Pays-Bas : obliger les chômeurs à ne refuser aucun emploi

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superuser
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Message par superuser »

Merci Pili !

La différence avec la France, c'est qu'aux Pays-Bas, même si leur taux d'emploi à temps partiel est énorme (47%, le plus haut d'Europe), leur taux de chômage est très faible (3%, soit bien inférieur au taux de "plein emploi" à 5% caressé par Sarkozy). Ils ne sont pas dans une logique de pénurie d'emplois mais de pénurie de main d'œuvre.

Et, visiblement, l'Etat néerlandais s'engage à payer un "complément salarial" aux intéressés qui y perdraient. Ce qui n'est absolument pas le cas chez nous et, plus généralement, dans les pays où le taux de chômage est fort et où la coercition vise avant tout à radier un maximum de chômeurs pour faire des économies : la démarche est beaucoup plus kafkaïenne !

Problème de chômage ou pas, la méthode est certes la même et gagne toute l'Europe : un certain retour au STO.
Dernière modification par superuser le 08 juil. 2008, modifié 1 fois.
ledesa

Message par ledesa »

L'Europe a trouvé cette seule solution pour faire face à la Chine et plus généralement à la mondialisation, mot qui ne veut rien dire, moi je dis plutôt, que l'Europe s'engage dans la voie ultra-libérale, dans la voie du moins disant social, dans la voie du capitalisme effréné fou qui en veut toujours plus sans savoir pourquoi en faire !!! :twisted: :twisted: :twisted:

La France emboitera le pas aux Pays Bas, c'est déjà en route d'ailleurs ! et le reste de l'Europe fera de même, ne pas oublier que Bruxelles (ainsi que la France) vient d'autoriser les semaines de 65 heures de boulot et sans heures supps !

Le STO est de retour, et d'ailleurs le nabot Sarkokarcher 1er s'en lèche les babines, ne s'est'il pas réjoui en disant que maintenant les grèves passaient inaperçues en France !!! C'est facile quand on a mis la télé au pas et que aucune chaine de télé ne parle des raffineries bloquées par les marins pêcheurs, pas plus qu'elle ne parle des dizaines de fermetures de boîtes à travers tout le Pays !!! :twisted: :twisted: :twisted:

Mais si cela continue avec la flambée des prix et surtout du pétrole..................... la rentrée risque fort, d'être chahutée pour certains ! :lol:
Monolecte

Message par Monolecte »

superuser a écrit :La différence avec la France, c'est qu'aux Pays-Bas, même si leur taux d'emploi à temps partiel est énorme (47%, le plus haut d'Europe), leur taux de chômage est très faible (3%, soit bien inférieur au taux de "plein emploi" à 5% caressé par Sarkozy). Ils ne sont pas dans une logique de pénurie d'emplois mais de pénurie de main d'œuvre.

Et, visiblement, l'Etat néerlandais s'engage à payer un "complément salarial" aux intéressés qui y perdraient. Ce qui n'est absolument pas le cas chez nous et, plus généralement, dans les pays où le taux de chômage est fort et où la coercition vise avant tout à radier un maximum de chômeurs pour faire des économies : la démarche est beaucoup plus kafkaïenne !

Problème de chômage ou pas, la méthode est certes la même et gagne toute l'Europe : un certain retour au STO.
Le problème n'est pas le STO, mais bien l'anticipation d'un retournement imminent du marché de l'emploi.
Le sacro-saint marché et sa pénurie de postes ont permi de justifier la baisse continue des salaires de ces 20 dernières années : c'est la loi de l'offre et de la demande, nous disent-ils doctement, et nous sommes bien forcés de nous y soumettre. Comment faire pression quand il y a 100 mecs aussi qualifiés que toi pour chaque boulot, même minable, qui se présente.

Or, le marché est sur le point de se retourner, comme en témoigne la "baisse" du chômage, qui cache en faite une baisse de la population active depuis 2 ans. Le retournement démographique de 2006 était prévu depuis des années : en fac, alors qu'il n'y avait pas de débouchés, on savait qu'il y aurait un appel d'air à partir de ce moment sur le marché du travail.

Depuis 10 ans, tout a été fait, non pour réduire le chômage, mais pour maintenir une dissymétrie artificielle entre le nombre de postulants et le nombre de postes ouverts... pour maintenir la pression du chômage massif sur les salaire et conserver un rapport de force défavorable aux salariés : précarisation, partiellisation du travail.

Si vous préférez, la réduction du temps de travail et son partage se sont poursuivis bien après les 35 heures... mais ce n'était pas à salaire constant.

Si gouvernement et patronat laissaient faire la loi de l'offre et de la demande dont ils se réclament, selon tout logique, les salaires pourraient bientôt repartir à la hausse, malgré les astuces déployées pour retarder les effets du retournement démographique comme... l'allongement de la vie de travail, ce qui repousse d'autant le retournement... jusqu'à maintenant, à peu près.

Comme le déséquilibre ne va pas pouvoir être maintenu beaucoup plus longtemps, les lois anti-chômeurs arrivent à point pour permettre de continuer la politique de déflation salariale, de manière totalement artificielle, en privant ls chômeurs sur le point de se réinsérer dans le monde du travail du droit de négocier leur salaire et de profiter du prochain retournement de conjoncture.

In fine, cette politique de paupérisation massive permet aussi de limiter l'accès du plus grand nombre aux ressources vitales en voie de disparition, ce qui devrait permettre aux classes dominantes de maintenir leur style de vie un peu plus longtemps...

CQFD!
superuser
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Le cas des Pays-Bas est symptomatique

Message par superuser »

Les Pays-bas vivraient-ils la fin d'une époque ? Laboratoire des libertés depuis les années 60, unique en Europe, le modèle néerlandais est aujourd'hui remis en cause par les conservateurs.

«J'ai toujours pensé que nous allions forcément dans la bonne direction, que nous inventions de nouvelles manières de penser librement - le sexe, les relations humaines, l'éducation, le rapport aux drogues, à la prostitution - et que les autres pays finiraient par adopter notre modèle parce qu'il était frappé au coin du bon sens.»
Henk Hofstede, chanteur des Nits.

«Aujourd'hui, le principe de libéralisation est battu en brèche dans tous les compartiments de la société hollandaise. Nous devons nous battre pour défendre les avancées les plus élémentaires obtenues par la génération précédente.»
Eddy Terstall, cinéaste.

«Pour la première fois depuis des lustres, une intelligentsia de droite se fait entendre aux Pays-Bas. Nous nous sommes vus longtemps comme une société foncièrement ou­verte, cosmopolite, portée sur l'acceptation des différences, le dialogue, l'apprentissage des langues. Et nous sommes aujourd'hui confrontés à une pensée dominante qui met en avant la religion, la famille et l'identité nationale, des valeurs oubliées depuis la fin des années 50 et qui sont revenues en force avec les angoisses liées à la mondialisation et à l'immigration.»
Dick Pels, sociologue.

Lire le dossier de la semaine dans Télérama :
A Amsterdam, l'herbe est moins verte


Ce sujet rejoint la discussion sur cet autre fil => La droite a-t-elle gagné la bataille des idées ?
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