Je sais, ça n'a pas grand'chose à voir avec le chômage (enfin, si), mais je viens de regarder sur France 5 (TNT - 20h40) le beau documentaire de Serge Moati sur l'avocate Gisèle Halimi et une scène m'a tiré les larmes : elle racontait l'histoire du retentissant procès de Bobigny, en 1972, où elle a défendu gratuitement une mineure qui s'était fait avorter après un viol. Cette petite bonne femme de 80 balais aujourd'hui, extrêmement vive, était, justement, assise à côté de sa plaignante Marie-Claire, alors âgée de 16 ans et aujourd'hui de 51. Elles se tutoyaient comme deux vieilles amies, et Gisèle Halimi lui tenait la main avec tendresse en parlant de cette époque. La vue de ces mains de femmes affectueusement et solidairement mêlées m'ont provoqué une terrible bouffée d'émotion.
Les femmes défilaient alors par milliers dans les rues. De leur combat et de leurs victoires les nouvelles générations ont bénéficié. Quand j'entends aujourd'hui des pétasses dire qu'elles ne sont pas "féministes" - comme si c'était une honte… -, je bous !!! Pourtant il y a encore tant à faire, et tant de dangers menacent toujours la liberté des femmes.
Et je fais aussitôt le parallèle avec ces salariés qui se plaignent des grévistes qui les empêchent d'aller bosser comme des cons alors que nos aïeux de la classe ouvrière se sont battus, parfois au prix de leur vie, pour obtenir ce que nous avons (avions). Là aussi, il y a tant à faire, nous sommes en pleine régression sociale, tous ces acquis sont menacés, mais c'est comme si l'amnésie avait frappé les gens !
Pour en revenir à Gisèle Halimi, pour ceux/celles qui le peuvent, je vous recommande de regarder ce documentaire qui sera rediffusé ce dimanche (le 23) à 9h50, toujours sur France 5 (hertzien). Pour ne pas oublier.
Gisèle Halimi
Gisèle Halimi
Dernière modification par superuser le 21 déc. 2007, modifié 1 fois.
Merci de l'info Sophie.
J'ai lu plusieurs livres d'elle, son combat pour faire ses études, son combat pour les femmes.
Veil m'a énormément déçue après son ralliement à sarkozy, mais je n'oublie pas non plus ce qu'elle a fait pour nous.
Et surtout le manifeste des "343 salopes", des noms connus qui ont reconnu avoir avorté, et qu'elles demandaient aussi à passer en jugement.
"le pire ennemi d'une femme est une autre femme" Michelet
Celles, persuadées depuis le premier biberon qu'elles sont une sorte de sous-sexe, uniquement sur terre pour servir l'Homme
Le pire est qu'elle élèvent leurs filles dans les mêmes idées et qu'elles reproduiront aussi le même schéma.
Qu'on commence par payer les femmes au même niveau, car je n'ai jamais vu qu'on paie moins de cotisations ou d'impôts, ou qu'on a une réduction de loyer quand on est une femme
J'ai lu plusieurs livres d'elle, son combat pour faire ses études, son combat pour les femmes.
Veil m'a énormément déçue après son ralliement à sarkozy, mais je n'oublie pas non plus ce qu'elle a fait pour nous.
Et surtout le manifeste des "343 salopes", des noms connus qui ont reconnu avoir avorté, et qu'elles demandaient aussi à passer en jugement.
Je ne sais pas comment on peut être femme sans être féministeQuand j'entends aujourd'hui des pétasses dire qu'elles ne sont pas "féministes" - comme si c'était une honte… -, je bous !!!

"le pire ennemi d'une femme est une autre femme" Michelet
Celles, persuadées depuis le premier biberon qu'elles sont une sorte de sous-sexe, uniquement sur terre pour servir l'Homme

Le pire est qu'elle élèvent leurs filles dans les mêmes idées et qu'elles reproduiront aussi le même schéma.
Qu'on commence par payer les femmes au même niveau, car je n'ai jamais vu qu'on paie moins de cotisations ou d'impôts, ou qu'on a une réduction de loyer quand on est une femme

Je n'ai pas de télé et donc je n'ai pas vu ce documentaire, mais en lisant le texte de superuser une date et une phrase ont particulièrement retenues mon attention.
1972
...alors que nos aïeux de la classe ouvrière se sont battus, parfois au prix de leur vie, pour obtenir ce que nous avons (avions).
Ce soir, à Valence dans la Drôme, une petite centaine de personnes ont bravé le froid, battant la semelle sur le parvis de l'église Notre-Dame.
Noël 1972 à Valence : 1ère grève de la faim collective de sans-papiers Tunisiens pour la carte de travail, avec l'accueil de l'équipe paroissiale à l'église Notre-Dame et le soutien de Mgr de Cambourg, évêque de Valence.
Le prêtre avait refusé alors de célébrer la messe de Noël dans un esprit de solidarité humaine avec des hommes qui se trouvaient dans une situation incroyable. L'annonce a fait tant de bruit que cette nuit-là plus de 1500 personnes se sont rendus devant l'église, les médias en ont tellement parlé que la vingtaine de gréviste ont eu gain de cause et que partout en France d'autres travailleurs sans papiers se sont mis alors en grève... et une loi a été votée leur accordant la carte de travail.
Noël 2007, nous étions donc une petite centaine, banderoles, pancartes à commémorer Noël 1972 dénonçant les arrestations, enfermements en centre de rétention et les expulsions de sans-papiers qui vivent dans l'angoisse et le désespoir.
Mgr Lagleize, évêque de Valence a soutenu ce rassemblement... et nous étions si peu! Il y aura une messe de Noël car le sort des sans-papiers d'aujourd'hui ne méritent pas d'être solidaire jusqu'au bout, de peur sans doute que les bons paroissiens ne s'exilent ailleurs (la rumeur dit que depuis ce fameux Noël 1972, les brebis s'en sont allées paître ailleurs, offusquées que leur bon pasteur ait pu leur refuser la messe de Noël).
1972
...alors que nos aïeux de la classe ouvrière se sont battus, parfois au prix de leur vie, pour obtenir ce que nous avons (avions).
Ce soir, à Valence dans la Drôme, une petite centaine de personnes ont bravé le froid, battant la semelle sur le parvis de l'église Notre-Dame.
Noël 1972 à Valence : 1ère grève de la faim collective de sans-papiers Tunisiens pour la carte de travail, avec l'accueil de l'équipe paroissiale à l'église Notre-Dame et le soutien de Mgr de Cambourg, évêque de Valence.
Le prêtre avait refusé alors de célébrer la messe de Noël dans un esprit de solidarité humaine avec des hommes qui se trouvaient dans une situation incroyable. L'annonce a fait tant de bruit que cette nuit-là plus de 1500 personnes se sont rendus devant l'église, les médias en ont tellement parlé que la vingtaine de gréviste ont eu gain de cause et que partout en France d'autres travailleurs sans papiers se sont mis alors en grève... et une loi a été votée leur accordant la carte de travail.
Noël 2007, nous étions donc une petite centaine, banderoles, pancartes à commémorer Noël 1972 dénonçant les arrestations, enfermements en centre de rétention et les expulsions de sans-papiers qui vivent dans l'angoisse et le désespoir.
Mgr Lagleize, évêque de Valence a soutenu ce rassemblement... et nous étions si peu! Il y aura une messe de Noël car le sort des sans-papiers d'aujourd'hui ne méritent pas d'être solidaire jusqu'au bout, de peur sans doute que les bons paroissiens ne s'exilent ailleurs (la rumeur dit que depuis ce fameux Noël 1972, les brebis s'en sont allées paître ailleurs, offusquées que leur bon pasteur ait pu leur refuser la messe de Noël).
Je ne sais pas qui a dit : "Autant et encore plus que le bruit des bottes, je crains le silence des pantoufles."
Dans ce documentaire, Gisèle Halimi dit : "Pire que la soumission est la résignation." Dès lors qu'on s'habitue à l'injustice, on ouvre la porte à la barbarie.
Dans ma profonde méditation sur la faiblesse et la complexité humaine, où suis-je, où cours-je, dans quel état j'erre, j'ai écrit ça sur une autre file.
Dans ce documentaire, Gisèle Halimi dit : "Pire que la soumission est la résignation." Dès lors qu'on s'habitue à l'injustice, on ouvre la porte à la barbarie.
Dans ma profonde méditation sur la faiblesse et la complexité humaine, où suis-je, où cours-je, dans quel état j'erre, j'ai écrit ça sur une autre file.
A ta question, Sophie, j'avais trouvé la citation chez le Yeti, à laquelle j'en ai rajouté une autre auxquelles on ne peut qu'adhérer
Citation de Georges Bernanos, ce chrétien insoumis :
"Je pense depuis longtemps que, si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, (...) mais la docilité, l'absence de responsabilité de l'homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret publié."
Et cette autre, de l'auteur suisse Max Frisch :
"Il y a pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."
Citation de Georges Bernanos, ce chrétien insoumis :
"Je pense depuis longtemps que, si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, (...) mais la docilité, l'absence de responsabilité de l'homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret publié."
Et cette autre, de l'auteur suisse Max Frisch :
"Il y a pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles."