le monde mondialisé à l'envers ! Le fondateur du KKR, un fonds de « private equity », a lâché : « Si nous en sommes là, c'est que nous nous sommes trop focalisés sur le profit. » Et, toujours d'après Stiglitz, nombre de participants, à la question de savoir quel était le principal responsable de la crise, ont répondu : la croyance que les marchés s'autorégulaient. Eh non, les gars. Bref, pour le diagnostic, tout le monde était d'accord. Mais pour les remèdes...
Un chercheur israélien a dit que la solution consistait à changer nos cerveaux, et que la technologie y parviendrait bientôt, « en 2020, on pourra reconfigurer le cerveau » (« Les Echos », 2/2). La bonne blague ! D'autres ont juré par la révolution verte : l'écologie va sauver l'économie, mon bon monsieur ! Mais quand il s'est agi de parler sérieusement... Restructurer si ce n'est nationaliser le secteur bancaire ? Comme le dit Romain Rancière, prof d'économie en poste à Washington: « Il faut commencer par révoquer l'ancien management, quia failli, et pouvoir contrôler le bon usage de l'argent public » (« Le Monde », 3/2). Or, justement, c'est « l'ancien management » qui se retrouvait à Davos : ce sont les mêmes qui n'ont rien vu, rien anticipé, et qui aujourd'hui s'arrachent les cheveux pour penser autrement qu'ils ne l'ont fait toute leur vie. Comment réguler un système qui échoue à se réguler tout seul : ils n'en ont pas la moindre idée. Alors ils font ce qu'ils ont toujours su faire: s'accrocher aux manettes, empocher des subventions publiques, répéter qu'ils ne sont pas responsables, la crise est « systémique », voyons. De grands malades incapables de se soigner eux-mêmes : voilà ce qu'on a pu voir au « sanatorium » de Davos. Et voilà ce qu'on n'a pas fini de voir. Pourquoi tu tousses ?
Jean-Luc Porquet »
« Davos tombe sur un os
REVENONS trois minutes sur Davos. Pour sa 39e édition, ce grand raout du gotha capitaliste mondial devait être, avait promis son organisateur, le « sanatorium du monde ». Les 1400 pédégés, 43 chefs d'Etat, 17 ministres des Finances, bref, les hommes aux manettes de la planète allaient y « redessiner le monde d'après crise ». Es n'ont rien redessiné du tout. Même à 12 000 euros l'entrée, ils sont ressortis penauds. Certains d'entre eux se sont contentés d'un rien pendant une demi-heure, ils ont pu, dans un jeu de rôle organisé dans les sous-sols du Congrès, jouer le rôle d'un réfugié, avec geôlier, malbouffe, etc. « Je comprends mieux le sort des réfugiés », a commenté un participant. Davos, ça devient vachement social. A part ça, Clinton a rappelé que 30.000 milliards de dollars étaient partis en fumée lors du krach. Lagarde a dit craindre des « troubles sociaux ». Stiglitz a dit qu'avec l'argent dépensé pour sauver les banques américaines on aurait pu financer un siècle de protection sociale aux Etats-Unis. Il a raconté aussi cette scène, hier encore inimaginable à Davos : « Un appel au remboursement de tous les bonus de Wall Street a été applaudi » (« Les Echos », 9/2). C'est le monde mondialisé à l'envers ! Le fondateur du KKR, un fonds de « private equity », a lâché : « Si nous en sommes là, c'est que nous nous sommes trop focalisés sur le profit. » Et, toujours d'après Stiglitz, nombre de participants, à la question de savoir quel était le principal responsable de la crise, ont répondu : la croyance que les marchés s'autorégulaient. Eh non, les gars. Bref, pour le diagnostic, tout le monde était d'accord. Mais pour les remèdes...
Un chercheur israélien a dit que la solution consistait à changer nos cerveaux, et que la technologie y parviendrait bientôt, « en 2020, on pourra reconfigurer le cerveau » (« Les Echos », 2/2). La bonne blague ! D'autres ont juré par la révolution verte : l'écologie va sauver l'économie, mon bon monsieur ! Mais quand il s'est agi de parler sérieusement... Restructurer si ce n'est nationaliser le secteur bancaire ? Comme le dit Romain Rancière, prof d'économie en poste à Washington: « Il faut commencer par révoquer l'ancien management, quia failli, et pouvoir contrôler le bon usage de l'argent public » (« Le Monde », 3/2). Or, justement, c'est « l'ancien management » qui se retrouvait à Davos : ce sont les mêmes qui n'ont rien vu, rien anticipé, et qui aujourd'hui s'arrachent les cheveux pour penser autrement qu'ils ne l'ont fait toute leur vie. Comment réguler un système qui échoue à se réguler tout seul : ils n'en ont pas la moindre idée. Alors ils font ce qu'ils ont toujours su faire: s'accrocher aux manettes, empocher des subventions publiques, répéter qu'ils ne sont pas responsables, la crise est « systémique », voyons. De grands malades incapables de se soigner eux-mêmes : voilà ce qu'on a pu voir au « sanatorium » de Davos. Et voilà ce qu'on n'a pas fini de voir. Pourquoi tu tousses ?
Jean-Luc Porquet »