.La fusion ANPE-Unedic en discussion au Sénat
Les sénateurs se penchent, à partir d’aujourd’hui, sur le projet de loi
de réforme du service public de l’emploi, qui organise la fusion de
l’ANPE et des réseaux opérationnels de l’Unedic afin, selon le
gouvernement, de "faciliter les démarches des usagers".
Le Sénat se penche, mercredi 9 janvier, sur le projet de loi de réforme
du service public de l'emploi, qui organise la fusion de l'ANPE et des
réseaux opérationnels de l'Unedic. L'objectif du gouvernement :
"faciliter les démarches des usagers". En grève, mardi 8 janvier, pour
protester contre ce projet, les quelques centaines de salariés de
l'Unedic se sont mobilisés pour peser sur les débats sénatoriaux en
venant manifester devant le palais du Luxembourg. Défendu par la
ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde, le texte est
soumis au Sénat avant l'Assemblée nationale. Une façon de reconnaître
les compétences des sénateurs en matière de collectivités
territoriales,
alors que la réforme est de nature à bouleverser la carte des
implantations des agences de l'emploi.
Fermetures d'agences
Selon Christine Lagarde, avec ce nouveau "service public de l'emploi",
demandeurs d'emploi et entreprises cherchant à recruter "disposeront
désormais en tout point du territoire d'une plate-forme polyvalente
assurant l'ensemble des prestations nécessaires au recrutement et au
placement". Mais les collectivités territoriales, qui se plaignent
d'avoir été tenues à l'écart du projet, redoutent des fermetures
d'agences et la remise en cause des Maisons de l'emploi, que le
gouvernement les avait vivement encouragées à mettre en place. C'est
particulièrement le cas dans les zones rurales où les chômeurs doivent
parfois effectuer de longs et coûteux trajets pour se rendre dans une
ANPE. Les trois principaux syndicats de l'ANPE (SNU, FO, CGT) qui, avec
Sud, se sont déjà mis en grève à deux reprises, le 27 novembre et le 18
décembre, pour protester contre la réforme, craignent qu'elle ne se
traduise par des "pressions sur les demandeurs d'emploi, pour qu'ils
acceptent n'importe quel travail".
"Sanctions"
Leurs craintes ont été renforcées par l'annonce, le 3 janvier, que le
président Nicolas Sarkozy avait demandé un "calendrier" pour la mise en
place de "sanctions" à l'encontre des demandeurs d'emploi qui
refuseraient "deux offres acceptables". Les associations de chômeurs -
MNCP, AC!, CGT-Chômeurs, APEIS - ont également protesté contre une
réforme qui ne leur fait aucune place. Le groupe PS au Sénat, dont une
délégation a rencontré, mardi 8 janvier, les manifestants de l'Unedic,
a
fait savoir qu'il voterait contre le projet de loi, considérant que
"les
conditions et modalités" de la fusion proposée "portent atteinte au
service public de l'emploi".
France Emploi
L'ANPE est un service public. L'Unedic est géré par les organisations
patronales (Medef, CGPME, UPA) et cinq syndicats (CGT, CFDT, FO,
CFE-CGC, CFTC). Ils seront regroupés au sein d'un organisme unique,
baptisé provisoirement "France Emploi", dont le directeur général sera
nommé par le gouvernement. Le nouvel organisme sera chargé d'assumer
cinq missions actuellement partagée entre l'ANPE et l'Unedic:
l'accueil,
l'orientation, le placement, l'indemnisation et l'accompagnement du
demandeur d'emploi. Christine Lagarde s'est donné comme objectif de
réduire la durée moyenne du chômage de neuf à trois mois et d'augmenter
le nombre de conseillers, qui suivront chacun 60 chômeurs, voire 30
pour
les personnes plus en difficultés, au lieu de 120 à 130 actuellement
Source : NOUVELOBS.COM