Les idées fausses sur la pauvreté, ça suffit !

[maguy]

Nous vous invitons à déconstruire des préjugés et des stéréotypes répandus sur la pauvreté et les pauvres, afin que ceux-ci cessent d’être les boucs émissaires des maux de nos sociétés et qu’ils deviennent au contraire des partenaires à part entière dans la construction d’un monde plus juste.

Voici quelques-unes de ces idées reçues. Diffusez-les autour de vous, réagissez, participez au débat.

article complet sur atd-quartmonde

[tristesir]

Comment? Les pauvres ne sont pas sales, alcooliques, méchants et querelleurs ?

[maguy]

... et fraudeurs et voleurs et feignasses
En cherchant bien, on devrait en trouver d'autres.

[tristesir]

À la fin des années 1990, un ouvrier ayant 35 ans vivra encore en moyenne 39 ans, un cadre 46 ans et un chômeur 28 ans.

Je ne dépasserai pas 63 ans.
Et l'ouvrier votant pour le FN pourra continuer à dire du mal de moi 11 ans après ma mort

[superuser]

Lire ici aussi : La parole oubliée des enfants pauvres

http://www.humanite.fr/societe/la-parol ... res-495692

[bebert]

D'abord, c'est quoi etre pauvre ?

Je ne suis pas sur que ce ne soit qu'une question d'argent...

[RaoulPiconBière]

Une hypothèse :
"Etre pauvre c'est être envieux de ce qu'on a pas."

?

[Invité]

Une hypothèse :
"Etre pauvre c'est être envieux de ce qu'on a pas."

?

Je ne dirais pas du tout ça.
Ce sont les autres qui désignent certaines personnes comme "pauvres", ou encore l'Administration. En général on ne se désigne ainsi que quand les circonstances nous ont révélé notre pauvreté. Par ex. la comparaison entre nos ressources et le seuil de pauvreté.
La fierté d'être pauvre est assez rare et lui qui fait le choix d'être pauvre n'envie pas les nantis.
Certains qui ont largement de quoi vivre n'en ont jamais assez.

[HPaul81]

La pauvreté est relative: être pauvre aujourd'hui en France n'a rien a voir avec la pauvreté d'il y a 1 siècle dans notre même pays. De même un français considéré administrativement au seuil de pauvreté est une classe moyenne à l'échelle mondiale.
La pauvreté a un sens particulièrement large et bien souvent subjectif, suivant le référentiel que l'on choisi.
Reste que l'on peut définir aisément certains "seuils de richesse" comme l'accès illimité à l'eau potable, la qualité des repas/logement/éducation/soins accessibles avec ses revenus, la part de temps libre et son intérêt, la liberté de choix et d'action (trop souvent oubliée, mais il s'agit bel et bien d'une richesse)... Vis-à-vis de ces éléments, nous sommes en moyenne à la fois bien riches par rapport à nos ancêtre, et bien pauvres vis-à-vis des plus riches d'aujourd'hui.

[maguy]

La pauvreté est relative: être pauvre aujourd'hui en France n'a rien a voir avec la pauvreté d'il y a 1 siècle dans notre même pays. De même un français considéré administrativement au seuil de pauvreté est une classe moyenne à l'échelle mondiale.

Heuuuu... merci de redescendre chez nous les terriens.

Lorsque le simple fait d'avoir un toit sur la tête devient un combat quand il vous bouffe 70 ou 80% de vos revenus, lorsque vous devez choisir entre payer l'électricité ou le chauffage ou remplir le frigo, oui c'est un problème de pauvreté. Surtout depuis que les énergies indispensables ont doublé ou pire ces dernières années.

Il serait bon de comparer ce qui est comparable afin d'être crédible, sinon cela devient de la démagogie (à l'échelle mondiale !) ou simplement de l'ignorance, auquel cas il vaut mieux s'abstenir de sortir des niaiseries ou idées toutes faites

[superuser]

La fierté d'être pauvre est assez rare et lui qui fait le choix d'être pauvre n'envie pas les nantis.

C'est mon cas. Je n'ai pas fait le choix de l'être, mais j'assume ma situation.
Je suis fière de ne faire chier personne et de moins polluer que les autres. Et je n'envie pas ceux qui travaillent et/ou qui ont du fric.

Il est clair que ce que j'ai ne me suffit pas (mes marges de manœuvre sont quasi nulles). Un petit chouïa en plus serait le bienvenu.
Mais je ne déplore pas d'être pauvre : je déplore l'enrichissement scandaleux d'une poignée, enrichissement qui se fait toujours sur le dos des autres.

[RaoulPiconBière]

Avant tout il faudrait d'entendre sur l'expression "être pauvre".
S'agit-il de désigner un état ou de ressentir un état ?

Ce sont les autres qui désignent certaines personnes comme "pauvres", ou encore l'Administration. En général on ne se désigne ainsi que quand les circonstances nous ont révélé notre pauvreté.

C'est surtout la publicité qui crée les besoins et distile un faux sentiment de pauvreté. L'administration ne fait qu'établir des comparaisons sur un territoire restreint.
Pour moi la fierté d'être pauvre c'est une invention de charitables. Avec 470€ € mensuels, je me sens plus victime de "pauvres insatiables" que fier de me contenter de peu de biens matériels. Simplement, je n'ai pas envie de participer à cet égoïsme crasse.

Certains qui ont largement de quoi vivre n'en ont jamais assez.

Effectivement, c'est ce que je dis et je plains sinçèrement ces "pauvres gens".

La pauvreté a un sens particulièrement large et bien souvent subjectif, suivant le référentiel que l'on choisi.

C'est pour cela que je n'hésite pas à dire :
"Pauvre DSK, pauvre BHL". Par exemples.

Plus généralement, je dirais qu'il ne faut pas confondre "pauvre" et "victime des riches".

[maguy]

C'est surtout la publicité qui crée les besoins et distile un faux sentiment de pauvreté.

Pas d'accord, Raoul.

Pour moi, la pauvreté signifie ne plus pouvoir répondre aux besoins primaires et basiques de chacun. Je me fiche de la pub' et de ce qu'il faut avoir, des must, des trucs tendance, etc. J'ai même développé un anti snobisme contre les marques qui s'étalent jusque sur les lunettes

La fierté d'être pauvre est assez rare et lui qui fait le choix d'être pauvre n'envie pas les nantis.

C'est mon cas. Je n'ai pas fait le choix de l'être, mais j'assume ma situation.
Je suis fière de ne faire chier personne et de moins polluer que les autres. Et je n'envie pas ceux qui travaillent et/ou qui ont du fric.

Il est clair que ce que j'ai ne me suffit pas (mes marges de manœuvre sont quasi nulles). Un petit chouïa en plus serait le bienvenu.
Mais je ne déplore pas d'être pauvre : je déplore l'enrichissement scandaleux d'une poignée, enrichissement qui se fait toujours sur le dos des autres.

Je ne fais ch... personne non plus et j'ai développé mon sens de la débrouille, juste avec quelques neurones, même si le système de troc ou de cultiver soi-même son jardin n'est pas gagné dans une grande ville.

Perso : dernier truc en date : je me retrouve devant ma porte de WC dont la serrure était cassée, impossible de rentrer. Et bien au lieu d'appeler un serrurier ou le gardien qui auraient ouvert en force et abimé le montant, j'ai fait une recherche sur internet. J'ai réussi à dévérouiller la porte avec mes petites mimines et ai pu changer la serrure toute seule. Ch'uis fierrotte comme tout ! Je ne l'avais jamais vu faire.

[superuser]

S'agit-il de désigner un état ou de ressentir un état ?

C'est un état qu'il faut désigner, et même dénoncer (car comme tu le dis si bien, les pauvres sont les "victimes des riches" ).

Mais on peut être pauvre sur le plan financier mais pas du tout autrement (vie intellectuelle et affective, etc).
Humainement, je ne me sens pas pauvre du tout.

Pour moi la fierté d'être pauvre c'est une invention de charitables.

En effet, les "charitables" sont des riches qui cherchent à consoler les pauvres de tout ce qu'ils leur volent.

Mais je n'en demeure pas moins fière de me contenter de peu de biens matériels et de ne pas participer l'égoïsme crasse inoculé par le capitalisme et sa société de consommation.

[HPaul81]

Euhhh je pense être bien sur Terre Maguy et j'ai pu suffisamment voyager pour m'en être rendu compte par moi-même. Sur Terre, les chiffres nous montre qu'un francais moyen est plutôt riche, un francais au seuil de pauvreté est dans la moyenne mondiale. Et c'est triste à dire.
Bebert demandais ce qu'était la pauvreté, j'apporte un élément important à prendre en compte lorsque l'on tente de la définir. Et c'est pourquoi je proposais dans le précédent post de, plutôt que de se baser sur une fraction du revenu médian, définir des "seuils de richesse" basés par exemple sur les éléments listés. Ces "seuils" sont comparables d'un pays à l'autre et d'une époque à l'autre. Reste bien entendu une part de relativité dans la mesure où les critères actuels de pauvreté ne sont pas forcément les même que ceux de demain, quoique certains éléments de base (nourriture/logement/education/soins) sont immuables.