Le problème n'est pas le coût de l'hébergement (qui est de l'ordre de 150 euros par mois si je ne me trompe pas, avec les comptes mails, le module Newsletter, le listing des inscrits, l'assistance technique en cas de pépin…).
Il y a bien d'autres choses à financer : Une nouvelle version du site tous les 3 ou 4 ans (car la techno évolue rapidement), le matériel informatique, les connexions Internet, les déplacements…
Faire un aller/retour Paris/Rennes pour soutenir un chômeur qui passe en Justice (ça fait aussi partie de notre mission), c'est 100 euros. Si on est deux… 200 euros.
C'est comme ça.
Participer à l'organisation d'une manifestation de Chômeurs à Paris : C'est 200 euros + un pique-nique + un peu de matériel.
Je me répète mais, le budget de notre association, c'est
grosso modo 5.000 euros par an,
c'est-à-dire 400 euros par mois. C'est pas difficile à dépenser.
Exemple :
Un ordinateur à remplacer + l'hébergement du site = les 2/3 de notre budget annuel. Et voilà, on n'en parle plus.
+++++++
Et puis, excusez-moi, mais ça serait quand même vachement bien qu'on puisse travailler avec plus de 400 euros par mois. Non ?
On pourrait aussi avoir une permanence sur Paris ou en proche banlieue par exemple pour accueillir les gens, organiser des réunions de travail. Non ?
Même si on peut se faire héberger à moindre coût, il faut quand même participer aux frais. Non ?
Une association comme la nôtre devrait pouvoir rémunérer un avocat quand elle est sollicitée par des personnes qui sont dans une galère juridique avec Pôle Emploi par exemple. Non ?
Là, je suis obligé d'élever le ton !
Désolé, vous n'y êtes pour rien, ne le prenez pas pour vous, mais la vérité est celle-là :
1)
NOTRE BUDGET EST UN BUDGET DE MISÈRE. Le moindre club de pétanques près de chez vous dispose d'un budget plus important.
2) ON N'A PAS LES MOYENS DE TRAVAILLER SÉRIEUSEMENT.
3) ON NE PEUT FAIRE AUCUN PROJET À LONG TERME.
4) ON NE PEUT PAS AIDER LES COPAINS QUI SONT DANS LA GALÈRE.
Enfin, bref, on fait le maximum avec le minimum, DEPUIS 2004 ! Ça va faire 8 ans.
Vous n'êtes pas responsables vous, les lectrices et lecteurs qui nous soutiennent (comme RaoulPiconBière et les autres).
Au contraire, sans Vous on n'existerait plus.
Mais il faut admettre une chose :
On n'a pas de thunes pour travailler sérieusement, pour réunir des gens, faire monter des camarades sur Paris quand il y a une manifestation, descendre nous-mêmes en région pour voir et encourager celles et ceux qui se bougent, être présents sur les mobilisations sociales en province.
Enfin, bref, faire le boulot de base d'une association de Défense des Droits des Chômeurs et Précaires.
Ici, je ne parle pas de nouvelles technos !
Mais si je dois en parler, vous allez comprendre le problème. La réalité du problème.
Exemple :
Les vidéos que je réalise pour l'association
(1), je le fais avec MA CAMÉRA que J'AI PAYÉE moi-même. VU ?
(1) C'est vrai que j'en fais peu en ce moment. La plupart sont réalisées par Pili.
Et combien j'ai payé cette caméra semi-professionnelle ? 3.000 euros sans les accessoires (micro cravate, sac, pied, batteries de rechange…). Parce qu'avec les accessoires, c'est quasiment 4.000 euros (c'est mon outil de travail, voilà pourquoi c'est du bon matériel et que c'est cher). VU ?
Demain, je vais sur une manif avec ma caméra perso. Je me fais bousculer. Je tombe : Caméra cassée. Caméra foutue. Qui est-ce qui paie ?
Eh bien c'est moi !!! Car on ne dépensera pas LE BUDGET ANNUEL DE L'ASSOCIATION DANS L'ACHAT D'UNE CAMÉRA… VU ?
C'est ça la réalité.
L'association vit de notre travail bénévole mais aussi, parfois, de notre matériel perso. Et nous ne sommes pas plus riches que nos lecteurs.
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Je n'ai pas pour obsession la course aux nouvelles technos. Si on peut s'en passer tant mieux !
Mais quand notre hébergeur Web (
Alvaro, qui est un Ami et un adhérent d'Actuchomage) nous dit : "
La techno d'Actu est morte. Les développeurs de votre logiciel Open Source ne font plus de mises à jour. Dans 6 mois, plus aucun hébergeur ne pourra accueillir le site. Il faut le refaire entièrement".
Qu'est-ce que je fais moi, en tant que Président ? Je me renseigne. Et en me renseignant, tout le monde me dit la même chose : "
C'est mort !".
Alors qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on refait tout le site, comme en 2009.
Et ça nous coûte combien ? LE BUDGET ANNUEL DE L'ASSOCIATION !!!
Et, là encore, c'est un prix d'ami, parce que ce sont les Technivores qui ont réalisé Actuchomage V2, qu'ils sont également adhérents à l'association et
qu'ils ont réalisé la première version d'Actuchomage GRATUITEMENT !
Mais, on ne peut pas leur demander non plus de bosser éternellement gratuitement. Faut les comprendre !
Vous devez savoir que notre association est la PLUS PAUVRE DE TOUTES LES ASSOCIATIONS DE CHÔMEURS ET PRÉCAIRES.
Nos Ami-E-s du MNCP (Mouvement national des Chômeurs et Précaires) disposent de permanents à Paris et un peu partout en province. Comme la CGT Chômeurs évidemment. Comme AC (Agir ensemble contre le chômage). Enfin peut-être plus maintenant. Mais au moment où on a fait leur connaissance, il y avait 2 permanents sur Paris.
Nous : 0 !!! depuis 8 ans… C'est clair ?
Enfin je finirais sur un aspect ESSENTIEL, PRIMORDIAL. Et je m'en excuse auprès des tous nos ami-E-s "expérimenté-E-s" (les + de 50 ballets
dont je fais partie).
Il ne faut pas oublier les jeunes non plus !
Et les jeunes, ils faut aller vers eux. Il faut aller les chercher !
Nous, on a été vers eux lors de la tentative de mobilisation des Indignés à La Défense. On a vu comment ils fonctionnent "les jeunes"

: Réseaux sociaux, vidéos, performances artistiques…
Et nous, si on ne s'y met pas, dans 2 ou 3 ans, Actuchomage c'est la maison de retraite !
Moi, j'ai du respect pour les aînés, pour les Seniors,
mais aujourd'hui 80% des gens qui nous découvrent viennent de… de… Dailymotion et Youtube.
Aujourd'hui, ce sont NOS VIDÉOS qui attirent NOS nouveaux lecteurs.
Eh oui ! Sans vidéos, nous n'avons aucune chance de toucher les 20/35 ans.
Et je peux même vous dire dès maintenant
qu'il va falloir refaire Actuchomage probablement en 2013 pour conserver notre référencement, pour renforcer sa fluidité, pour donner plus d'importance à l'image… parce que si nous ne le faisons pas, nous resterons une dizaine à discuter sur les forums et nous crèverons !!!
Mais moi, ça ne m'intéresse pas d'être le Président d'une association qui crève. Je n'ai pas plus de temps à perdre que vous !
Je sais que mes mots sont directs, un peu rudes. Comme je l'ai dit en intro, ils ne s'adressent pas à celles et ceux qui nous soutiennent depuis des années et des années.
Mes mots portent un constat c'est tout !
Ma philosophie est la suivante : Ce n'est pas parce qu'on n'a pas de fric qu'on doit s'en contenter. Ça, ce n'est pas possible !
On a le droit, avec tout le travail réalisé depuis 8 ans,
de disposer de moyens supérieurs à 400 euros par mois. C'est la moindre des choses. Ça ne se discute même pas !
Pour finir :
En 2003/2004, les 4 principales associations de chômeurs ont mené SEULES une bataille juridique contre l'UNEDIC et le Gouvernement. La fameuse bataille des "Recalculés".
Les associations ont fini par gagner. 800.000 Chômeurs ont été réintégrés dans leurs droits, dans leurs allocations chômage. Pour cela, l'État a été contraint de débloquer 2 milliards d'euros (pour simplifier).
Tout ce que j'écris est exacte. Je le garantis.
Cette bataille des Recalculés (dont nous étions) a été une des plus grandes victoires sociales de ces 30 dernières années.
Si les associations chômeurs avaient touché
0,1% de la somme débloquée par l'État, en dédommagement de leur engagement citoyen, de leurs victoires devant les tribunaux, de leur victoire devant le Conseil d'État, elles auraient encaissé 2 millions d'euros.
Mais le Conseil d'État ne leur a accordé que 2.000 euros chacune (j'ai le Jugement sous les yeux).
Pour toute la bataille des Recalculés, voilà ce qu'ont touché les associations de Chômeurs en 2004. OK ?
Aujourd'hui, sans méchanceté, ces 4 valeureuses sont au bord du gouffre financier pour certaines ou très amoindries pour les mieux portantes. Et on les connaît bien puisqu'on les fréquente tous les mois pour réfléchir sur les mobilisations à venir (prochain rdv le 11 janvier).
Non seulement elles rencontrent d'énormes difficultés, mais en plus,
elles n'ont pas pris le virage Internet : Elles ne disposent pas de sites qui fonctionnent comme le nôtre, elles ne réalisent pas de vidéos, elles ne disposent pas de forums, de Newsletter d'information pour leurs militants…
Eh bien, je peux vous dire que, pour elles, les années à venir vont être très compliquées à gérer.
C'est la raison pour laquelle je veux que notre association reste (autant que possible) au top.
Ce n'est pas une obsession, c'est une nécessité !!!!… pour l'ensemble du mouvement social en faveur de la Défense des Droits des Chômeurs et Précaires.
YVES
PS : Merci de m'avoir lu jusqu'au bout.