Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

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Modérateurs : superuser, Yves

nanard

Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par nanard »

En province les problèmes de logement sont moins nombreux qu’en région parisienne, il n’en sont pas moins soumis aux même traitements. Jugez-en.

Les flics, le doigt sur la couture du pantalon, répondant aux injections du Préfet lui-même soumis à la « philosophie : les logements au travailleurs d’abord » » du Ministre Laurent Wauquiez se sont illustrés d’une manière ignoble le 25 octobre. La presse s’était répandue à minima dans cette affaire mais des gens veillent et voici l’article paru dans le quotidien local du 06/11/2011
SOCIÉTÉ Une mère de famille avait été menottée avant d'être expulsée de son appartement HLM, quai Bugnet

Après l’expulsion, l’indignation

ELLE EST EN TRAIN de déjeuner, ce 25 octobre, quand elle entend frapper à la porte. En ce début de vacances scolaires, son garçon de 9 ans et demi est avec elle dans l'appartement HLM du quai Bugnet.
À la porte, ce sont des policiers entourés d'autres professionnels. La locataire de Grand Besançon Habitat est en retard de loyer, un jugement de 2009 avait déjà ordonné son expulsion et elle a été déboutée en appel.
Quelques jours avant la trêve hivernale, les forces de l'ordre lui ordonnent de quitter les lieux. Un représentant de Grand Besançon Habitat expliquait peu après les faits : « Ce n'est pas l'esprit dans lequel on travaille habituellement et c'est toujours difficile d'arriver à de telles extrémités. On est face à une suite de rendez-vous manques, de courriers, de visites à domicile qui n'ont pas abouti ».
En général, devant les uniformes, les locataires s'inclinent. La mère de famille refuse de partir, crie, pleure, dit qu'elle a nulle part où aller. Son fils est aux toilettes quand il entend tout cela et, paniqué, s'enferme à clef.
L'enfant est placé dans un foyer et la mère, menottée, est finalement transportée aux urgences.

En slip

Dans un courrier, Alain Genot de la confédération nationale du logement, indique ; « La CNL a déjà dit sa manière de penser au président de Grand Besançon Habitat, M. Loyat, mais nous demandons à rencontrer le maire de Besançon ainsi que le commissaire de police, les policiers devraient être capables d'apaiser et maîtriser dans le respect une personne seule, dépressive et ne pas l'exhiber en sous-vêtement ». La dame s'était retrouvée en pull et en slip aux urgences, disant qu'elle ne pouvait pas mettre de pantalon avec les menottes. Alain Genot précise : « La mère, sortie des urgences le lendemain, a passé la journée sur un banc et est venue le soir frapper à la porte d'une voisine, les services sociaux s'en sont-ils préoccupés ? ». Selon nos informations, une assistante sociale était venue lui parler aux urgences.
Daniella Chaillet, militante des Alternatifs, dénonce dans un communiqué : « II n'est pas admissible que l'office public de l'habitat de Besançon se laisse aller à des pratiques aussi dégradantes qui ne font qu'ajouter de la violence à la détresse dans laquelle se trouve déjà cette famille, santé précaire, revenus très faibles, dettes... ». Les Alternatifs s'insurgent contre les méthodes de Grand Besançon Habitat « qui, plutôt que d'apporter un début de stabilité à cette situation de pauvreté par le maintien au domicile de la mère et de son enfant, s'adonne, de manière éhontée à une démonstration de force ».

M.Y
L’affaire ne laisse toutefois pas indifférent, à tel point que 4 militants seront reçus le mercredi 09/11/2011 par les services de police responsables. Les tractations sont en cours pour obtenir un rendez vous avec le Maire ainsi qu’avec les responsables du bailleur social : Grand Habitat Besançon.
Dernière modification par nanard le 09 nov. 2011, modifié 1 fois.
maguy

Re: Expulsion : ça se passe commne ça à Besançon

Message par maguy »

J'ai envie de vomir :evil:

Faut-il, en plus de la pauvreté, ajouter l'aspect dégradant d'une femme emmenée en sous-vêtements ?
Ce n'est pas l'esprit dans lequel on travaille habituellement et c'est toujours difficile d'arriver à de telles extrémités.
Merveilleux, se rend-il compte de ce qu'il raconte cette andouille ? Se rend-il compte de l'humiliation devant ses voisins, devant son fils ?
Des menottes ?

Des flics qui ont les chocottes devant une femme seule ? Ils ont quoi dans les veines ? A défaut de force morale, des armes.

Braves toutous serviles, les flics aussi bien que ce représentant du Grand Besançon, à l'abri de son statut payé par les braves Besançonnais

Je vais peut-être atteindre le point Godwin, mais est-ce que nos braves pandores ont pensé à fermer les compteurs de gaz et électricité ?
Lufagi

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par Lufagi »

Je rejoins Maguy et tous les autres, atterrés par ces comportements, de plus en plus présents dans nos vies de citoyens :evil:
J'espère que ces monstres vont décampé bientôt !
tristesir

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par tristesir »

1 expulsion sur 10, je crois, implique les forces de l'ordre (capitaliste).
J'aurais du mal à dormir le soir en sachant que j'ai participé à l'expulsion d'une femme avec son gosse qui se retrouvent à la rue comme des animaux :shock:
nanard

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par nanard »

..mais est-ce que nos braves pandores ont pensé à fermer les compteurs de gaz et électricité ?
Oui pour le gaz. Par contre ils n'avaient pas éteint la lumière. Véridique. C'est ce que j'ai appris aujourd'hui lors de notre rencontre avec les pandores. Nous étions cinq. Nous élaborons un compte rendu collectif de cette réunion. Je le publierai dès que nous l'aurons terminé.

Nous étions également convenu d'un rendez-vous, ce jour, avec le dir'cab du maire à 16 H. Pour une raison non communiquée ce rendez vous a été reporté (par eux) au mercredi 16 novembre. J'y reviendrai.

Pour le moment le fiston a été placé, après un passage au commissariat, dans un foyer sur notification d'un juge. La maman, livrée a elle même, a pu récupérer quelques affaires et a été hébergée momentanément par le voisinage puis dans un asile de nuit par les services sociaux. Les joies de la précarité et de la solitude en quelque sorte.
romain23

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par romain23 »

Pour le moment le fiston a été placé, après un passage au commissariat, dans un foyer sur notification d'un juge. La maman, livrée a elle même, a pu récupérer quelques affaires et a été hébergée momentanément par le voisinage puis dans un asile de nuit par les services sociaux. Les joies de la précarité et de la solitude en quelque sorte.(nanard)

Donc, si on fait les comptes: prix de journée en moyenne , pour le foyer du gamin 120 à 150 € x30 jours=3500€ mensuel auquel on peut ajouter les frais de fonctionnement de l'ASE et de la justice, parce qu'il y aura bien evidemment un intervenant judiciaire, plus l'aide juridictionnelle, car la maman aura besoin d'un avocat, auquel on ajoute bien evidemment les frais d'hebergement de l'asile de nuit (40 à 50 € la nuit , versé par le CG ) plus les frais de fonctionnement, car tout ce monde là ne travaille pas gratuitement, cela va de soi!
En conclusion, il eut été plus économique de proposer un Fonds solidarité logement, ou proposer un loyer moins cher! Mais come d'hab, on prefère la repression , qui fait marcher le systeme, plutot que la prévention....
Et le cout de la rupture affective et du traumatisme pour le gamin, à long terme, il est chiffré comment!Sans compter la deseprérance sociale, qui coute aussi à long terme!
Decidément, tout est fait pour enfoncer de plus en plus les plus pauvres!
nanard

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par nanard »

Juste une précision, pour l'instant nous n'avons abordé, dans l'urgence, que la manière dont les autorités ont usé pour procéder à l'expulsion. Sur le fond, c'est à dire le suivi social avant l'expulsion dont bénéficiait la personne, nous n'avons que trop peu d’éléments pour adopter une position définitive. C'est la raison pour laquelle nous avons demandé a rencontrer les responsables municipaux et ceux du bailleur social. Nous ne pourrons en dire plus qu'à ce moment là car bien des questions restent en suspend.
romain23

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par romain23 »

OK, mais c'est toujours le problème des moyens pour après qu""ils ont" et non pour avant, en matière de logement! C'est cela qu'il faudrait remettre en cause, c'est institutionnel. C'est du meme principe que l'on attend que les momes soient devenus delinquants plutot que de les eduquer à la base.
Après l'histoire de vie de la personne, c'est tenue à l'obligation de reserve et de discretion du code de deontologie des travailleurs sociaux, cela logiquement ne doit pas s'ebruiter, sinon, c'est atteinte au secret professionnel. C'est pour cela que logiquement, n'etant pas travailleurs sociaux, vous ne devriez pas en savoir plus!
Je causais en matière de politique du logement, les sous depensés pour ce genre d'agissements; C'est du meme principe du financement des hotels pourraves de la capitale plutot que de construire du logement social!
nanard

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par nanard »

Comme il est dit dans l'article qui suite, nous ne lâchons pas l'affaire. Publié dans le canard local ce jour.
SOCIAL Une locataire avait été menottée devant son enfant avant d'être conduite aux urgences

Après l'expulsion, les réactions

Le 25 octobre dernier, une locataire a été expulsée par la police de son appartement quai Bugnet. Cette mère de famille a été menottée avant d'être finalement conduite aux urgences psychiatriques du CHU. Les faits se sont déroulés devant son enfant de 9 ans et demi. Très affecté, celui-ci a été placé provisoirement dans un foyer, car il n'y avait pas de proches pour l'accueillir.

Tout cela a suscité un mouvement d'indignation (ER du 6 novembre) et depuis, les réactions se succèdent.

Pour Noëlle Deraime, directrice départementale de la Sécurité publique, l'intervention s'est déroulée avec « professionnalisme », dans un cadre légal et en présence d'un huissier.

L'expulsion avait déjà été ordonnée en 2009 ; la mère de famille a fait appel avant d'être déboutée. Le 25 octobre, donc, le jugement a été mis à exécution.

Noëlle Deraime indique que la mère de famille a été prise « d'une crise d'hystérie » quand les policiers étaient chez elle. « Elle a menacé de mettre fin à ses jours et s'est saisie d'un couteau dans la cuisine. Elle a été menottée pour être maîtrisée, il fallait assurer la sécurité de l'intervention et sa propre intégrité ».

La directrice de la Sécurité publique signale qu'il existe des « solutions plus viriles » dans la police.

On le sait, la locataire s'est retrouvée en slip aux urgences. « On lui a demandé de s’habiller, elle a refusé, si on l'avait contrainte, cela risquait de provoquer une nouvelle crise ».

Pour Noëlle Deraime, « les policiers n'ont rien à se reprocher, si la situation devait se reproduire, ils se comporteraient de la même façon ».

De son côté. Grand Besançon Habitat (GBH), l'organisme logeur, met en avant « une politique volontariste d'accompagnement des ménages en situation financière difficile ». Six chargées de gestion sociale aident les personnes à trouver une solution, notamment par le biais de plans d'apurement. GBH observe que l'accompagnement ne peut se faire que si les locataires concernés y participent. « Dans le cas contraire, la dette s'accumule et il faut bien, ne serait-ce que vis-à-vis des locataires qui font l'effort de régler leur loyer, demander la rupture du bail puis l'expulsion. « Cette issue est un échec pour tous ; heureusement elle est évitée dans 95 % des cas ».

L'organisme logeur précise qu'il n'est pas présent au moment des expulsions.

Un collectif de soutien composé entre autres d'Alain Gxxxx (CNL), Daniella Cxxxxx et Bernard Sxxxxxxx (association AC !) s'est créé spontanément autour de la mère de famille et de son enfant. Ce collectif a demandé à rencontrer la police et les représentants de la ville : « On a eu l'oreille de la police qui était désireuse de mettre les choses au point. Ils ont fait ce qu'ils ont pu mais, pour nous, ce n'était pas à la hauteur de ce qui devrait être exigé dans de telles circonstances. Il y a eu des manquements, on n'arrive pas comme cela avec la police quand il y a un enfant ».

Pour Bernard Sxxxxxxxxx, « il ne doit pas y avoir d'expulsion sans relogement ».

Le comité de soutien ne lâche pas l'affaire : « La mairie s'est engagée à réunir tous les protagonistes pour comprendre ce qui s'est passé »

Dans l'immédiat, la mère de famille est hébergée chez des gens qui ont bien voulu lui venir en aide. Son garçon vit, lui, toujours en foyer.
Michèle YAHYAOUl
Hector

Re: Expulsion : ça se passe commne ça à Besançon

Message par Hector »

maguy a écrit :
Je vais peut-être atteindre le point Godwin, mais est-ce que nos braves pandores ont pensé à fermer les compteurs de gaz et électricité ?
La femme était tchétchène, ceci explique peut être cela : on a les juifs qu'on peut !
romain23

Re: Expulsion : ça se passe commne ça à Besançon

Message par romain23 »

Hector a écrit :
maguy a écrit :
Je vais peut-être atteindre le point Godwin, mais est-ce que nos braves pandores ont pensé à fermer les compteurs de gaz et électricité ?
La femme était tchétchène, ceci explique peut être cela : on a les juifs qu'on peut !
Sauf qu'en limousin c'est une famille de Mongolie qui vient d'attaquer le prefet pour obligation non remplie concernant le droit au logement!
C'est quand meme une première!

Hébergement d'urgence: le rapporteur public pour la condamnation du préfet de Haute-Vienne
Le 18/11/2011 à 18:43

Le rapporteur public du tribunal administratif de Limoges a demandé mercredi à cette juridiction de condamner le préfet de la Haute-Vienne, Jacques Reiller, pour avoir fait défaut à son obligation de fournir un hébergement durgence, a indiqué vendredi une source préfectorale.

Le tribunal administratif rendra son jugement le 1er décembre.

Le rapporteur public, Marie Beria-Guillaumie, a demandé la condamnation du préfet Jacques Reiller et lattribution de 2.500 euros de dommages et intérêts en vertu du préjudice moral subi par une réfugiée mongole et ses filles de 11 et 14 ans qui, faute d'hébergement d'urgence, avaient passé quatre mois à la rue au cours de l'hiver 2010-2011.

Elles avaient été contraintes de dormir à la gare, dans des locaux de l'association du droit au logement ou au CHU de Limoges parce que, malgré ses appels réitérés au 115, la mère de famille n'avait pu obtenir aucun hébergement d'urgence.

"Une situation surréaliste", selon Me Jean-Er'ic Malabre qui a déposé la requête pour le compte de cette famille.

Pour lui, "lorsqu'elles sont tombées malades à force de vivre dehors et quelles ont été prises en charge par le CHU, leurs frais pour dix jours dhospitalisation auraient pu permettre de les loger quatre mois à lhôtel".

Une accusation que réfute la préfecture qui admet cependant avoir été "dépassée au cours de lhiver 2010 par un afflux inattendu de réfugiés, ce qui a provoqué lengorgement des centres dhébergement et conduit à la situation que lon connaît".

http://limoges.ville.orange.fr/direct/i ... 4.d04vrcli
maguy

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par maguy »

Une accusation que réfute la préfecture qui admet cependant avoir été "dépassée au cours de lhiver 2010 par un afflux inattendu de réfugiés
Tiens, tiens...

Encore la faute des étrangers, tellement il est évident que chaque région regorge de places d'hébergement et qu'aucun Français ne dort dans la rue ou en tombe malade.

J'ai vu un reportage sur TV5, ils ont les mêmes problèmes en Suisse avec les expulsions sans hébergement d'urgence mais sans doute que la Suisse (canton de Genève) est aussi en faillite !
romain23

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par romain23 »

Encore la faute des étrangers, tellement il est évident que chaque région regorge de places d'hébergement et qu'aucun Français ne dort dans la rue ou en tombe malade(quote maguy)

C'est plus facile pour eux de trouver un bouc émissaire que de parler des critères très restrictifs d'accès au logement dans cette ville! A cette periode là, j'effectuais des demandes de logement et je connais les réponses qui m'ont été faites: on ne loue qu'à ceux qui travaillent.......Meme la mairie m'a refusée sur les logements d'urgence! Curieusement, c'est au moment où j'ai saisie la prefecture pour faire valoir le droit opposable au logement que mes dossiers se sont debloqués!Cela aurait ajouté une plainte de plus!
Hector

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par Hector »

Pour ce qui me concerne, je m’apprêtes à renouveler ma demande de logement HLM pour la 4ème année consécutive. Et des HLM libres il y'en a dans ma région et celle voisine, je le sais. Officiellement, ils sont en rénovation m'explique t'on, ... depuis 3 ans ! La réalité c'est que les bénéficiaires du RSA ne sont pas très souhaitables pour les sociétés de logement " social ".
romain23 a écrit :Meme la mairie m'a refusée sur les logements d'urgence!
Si tu souhaites vraiment aller en CHRS alors arranges toi pour avoir au minimum des problèmes d'alcool. Perso, je préfère vivre en caravane.
Dernière modification par Hector le 21 nov. 2011, modifié 1 fois.
maguy

Re: Expulsion : ça se passe comme ça à Besançon

Message par maguy »

Officiellement, ils sont en rénovation m'explique t'on, ... depuis 3 ans !
Chez moi il y a presque 2 ans que c'est commencé et loin d'être fini (intérieur et extérieur). Je soupçonne fortement la mairie de Paris de faire des rénovations pour échapper à la loi SRU, mais je suis une mauvaise langue :P
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