Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

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Modérateurs : superuser, Yves

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superuser
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Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par superuser »

Attention, sortez vos sacs à vomir !!! :mrgreen:

TVA sociale, baisse des dépenses d'assurance chômage et de santé, abolition des 35 heures, allégement de la fiscalité des revenus du capital, et pas touche aux allégements de cotisations… Plus aucune piste n'est taboue !

Le patronat français fait une entrée fracassante dans la campagne présidentielle. Mardi, Laurence Parisot a dévoilé son projet de "pacte fiscal et social pour la compétitivité de la France" qu'elle va envoyer à tous les candidats. La veille, c'est l'Association française des entreprises privées (Afep) qui a présenté ses recommandations. Au programme du très influent lobby des très grandes entreprises, un traitement de choc pour relancer "la compétitivité du site France" : TVA sociale, baisse des dépenses de l'assurance chômage et de santé, abolition des 35 heures...

Autant de propositions qui partent d'un constat commun aux deux organisations de défense des entreprises : "Le manque de compétitivité, et notamment celui lié au coût du salarial", est "l'un des plus importants problèmes" à résoudre pour sortir le pays "de la crise des finances publiques". Car, depuis 2000, soulignent à l'unisson les représentants des entreprises françaises, l'Hexagone n'a cessé de perdre en compétitivité, une tendance illustrée par l'évolution du commerce extérieur. Contrairement à l'Allemagne, érigée en véritable modèle, la France perd des parts de marché.

L'étalon allemand

L'année de référence retenue ne doit rien au hasard. C'est au cours des années suivantes que la France fait le choix des 35 heures et de l'harmonisation à la hausse des différents Smic, alors que Berlin mène un programme de rationalisation de son État-providence sous l'impulsion de son chancelier social-démocrate, Gerhard Schröder. Du coup, alors qu'il y a dix ans le coût horaire du travail "était inférieur de 8% à l'Allemagne, aujourd'hui, il est supérieur de 10%", se lamente l'organisation de Laurence Parisot.

Pour combler le retard sur nos voisins d'outre-Rhin, celle-ci propose un nouveau "pacte fiscal et social". Pour la première fois, le Medef se prononce en faveur du transfert d'une partie de l'imposition qui pèse sur le travail vers la consommation, une réforme déjà entreprise outre-Rhin en 2007. En clair, il s'agit de baisser les cotisations employeurs pour les compenser par une hausse de la TVA, ou de la CSG (un impôt qui ne pèse pas uniquement sur le revenu du travail des salariés). Les cotisations de la branche famille et une partie de celles de la branche maladie seraient concernées. La proposition est déclinée en "trois scénarios" de transfert de charges plus ou moins massifs (30, 50 ou 70 milliards d'euros) entre lesquels Laurence Parisot devrait trancher en janvier. Mais, dans toutes les hypothèses, la présidente du Medef intègre une baisse des cotisations salariales afin de mieux faire passer la pilule auprès des Français.

Pas touche aux allègements de charge

Voilà qui devrait relancer le débat sur la TVA sociale, déjà envisagée par l'UMP. Le secrétaire général du parti y est personnellement favorable et Éric Besson s'est clairement prononcé pour sa mise en place. Si l'Afep propose également cette piste, elle se prononce aussi en faveur d'une solution alternative évoquée par François Hollande : le transfert des cotisations vers une fiscalité écologique (taxe carbone), à condition qu'elle soit, au minimum, européenne.

Pour le reste, les propositions de l'Afep devraient faire bondir le candidat socialiste. Le représentant des très grandes entreprises françaises veut tout simplement supprimer les 35 heures par une négociation avec les partenaires sociaux ("notamment en entreprise") et les pouvoirs publics. Une demande qui n'avait jamais été formulée aussi clairement et qui ressemble étrangement à celle présentée par le secrétaire général adjoint libéral de l'UMP, Hervé Novelli, il y a quelques mois à l'occasion d'une convention du parti sur le dialogue social. Mais contrairement au parti majoritaire, l'Afep ne veut pas entendre parler d'une remise en cause des allègements de charges sur les bas salaires comme contrepartie à l'augmentation du temps de travail : cela risquerait de nuire aux emplois peu qualifiés dans les services, assure-t-elle.

Baisse des dépenses publiques

Autre cheval de bataille du patronat français, le redressement des finances publiques. Alors que le dernier plan de rigueur de François Fillon porte essentiellement sur les recettes en 2012, l'Afep demande aux candidats de s'engager sur une "nouvelle règle d'or : tout euro d'augmentation des prélèvements obligatoires doit être accompagné d'un euro de diminution des dépenses". Ce qui suppose "d'aller au-delà du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux" !

Même la Sécurité sociale ne pourra pas être épargnée, explique l'Afep : "Les pouvoirs publics et les partenaires sociaux ont construit des mécanismes parmi les plus protecteurs des pays développés. Ceux-ci ont été utiles durant la crise. Mais, à la lumière des indicateurs de bien-être, ils s'avèrent plus coûteux et moins efficaces que ceux d'autres pays". Concrètement, l'organisation préconise non seulement de stabiliser les dépenses de santé mais surtout, à terme, "de les diminuer", malgré les progrès toujours plus coûteux de la médecine ! Quant aux prestations chômage, leur durée devrait être diminuée et leur montant plafonné de façon plus stricte. Voilà qui devrait plaire aux cadres...

En revanche, l'Afep veut alléger la fiscalité des revenus du capital. Alors que le gouvernement vient de décider une augmentation du prélèvement forfaitaire libératoire à 24% (solution alternative à l'application du barème sur l'impôt de l'impôt sur le revenu), le représentant des sociétés du CAC 40 juge nécessaire de réduire "les prélèvements sociaux et fiscaux sur les plus-values pour les investissements longs et les investissements à risque dans le capital des entreprises".

Reste à savoir si ces mesures politiquement très sensibles pourront être assumées par un candidat. Paradoxalement, en prenant le risque d'intervenir dans le débat électoral, l'Afep et le Medef pourraient compromettre leur mise en œuvre. Quel parti, en effet, prendra le risque d'être accusé de faire un copier-coller des idées du patronat ?

http://www.lepoint.fr/economie/le-progr ... 628_28.php
tristesir

Re: Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par tristesir »

Les 35 heures: Ils ont augmenté les cadences de travail en compensation. Et maintenant, avec la même la cadence, ils voudraient voir les gens travailler plus longtemps, jusqu'à que ce mort s'en suive en fait, puisqu'ils ont aussi augmenté la durée de travail dans une vie.

Avec la crise qu'ils ont organisé, ils pourraient voir leur souhaits s'exaucer car je ne sens pas les gens très combattifs pour lutter contre ces projets ignobles.
superuser
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un tissu de mensonges et de mesures suicidaires

Message par superuser »

Du coup, alors qu'il y a dix ans le coût horaire du travail "était inférieur de 8% à l'Allemagne, aujourd'hui, il est supérieur de 10%", se lamente l'organisation de Laurence Parisot.
C'EST FAUX !!!
Le Medef persiste à se baser sur des chiffres de l'Insee qui datent de décembre 2010, qui se sont avérés erronés, et que l'Insee a corrigés en février 2011. Mais pour nous enfumer, le Medef campe sur cette erreur/exagération :

http://www.alternatives-economiques.fr/ ... 53527.html
L'Afep veut tout simplement supprimer les 35 heures (...) mais ne veut pas entendre parler d'une remise en cause des allègements de charges sur les bas salaires comme contrepartie à l'augmentation du temps de travail
Comme quoi, accuser les 35 heures de coûter cher est un pur mensonge qu'ils nous ressortent quand ça les arrange !

Les 35 heures n'ont jamais rien eu à voir avec les allègements de "charges" (qui coûtent chaque année 30 milliards à l'Etat).
RAPPEL : les allégements de cotisations sociales sur les bas salaires ont été instaurés bien avant les 35 heures par le gouvernement Balladur en 1993, puis renforcés sous Juppé en 1996. L'objectif était de réduire le coût du travail peu qualifié. Certes, de 1998 à 2002, ces allégements furent - partiellement et provisoirement - conditionnés à la réduction du temps de travail : les entreprises signant des accords «35 heures» plus vite que les autres bénéficiaient d'allégements plus importants. Mais ce mécanisme incitatif a disparu en 2002, quand la durée légale du travail est passée à 35 heures pour tous. Le gouvernement Raffarin a mis alors en place «l'allégement Fillon» (du nom du ministre du Travail de l'époque). Ce nouveau système de réduction de cotisations sociales sur les bas salaires, qui s'applique depuis près de dix ans (2002-2011), amplifie les dispositifs Balladur-Juppé en vigueur en 1993-1998 et est indépendant du temps de travail. Attribuer aujourd'hui ces allégements aux 35 heures alors qu'ils ont été mis en place, amplifiés et pérennisés par des gouvernements de droite, relève de la désinformation pure et simple...
Ce qui suppose "d'aller au-delà du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux" !
Comme je l'ai déjà écrit ailleurs, en cinq ans, plus de 150.000 postes ont déjà été supprimés.
Dans de nombreux secteurs, la fonction publique est au taquet.
Ce qui veulent, c'est la faire disparaître et tout privatiser (avec des performances dégradées et un coût du service plus élevé, comme des cas de privatisations ou semi-privations nous l'ont déjà prouvé).
l'organisation préconise non seulement de stabiliser les dépenses de santé mais surtout, à terme, "de les diminuer" (...) Quant aux prestations chômage, leur durée devrait être diminuée et leur montant plafonné de façon plus stricte.
Ces vampires veulent faire crever tout le monde.
D'ailleurs, j'aurais du intituler ce topic LE BAL DES VAMPIRES. :o
l'Afep veut alléger la fiscalité des revenus du capital
Ceinture pour tout le monde... sauf nous ! :twisted:
Ces gens veulent continuer à s'en mettre plein les fouilles, quitte à scier la branche en faisant crever le pays.
Quel parti, en effet, prendra le risque d'être accusé de faire un copier-coller des idées du patronat ?
L'UMP, bien sûr !!!
D'ailleurs, l'ébauche de son programme 2012 va déjà dans ce sens :

http://www.marianne2.fr/SlovarMarianne/ ... _a260.html
patrice-merignac

Re: Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par patrice-merignac »

quelles belles idées pour aller plus vite encore au niveau des chinois esclaves travaillant 6 jours sur 7 et 8 heures par jour pour avoir droit qu'a un bol de riz, le libéralisme c'est bien mais il démontre de plus en plus ses limites de système non sociable.
superuser
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le bal des vampires

Message par superuser »

Non : le libéralisme économique, c'est pas bien.

Faudra pas juste sortir les gousses d'ail mais y aller avec des pieux.
tristesir

Re: Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par tristesir »

quelles belles idées pour aller plus vite encore au niveau des chinois esclaves travaillant 6 jours sur 7 et 8 heures par jour
Tu es mal informé, les 8 heures par jour c'est le temps pendant lequel ils ne travaillent pas :mrgreen:
lucho

Re: Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par lucho »

objectif: 300 euros pour tous , libéralisme-chinois = meme combat
patrice-merignac

Re: Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par patrice-merignac »

le libéralisme c'est tout de même une certaine liberté d'entreprendre mais non réguler c'est pas l’être humain dans une société en général qui est l’intérêt mais seulement une minorité qui en profite les autre étant de vulgaire pion utiliser par le système, et le libéralisme non réguler aime bien pouvoir accaparer tout ce qui peut se marchander dans une économie sans se soucier si les gens sont utile et peuvent en vivre et partage le travail, non c'est a minima d'un coté pour un maximum de bénéfice
maguy

Re: Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par maguy »

le libéralisme c'est tout de même une certaine liberté d'entreprendre
vivivivi....

Les Américains y ont cru longtemps, liberté d'entreprendre, de voler les autres, de prendre des crédits tous azimuts, afin surtout de montrer au voisin qu'il réussit mieux. Normal, le dieu vivant là-bas est le dollar et décomplexé en plus.

Il faut juste un grain de sable et toute la belle machine consumériste s'effondre comme un château de cartes. Normal, tout est bâti sur du vent, première secousse (chômage et surtout chez eux maladie ou opération) et le château se transforme en maison du petit cochon.

Ca va être bien chez nous et nous sommes en passe de le devenir, quand tu devras t'endetter pendant dix ans pour une simple appendicite ou quand ta femme ne pourra pas rester plus d'une journée à l'hosto après un accouchement parce que tu n'auras pas les moyens.

Ouais, c'est beau le libéralisme :shock:
patrice-merignac

Re: Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par patrice-merignac »

les salaries de chez peugeot viennent hélas de l'apprendre a leur dépends ce qu'est le libéralisme non réguler d'un cote plus de 4000 mis au rebus et pour longtemps car il ne faut pas croire au baliverne du reclassement que le président des patrons au plus sommet de l'état vient d'annoncer et de l'autre quelques tetes bien pensante dans cette entreprise qui ont fait le calcul comment faire pour économiser 800 millions d'€ en 2012 qui ainsi vont grassement se récompenser d'une bonne partie.

le pire est que l'état est complice accordant encore des aides a cette entreprise sous forme d'abattement sur les salaires jusque 1.6 smic (peugeot en 2010 tout de même 1 milliards de benef et au premier semestre plus de 800 millions) il y a il est certain a se poser des questions mais que fait donc l'état enfin nos politiciens en charge de gérer celui ci pour empêcher cette machine a créer de la misère sur la misère deja existante qui nous fait oublier qu'après la guerre nous avions eu une période appeler les trente glorieuses tellement il en reste rien et même pire

période effacer de l'histoire tout comme mai 68 un mois parmi tant d'autre du siècle dernier
maguy

Re: Le programme-choc du patronat pour la présidentielle

Message par maguy »

ce qu'est le libéralisme non régule
Par définition, le libéralisme est dérégulé, de quoi tu t'étonnes ????
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