Travailleurs, travailleuses il va falloir se démotiver !
Travailleurs, travailleuses il va falloir se démotiver !
Travailleurs, travailleuses, il va falloir se démotiver
Par David Servenay | Rue89 | 27/04/2008 | 12H40
Selon le philosophe Guillaume Paoli, la motivation est devenue le Graal des entreprises: aux salariés de ne pas se faire piéger.
Le monde occidental est-il à la veille d'une nouvelle révolution? En refermant "Eloge de la démotivation", cette question prend une nouvelle tournure. Depuis des années, Guillaume Paoli, philosophe exilé en Allemagne, s'interroge sur le monde du travail. Celui où l'on perd son âme, à force de désillusions. Propos noirs, mais pas sans pertinence où l'auteur démontre qu'il faut "mettre les freins".
Il faut attendre la 80e page avant d'être convaincu que, décidément, cette plongée dans l'univers de la "démotivation" est un exercice périlleux mais nécessaire. Périlleux, parce que sa description est très analytique et fractionnée... pas toujours facile à suivre.
En résumé, le monde du travail d'aujourd'hui est confronté à l'impérieux besoin de canaliser la "motivation" des salariés. Faute de quoi, l'entreprise est condamnée à terminer sa course au cimetière des "marchés".
Dans une économie où cette logique des "marchés" est omniprésente, la motivation conduit en fait les travailleurs à simuler. Lettre de motivation simulée, comportement de travail simulé, implication simulée... la "motivation" est "pervertie" explique le jeune philosophe français.
article complet avec video
Par David Servenay | Rue89 | 27/04/2008 | 12H40
Selon le philosophe Guillaume Paoli, la motivation est devenue le Graal des entreprises: aux salariés de ne pas se faire piéger.
Le monde occidental est-il à la veille d'une nouvelle révolution? En refermant "Eloge de la démotivation", cette question prend une nouvelle tournure. Depuis des années, Guillaume Paoli, philosophe exilé en Allemagne, s'interroge sur le monde du travail. Celui où l'on perd son âme, à force de désillusions. Propos noirs, mais pas sans pertinence où l'auteur démontre qu'il faut "mettre les freins".
Il faut attendre la 80e page avant d'être convaincu que, décidément, cette plongée dans l'univers de la "démotivation" est un exercice périlleux mais nécessaire. Périlleux, parce que sa description est très analytique et fractionnée... pas toujours facile à suivre.
En résumé, le monde du travail d'aujourd'hui est confronté à l'impérieux besoin de canaliser la "motivation" des salariés. Faute de quoi, l'entreprise est condamnée à terminer sa course au cimetière des "marchés".
Dans une économie où cette logique des "marchés" est omniprésente, la motivation conduit en fait les travailleurs à simuler. Lettre de motivation simulée, comportement de travail simulé, implication simulée... la "motivation" est "pervertie" explique le jeune philosophe français.
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Vous avez dit: Simulation ?
A l'époque de l'Allemagne de l'Est, des statistiques de production conformes au plan et des magasins vides, les employés des entreprises d'Etat - presque tout le monde donc - , disaient ( à voix basse)
Tant qu'ils feront semblant de nous payer, nous feront semblant de travailler.....
Il semble bien que cela soit reparti pour un tour....
Tant qu'ils feront semblant de nous payer, nous feront semblant de travailler.....
Il semble bien que cela soit reparti pour un tour....
Ben hier, j'ai appris qu'ils avaient décidé de ne même plus faire semblant.
Après 3 ans de travail 365 jours/an à des tarifs défiant toute réglementation, le patron du petit journal local auquel je contribuais a annoncé à ses correspondants qu'il n'avait plus d'argent pour les payer, mais qu'il leur serait reconnaissant de bien vouloir continuer gracieusement.
Perso, je suis certaine qu'il ne va pas vendre son 4x4 pour autant, c'est juste qu'il est certain de trouver des cons déjà salariés ou retraités prêt à faire du bénévolat pour faire tourner sa petite entreprise. Cela illustre aussi la valeur réelle de l'info et le respect qu'il a pour ses lecteurs. Je suppose que si personne n'alimente sa feuille de choux, il la remplira de publireportages ou de rubriques pratiques achetées au poids à des agences de presse.
Mais il a raison, à l'heure où les grandes rédactions nationales virent leurs journalistes à tour de bras. On s'en fout de l'info et du rédactionnel. Ce qu'ils comptent nous vendre, c'est de la pub et de la propagande.
1er mai : première journée de l'année mondiale du refus de l'exploitation!
Votons avec nos pieds et nos bras croisés!
Après 3 ans de travail 365 jours/an à des tarifs défiant toute réglementation, le patron du petit journal local auquel je contribuais a annoncé à ses correspondants qu'il n'avait plus d'argent pour les payer, mais qu'il leur serait reconnaissant de bien vouloir continuer gracieusement.
Perso, je suis certaine qu'il ne va pas vendre son 4x4 pour autant, c'est juste qu'il est certain de trouver des cons déjà salariés ou retraités prêt à faire du bénévolat pour faire tourner sa petite entreprise. Cela illustre aussi la valeur réelle de l'info et le respect qu'il a pour ses lecteurs. Je suppose que si personne n'alimente sa feuille de choux, il la remplira de publireportages ou de rubriques pratiques achetées au poids à des agences de presse.
Mais il a raison, à l'heure où les grandes rédactions nationales virent leurs journalistes à tour de bras. On s'en fout de l'info et du rédactionnel. Ce qu'ils comptent nous vendre, c'est de la pub et de la propagande.
1er mai : première journée de l'année mondiale du refus de l'exploitation!
Votons avec nos pieds et nos bras croisés!
Canaliser la motivation ! oui mais...
surtout agiter le spectre de la sanction !
Faire sentir sans le dire que d'autres sont sur le pas de la porte prêts à vous mettre dehors...
Je m'explique : les entreprises ont face à elles un marché (le mot est faible j'aurais pu utiliser un vivier) de chercheurs d'emploi prêts pour la plupart à accepter n'importe quel emploi sous-payé... faute de mieux.
Leurs exigences en terme d'embauche au fur et à mesure que l'ombre de la précarité avance vont croissantes.
Pourquoi se gêneraient-elles ? Etre plus exigeants afin de mettre une plus grande pression sur la personne nouvellement embauchée qui se sait exploitée (mais ne dit mot), placer la barre toujours plus haut afin d'anihiler toute pensée de rebellion, un individu ayant l'esprit occcupé à préserver son intégrité dans l'entreprise ne pense pas à autre chose.
Le but : faire du salarié un bon petit soldat exploitable et corvéable à merci.
Serenity.
Faire sentir sans le dire que d'autres sont sur le pas de la porte prêts à vous mettre dehors...
Je m'explique : les entreprises ont face à elles un marché (le mot est faible j'aurais pu utiliser un vivier) de chercheurs d'emploi prêts pour la plupart à accepter n'importe quel emploi sous-payé... faute de mieux.
Leurs exigences en terme d'embauche au fur et à mesure que l'ombre de la précarité avance vont croissantes.
Pourquoi se gêneraient-elles ? Etre plus exigeants afin de mettre une plus grande pression sur la personne nouvellement embauchée qui se sait exploitée (mais ne dit mot), placer la barre toujours plus haut afin d'anihiler toute pensée de rebellion, un individu ayant l'esprit occcupé à préserver son intégrité dans l'entreprise ne pense pas à autre chose.
Le but : faire du salarié un bon petit soldat exploitable et corvéable à merci.
Serenity.
Belle bouse Mono
, tu résumes bien ce que je pensais depuis longtemps, sans avoir ton talent pour le mettre en mots.
Après, ils s'étonnent qu'il y ait tant d'arrêts de travail, qu'il faut d'ailleurs surveiller, ces fainéants
alors que tous les signaux sont au rouge sur la souffrance au travail !
Avec quoi ils gèrent leurs entreprises, surtout les petites, pas avec leurs neurones en tout cas. Ce n'est pas le harcèlement du "toujours plus" qui peut motiver les gens !
A l'époque où j'avais encore des entretiens, un responsable m'avait parlé de l'esprit de famille qui règnait là, que chacun faisait son maximum pour le bénéfice de l'entreprise, que le salaire n'était pas la motivation première des employés, mouarf ! Si, c'est la mienne, désolée.
Ou je suis cadre avec un salaire de cadre et JE décide de rester ou non le soir, ou je suis employée avec 35 heures
Dans ma tête compartimentée, je n'ai jamais mélangé le travail, la famille, les Jules ou les potes, c'est comme ça.
J'ai connu dans mon jeune temps des boites paternalistes où la cantine était gratuite, où on était "récompensé" en cas de bourre par les heures supp payées, une prime en complément et même le patron qui nous invitait au restau et au spectacle. Il nous offrait même du muguet début mai !
Alors, maintenant ils sont plus riches et ne peuvent plus ?
Le pire est que c'est tellement ancré dans la tête de tous que je me demande si un retour à un équilibre est possible

Après, ils s'étonnent qu'il y ait tant d'arrêts de travail, qu'il faut d'ailleurs surveiller, ces fainéants

Avec quoi ils gèrent leurs entreprises, surtout les petites, pas avec leurs neurones en tout cas. Ce n'est pas le harcèlement du "toujours plus" qui peut motiver les gens !
A l'époque où j'avais encore des entretiens, un responsable m'avait parlé de l'esprit de famille qui règnait là, que chacun faisait son maximum pour le bénéfice de l'entreprise, que le salaire n'était pas la motivation première des employés, mouarf ! Si, c'est la mienne, désolée.
Ou je suis cadre avec un salaire de cadre et JE décide de rester ou non le soir, ou je suis employée avec 35 heures

Dans ma tête compartimentée, je n'ai jamais mélangé le travail, la famille, les Jules ou les potes, c'est comme ça.
J'ai connu dans mon jeune temps des boites paternalistes où la cantine était gratuite, où on était "récompensé" en cas de bourre par les heures supp payées, une prime en complément et même le patron qui nous invitait au restau et au spectacle. Il nous offrait même du muguet début mai !
Alors, maintenant ils sont plus riches et ne peuvent plus ?
Le pire est que c'est tellement ancré dans la tête de tous que je me demande si un retour à un équilibre est possible
