Allemagne : Die linke avance!

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Modérateurs : superuser, Yves

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Pili

Allemagne : Die linke avance!

Message par Pili »

Die Linke (la Gauche) a réussi son pari : le jeune parti est parvenu à s’établir à l’ouest du pays, et même à y bouleverser le jeu jusqu’alors bien rodé des coalitions entre les quatre partis traditionnels : SPD, CDU, Verts et Libéraux du FDP. Le parti de la gauche radicale fondé par Oskar Lafontaine et Gregor Gysi a dépassé dimanche la barre des 5 % en Hesse (5,1%) et en Basse Saxe (7,1%) et s’assure ainsi une entrée historique dans ces deux Parlements régionaux, avec respectivement 6 et 11 élus.

L’avancée de l’extrême gauche est surtout lourde de conséquences pour le SPD et les Verts. Elle obligera vraisemblablement les Sociaux démocrates à conclure en Hesse une alliance «contre-nature» avec les chrétiens-démocrates, comme cela avait déjà été le cas à Berlin en novembre 2005.

«Espace vide». Die Linke est née en juin 2007 de la fusion entre la WASG (les déçus de la sociale-démocratie autour d’Oskar Lafontaine) et die Linkspartei-PDS (héritier de l’ancien Parti communiste est-allemand dont l’avocat Gregor Gysi est la figure de proue). Traditionnellement bien implantée en ex-RDA, die Linke avait réussi à entrer pour la première fois en avril 2007 dans un parlement régional ouest-allemand, à Brême. «Die Linke occupe de façon très intelligente l’espace laissé vide par le SPD sur sa gauche», constate le politologue Thorsten Faas de l’université de Duisbourg. Ex-sociaux-démocrates, abstentionnistes, altermondialistes, vote protestataire de gauche s’y retrouvent.

Le mouvement «profite» aussi de la paupérisation d’une frange de la société allemande depuis les réformes libérales du gouvernement Schröder. Et ce même dans les régions où le parti était jusqu’alors quasi inexistant : en Hesse, die Linke comptait, avant les élections, 2 000 adhérents seulement; et 2 600 en Basse Saxe. Mais les partis traditionnels, «toujours ancrés dans une logique de guerre froide», selon un sympathisant d’extrême-gauche, refusent toute idée d’une alliance avec ceux qu’ils considèrent comme les survivants de la dictature communiste. Or les alliances traditionnelles SPD-Verts ou CDU-FDP (Libéraux) ne sont plus possibles maintenant qu’il faut partager le gâteau du pouvoir en cinq.

«Créativité». Du coup, aucune majorité claire ne se dessine en Hesse. La percée de l’extrême gauche risque même de coûter au SPD une victoire qui lui semblait acquise : la tête de liste sociale -démocrate, Andraa Ypsilanti, refuse de gouverner avec le soutien de l’extrême gauche. Une coalition entre le SPD et la CDU semble inévitable. Gerhard Schröder avait de la même façon perdu le pouvoir en novembre 2005, en refusant une alliance pourtant possible en théorie avec les Verts et les néo-communistes. «Les partis traditionnels vont devoir faire preuve de créativité à l’avenir, prévient Thorsten Faas. La situation est tout à fait nouvelle en Allemagne. A plus ou moins long terme, on devra s’habituer à ce que désormais cinq partis et non plus quatre se partagent le pouvoir.»


Libé

Ps : Toujours agaçant, que les journalistes qualifient les parties de gauche, d'extrême gauche, lorsqu'ils sont vraiment de gauche!
Die linke n'est pas à l'extrême gauche de la gauche allemande, il est à gauche, c'est tout!!
tristesir

Message par tristesir »

En France quand les difficultés économiques s'aggravent et pèsent sur les plus pauvres, au lieu de voter plus à gauche (je devrais écrire "à gauche" et ne pas utiliser le "plus" mais autrement on va croire que je fais référence à un vote PS), le peuple préfère le populisme de droite avec ses slogans simplistes: <<travailler plus pour gagner plus>>.

Grace à lui, les plus privilégiés (ceux qui avaient déja bien assez d'argent pour consommer) auront encore moins besoin de travailler (si par hazard ils travaillaient) avec les baisses d'impots subtantielles issues de l'élection de Nicolas Sarkozy et qui ont été probablement réinjectées en grande partie dans la spéculation boursière et à faire grossir donc des portefeuilles d'actions.
Monolecte

Message par Monolecte »

Un papier sur Die Link, pour apporter un autre avis.
Perso, je n'en ai aucun, mais peut-être Diety...
maguy

Message par maguy »

J'avais mis en ligne cet article de Plume de Presse sur un autre file, mais il sera plus à sa place ici

28 janvier 2008
Allemagne : l'extrême gauche montre la voie

A l'heure où le congrès de la LCR a lancé le processus de création d'un nouveau parti anticapitaliste apte à fédérer la gauche radicale française, les kameraden d'outre-Rhin montrent la voie : les élections régionales de Hesse et de Basse Saxe viennent d'offrir le premier succès de son histoire à Die Linke (la gauche), le parti créé en juin 2007 par l'ancien leader de l'aile gauche du SPD (le PS allemand), Oskar Lafontaine, associé à Lothar Bisky, le patron du Parti de gauche (PDS). L'analyse nous est livrée par Les Echos, quotidien peu suspect de néo-bolchévisme : "le grand vainqueur de ces élections régionales, c'est le parti d'extrême-gauche, Die Linke, qui réunit depuis l'été dernier néo-communistes et déçus de la social-démocratie. Près de vingt ans après la chute du Mur de Berlin, le parti (...) a obtenu entre 7 et 7,1% des voix à l'élection de Basse-Saxe, et 5% en Hesse, selon les résultats provisoires. Sachant qu'il faut obtenir au moins 5% des voix pour siéger au Parlement, Die Linke décroche son ticket d'entrée dans les parlements de deux grands Etats régionaux de l'ouest de l'Allemagne. (...) Le doublé de dimanche entérine incontestablement la montée du parti, qui menace de bouleverser l'échiquier politique, en gênant la formation de coalitions. Et ce d'autant plus que Die Linke pourrait bientôt siéger aussi au Parlement de Hambourg (nord) : il est crédité de 5 à 7% des voix à l'élection du 24 février." Bonne nouvelle, vraiment, d'autant que le grand perdant de ces élections est la CDU d'Angela Merkel : "Les chrétiens-démocrates (CDU) ont subi un très sérieux revers aux élections au Parlement du Land de Hesse. Le parti de la chancelière allemande a recueilli 36,8% des vois, contre 48,8% lors des dernières élections régionales en 2003, selon des résultats officiels provisoires. Il s'agit de sa plus mauvaise performance depuis 1966. La CDU se retrouve au coude-à-coude avec le SPD crédité de 36,7% des suffrages. Par conséquent, les deux blocs traditionnels se retrouvent chacun avec 42 sièges au Parlement. En Basse-Saxe, aussi, l'heure est à la déception pour la CDU. Certes, les chrétiens-démocrates y conservent une confortable majorité (plus de 50%), mais le parti a perdu plus de cinq points par rapport à 2003." Pour qui souhaite transposer cet exemple allemand à la France, précisons que la CDU avait cru bon de faire campagne sur les thèmes ultra-sarkozistes de la sécurité et de l'immigration, n'hésitant pas à utiliser des slogans flirtant avec la xénophobie. "Le scénario tant redouté par les grands partis traditionnels allemands est devenu réalité: jusqu'à présent essentiellement cantonnée en Allemagne de l'Est, la gauche radicale s'établit à l'Ouest", écrit pour sa part Le Monde. "La percée de Die Linke reflète un glissement à gauche de l'opinion allemande. Alors que la croissance est de retour depuis 2006, les débats sur le pouvoir d'achat et les inégalités sociales n'ont cessé de prendre de l'ampleur." Aujourd'hui l'Allemagne, demain la France ?


deuxième article en partant du haut chez O. Bonnet
maguy

Message par maguy »

Merci Mono :oops: :oops:
Monolecte

Message par Monolecte »

Dans les blogs comme celui d'olivier, en bas de l'article, tu as un # entre parenthèses derrière le mot permalien (comme lien permanent). C'est là qu'est planquée l'URL de l'article!
Faut le savoir... :roll:
Pili

Message par Pili »

Bonjour Maguy,
J'avais mis en ligne cet article de Plume de Presse sur un autre file, mais il sera plus à sa place ici
désolée, je ne l'avais pas vu, sinon je me serais abstenue de poster cette info supplémentaire :wink:
maguy

Message par maguy »

Merci Mono :wink:

Non, Pili tu as bien fait, j'avais répondu à Diety mais le sujet est suffisamment important pour ouvrir un nouveau file.

Je soulignais d'ailleurs que c'est historique. Les Allemands de l'ouest étant viscéralement anti-communistes, ou anti-gauche en général.

Il est vrai que comme nous, beaucoup ont mangé leur pain blanc et que de plus en plus de gens se retrouvent au bord du chemin ou carrément dans le caniveau, ce qui était impensable il y a 10 ou 15 ans.
Pili

Message par Pili »

Elle sont très justes tes remarques

et comme tu le dis,"c'était impensable"
maguy

Message par maguy »

c'était impensable
Ce n'est pas encore dans les moeurs, mes potes allemands ne comprennent pas ma situation. Beaucoup ont travaillé avec moi pourtant, mais les très pauvres restent une entité abstraite, pas de leur monde.

Se dire de gauche est un gros mot

Tiens je vais aller voir les journaux allemands histoire de rire un peu :lol:
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