CDD et démission

[NOTTURNA]

Bonjour

Je suis en CDD pour 6 mois. D'après la "Loi", si j'y mets fin, je suis redevable à mon employeur des salaires que j'aurais dû recevoir jusqu'au terme de mon contrat. (pour info il s'agit d'une grosse sté qui fait plus de 200 M.€ de bénéfices annuels...).
Je n'ai donc pas envie de leur donner de l'argent.

La loi précise que seule une démission pour un CDI est légitime.
Or, par ce temps, qui, à part les personnes qui font jouer leur "réseau" (leur vrai réseau, pas celui de V...ou de L...)trouve un CDI direct ?
Il y a toujours une pré-embauche en interim, et encore c'est déjà beau quand on a dépassé 45 ans comme moi....

J'en conclus que le CDD est le pire des contrats, voire un marché de dupes...
Comment une telle loi est-elle possible et peut elle perdurer au pays des "syndicats" et des 5 millions de chômeurs ?
Merci pour vos avis ou expériences.

N.

[maguy]

si j'y mets fin, je suis redevable à mon employeur des salaires que j'aurais dû recevoir jusqu'au terme de mon contrat.

Exact.

Mais même en CDD, une période d'essai est prévue. Pour 6 mois, elle devrait être d'un mois complet, à vérifier sur votre contrat.

Il est toujours préférable de ne pas démissionner, même en période d'essai... mais il ne doit pas être compliqué de montrer votre peu d'envie de travailler chez ces gens où vous vous sentez mal.

Arrivez à l'heure, mais faites votre travail à petite vitesse, votre employeur devrait se lasser avant vous.

Par contre, soyez toujours discret et ne révélez rien auprès des autres.

J'en conclus que le CDD est le pire des contrats, voire un marché de dupes...

Je ne suis pas d'accord, il reste le moins malhonnête des contrats.

Il évite, ce que j'ai vécu au moins deux fois, de se faire embaucher en CDI (alors qu'en réalité il n'en était rien) et de se faire virer après 2 ou 3 semaines, sans que l'employeur ait à justifier sa décision.

Résultat : on a fait des sacrifices de salaire pour un CDI et... l'employeur économise la prime de précarité, car il avait quelqu'un d'autre en vue mais qu'il n'était pas immédiatement disponible. Il lui fallait un bouche-trou naïf

[bebert]

J'ai fait une grande partie de ma vie en CDD, J'ai eu mon premier CDI "serieux" a quarante ans parce que je voulais faire un credir pour acheter ma baraque. C'est tout juste si je n'y ai pas mis fin en sortant de chez le notaire !

Le CDD c'est cool, on bosse ce qu'il faut pour reinitialiser le compteur d'assedic, et hop, vacances... Quand un patron me proposait un CDI, parce que je faisais bien mon travail, je lui demandais un salaire tellement eleve qu'en general il m'expliquait qu'il allait essayer de trouver quelqu'un d'autre quand il avait fini de tousser...

La derniere fois, j'ai fait le meme plan... Et on m'a embauche... C'est pour ca (pour le pognon) que j'ai bosse pendant cinq ans avant ma rupture conventionnelle...

Et aussi parce que je bossais avec des gens que j'aimais bien... Mais je ne suis pas un sentimental !

[superuser]

D'après la "Loi", si j'y mets fin, je suis redevable à mon employeur des salaires que j'aurais dû recevoir jusqu'au terme de mon contrat.

C'est pareil pour l'employeur qui est passible de sanctions financières vis-à-vis de son salarié.
La protection est répartie des deux côtés.

La loi précise que seule une démission pour un CDI est légitime.
(...) J'en conclus que le CDD est le pire des contrats, voire un marché de dupes...

Peut-être que la période d'essai du CDD est effectivement trop courte ? Quoique : 2 semaines pour un CDD de 6 mois, c'est à mon avis suffisant pour savoir si ça va le faire ou pas et décider de rester ou non. Et après, 6 mois de boulot, c'est suffisamment court pour être supportable alors que pour un CDI...

[stm_artin]

Bonjour,
Ce n'est pas tout à fait pareil pour l'employeur dans la mesure ou il a la possibilité de licencier pour faute grave ou lourde (après la période d'essai car pendant cette période chacune des parties peut rompre le contrat). Dans ce cas, c'est un procès aux prud'homme qui dure 3 bonnes années. Et là, tous les moyens sont bons pour salir les employés et les affubler des pires vilenies. Un procès au prud'homme n'est pas gagné d'avance même quand vous êtes dans votre bon droit.
3 ans c'est de l'impunité.

Le pays des syndicats:
A combien est le taux de syndicalisation en France? 10%? Je crois, de mémoire, qu'il est à 7%.
Allez vous syndiquer dans un pays à 5 millions de chômeurs et suicidez vous professionnellement.
Le trun over dans les entreprises, l'intérim, les CDD et autres contrats précaires font leur petit effet.

Aujourd'hui, il est des concepts que l'on ne peut plus invoquer, comme la lutte des classes par exemple. Et pourtant, curieusement, il semblerait que d'un coté il y ai les employeurs, les actionnaires et de l'autre les employés. Je me demande si les intérets des uns et des autres vont dans le meme sens.
Si nous revenions sur ces 5 années de Sarkozisme, je crois que nous aurions l'occasion d'illustrer ce concept de multiples manières; à commencer d'ailleurs par le financement de sa campagne, de ses soutiens masse médiats et de la sauterie du fouquet's.

Mais la lutte des classe c kaka. C'est l'union Soviétique. Paraîtrait même que ça sentirait le point godwin.

[superuser]

Il y a même des précaires qui, au nom de l'égalité (c'est-à-dire la précarité pour tous, puisque c'est une fatalité… — et non la dignité pour tous, puisque Laurence Parisot a dit que c'était plus possible), approuvent la mise en place d'un contrat de travail unique !

[Invité]

Et pourtant, curieusement, il semblerait que d'un coté il y ai les employeurs, les actionnaires et de l'autre les employés. Je me demande si les intérets des uns et des autres vont dans le meme sens.

Oui dans une SCOP (société coopérative) où les salariés sont les actionnaires, et les seuls actionnaires, de leur boîte.
Le salaire y est tout aussi garanti que dans une boîte ordinaire, et au moins quand les affaires ont bien marché, le surplus va dans la poche des salariés. (Ils n'ont pas à attendre la charité du grand chef nippon).

[yannick]

Il y a même des précaires qui, au nom de l'égalité (c'est-à-dire la précarité pour tous, puisque c'est une fatalité… — et non la dignité pour tous, puisque Laurence Parisot a dit que c'était plus possible), approuvent la mise en place d'un contrat de travail unique !

De toutes façons, pour le CTU, personne n'est au courant !
Au moment de présidentielles, dans la boîte où je suis en CDD (renouvelable par tranches et pour une durée très indéterminée ), personne ne savait pour qui voter !
Tous smicard ou smicards améliorés, aucune connaissance des programmes, tous branchés sur BFM-je-sais-rien-mais-je-dirais-tout en salle de repos, mais aucune idée sur leur avenir ... et combien sont allé voter ?
Quand dans des discussions je leurs disais que leurs CDI étaient menacés, leur cinquième semaine de congés aussi, et que ces projets étaient déjà discutés par des think-tanks apparentés au PS, tous étaient sur le cul et me regardaient avec des yeux ronds en me disant "qu'ils sont vraiment tous pareils".

Il y a quinze jours, la direction du magasin (une grande surface) à fait sa demande auprès du maire PS (très coupain avec FH), pour ouvrir le dimanche !

Encore un autre truc auquel ils n'avaient pas pensé, quand ils avaient l'opportunité de glisser le bon bulletin de vote dans l'urne. Il y avait une formation qui dans son programme parlait des CDI et du travail le dimanche, mais comme je l'ai souvent entendu dire, son représentant était vulgaire et pas réaliste !

Plus belle la vie, ça c'est réaliste !