Banlieues et crise économique : un mélange à risque

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SABRINA57

Banlieues et crise économique : un mélange à risque

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Les perspectives de récession font redouter un nouvel embrasement des quartiers sensibles, où le taux de chômage atteint parfois 40 % de la population et où les effets du plan Banlieue se font attendre.

Le collectif AC le feu, fondé après les émeutes de 2005 en Seine-Saint-Denis, théâtre des premières échauffourées, tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme : «trois ans après, nos gouvernants n'ont pas pris la mesure des problèmes. On ne voit pas grand-chose », a déclaré son président Mohamed Mechmache.

«La situation est de plus en plus alarmante et une action publique de grande ampleur est une urgence », dit-il. «La seule chose qui existe ce sont des effets d'annonce, un coucou tous les six mois ».Depuis la crise financière, « on a trouvé de l'argent pour les banques et les entreprises, mais quand le gouvernement va-t-il sérieusement s'occuper de trouver l'argent pour régler nos difficultés ? », demande-t-il.Il y a deux ans, le collectif avait porté à l'Assemblée le fruit de 20 000 «doléances» récoltées dans 120 villes de France.

Inquiétudes chez les élus

Pourtant, la secrétaire d'Etat chargé de la politique de la Ville Fadela Amara veut y croire. « Depuis le début, je dis que je ne suis pas inquiète. Mon budget propre augmente de 9 % en 2009 et le président Sarkozy a su mobiliser chaque ministère », fait-elle valoir.«On a commencé à décliner toutes les mesures du plan banlieue », dit-elle, citant, pour l'éducation, « le busing, les pôles d'excellence, les internats, le soutien scolaire en zones prioritaires ».En ce qui concerne l'emploi, le plan Espoir-Banlieue, annoncé par Nicolas Sarkozy en février et dont la mise en ouvre dans 250 quartiers prioritaires a été lancée en juin, vise la création de 45 000 contrats d'autonomie pour les jeunes sur trois ans.Mais sur le terrain, tout est très long à mettre en place. Les contrats d'autonomie par exemple, si tout se passe bien, ne seront que 4 300 d'ici la fin de l'année. « C'est vrai, il faut monter en puissance », concède Fadela Amara.Néanmoins, elle se félicite de l'arrivée dans les quartiers des premiers délégués des préfets ­ 350 sont prévus ­. «le retour de la République dans les territoires », dit-elle.Mais, chez les élus de banlieue, c'est l'inquiétude. Ainsi, François Pupponi, député-maire PS de Sarcelles (Val d'Oise), se désespère. «La baisse du chômage n'avait pas encore été vraiment sensible chez nous, mais là, on est touché de plein fouet par le chômage sur l'intérim ». «On est inquiet aussi pour le logement. Les projets Anru (rénovation urbaine) commencent à ralentir. Les conventions devaient être revues, étant donné la hausse des coûts, et maintenant, on nous dit qu'il n'y a plus d'argent», poursuit-il, en ajoutant : «dans le logement privé, c'est pareil. On arrivait à faire de l'accession à la propriété, mais là, les banques ne prêtent plus ».

Publié le 26/10/2008

Source:http://www.republicain-lorrain.fr
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