Les pauvres encore plus pauvres

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Modérateurs : superuser, Yves

tristesir

Les pauvres encore plus pauvres

Message par tristesir »

La pauvreté reste stable en France mais s'aggrave chez ceux qui sont touchés, tandis que le nombre de travailleurs pauvres augmente, selon le cinquième rapport de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes), rendu public mardi.

Ainsi, "la baisse du chômage ne s'accompagne pas en même temps de la baisse de la pauvreté", comme l'a reconnu la ministre du Logement Christine Boutin
(...)

La présidente de l'Onpes, Agnès de Fleurieu a souligné que "l'emploi ne permet pas toujours d'éviter la pauvreté".
(...)

En moyenne, selon l'Onpes, les travailleurs pauvres ont perçu 775 euros par mois au titre de leur activité, soit environ la moitié des revenus d'activité moyens de l'ensemble des travailleurs alors qu'une grande majorité d'entre eux (78%) occupent un emploi toute l'année, dont 21% ayant principalement un emploi à temps partiel.

(...)


Autre son de cloche dans les médias:

Ce rapport confirme que le processus de réduction de la pauvreté globalement observé sur les deux dernières décennies marque une pause : en 2005, dernière année connue, 3,7 millions de personnes (6,3 % de la population totale) vivaient en dessous du seuil de pauvreté (681 euros par mois pour une personne seule), soit un nombre identique à celui de 2003. Et l'intensité de la pauvreté tend à s'aggraver. L'écart entre le niveau de vie médian des ménages pauvres et le seuil de pauvreté ne cessant de s'accroître depuis 2002 (16,3 % en 2002 à 18,2 % 2005), de plus en plus de personnes s'éloignent de ce seuil et "s'enfoncent" dans la précarité.

TEMPS PARTIEL

Même l'emploi protège de moins en moins contre la pauvreté. En 2003 et 2005, le phénomène des working poor (travailleurs pauvres) s'est ainsi accentué : il y a trois ans, 1,74 million de personnes, soit 7 % des travailleurs, occupaient un emploi mais étaient malgré tout dans un ménage ayant un revenu inférieur au seuil de pauvreté ; deux ans plus tôt, ils étaient 1,47 million.(...)


PS:
Ce rapport est disponible ICI
tristesir

Message par tristesir »

Dans les sujets traités par ce rapport on trouve entre autres:

Un nombre important de travailleurs pauvres

Une part croissante des chômeurs n’est pas indemnisée

Une progression constante du nombre de bénéficiaires
de l’allocation aux adultes handicapés

Le taux de pauvreté des personnes âgées seules
s’est accru sur la période récente

Les personnes pauvres sont davantage concentrées dans les zones urbaines

En lisant en diagonale j'ai trouvé ,page 19, ce sondage:
Interrogées sur les causes de la pauvreté, 37 % des personnes pensent que la pauvreté est le produit de l’injustice sociale, 20 % qu’elle résulte de la paresse et du manque de volonté des intéressés, et 19 % qu’elle est liée à la malchance.

Les personnes au chômage considèrent plus souvent que les autres (46 %) que l’injustice sociale est à l’origine des phénomènes de pauvreté.
(C'est un sondage fait en Europe si je lis bien)

Dans ce sondage il y'a aussi:
Seules 28 % pensent que les personnes pauvres
ont toujours été pauvres.
Et j'ai gardé le "meilleur" pour la fin:
Par ailleurs, les revenus des personnes pauvres sont plutôt surestimés par l’opinion publique. Ainsi, toujours selon le Secours populaire, plus des trois quarts des personnes évaluaient en 2005 le montant mensuel moyen du RMI à environ 900 euros – contre un montant moyen réel de 447 euros mensuels pour une personne seule.
(394 euros à peu près en fait, il faut être SDF pour avoir un RMI complet)
Monolecte

Message par Monolecte »

En fait, le phénomène est global.
On nous a vendu le libéralisme comme le truc qui faisait baisser la pauvreté dans l'ensemble de l'humanité, en témoignent tous les chiffres de baisse mondiale de la pauvreté. Sauf que ces chiffres, provenant d'organismes dévoués à la cause libérale, semblent attirer ces derniers temps de grosses questions. Ainsi, le miracle indien n'est probablement qu'une bonne grosse tarte à la crème, puisque le seuil de pauvreté est calculé en fonction du panier de besoins plancher de la famille indienne de... 1974!
Une époque où près de 80% des indiens vivaient de l'agriculture et donc auto-consommaient leur production. Depuis, l'intensification agricole a chassé des millions et des millions d'indiens des campagnes et a garni les bidonvilles des grands centres urbains, sans que ces gens puissent gagner correctement leur vie. Là où un indien pauvre de 1974 pouvait consommer une partie de sa récolte de riz et de légumes, l'indien pauvre de 2008 doit tout acheter : eau, bouffe, tout. En fait de diminution de la pauvreté, il semble que les politiques libérales l'ait grandement augmenté, partout sur la planète, en privant des millions et des millions de gens de l'autosuffisance alimentaire et en omettant ensuite de tenir compte que cette évolution massive.

Le cas indien est loin d'être isolé. Le FMI et la BM n'ont eu de cesse de pousser les pays sous sa tutelle à réduire au maximum leur population agricole, sous prétexte qu'un secteur primaire important dans un pays était un signe de sous-développement, la modernité étant l'hypertrophie du secteur tertiaire, à savoir des gens qui ne produisent ni matières premières, ni produits manufacturés, mais plutôt des services et du vent.
Le désengagement agricole des pays pauvres s'est fait à coup de subventions massives des agricultures des pays riches du Nord, permettant la vente de nos surplus agricoles (arrachés au prix d'une forte dégradation environnementale, faut-il le rappeler?) sous le prix de revient des agriculteurs locaux, les poussant à la faillite et produisant par extension l'hypertrophie des bidonvilles à la périphérie des grands centres urbains du tiers-monde. Le fait que les villes du monde les plus peuplées soient maintenant au sud n'est pas du tout un indicateur d'amélioration économique, comme le FMI et la BM aimaient à nous le faire croire, mais plutôt la résultante de la destruction du tissu agraire traditionnel et de la croissance de personnes très pauvres sans terre, ni revenus, ni rien, obligés de s'entasser dans des conditions indignes dans des excroissances monstrueuses de mégalopoles de bric et de broc, c'est à dire n'ayant jamais eu les moyens structurels de faire face à de tels afflux de population.

Les émeutes de la faim n'ont que fort peu à voir avec de mauvaises récoltes, elles sont la suite logique de cette politique économique démente imposée depuis bientôt 40 ans à l'ensemble de la planète.

Maintenant que nous avons détruit les capacités agricoles des pays du sud, les privant de toute possibilité d'autosuffisance alimentaire, nous pouvons effectivement cesser de produire des matières agricoles à perte à coup de subventions et laisser les marchés et les spéculateurs dicter leur loi à des populations qui ne peuvent pas faire autrement que d'importer leur bouffe à prix d'or.
Haïti meurt de faim, alors qu'il y a 10 ans, ils étaient pratiquement en position d'autosuffisance alimentaire. Le libre-échange, en abaissant les barrières douanières de ces pays a permis concrètement de détruire leur économie à coup de concurrence déloyale (produits subventionnés), et maintenant qu'ils sont totalement dépendant de nous pour leur bouffe, nous allons pouvoir dicter notre loi sans vergogne et commencer un nouveau cycle de pillage qui devrait conduire à des centaines de millions de morts... et même probablement plus.

Pendant toutes ces années de saloperie organisée, il faut se souvenir que seules quelques organisations alter comme Via Campasina avaient tiré la sonnette d'alarme en disant que les pays du sud ne devaient en aucun cas renoncer à leur souveraineté alimentaire, que les subventions du nord, qui nous coûtent encore si cher étaient un poison au sud.

Aujourd'hui, l'histoire leur donne raison et il y a peu d'issues, sachant qu'il faudrait plusieurs années pour reconstituer les capacités agricoles des pays les plus touchés par la faim, et que ces années, manifestement, ils ne les ont plus!
ledesa

Message par ledesa »

Ils écrivent :

"PARIS (AFP) — La pauvreté reste stable en France mais s'aggrave chez ceux qui sont touchés, tandis que le nombre de travailleurs pauvres augmente, selon le cinquième rapport de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes), rendu public mardi."

Alors là il faut qu'on m'explique ? !!! :shock: :shock: :shock:
tristesir

Message par tristesir »

Alors là il faut qu'on m'explique ? !!!

Selon l’approche monétaire, sont définies comme «pauvres» les personnes
vivant dans des ménages dont le niveau de vie est inférieur à un montant donné, dit « seuil de pauvreté ». Ce seuil est calculé par rapport à la médiane des niveaux de vie. En effet, l’Insee, comme l’Institut européen de la statistique (Eurostat) et les autres pays européens, mesure la pauvreté monétaire de manière relative : le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du niveau de vie médian.

(...)

Selon l’enquête réalisée pour le Secours populaire, les personnes interrogées considèrent qu’une personne seule disposant de moins
de 1016 euros par mois peut être considérée comme pauvre, alors que le seuil « officiel» à 60 % du revenu médian était de 817 euros en 2005.


NB: <<le niveau de vie médian>> doit être la somme en euros qui partage la population en deux parties de même effectif exactement: Il y'a autant de gens qui gagnent plus que cette somme que de gens qui gagnent moins que cette somme.

En 2005, si tu gagnais 818 euros tu n'étais pas considéré comme étant vraiment pauvre.

Grace au RSA, ce tour de passe-passe (en un peu plus compliqué, car l'augmentation même légère des revenus d'un nombre significatif de gens modifie le revenu médian) devrait faire "baisser" le nombre de pauvres de la même façon. 8)

On a vu comment ils faisaient "baisser" le chômage statistiquement.
La pauvreté n'attend qu'à être traitée de la même façon. 8)
foufouille

Message par foufouille »

c'est des statistique comme le chomage......il y a plusieurs categories
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

"PARIS (AFP) — La pauvreté reste stable en France mais s'aggrave chez ceux qui sont touchés, tandis que le nombre de travailleurs pauvres augmente,

2 personnes gagnent chacune 500 € et ensemble donc 1000 €
Revenu médian = 500 €
Seuil de pauvreté = 300 €

L'une gagne 650 € et l'autre 350 €
Revenu médian = 500 €
Seuil de pauvreté = 300 €
2 personnes Pas de pauvre.

L'une gagne 750 € et l'autre 250 €
Revenu médian = 500 €
Seuil de pauvreté = 300 €
2 personnes une pauvre.

L'une gagne 900 € et l'autre 100 €
Revenu médian = 500 €
Seuil de pauvreté = 300 €
2 personnes une trés pauvre
tristesir

Message par tristesir »

St-Dumortier:

Le revenu médian est calculé sur l'ensemble de la population en âge de travailler.

En outre, ce revenu médian n'est pas la moyenne des revenus de l'ensemble des français !
(relire plus haut)
tristesir

Message par tristesir »

En statistique, la médiane est la valeur qui permet de partager une série numérique en deux parties de même nombre d'éléments.

C'est l'une des caractéristiques d'une série numérique, qu'il convient de bien distinguer de la moyenne même si ces deux valeurs sont voisines dans le cas d'une distribution équilibrée (voir l'article Critères de position).

En sciences sociales, il est important de faire la distinction entre moyenne et médiane. Par exemple le salaire médian désigne le palier divisant l'ensemble des salariés en deux parties égales : 50% des salariés gagnent moins que le salaire médian et l'autre moitié gagne plus. Comme les hauts salaires sont très supérieurs aux bas salaires, le salaire moyen est supérieur au salaire médian.


Leur définition de la médiane n'est pas assez précise, elle ne permet pas d'assurer l'unicité de cette valeur.

Dans le cas d'un effectif de deux personnes:
L'une gagne 650 € et l'autre 350 €
Le salaire médian est n'importe quel nombre compris entre 351€ et 649€ 8)

PS:

Sur le site de l'INSEE on trouve cette définition:
Salaire médian

Définition

Salaire tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l'autre moitié gagne plus. Il se différencie du salaire moyen qui est la moyenne de l'ensemble des salaires de la population considérée.


Cette définition ne permet pas non plus d'assurer l'unicité de ce nombre 8)

PS2:
Les ennuis arrivent quand l'effectif est pair.
S'il est impair, la médiane va être une des valeurs de la série statistique.
Mais la définition donnée par l'INSEE reste toute aussi fausse 8)
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

Certes
mais cela ne change rien à l'exemple des 2 personnes.
Simplement dans ce cas de figure
le salaire médian est identique au salaire moyen
ce qui illustre bien le mécanisme
débarrassé de sa litanie de chiffres.

:roll:
C'est un peu comme les nanas ....
si belle soit la nana
t'enlève la viande ...
c'est tout sac d'os !

:D
tristesir

Message par tristesir »

Je viens d'envoyer un courriel à l'INSEE pour leur signaler leur erreur de définition 8)
tristesir

Message par tristesir »

Simplement dans ce cas de figure
le salaire médian est identique au salaire moyen
Ce n'est pas exact comme j'ai essayé de vous le montrer 8)

Pourquoi voulez vous additionner et diviser par 2 absolument?
Où voyez vous ce mode opératoire évoqué dans la définition de la médiane? 8)
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

Parcequ'il y a 2 salaires, 2 personnes
et 1 capacité de production, totale maximum.
tristesir

Message par tristesir »

Parcequ'il y a 2 salaires, 2 personnes
et 1 capacité de production, totale maximum.
Prenons le cas d'un effectif de 3 personnes qui gagnent chacunes respectivement 877 eur, 750 eur , et 1000 euros.

Quelle est le salaire médian de cet effectif?

C'est 750 euros ! :)

(la moyenne est à peu près 875 eur)

Parce qu'il y'a autant de gens (dans cet effectif) qui gagnent moins de 750 eur que de gens qui gagnent 750 eur.
(En fait, il y'a une personne qui gagne moins de 750 eur dans cette effectif et une qui gagne plus)



J'ai un problème pour vous:

Un nénuphar double sa surface chaque jour, au bout de dix jours il a recouvert l'étang qui l'abrite. Au bout de combien de jours avait il recouvert la moitié de l'étang? :lol:
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