"Il faut se demander pourquoi il y a des grèves, pourquoi il y a des efforts, c'est parce que tout le monde a pendant des années glorifié le modèle social français sans se rendre compte qu'il ne répond plus à ce qu'on devait faire", a estimé le Haut commissaire aux Solidarités actives sur Canal+.
"On est censé avoir un modèle social formidable et pourtant on a des pauvres, des travailleurs pauvres, des chômeurs, donc, c'est vrai qu'il faut réformer pas mal de choses. Ce qui me paraît important comme méthode, c'est que ceux et celles qui ont une place dans la société savent que, quand on leur demande un petit effort, c'est pour ceux qui n'ont pas de place dans la société", a-t-il ajouté.
Refusant de se prononcer pour ou contre les grévistes opposés à la réforme des régimes spéciaux de retraite, il a affirmé être solidaire des "plus faibles et des plus vulnérables". "Parmi les grévistes, il y en a qui sont faibles et vulnérables, d'autres un peu moins, et parmi les non grévistes, il y a aussi des faibles et des vulnérables", a-t-il fait remarquer.
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Un discours très ambigu où, en clair, on devine qu'il estime que ceux qui n'ont pas à se plaindre doivent "faire un effort" parce qu'il y a bien pire qu'eux. Mais le flou se dissipe avec les mal-logés de la rue de la Banque :
Récemment mis en cause par Jean-Baptiste Eyraud, le président du DAL (Droit au logement), lorsqu'il avait affirmé qu'il fallait cesser le mouvement en parlant du campement des mal-logés rue de la Banque (Paris 2ème), Martin Hirsch a maintenu sa position, se disant "choqué" d'être accusé de ne pas laisser "la paroles aux pauvres". "Ce qui me choque, c'est quand on met des gens en avant en les mettant dehors trop longtemps. Je redis qu'il faut savoir quelque fois obtenir le plus rapidement quelque chose de la part de la négociation et pouvoir pousser ses pions, et ne pas mettre les gens en difficulté".
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La messe est dite : les mal-logés (les "pauvres") sont influençables et incapables de lutter pour eux-mêmes, donc le DAL est irresponsable quand il les entraîne dans un conflit lourd.
Martin Hirsch a, finalement, une mentalité de curé.
Le "Grenelle de l'insertion", processus de concertation pour la mise en oeuvre de politiques d'insertion concernant des millions de chômeurs de longue durée, personnes sans qualification ou en grande précarité, a été ouvert vendredi à Grenoble par le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch.
Ce Grenelle devant qui doit durer six mois réunit durant deux jours des élus locaux, de membres d'asociations et des représentants du monde de l'entreprise.
Les travaux porteront sur l'élaboration d'une réforme des contrats aidés. Ces contrats sont financés en grande partie par des fonds publics, l'enjeu étant la création d'un "contrat unique d'insertion", un outil "plus simple, adapté à la fois aux besoins des personnes qui justifient d'être aidées et des employeurs", selon M. Hirsch.
Une remise à plat des minima sociaux, en prévision d'une réforme annoncée fin 2008, sera aussi également discutée, sur fond d'expérimentation du revenu de solidarité active destiné à encourager la reprise d'emploi de certains bénéficiaires de minima sociaux, dont les Rmistes.
La question de la formation professionnelle, "dont les sommes vont très marginalement à ceux qui en ont le plus besoin", selon M. Hirsch, et celle de l'engagement des entreprises vis-à-vis des problèmes d'insertion, seront aussi à l'ordre du jour des futures discussions du Grenelle.
Vendredi, à l'issue des débats qui auront pour thèmes les "expérimentations sociales", avec des exemples internationaux, interviendront la présidente du Medef, Laurence Parisot, et le secrétaire général de la CFDT. François Chérèque.
Le 2 octobre à Dijon, Nicolas Sarkozy avait repris au bond la suggestion d'un responsable d'entreprise d'insertion en confiant à Martin Hirsch le soin d'organiser un Grenelle de l'insertion, comme celui de l'environnement. Le Chef de l'Etat avait alors affiché son intention de "mettre le paquet" pour "bousculer" le modèle social, affirmant notamment refuser une "politique d'assistanat généralisé".
Plusieurs millions de personnes, d'origine et de statut très différents, sont concernées par des dispositifs d'insertion ou d'aides sociales, chômeurs de longue durée, jeunes sans qualification, mères isolées, personnes ayant quitté le monde du travail depuis longtemps.
La question de la formation professionnelle, "dont les sommes vont très marginalement à ceux qui en ont le plus besoin", selon M. Hirsch, et celle de l'engagement des entreprises vis-à-vis des problèmes d'insertion, seront aussi à l'ordre du jour des futures discussions du Grenelle.
Vendredi, à l'issue des débats qui auront pour thèmes les "expérimentations sociales", avec des exemples internationaux, interviendront la présidente du Medef, Laurence Parisot, et le secrétaire général de la CFDT. François Chérèque.
Le 2 octobre à Dijon, Nicolas Sarkozy avait repris au bond la suggestion d'un responsable d'entreprise d'insertion en confiant à Martin Hirsch le soin d'organiser un Grenelle de l'insertion, comme celui de l'environnement. Le Chef de l'Etat avait alors affiché son intention de "mettre le paquet" pour "bousculer" le modèle social, affirmant notamment refuser une "politique d'assistanat généralisé".
Plusieurs millions de personnes, d'origine et de statut très différents, sont concernées par des dispositifs d'insertion ou d'aides sociales, chômeurs de longue durée, jeunes sans qualification, mères isolées, personnes ayant quitté le monde du travail depuis longtemps.
Des pistes sont tracées, certaines expérimentées déjà, comme le RSA, "revenu de solidarité active" lancé dans une quarantaine de départements, qui permet un retour à l'emploi de bénéficiaires de minima sociaux sans perte de revenus, grâce à un complément versé par les départements ou l'Etat. Le RSA concerne aujourd'hui Rmistes et bénéficiaires de l'API (parent isolé), mais, pour le gouvernement, il appelle à terme une réforme globale des minima sociaux, dont bénéficient 3,5 millions de personnes.
"Je ne suis pas d'accord pour acheter la bonne conscience de la société à coup d'allocations", avait lancé à Dijon le chef de l'Etat, qui avait précédemment estimé qu'il "ne devrait pas y avoir de minimas sociaux sans contrepartie d'une activité minimum".
Deuxième piste, regarder de près ces contrats de travail mis en place au fil des années pour remettre en selle des personnes qui ne peuvent accéder à des emplois classiques. Ces contrats, qui se déclinent en une dizaine de formules (contrat initiative emploi, contrat d'accès à l'emploi, contrat d'avenir notamment), sont encadrés par des règles strictes de volume de travail, nature de contrat, durée d'aide à l'employeur.
Le chef de l'Etat souhaite la mise en place d'un "contrat unique d'insertion" fusionnant tous les contrats existants, et valable dans le public comme le privé.
Alors que la pauvreté en France ne baisse plus depuis 2000, le gouvernement table sur cette réforme pour diminuer d'un tiers en cinq ans le nombre de pauvres: ils étaient 7,1 millions en 2005 à vivre avec moins de 817 euros par mois.