Le pire du pire

Problèmes pratiques, casse-têtes administratifs : Peut-être qu'un(e) participant(e) de ce forum pourrait vous répondre ?

Modérateurs : superuser, Yves

superuser
Messages : 13116
Inscription : 29 juin 2004
Localisation : Paris

Le pire du pire

Message par superuser »

Benoît nous écrit :

Bonjour,

J'ai 47 ans et je suis au chomage longue durée. Je n'ai aucun revenu et ne peux pas percevoir le RMI car ma femme à un salaire convenable. Ceci bien entendu crée des conflits au seins du couple. Si jamais la rupture conjugale s'opère, je me retrouve à la rue dans l'attente d'une éventuelle aide sociale. Vous comprenez bien que de vivre au crochet de sa femme est difficilement acceptable pour une personne moralement constituée (du moins je l'espère jusqu'a present).

J'ai réellement besoin d'aide. Pouvez-vous m'aiguiller ?

merci
Idgie

Message par Idgie »

Bonjour Benoît,

Ta situation est délicate sur différents plans et moralement difficile à traverser, on s'en doute bien ici. Même si l'action n'est pas toujours facile à mettre en œuvre quand on déprime un chouia, je vois deux choses possibles: parler avec ta femme de ta situation sans complaisance ni misérabilisme et lui indiquer que dans ton cas, il est pas évident de retrouver un taf du jour au lendemain...comme pour à peu près tout le monde d'ailleurs. Mais c'est supposer que ta femme te tient rigueur de ta situation! Est-ce vraiment le cas?
Vivre avec quelqu'un qui déprime et s'auto-flagelle est parfois difficile non parce qu'on lui en voudrait de sa situation mais parce que le spectacle de son mal-être est difficilement supportable...Tenter de se respecter, aller de l'avant (ce qui ne veut pas dire s'attifer comme indiqué par les donzelles de l'anpe), "être acteur de son parcours"...Merde non je dévie aie!

Puis se renseigner auprès des services compétents de la mairie, chercher des appuis à l'extérieur du couple (des amis, de la famille, de simples connaissances de circonstance) et en tout cas ne pas rester seul face à soi-même...
maguy

Message par maguy »

Je suis sincèrement désolée pour Benoit.

C'est un des dommages collatéraux dont personne ne parle (comme le suicide) et pourtant cela existe.

Les non-concernés ne comprennent pas cette chose très simple : si le chômage nous tombe sur le nez du jour au lendemain comme un coup de masse, on reste vifs, on connait notre valeur et on est sûr de retrouver à court terme autre chose.

Puis les mois, les années passent, on a fait le tour des entreprises, des connaissances qui sont encore en poste et toujours rien.
chercher des appuis à l'extérieur du couple (des amis, de la famille, de simples connaissances de circonstance) et en tout cas ne pas rester seul face à soi-même...
Mouais, là je reste sceptique Idgie, les gens même les proches ou que l'on croyait proches prennent leurs distances au cas où ce serait contagieux, que les chômeurs porteraient la scoumoune.

Je peux comparer cette situation à celle d'un malade grave qui vit sa maladie tous les jours, qui en souffre. Les gens bien intentionnés vont très vite avoir peur de demander un simple "ça va ?" au cas où le malade se répandrait trop dessus.

Un face à face avec soi-même est parfois nécessaire pour faire le point. Ensuite, selon ses goûts, on peut faire du bénévolat, de la peinture ou autre, ou venir se faire des potes chez Actuchômage :wink:
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

C'est pas simple en effet.
C'est le problème des minima sociaux et d'une pensée judéo-chrétienne qui met la famille au premier plan.
Songez que votre combat est celui des femmes depuis des millénaires, elles qui n'avaient d'autres solutions que de dépendre de leurs maris.
Depuis longtemps je milite pour la suppression du RMI familial et en règle générale pour l'individualisation des minimas sociaux.
1 + 1 = 2
et non pas 1 + 1 = 1.5,
et encore moins comme c'est votre cas 1 + 1 = 1.

Remarquez que quand un fils de bonne famille vivant chez ses parents perçoit le rmi, tout le monde s'indigne.
C'est pourtant le même problème que le votre.

si vous vous séparez (ce que je ne vous souhaite pas), vous pourrez percevoir le RMI.

J'ai réellement besoin d'aide. Pouvez-vous m'aiguiller ?
a part "travailler" sur votre couple en compagnie de votre épouse (et éventuellement de vos enfants). Je ne vois rien à conseiller.

D'expérience, je pense que c'est la "fonction" qui crée les disparités et non l'inverse.
Les préocupations sont différentes
selon que l'on travaille ou pas et non
selon que l'on soit un homme ou un femme.
L'idéal étant de faire la même chose en même temps :
travailler tous les deux
ou
ne pas travailler tous les deux.

Est-ce bien le chômage
qui crée des tensions dans votre couple ?
Ou en est-il le révélateur ?

Vous vivez mal votre dépendance,
mais qu'en pense votre épouse ?
Est-ce le manque d'argent qui la gène ou est-ce
"l'état dans lequel vous vous trouvez"
à cause de ce manque d'argent.
zoée

Message par zoée »

Bonsoir,

J'ai été sensible à votre sirtuation Benoît.
Mais un couple, à mon sens, ne se résume pas à un unique rapport matériel.
Pensez que vous êtes disponible, présent, vous pouvez réconforter votre femme après une dure journée de travail et c'est déjà beaucoup.
Aussi, je ne sais pas comment est organisée votre vie, mais soulager davantage votre femme dans les tâches ménagères lui permettrait d'être plus à l'écoute lorsqu'elle rentre de son travail. Il y a toujours des petites choses à faire dans un lieu d'habitation (bricolage, gestion du courrier...), brefs des petites choses qui vous permettent de rester actif à votre façon.

Je vous souhaite bon courage :wink:
Répondre