Et puis la précarité, c'est comme la solitude, certains finissent par l'apprivoiser...
Oui, certains, ceux qui ont du ressort, une certaine culture, une éducation qui ne leur a pas mis d’œillères, qui sont relativement autonomes, ont la capacité de se rebeller, d'analyser ce qui se passe, de se voir eux-mêmes autrement que comme ils se voyaient avant etc...
Mais franchement mes collègues d'usine, je ne les vois pas apprivoiser l' ASS : c'est la honte pour elles. Elles ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez, elles ont une morale de classe, des enfants, un prêt immobilier à payer, bref des liens solides qui en font des employées idéales pour l'industrie locale. Si l'industrie fiche le camp, ces liens deviennent des fardeaux insupportables. Leur avenir était prévu, toutes les étapes de leur vie étaient inscrites , et le monde s'écroule.