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Modérateurs : superuser, Yves

maguy

Même les copains ne sont plus à l'abri !

Message par maguy »

Les caisses sont vides, on nous l'a dit et redit, à l'elysée on se débrouille :lol:

Budget : L’Elysée se sert aussi dans les ministères

Libération du 21/11/08 – Nathalie Raulin

Nicolas Sarkozy récupère le « pilotage » des « fonds spéciaux » dépendant de Bercy et de l’Intérieur.


L’hyper présidence n’a pas de limite budgétaire ! Le chef de l’Etat qui cantonne peu à peu les membres de son gouvernement à un rôle de VIP de luxe, vient d’infliger un nouveau camouflet à deux d’entre eux en faisant main basse sur la très discrète cagnotte dont ils disposaient traditionnellement pour « arrondir les angles » avec les parlementaires et les élus locaux. Concernés : la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie et le ministre du budget Eric Woerth.

Fin octobre, ces deux là ont eu la désagréable surprise d’apprendre que l’Elysée assurerait désormais le « pilotage direct » de leurs « crédits spéciaux », à savoir une vingtaine de millions d’euros qu’il leur était jusque là loisible d’affecter à qui bon leur semblait sur présentation de projets d’investissement locaux sérieux… Un dispositif très arrangeant qui n’a surtout pas de secret pour l’ancien locataire de Bercy et de la place Beauvau qu’est Nicolas Sarkozy.

Trésor. Or, le Président est à cran. L’adoption fin juillet à une petite voix près (celle de Jack Lang ?) de la révision de la constitution de la Vème République a fait office d’avertissement. Devenues nécessaires, les invitations à déjeuner deux fois par mois de petites fournées de parlementaires, et les grand-messes dans le salon d’honneur de l’Elysée, comme avec les sénateurs, jeudi dernier, ou les députés le 3 décembre, ne suffisent pas toujours à amadouer les élus. A l’heure où la majorité s’affirme turbulente,plus question de négliger ces poires pour la soif utiles pour « fluidifier le dialogue républicain ».

Le tout, dans la plus totale opacité. Ces crédits spéciaux sont en effet noyés dans l’immensité des comptes de l’Etat que le simple examen du projet de loi 2009 ne suffit pas pour les repérer. Dans la nuit de mardi à mercredi, lors de l’examen à l’Assemblée de la partie dépenses du texte, Eric Woerth a usé d’une formule consacrée, volontairement absconse, pour décourager d’éventuelles demandes d’explications des députés sur l’amendement gouvernemental présenté : «… le septième point consiste à abonder de 100,28 millions d’euros le crédit de diverses missions, notamment afin de répondre favorablement aux propositions de votre commission des finances… » Dans l’hémicycle, personne pour moufter. C’est que le ministre faisait là discrètement référence à un nerf sensible de l’Assemblée : la réserve parlementaire, sorte de trésor de guerre mis chaque année à la disposition des députés désireux d’aider à financer des projets d’investissement dans leur circonscription – réfection de chapelle, rénovation de bâtiments publics, aides aux refuges animaliers…

Toutefois, l’enveloppe annoncée par Woerth (100 millions) est en réalité supérieure à la réserve parlementaire accordée. Et le reliquat couvre notamment les fameux crédit spéciaux des ministres. La difficulté, c’est que les deux enveloppes (réserve parlementaire et crédits spéciaux, tout comme la réserve parlementaire du Sénat non encore examinée en séance publique), se cumulent sur une même ligne budgétaire, la L122-O1, déjà riche des subventions directes de l’Etat aux collectivités locales. Le parlementaire le plus teigneux n’y retrouverait pas ses petits !

Pourtant, c’est bien cette ligne, gérée par le ministère de l’Intérieur que l’Elysée vient de placer sous son contrôle.

In vivo. Si les documents officiels ne permettent pas d’en savoir plus, la mainmise élyséenne rend l’administration plus bavarde. Ainsi les crédits spéciaux dévolus à l’Intérieur flirtaient en 2008 avec les 10 millions d’euros contre quelques 8 millions pour le ministre du Budget. Total : quelque 18 millions librement mobilisables qui permettait alors d’aider les élus amis à boucler le financement d’investissements dans leur fief. Une facilité appréciable pour qui veut se ménager des fidélités ou aplanir des différents.


Dans les cercles avertis de l’Assemblée et du Sénat, les commentaires acides vont bon train. « C’est une nouvelle illustration de l’hypercentralisation en cours du pouvoir » s’indigne un sénateur UMP. Un député de droite renchérit : « C’est une démonstration in vivo de l’affaissement des prérogatives ministérielles ». Un autre élu sarkozyste de résumer : « Dire – je recentralise tout ! – c’est trash ! Si les ministres n’ont même plus leur mot à dire sur l’affectation de 10 pauvres ( ?) millions d’euros, ça en dit long sur la considération dont ils font l’objet… »


Question communication, l’affaite tombe assez mal. L’Elysée qui, depuis un mois, bassine l’opinion avec la soi-disant « transparence » de ses comptes, va devoir en rabattre. Un orfèvre du budget, aux manettes quand la gauche était au pouvoir, apprécie en connaisseur : « Après en avoir fait des tonnes sur la transparence de ses dépenses, l’Elysée reconstitue ses bas de laine. C’était bien la peine de donner des leçons au monde entier ! »

Les frais de personnel des ministres explosent

LE MONDE du 05.11.08 | Commentaires - Extraits …


L'Elysée dépense plus, les sénateurs dépensent plus, les députés dépensent plus, les ministres dépensent plus. Et les caisses sont soi-disant vides nous serinent nos élus. Et les citoyens eux ont des problèmes de pouvoir d'achat car leur porte monnaie lui se vide.

Pourquoi feraient-ils autrement ? Qui réagit dans le bas peuple que nous sommes et comment pourrions-nous réagir, avec quelles armes ? Nous sommes perclus de peurs et d'aigreur. Et pour cause, notre vision à long terme, c'est difficultés, récession, chômage, inflation, soins de moins en moins bien remboursés et retraites sans doute misérables. Un front du refus devrait s'ouvrir, un front de défiance, mais comment ça marche, ça ?



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